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Ce cours (conçu par le dr. J.P. Duboc) fait partie du 2ème séminaire de seconde année. Nous vous conseillons de lire les autres dossiers de cette rubrique « Répertorisation homéopathique »
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Chacun d’entre nous a déjà fait de la répertorisation, probablement sans le savoir, comme Monsieur Jourdain de la prose, en utilisant un moteur de recherche. Les « algorithmes secrets » de Google ne sont rien d’autre en effet qu’un système sophistiqué de répertorisation…
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Nous avons vu que pour apprendre la MM, il faut mémoriser les symptômes respectifs des remèdes. C’est une démarche d’ordre analytique à l’inverse de celle requise lors d’une consultation homéopathique, laquelle vise à trouver le bon remède (ou les bons remèdes ?) à partir des symptômes du patients et constitue donc une démarche de type synthétique.
Apprendre la MM : Remède(s) —> Symptômes
Consultation : Symptômes —> Remède(s)
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ANALYSE versus SYNTHÈSE
La dialectique sous-jacente à cet exercice bénéficie de l’approche systémique de la MM développée durant votre second séminaire. La connaissance et la maîtrise de la MM, ainsi que l’expérience clinique, permettent souvent de retrouver le ou les remèdes les mieux adaptés au patient. Lors d’une consultation d’homéopathie, les symptômes du patient sont confrontés, dans le cerveau de l’homéopathe, à la multitude des remèdes et au foisonnement de leurs symptômes. Le cerveau de l’homéopathe opère ainsi une sorte une répertorisation (là-aussi comme Monsieur Jourdain) en allant des symptômes vers le remède.
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Le processus mental à l’œuvre lors d’une consultation homéopathique (la répertorisation homéopathique) peut être formalisé par une approche mathématique où le calcul matriciel s’est invité. La répertorisation homéopathique se prête en effet à un étonnant formalisme qui a séduit nombre d’homéopathes (il s’agit essentiellement des homéopathes dits « unicistes ») pour lesquels elle constitue le Graal de l’homéopathie…
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Extrait du répertoire de C.M. Boger
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La répertorisation est donc un outil diagnostic, mais seulement un outil : elle ne peut pas remplacer le sens clinique du praticien, ni sa connaissance de la MM. Nous allons voir comment elle fonctionne et quelles sont ses applications.
Pour démythifier la répertorisation (et le travail merveilleux des « homéopathes unicistes » …), nous allons la « disséquer ». Rassurez-vous, c’est beaucoup plus simple que vous ne croyez… Nous en verrons ensuite les avantages, les inconvénients, les biais et les limites. Enfin nous verrons quelques cas concrets de répertorisation.
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CONSTRUCTION D’UN RÉPERTOIRE
Un répertoire se construit à partir d’une ou de plusieurs MM. Nous allons donc construire un répertoire de symptômes (en nous référant au plus célèbre d’entre eux, celui de Kent).
Une Matière Médicale n’est rien d’autre qu’une liste de symptômes qui correspondent à des remèdes. Les remèdes sont donc définis par leurs noms et par l’ensemble de leurs symptômes. Si le symptôme se retrouve chez une majorité d’expérimentateurs, on lui attribue un degré « fort », car caractéristique de l’action du remède.
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Pour « construire » un remède, par exemple Arsenicum album, nous faisons la liste de ses symptômes :
Arsenicum album = {…[des centaines de symptômes !]…}>> dont (extraits) :
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Autre exemple :
Phosphorus = {…[des milliers de symptômes !]…} >> dont (extraits) :
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Autre exemple :
Lycopodium = {…[des centaines de symptômes !]…} >> dont (extraits) :
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… et ainsi de suite. NB. Les trois remèdes précédents sont parmi les plus étudiés et utilisés : on a l’habitude de les appeler des « polychrestes » (étymologiquement « qui a beaucoup d’usages »).
