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En 1946, Hans Selye de l’Université de Montréal a été le premier à s’intéresser au « stress » et à décrire les réactions physiologiques qui se produisent en chaine en présence d’un stress. Il a mis en évidence les réactions de l’hypothalamus, de l’hypophyse et des glandes surrénales qui s’activent face au stress, entraînant la sécrétion de cortisol et d’adrénaline, lesquels vont progressivement surcharger et saturer le système nerveux sympathique entraînant de multiples réactions viscérales et corporelles. Ces réactions hormonales et neurologiques constituent la réponse non spécifique de l’organisme à toute demande d’adaptation.
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Le terme « stress » a été emprunté par Selye à la mécanique des matériaux. Le stress exprime à l’origine la résistance des métaux à la déformation induite par l’application de forces externes. Plus le métal est « stressé » plus il est susceptible de se déformer. Si le stress dépasse une certaine valeur, la pièce métallique risque de se briser : c’est un stress de rupture. Le mot est d’ailleurs originaire du vieux français, « destresse » qui a aussi donné l’anglais « distress » (détresse en français moderne).
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Hans Selye a mis en évidence les 3 phases de stress :
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En 1974, Selye introduit une nouvelle distinction entre deux types de stress : « l’eustress », qu’il décrit comme un sentiment de stress positif et motivant qui entraine à l’action et au bien être. Et le « distress » qui correspond à des situations insupportables accompagnées de sentiments de détresse.
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Les modèles biologiques créés par Selye s’inscrivent dans le paradigme stimulus / réponse dominant à son époque. L’accent est mis sur le biologique: les hormones, les réactions du système endocrinien. Le stress a-t-il aussi une dimension psychologique ? Bien évidemment, comme l’a montré le médecin John Mason. En conduisant des expériences avec des singes, il mit en évidence que le stress induit par la faim était nettement plus fort chez les primates qui pouvaient voir d’autres singes recevoir à manger que chez ceux qui ne subissaient pas cette torture visuelle. De nombreuses autres expériences ont mis en évidence le côté très subjectif / individuel des réactions de stress. Ainsi lorsqu’on mesure les taux de stress biologique chez des parachutistes novices et chez leurs instructeurs, les novices sont en moyenne très stressés et les instructeurs très peu lors du même saut.
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Plutôt que d’opposer réactions physiologiques et réactions psychologiques, la systémique est venue les intégrer. Du point de vue systémique, le stress est un phénomène multifactoriel qui intègre notamment la biologie, la psychologie, la sociologie et l’étude de l’environnement. C’est-à-dire que le stress est influencé par une grande variété de facteurs : émotionnels, affectifs, sensoriels, cognitifs, endocriniens, comportementaux, sociaux et environnementaux.
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Les états de stress provoquent chez les individus des symptômes facilement repérables. Ces signaux se répètent souvent, au point de devenir « stables ». On tient d’autant plus compte de ces symptômes du stress qu’ils sont fréquents, voire permanents.
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Les symptômes physiologiques et somatiques du stress :
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Les symptômes émotionnels du stress :
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Les symptômes psychologiques du stress :
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Symptômes comportementaux du stress :
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Il faut repérer la fréquence de ces symptômes de stress. Combien de fois est-ce que la personne les a par mois ? Par semaine ? Ces symptômes de stress sont-ils durablement installés ? Quand on constate une répétition des symptômes à une certaine fréquence, il faut aller consulter. Car l’on va devenir de plus en plus « stressable » au fur et à mesure qu’on est « stressé ».
Certaine éléments de l’environnement, comme l’absence de lumière solaire en Suisse pendant l’hiver peuvent accentuer les symptômes du stress, sans pour autant en être la cause première.
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Le stress peut être causé par de multiples facteurs :
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Sécurité et stabilité de l’individu :
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Causes professionnelles :
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Causes personnelles :
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Dans certains cas, les causes du stress sont uniques et faciles à identifier (par exemple perte de conjoint ou grave maladie d’un proche). Dans d’autres cas, le tableau sera plus contrasté et il sera difficile de déterminer ce qui est une cause et ce qui est une conséquence. Car le stress entraine à son tour l’apparition de nombreux problèmes qui vont le renforcer. Plus on est stressé, moins on gère correctement sa vie.
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Votre stress est-il hérité de votre famille ?
