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Faire une pathogénésie (proving)

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« Pathogénésie» est un terme homéopathique désignant le test d’une substance sur des volontaires humains en bonne santé, afin de déterminer les symptômes qu’elle produit (et donc traitera).

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Les remèdes homéopathiques proviennent d’une vaste gamme de substances. Avant d’être utilisée, chaque substance est soumise à des essais cliniques auprès d’individus en bonne santé, afin d’identifier les symptômes qu’elle pourrait potentiellement traiter chez ceux qui ne se sentent pas bien, conformément à la loi de similitude.

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Ces essais consistent à administrer des quantités réduites de la substance à des volontaires humains en bonne santé (provers) pour générer des symptômes. Le terme « prouver » est dérivé du mot allemand « prufung », qui signifie « tester » ou « examiner ». Les symptômes générés lors d’un proving sont documentés dans les matière médicale homéopathique (un enregistrement des substances et des symptômes qu’elles produisent) pour aider les homéopathes à trouver et à prescrire cette substance à l’avenir. Les homéopathes ont démontré que si une substance peut produire un ensemble de symptômes chez des sujets en bonne santé, elle aura un effet curatif lorsqu’elle sera prescrite à ceux qui ne se sentent pas bien et présentent des symptômes similaires.

Comment se déroule une pathogénésie ?

Les pathogénésies testent les substances sur des volontaires sains en utilisant des doses submoléculaires à la puissance variables, de la basse dilution (3CH) aux hautes dilutions (200CH), les modalités d’expérimentation variant selon les auteurs. Plusieurs granules sont administrées (parfois quotidiennement) jusqu’à ce que le sujet ressente des symptômes, après quoi les doses sont interrompues. Puisque les substances ne sont pas données sous leur forme chimique brute, les sujets ne sont ni empoisonnés ni blessés. Tous les symptômes disparaissent une fois l’essai terminé. 

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On observe que la pratique des pathogénésies est variable selon les auteurs:

–> Ainsi, O.A. Julian faisait prendre le remède 3 fois par jour :

  • la première semaine = placebo
  • la deuxième semaine = 5CH
  • la troisième semaine = 9CH
  • la quatrième semaine = 15CH
  • la cinquième semaine = 30CH

–> D’autres auteurs se contentent à présent d’une dose unique 200CH par exemple et observent l’effet sur plusieurs semaines.

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Ces expérimentations ont parfois été réalisées sur des animaux. Au-delà des préoccupations éthiques, les animaux ne peuvent pas fournir d’informations précises sur les symptômes qu’ils ressentent. Ils ont également une physiologie différente de celle des humains et réagissent de différentes manières. Par exemple, le venin d’une araignée peut tuer un humain, mais n’a aucun effet sur un chat. La pénicilline, en revanche, est mortelle pour les cobayes. Les pathogénésies sur les animaux sont donc rarement réalisées.

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Qui doit savoir ?

Les pathogénésies sont réalisées depuis plus de 200 ans, mais avec l’augmentation de la rigueur scientifique, les plus récentes ont été réalisées en double aveugle et avec un contrôle placebo. Cela signifie que ni les testeurs ni les superviseurs impliqués dans la preuve ne savent pas ce qui est testé, ni qui reçoit le placebo et qui reçoit la substance dynamisée. De telles mesures contribuent à réduire les « biais des observateurs » qui pourraient influencer la déclaration ou l’enregistrement des symptômes.

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Les deux sexes

Les pathogénésies sont réalisées auprès de testeurs masculins et féminins afin de faire ressortir toute la gamme des effets. Par exemple, en plus de ses autres symptômes, Lilium tigrinum (lys tigre dynamisé) peut produire des douleurs ovariennes et des irrégularités menstruelles, des symptômes qui auraient disparu si le remède avait été testé uniquement sur des hommes.

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Symptômes « complets »

Lorsque des symptômes apparaissent, le praticien les qualifie par rapport à une série de variables appelées « modalités ». Les modalités sont des conditions qui modifient un symptôme, le rendant meilleur ou pire. Le vérificateur vérifie quel effet des activités telles que s’allonger, s’asseoir, se tenir debout, les changements de température, le mouvement, manger, boire, toucher, les moments de la journée, etc., ont sur le symptôme.

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Tous les sujets ne ressentent pas tous les symptômes d’une substance au cours d’un essai. Certains sujets en développent un grand nombre, tandis que d’autres n’en expérimentent que quelques-uns. Les symptômes ressentis par chaque sujet dépendent de leur sensibilité individuelle, de leur constitution sous-jacente et de leurs zones de susceptibilité ou de faiblesse. Pour cette raison, les substances doivent subir une série de preuves dans diverses constitutions (au minimum une vingtaine d’expérimentateurs).

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Une pathogénésie est considérée comme complète lorsqu’aucun nouveau symptôme ne peut être produit à partir d’une substance après plusieurs tests dans diverses puissances sur une gamme de constitutions, d’âges et de sexes. À ce jour, plus de 5 000 substances ont été inscrites dans la matière médicale homéopathique, certaines ayant fait l’objet de preuves plus complètes que d’autres.

 

Chaque nouvelle pathogénésie doit être présentée en faisant référence :

— à la date et lieu de l’expérience

— aux nombre et au sexe des volontaires,

— ainsi qu’aux types de doses utilisées.

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