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Le plus souvent, une MM présente les remèdes ordre alphabétique : Abies nigra, Abrotanum, (…) , Zincum sulfuricum, … , Zingiber, Zizia aurea [espèce de plantes de la famille des Apiaceae, originaire du Nord de l’Amérique] mais cela n’a pas toujours été le cas, notamment dans la première édition de la Materia Medica Pura de Hahnemann soi-même…
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Les symptômes que l’on trouve dans la MM sont parfois saugrenus, hétéroclites, ou mêmes farfelus, car « inusités, curieux et que rien n’explique« … (voir quelques exemples ci-dessous au paragraphe « Biais et limites »), et souvent peu ou mal structurés.
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Nous allons voir maintenant quelques exemples de remèdes avec leurs symptômes structurés tirés du répertoire de Kent (en ne retenant pour simplifier que les degrés 2 et 3 [voir ci-dessous pour la définition du degré]). Les symptômes sont donc maintenant structurés et regroupés :
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Les 5 symptômes de Zizia aurea issus de sa pathogénésie et retenus pour construire le répertoire de Kent en français (il n’y a pas de symptôme au degré 3 [fort] pour Zizia aurea) :
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Les 18 symptômes de Vespa crabo (hg) le frelon, retenus pour le répertoire de Kent (degrés 2 et 3) sont :
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Abrotanum (na) comporte 6 symptômes chez Kollitsch, 22 symptômes chez Germonprez, mais 49 symptômes dans le Kent (en ne retenant là encore que les symptômes de degré au moins égal à 2). Voici la liste du Kent :
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N.B. : les répertoires manipulent en pratique plus de symptômes que n’en contient telle ou telle matière médicale, car ils compilent en général plusieurs matières médicales.
Il est difficile de dénombrer précisément les symptômes d’un remède d’une MM donnée, car ils sont souvent rédigés de façon assez floue, noyés dans un discours explicatif, et non pas simplement énumérés.
Si l’on devait donner ici les symptômes de grands polychrestes comme Sulfur (6000 symptômes), Natrum muriaticum ou Phosphorus (4000 symptômes environ au Kent), cela prendrait plusieurs pages…
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Nous notons :
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Voyons maintenant les trois opérations permettant de construire un répertoire : concaténation, organisation et réduction.
– « douleur de la gorge aggravée en buvant chaud » :
>> ce symptôme est considéré comme commun à : apis., canth., guaj., lach., lyc., merc-i-f., phyt., spong. (ce peut être par exemple le 3.519e symptôme de la matrice-colonne remèdes du répertoire)
De même :
– « douleur de la gorge améliorée en buvant chaud » :
>> ce symptôme est considéré comme commun à : alum., ars., calc-f., calc-p., cham., guare., hep., kali-bi., lyc., nux-v., rhus-t., sabad., sulph. (ce sera par exemple le 3.520e symptôme…)
(N.B. : on voit que Lycopodium comporte deux symptômes contradictoires… Ce n’est pas étonnant en homéopathie où l’inversion des effets est monnaie courante. L’effet d’une substance est dit « hormétique« s’il s’inverse en fonction de la dose (cf. le phénomène d’hormèse dont il a été question dans le 1er module de cours).
La liste brute résultant de la concaténation est donc structurée (organisée) puis réduite : on agence les symptômes (voir ci-dessus « organisation ») et on ne garde qu’un seul exemplaire de chaque occurrence (voir ci-dessous la phase de « réduction »). La liste résultante est plus petite (mais quand même encore très longue) ; c’est un vaste ensemble de symptômes, que l’on dispose dans une colonne :
S1
S2
Si
Sm
… nous retrouvons ici nos Si, avec i variant de 1 à m, et m très grand (par exemple 16.000).
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C’est un tableau de chiffres à m lignes et n colonnes.
Exemple totalement arbitraire (les chiffres sont appelés les « coefficients ») :
2 | 0 | 8 | – 5 | 7 |
0 | 3 | – 4 | 11 | 1 |
58 | 14 | 0 | -1 | 18 |
41 | 3 | 1 | 0 | -26 |
4 | – 47 | – 4 | 12 | -2 |
– 49 | 26 | 2 | 1 | 0 |
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Pour chaque remède Rj, on construit un tableau à m lignes et 1 colonne noté Rj(m,1) et appelé matrice-colonne remède dont les coefficients sont définis de la façon suivante :
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Pour chaque symptôme Sj (avec j variant de 1 à m) de la liste, on fait correspondre une « valence » (c’est la valorisation) :
N.B.: l’intensité ou la pertinence d’un symptôme est différente suivant les remèdes. Chaque remède possède ainsi, pour tel ou tel symptôme, une valence ou un degré qui lui est propre (nous avons déjà rencontré la notion de degré : voir plus haut).