Suite aux travaux du Docteur Jean-Baptiste Lamarck, on a longtemps pensé que les traits de caractère étaient hérités d’une génération à l’autre. Le stress et les traumatismes étaient censés se transmettre des parents à l’enfant. On parle de transmission « épigénétique » du stress. Par la suite, la théorie génétique s’est imposée, et l’on a considéré que le seul héritage intergénérationnel provenait de l’ADN. Aucun héritage « psychologique » n’aurait été possible.
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Cette vision purement « génétique » est maintenant remise en cause. Des expériences menées à l’Université de Boston ont été faites sur plusieurs générations de rats, d’abord élevés dans des conditions correctes, puis stressés de façon intense afin d’en faire des adolescents anxieux. Il a été prouvé que les femelles ainsi stressées engendraient des rats plus facilement stressables et qui avaient eux-mêmes des problèmes (cognitifs, adaptatifs). Ce stress des descendants était présent même lorsque ceux-ci étaient éduqués par des individus non stressés. Il semblerait donc que le stress produit par un expérience traumatisante laisse des traces dans le génome (épigénétique ?). L’idée selon laquelle les enfants sont susceptibles d’hériter du stress des parents n’est pas farfelue.
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L’étude approfondie de ces rats a révélé deux mécanismes de transmission du stress :
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La compréhension de ces principes permet de formuler des thérapies originales du stress que l’on pourra appliquer aussi bien aux stress hérités qu’aux stress propre de l’individu.
Chez les amérindiens par exemple, on fait sens des stress antérieurs en les transformant en histoires qui sont transmises de génération en génération. Ces mécanismes narratifs facilitent l’intégration par chaque génération des stress hérités des générations antérieures. La culture amérindienne s’inscrit ainsi à l’opposé des cultures occidentales qui ont tendance à couvrir les événements stressants d’une chape de plomb. On ne parle pas des décès, des vols, des viols, des faillites, des échecs et des divorces. Paradoxalement, c’est le non-dit qui est dangereux puisqu’il empêche la digestion émotionnelle et prive les générations suivantes des clefs de lecture de leur stress hérité.
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Lorsque l’on comprend les liens entre stress et maladies somatiques, cette piste Trans générationnelle offre des perspectives intéressantes. A titre d’exemple, certaines candidoses féminines peuvent être mises en relation avec des évènements traumatisants liés à la manipulation. Le traitement consiste d’abord à faire prendre conscience du traumatisme, souvent refoulé. Par les mystères de l’alchimie psychosomatique, le système immunitaire réagit positivement au travail de mémoire et le traitement de la candidose est facilité par la résorption des événements traumatiques.
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A bien des égards, le « stress hérité » reste un phénomène paradoxal et mystérieux. Comment en prendre conscience puisque justement, dans notre culture occidentale, le déni ne permet pas la transmission orale ? Le récit Trans générationnel ? Deux critères nous mettent souvent sur la piste de ce type de stress :
Une patiente par exemple s’avère maladivement jalouse. Sa psychiatre la considère abandonnique. Il s’avère que son arrière grand-mère a été abandonnée et a du élever seule son enfant. La mise à jour de cette histoire contribuera a résoudre le stress de la patiente.
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Lorsque la personne est exposée à un stress intense (situation traumatisante) ou à un stress chronique, les gènes et le fonctionnement cellulaire en sont affectés. Le stress provoque l’hyperactivité du système immunitaire (toute la gamme des globules blancs) et donc des réactions immunitaires excessives. Cette exacerbation du système immunitaire conduit à son tour à des phénomènes inflammatoires, troubles ORL et/ou problèmes d’asthme.
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Le stress agit aussi sur le système sympathique qui à son tour contrôle de nombreux processus inconscients, comme le rythme cardiaque (et ses troubles) ainsi que la contraction des muscles lisses (troubles digestifs, cardiaques, etc.). La probabilité de développement de troubles dans ces domaines est donc beaucoup plus élevée. Une étude sur l’action du stress chronique sur le système immunitaire dans l’état de l’Ohio, publié par Pnas montre que le stress change l’expression des gènes des globules blancs, les conduisant à des réactions de défense exagérées. L’étude établit ainsi le lien entre stress, obésité, diabète et troubles cardiovasculaires. L’étude conclut que : “il faut tuer le stress, sinon il vous tue”.
