Pourquoi les personnes âgées sont-elles particulièrement à risque ?
Logiquement, le risque augmente chez les personnes âgées qui sont plus nombreuses à souffrir de plusieurs pathologies et plus à même de se voir prescrire plusieurs médicaments. En outre, avec l’âge, certaines fonctions sont altérées :
— Une absorption des médicaments moindre : les organes digestifs fonctionnent plus lentement et le transit intestinal est ralenti avec un impact potentiel sur les quantités de médicaments qui passent dans l’organisme.
— Une élimination des médicaments moins efficace : les reins et le foie jouent un rôle important dans l’élimination des médicaments, ils fonctionnent plus lentement avec l’âge et éliminent plus lentement les toxines ; on devient plus sensible aux effets des médicaments.
— Une diminution de la sensation de soif qui peut entraîner une réaction en chaîne : déshydratation, concentration supérieure du médicament dans l’organisme, augmentation de la toxicité.
Ces changements peuvent altérer l’efficacité du traitement mais aussi la tolérance du patient avec l’apparition d’effets indésirables.
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NB. Sont particulièrement à problème, car largement prescrits :
STATINES et fibrates (hépatotoxiques)
Eliquis et Xarelto (anti-coagulants hépatotoxiques)
les IPP (hépato et néphrotoxiques)
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Parmi les molécules fortement hépatotoxiques, on retrouve aussi des antibiotiques :
- La moxifloxacine
- La lévofloxacine
- La ciprofloxacine
- La clarithromycine
- Le métronidazole (jugé à faible risque, il se révèle l’antibiotique le plus toxique au sein de ceux évalués !)
- On trouve également l’antimycosique : fluconazole
Et aussi :
- Les anticancéreux : erlotinib et Lenalidomide
- Le captopril (un antihypertenseur)
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Pour les auteurs de l’étude, les contre-indications données sur les notices d’emballage et les prescriptions médicales devraient être revues de fond en comble à la lumière de la balance bénéfice-risque.
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A savoir : une étude menée en 2017 par 60 Millions de consommateurs (France Assos santé et Santéclair) avait identifié chez les 65 ans et plus, 154 292 patients polymédiqués (au moins 7 médicaments différents prescrits ou pris en automédication sur 3 mois consécutifs). Ceux-ci avaient pris en moyenne, 14,4 médicaments différents sur la période dont 13,6 médicaments différents prescrits. L’étude montrait que 89 % de ces polymédiqués étaient confrontés à au moins 3 situations à risque, avec une moyenne de plus de 5 situations à risque. Seuls 0,5 % d’entre eux n’étaient confrontés à aucun risque iatrogénique grave.
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