Les valences sont les coefficients de cette matrice-colonne remède.
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Exemples de symptômes associés aux remèdes, en fonction de leurs valences (ou « degrés ») extraits du répertoire de Kent :
– À la section « Transpiration » alinéa « réveil, après » = transpiration après le réveil (p. 1460, 21 remèdes) :
>> Acon., Ant‑c., Ant‑t., Bryo., Carb‑an., Carb‑v., Chel., Chin., Con., Dig., Ferr., Gamb., Hyper., Mag‑s., Nux‑v., Phos‑ac., Phos., Phys., Samb., Sep., Sulf.
– Pour la « douleur de la gorge aggravée en buvant chaud » (p. 555, 8 remèdes) :
>> Apis., Canth., Guaj., Lach., Lyc., Merc‑i-f., Phyt., Spong.
– Pour la « douleur de la gorge améliorée en buvant chaud » (p. 555, 13 remèdes) :
>> Alum., Ars., Calc‑f., calc‑p., cham., guare., hep., kali‑bi., lyc., nux‑v., rhus‑t., sabad., sulph.
– À la section « Audition » p. 388 (dans la version française du Kent traduite et adaptée par Edouard Broussalian, éd. Roger Jollois, 1993) le symptôme « Hypoacousie » (172 remèdes) :
HYPOACOUSIE : aeth., agar., agn., alet., all‑c., ambr., am‑c., am‑m., anac., ang., ant‑c., apis., arg‑m., arg‑n., arn., ars., asaf., asar., aster., aur., aur‑m., aur‑s., bapt., bar‑c., bar‑m., bell., bor., bov., bry., bufo., cact., calad., calc., calc‑p., cann‑i., caps., carb‑an., carb‑o., carb‑s., carb‑v., caust., cedr., cham., chel., chin., chin‑a., chin‑s., chlf., cic., cist., clem., cocc., coc‑c., coff., colch., coloc., com., con., cor‑r., croc., crot‑c., crot‑h., crot‑t., cupr., cycl., dig., dros., dulc., elaps., ferr., ferr‑ar., ferr‑i., ferr‑p., fl‑ac., form., gamb., gels., glon., graph., grat., guaj., guare., hep., hydr., hydr‑ac., hyos., ign., iod., ip., jatr., kali‑bi., kali‑br., kali‑c., kali‑chl., kali‑i., kali‑n., kali‑p., kali‑s., kalm., kreos., lach., lachn., lact., laur., led., lyc., mag‑c., mag‑m., mag‑p., mang., med., meny., meph., merc., merc‑i-r., merl., mez., mosch., mur‑ac., nat‑a., nat‑c., nat‑m., nat‑p., nicc., nit‑ac., nux‑m., nux‑v., olnd., onos., op., par., petr., ph‑ac., phos., phys., plat., plb., psor., puls., rheum., rhod., rhus‑t., ruta., sabad., sabin., sal‑ac., sars., sec., sel., sep., sil., spig., spong., squil., stann., staph., stram., sul‑ac., sul‑i., sulph., tab., tarax., tarent., tell., tep., ther., thuj., valer., verat., verb., viol‑o., zinc.