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De la même façon, l’étude de populations de souris artificiellement stressées par les chercheurs montre que cela modifie la production de globules blancs par la moelle osseuse des rongeurs : les globules blancs produits naissent plus nombreux (jusqu’à 4 fois plus !) et plus actifs. Le risque d’attaque du système immunitaire contre des tissus sains de l’organisme augmente. Chez la souris, le stress induit aussi des modifications dans l’expression d’environ 3000 gènes. Nombre de ces changements provoquent des réactions d’ordre inflammatoire. Chez les humains comme chez les rongeurs, certains de ces changements sont transmis génétiquement. Les études sur des humains dans des situations de stress ont mis en évidence des modifications de l’expression de plus de 380 gènes qui sont affectés par l’anxiété. Plus d’un tiers de ces gènes sont d’ailleurs identiques à ceux des souris.
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Ces constats nous amènent évidemment à une question importante: ces troubles sont-ils réversibles ? Chez les souris ce n’est pas le cas: le stress est partiellement transmis d’une génération de rongeurs à l’autre et il faut plusieurs génération exemptes de stress pour reconstituer des populations au fonctionnement immunitaire apaisé. Heureusement, la réponse est différente pour l’espèce humaine: les thérapies permettent de résorber le stress, les trauma. Les patients sortent alors de la rémanence, c’est-à-dire de l’état de « fixité », de « rigidité » par lequel ils restent « coincés » dans les circonstances qui étaient traumatisantes peur eux.
Grand progrès de l’humain sur l’animal ! Correctement traité, l’impact négatif du stress sur l’immunité peut être corrigé …
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”Le stress nous tue, donc il faut tuer le stress“!
La prévention du stress est primordiale, et l’action clef de prévention consiste à éviter de s’associer ou de s’impliquer avec les types de personnalités génératrice de stress autour d’elles. Encore faut-il les reconnaître :
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Le premier type de personnalité génératrice de stress est le manipulateur. Isabelle Nazare-Aga a répéré 30 critères qui permettent de repérer un manipulateur. Les manipulateurs sont capable de mauvaise foi. Ils mentent. Ils dévalorisent les individus, ils s’attaquent à eux, ils maintiennent des relations floues, des situations floues, des communications floues. Ils pensent que la terre entière devrait être à leur service. Leur comportement est egocentrique. En situation de communication, ils excellent dans l’art de prendre la tangente. Ils changent de sujet, dévient le sujet, retournent la conversation contre leur interlocuteur. Les manipulateurs sont généralement des personnes intelligentes qui ont un réseau social élargi. Leur ressort consiste à culpabiliser autrui et à se positionner en victime. Ce sont eux qui agressent, mais ce sont eux les victimes. Ils trompent l’autre, ils agressent mais ce sont eux les victimes. Les manipulateurs attribuent toujours les responsabilités des problèmes aux autres. Un conjoint accuse l’autre de le tromper. En réalité c’est lui qui entretient depuis longtemps une relation avec un tiers. Au sein du couple, les manipulateurs dévalorisent. Ils attaquent le physique, les compétences intellectuelles, les comportements qu’ils ont eux-même induits. Les manipulateurs sont centrés sur leur propre personne. Ils ne voient l’autre qu’en tant qu’objet, bon à être utilisé. Les besoins de l’autre sont donc négligés. Les manipulateurs ne savent pas se réjouir de la réussite d’autrui.
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Très susceptibles, les manipulateurs sont allergiques aux feed-back, qu’ils interprètent comme des reproches. Ils n’ont aucun sens de cohérence, et n’hésitent pas à affirmer l’inverse de ce qu’ils font. Ils n’ont aucun souci de la réciprocité dans la relation. Ils ont tendance à conduire autrui à commettre des erreurs ou à faire des choses que les autres regretteront par la suite. Les manipulateurs sont capables de mettre de la zizanie dans les relations, de diffamer des personnes qu’ils manipulent et de tuer à petit feu les personnes manipulées. Et ce d’autant plus que si l’autre n’a pas de tendance manipulatrice, il va effectivement se remettre en cause lui-même.
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L’on rencontre des manipulateurs aussi bien sur son lieu de travail que dans les relations amoureuses. Pour échapper au stress, il importe d’éviter les manipulateurs, et ce particulièrement dans ses relations amoureuses. Non qu’ils ne soient pas dangereux dans l’univers professionnel, mais il est souvent plus facile de les y cadrer.
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Le pervers narcissique est un manipulateur qui ne s’intéresse en rien à l’autre. Il est totalement centré sur lui-même. L’autre n’est vu que comme objet pour assouvir ses besoins, sexuels, financiers ou autres. Le pervers narcissique ne se représente même pas le mal qu’il impose à autrui à cause de ses actes, de ses omissions, de ses paroles. On consultera avec profit le reportage d’Allo Docteur qui dresse un portrait détaillé – et accablant du pervers narcissique. http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-pervers-narcissiques-quand-la-violence-est-psychologique-2020.asp
On trouvera aussi sur youtube.com les reportages du site médical Pratis : http://www.youtube.com/watch?v=ueWVAzDZojw&list=PLh-T2-t7d_REY2Gje4Ovc8GB3QB6iHMl1 et http://www.youtube.com/watch?v=d2Z9mKK_icE.