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N.B. : on perçoit visuellement les degrés, ainsi :
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En mettant côte à côte les n matrices-colonne « remèdes » à m lignes et 1 colonne des n remèdes, on obtient une matrice à m lignes et n colonnes notée R(m,n), dite matrice « répertoire » (c’est donc un tableau à m lignes et n colonnes) :
Les coefficients de cette matrice R(m,n) sont les valences ou degrés vi,j définis ci-dessus. La matrice R(m,n) « répertoire » est donc un tableau de valences notées vi,j, avec i variant de 1 à m pour les lignes, et j de 1 à n pour les colonnes (ses coefficients apparaissent en rouge) :
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Si¯ Rj® | R1 | R2 | Rn | |
S1 | v1,1 | v1,2 | … | v1,n |
S2 | v2,1 | v2,2 | … | v2,n |
… | … | … | … | … |
Si | vi,1 | vi,2 | … | vi,n |
… | … | … | … | … |
Si+5 | v(i+5),1 | v(i+5),2 | … | v(i+5),n |
… | … | … | … | … |
Si+37 | v(i+37),1 | v(i+37),2 | … | v(i+37),n |
… | … | … | … | … |
Sm | vm,1 | vm,2 | … | vm,n |
La première colonne contient les valences vi,1 relatives aux symptômes du remède R1 (par exemple Abies Nigra, soit l’un des tout premiers par ordre alphabétique…), la deuxième colonne les valences vi,2 de R2 (disons Abrotanum…), etc. jusqu’à vm,2 pour la valence du dernier symptôme pour Abrotanum et vm,n pour la valence du dernier symptôme du dernier remède Rn (disons Zincum Metallicum).
Nous pouvons maintenant avoir un (tout petit) aperçu du répertoire ainsi construit :
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exemples de symptôme…¯ | Si¯ Rj® | Abies-n | Abrot. | … | Zinc. |
… | S1 | v1,1 = 0 | 0 | … | 0 |
… | S2 | 0 | 0 | … | 0 |
… | … | … | … | … | … |
aggravé par le thé | Si | 2 | 0 | … | 0 |
… | … | … | … | … | … |
envie pressante d’aller à la selle | Si+5 | 0 | 1 | … | 1 |
… | … | … | … | … | … |
faiblesse des membres inférieurs | Si+37 | 0 | 0 | … | 3 |
… | … | … | … | … | … |
… | Sm | 0 | 0 | … | vm,n = 0 |
Chaque ligne de la matrice R(m,n) reflète la présence ou l’absence du symptôme Si dans les pathogénésies des remèdes correspondants : la valence v1,j indique que le symptôme S1 existe (ou non) dans la pathogénésie du remède Rj, la valence v2,j que le symptôme S2 existe (ou non) dans la pathogénésie du remède Rj, et ainsi de suite jusqu’à vm,j pour le symptôme Sm (le 100.000e ?!…) du remède Rj, et vm,n pour celui du tout dernier remède Rn.
Par exemple, le symptôme « aggravé par le thé » est présent au degré moyen (valence 2) dans la pathogénésie de Abies Nigra, mais pas dans celle de Abrotanum ni dans celle de Zincum Metallicum (valence 0).
Le symptôme « envie pressante d’aller à la selle » est présent au degré faible dans les pathogénésies de Abrotanum et de Zincum Metallicum, mais pas dans celle de Abies Nigra.
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CONSTRUCTION DE LA MATRICE-LIGNE « PATIENT »
Nous construisons enfin une matrice-ligne « patient » de la façon suivante :
Si le patient présente le symptôme S1 on écrit « 1 » à la position n°1 (sinon on écrit « 0 »), s’il présente le symptôme S2 on écrit « 1 » à la position n°2 (sinon on écrit « 0 »), etc. jusqu’au symptôme Sm. On obtient donc bien une matrice à 1 ligne et m colonnes que l’on nomme P(1,m).
Supposons que nous ayons un patient qui présente {Symptômes du patient} = {douleur de la gorge, à droite / douleur de la gorge aggravée en avalant / douleur de la gorge améliorée par les boissons chaudes}
On aura donc par exemple : P(1,m) = (0, … 0, 1, 0, … 0, 1, 0, ……….0, 1, 0, …… 0)
Le reste est un jeu d’enfant…
On pose : P (1,m) x R (m,n) = U (1,n) (le produit d’une matrice à 1 ligne et m colonnes par une matrice à m lignes et n colonnes est en effet une matrice à 1 ligne et n colonnes ; la démonstration sort du cadre de ce cours, mais ne présente pas de difficulté : consulter par exemple le site de Wikipedia consacré aux calcul matriciel).
Cette matrice U (1,n) (« « U » est une allusion transparente aux unicistes !) est donc une matrice à 1 ligne et n colonnes (cf. les n remèdes) faisant apparaître pour chacun des remèdes les sommes des valences des symptômes correspondant (non démontré ici), et ce dans l’ordre des remèdes Rj.
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La dernière opération est un tri par sommes décroissantes, plaçant au début de la liste (c’est une nouvelle et dernière matrice à 1 ligne et n colonnes !) les remèdes qui totalisent le plus de valences. LE remède qui totalise le score le plus élevé est celui qui a le plus de chance de convenir au patient, mais rien n’interdit de jeter un coup d’œil sur les suivants pour retenir en fin de compte celui (ou ceux) qui paraissent convenir le mieux… L’homéopathe uniciste, lui, n’en retiendra qu’un (par définition !). En tout état de cause, une bonne connaissance de la MM et une expérience clinique sont requises pour un bon diagnostic de remède (= trouver le simillimum).
EXEMPLE :
Pour notre patient, nous avons donc :
Douleur de la gorge, à droite : am‑c., arg‑n., bar‑m., carb‑v., Guaj.6, iod., kali‑p., lyc., Meph., merc‑i-f., nicc.3, phyt., plat.
Douleur de la gorge aggravée en avalant : acon., aesc., Ail., alum., Ambr., Am‑c., am‑m., anan., ant‑c., Ant‑t., apis., Arg‑m., arg‑n., Ars., arum‑t., Aur., Bad., Bar‑c., bar‑m., bell., Bor.16, brom., bry., Bufo., calc., calc‑p., calc‑s., Camph., canth., caps., carb‑ac., carb‑an., carb‑s., carb‑v., Carc.78, Cast., caust., cham., chel., Chin., Chin‑a., Cimic., cinnb., coff., colch., con., Cor‑r., Cupr‑a., cycl., Dig., Dios., Dirc., Dros., Elaps., ferr., Ferr‑ar., Ferr‑p., Fl‑ac., Form., Gels., Gins., Glon., graph., Grat., ham., Hell., hep., Hydr‑ac., ign., Ind., Inul., Ip., Jug‑c., kali‑ar., kali‑bi., kali‑c., kali‑chl., kali‑i., kali‑n., kali‑p., kali‑s., kreos., lac‑c., Lac‑d., lach., laur., Led., lyc., lyss., Mag‑c., Mag‑m.16, mag‑s., Mang., merc., merc‑c., Merc‑cy., merc‑i-f., merc‑i-r., merl., mez., Mill., mur‑ac., Myric., nat‑a., Nat‑c., nat‑m., Nat‑p., Nat‑s., nicc., nit‑ac., nux‑v., Oena., Onos., Op., ox‑ac., par., Petr., ph‑ac., phos., phyt., Pic‑ac., Podo., Puls., rhus‑t., rumx., ruta., sabad., Sang., Sars., sep., sil., Staph., Stict., Stront., sul‑ac., Sul‑i.1, sulph., Tab., tarent., Thuj., verat., zinc.
Douleur de la gorge améliorée par les boissons chaudes : alum., ars., calc‑f., calc‑p., cham., guare., hep., kali‑bi.12, lyc., nux‑v., rhus‑t., sabad., sulph.
Avec un minimum d’habitude, on voit rapidement (et avec un peu d’expérience, on sait déjà !) que le remède qui correspond le mieux est probablement Lycopodium, car il est présent dans les trois symptômes au degré fort.
Et c’est ce que la répertorisation montre en effet :
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… car la somme des valences est ici de 9 pour Lycopodium, 6 pour Arsenicum Album et Hepar Sulfur, etc …
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Les symptômes du répertoire renvoient aux différents remèdes qui les expriment (rappelez-vous : une substance donnée provoque chez le sujet sain un certain nombre de symptômes), en assignant pour chaque remède un degré ou une valence (notée vi,j) qui traduit l’intensité et/ou le degré de fiabilité du symptôme en question pour ce remède, tel qu’ils ont pu être observés dans les différents provings (proving = expérimentation d’une substance sur des sujets sains) : vi,j est la valence (ou le degré) du symptôme Si du remède Rj dans le répertoire considéré.