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Le déni caractérise le pervers narcissique. Ses stratégies de mauvaise foi sont bien rodées. Sa capacité à engendrer du stress est quasi illimitée. L’essentiel est de savoir repérer ces personnalités pour savoir les éviter.
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Au-delà du simple évitement de ces types de personnalités – évitement qui n’est pas toujours possible – on doit apprendre à gérer et à réduire son stress au contact d’un patron manipulateur, d’un conjoint pervers narcissique, d’un collègue de mauvaise foi… Les capacités d’observation comportementale sont ici critiques. Les manipulateurs et les pervers narcissiques sont souvent de beaux parleurs, mais leurs actes ne sont pas en phase avec leurs discours. C’est dans la dynamique comportementale qu’on peut observer les vraies valeurs et les vrais ressorts de ces interlocuteurs.
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Face à une personnalité de ce type, il faut savoir communiquer de façon factuelle, technique, vérifiable. Se rassurer en restant proche des faits. Savoir gérer les situations de conflits.
Il importe aussi de développer des compétences pour sortir des situations de stress, réduire son stress, ne plus être aussi « stressable ». Le stress a une composante subjective importante. Chaque personne réagit différemment en fonction de ses propres croyances, valeurs, mémoires personnelles. Le développement personnel de l’individu l’aide à ce niveau, car il évacue les souvenir anciens et développe les compétences émotionnelles de la personne. Les trois attitudes individuelles suivantes sont considérées vitales pour sortir des situations stressantes :
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Le stress n’est pas une fatalité. On peut en faire la prévention et se donner les moyens d’en sortir.
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La première urgence, en situation de stress, est d’apaiser l’individu. L’action thérapeutique se porte d’abord sur la dimension physique :
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L’étape suivante consiste à calmer l’état émotionnel, l’anxiété, l’état de stress. Cette étape se fait par :
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Même si ce travail aboutit à une forte réduction du sentiment de stress, il est loin d’être suffisant car la personne resterait vulnérable et susceptible de retomber dans le stress. S’engage donc à ce moment là tout un travail de coaching, afin que la personne apprenne à naviguer les situations de stress, à minimiser les rechutes. Ce coaching prendra selon les cas de nombreuses formes :
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A titre d’exemple, une patiente dont le stress s’est somatisé sous forme de lombalgies et de maux de tête. Professionnelle de haut niveau, cette jeune femme avait le sentiment de ne pas savoir gérer son stress professionnel. Selon elle, le style de management de son chef date du 19ème siècle. Les employés n’ont pas le droit de communiquer entre eux. L’esprit d’équipe est activement découragé, comme la résolution commune des problèmes. Les moindres distractions sont interdites. L’objectif essentiel du management est d’optimiser l’utilisation du temps de ses employés. Le management méconnait totalement le fonctionnement du cerveau humain. Cette jeune femme était le bouc émissaire de son chef et elle somatisait. Lorsqu’elle est venue en consultation, elle était sur le point de démissionner pour chercher du travail ailleurs.
Le coaching a permis d’abord de restaurer sa santé. Les somatisations ont disparu et la jeune femme s’est sentie mieux dans son corps. Ensuite elle a appris à modifier ses réactions face aux comportements de son chef qui lui, n’a pas changé ! Sa relation avec lui est aujourd’hui correcte. De surcroît, la jeune femme a réussi à créer des relations sympathiques au sein de l’équipe. Du coup la jeune femme affirme aujourd’hui se sentir bien dans son travail. Son chef tient aujourd’hui compte de son opinion ce qui n’était pas le cas précédemment.
Dans ce cas précis, le coaching s’est déroulé en deux temps. D’abord une phase intense centrée sur sa santé et ses émotions. Ensuite une phase « apprentissage » et « développement des compétences » au rythme d’une séance par mois environ sur plusieurs mois.
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La résorption du stress prendra pour chaque personne des chemins légèrement différents. Le caractère de chacun, les circonstances spécifiques de la situation stressantes imposeront par exemple de travailler :
L’essentiel sera toujours d’adapter le travail aux spécificités de chacun. Dans certains cas spécifique, l’homéopathie (méthode toxico-mimétique) peut aider :
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Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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