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Un répertoire est donc en quelque sorte l’« inverse » d’une MM. Plus exactement, la répertorisation est l’opération inverse de l’apprentissage de la MM (voir au début) :
La construction du répertoire structure la MM et facilite ainsi le diagnostic de remède, mais elle imprime ce faisant une orientation spécifique au diagnostic : on reproche ainsi (non sans raison) au répertoire de KENT de survaloriser les symptômes psychiques ou sensoriels au détriment des symptômes physiques.
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Les répertoires sont donc construits à partir d’une MM dont on organise les symptômes en fonction d’un paradigme, ou d’un plan préétabli, d’une conception philosophique et physiologique particulière. Ils ont donc une structure déterminée (qui peut être considérée comme un « ordre interne » théorique abstrait qui, il faut bien le reconnaître, s’oppose à l’ordre interne clinique concret de la MM (voir 1ère section).
La répertorisation permet de déterminer rapidement par calcul « LE » remède correspondant le mieux au patient, d’où l’intérêt des unicistes pour cette méthode.
La répertorisation, longtemps effectuée à la main, est désormais l’apanage des logiciels de répertorisation qui font donc appel au calcul matriciel (RAO ou répertorisation assistée par ordinateur) : une fraction de seconde suffit là où il fallait plusieurs dizaines de minutes, voir plusieurs heures à la main pour « calculer » un remède (c’est-à-dire effectuer une multiplication de matrices)… Certains logiciels de répertorisation sont utilisables en ligne.
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EXEMPLE DE RÉPERTOIRES
Le plus récent = https://www.novomeo.fr/shop/
avec présentation = https://www.youtube.com/watch?v=gT3sgo4KCiI&ab_channel=Novomeo
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NOVOMEO =
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Il existe d’autres répertoires, moins complets ou mettant en œuvre une logique quelque peu différente, comme par exemple :
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AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS
Avantages :
Inconvénients :
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BIAIS ET LIMITES
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CAS CLINIQUES
Cas clinique n°1 :
Mme T…, 34 ans, directrice commerciale, qui vient d’accoucher d’un petit garçon six semaines auparavant, consulte pour une anorexie survenue immédiatement après une « grosse contrariété » (le père de son enfant l’abandonnée juste après son accouchement !). Elle ne peut plus allaiter, car son lait s’est tari et elle vomit de la bile.
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La répertorisation sur 4 symptômes fait apparaître en tête trois remèdes : Chelidonium, Phosphorus et Pulsatilla et plus loin Natrum mur. (tristesse, deuil) que le praticien à choisi de prescrire en succession (?!). Personnellement, nous aurions choisit Ignatia amara (na), grans remède des spasmes vésiculaires sur fond de déception … qui n’apparait pas ici !
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Cas clinique n°2 :
Mme M…, 57 ans, vient pour des allergies de contact. Elle présente un dermographisme, des éruptions urticariformes ubiquitaires aggravées ou provoquées par le soleil. Elle signale également un goût métallique dans la bouche.
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La répertorisation sur 4 symptômes somatiques met en avant Arsenicum album, qui est aussi un grand remède inquiet, ce qui correspond parfaitement au profil de Mme M… Natrum muriaticum et Calcarea carbonica, apparaissent aussi avec une valorisation de 7, et une étude plus approfondie sera nécessaire pour les départager. Mercurius solubilis paraît lui aussi indiqué en aigu (urticaire = blocage de Rate-pancréas !), même s’il n’est valorisé qu’à hauteur de 4.
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Cas clinique n°3 :
Mme T…, 25 ans, jeune enseignante, consulte pour des allergies qui s’expriment par une rhinite et un prurit du cuir chevelu. Elle présente par ailleurs des règles hémorragiques de sang rouge vif, avec des caillots et des douleurs sur des spasmes utérins. L’écoulement ne cesse pas pendant les douleurs.
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Les remèdes retenus sont Sepia officinalis (mg) et Sabina (na) compte tenu du profil général de cette patiente, même s’ils ne sont pas aux tous premiers rangs.
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NB. Les amis de plantes nous proposent à présent un répertoire homéopathique …
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BIBLIOGRAPHIE
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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