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Comprendre la politique nationale des États-Unis est aussi insensé que captivant tant les strates de réalité et de fiction sont nombreuses. Le spectacle assourdissant de la campagne électorale semble incontestablement et insupportablement lié au pouvoir, à l’argent, à l’autorité de la personne, à l’identité nationale, au rôle du gouvernement et à la perte de toute nuance dans les relations des États-Unis avec le reste de notre monde.
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En tant qu’entrepreneur, membre de conseils d’administration d’organisations caritatives exonérées d’impôts, contribuable, bénéficiaire de la sécurité sociale, conseiller auprès d’organisations et également grand-père, tout ce qui se passe actuellement revêt une extrême importance. Le besoin impérieux de trouver et d’expérimenter un semblant de vérité dans le contexte de la folie exige une persévérance individuelle, une ouverture aux perceptions des autres et une conscience morale, servant de boussole permettant de naviguer dans le champ social de l’Amérique de la post-vérité.
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La rhétorique politique brandit l’étendard de la liberté. Or vérité et liberté sont inextricablement liées. Le passage de l’Évangile de Saint Jean [8, 32] ne cesse de résonner en moi : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres ». Si la vérité rend libre, que dire de la contre-vérité ? Quels effets ont sur nous les contre-vérités répétitives et incontestées ? Plus loin, dans le même Évangile [8, 34], Jésus fait une distinction importante entre asservissement physique des autres (« le pouvoir sur quelqu’un ») et asservissement métaphysique ou intérieur créé à partir de soi-même : « Je vous le dis en vérité, quiconque commet le péché est esclave du péché. » Une contre-vérité crée une forme d’emprisonnement, tout le contraire d’une liberté.
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Comment une boussole morale peut-elle donc se présenter, se comporter et fonctionner ? Rudolf Steiner a posé les bases de cette idée en 1917 dans sa « tripartition sociale ». Ce système représentait son projet pour un monde social reflétant l’imagination morale de l’être humain tripartite en matière de pensée, de sentiment et de volonté. Par extension, une éthique sociale devait émerger, co-créée par des individus soucieux de l’éthique. Un tel cadre intègre chacun de nous dans la structure tripartite de l’être humain et sert de guide pour restaurer, de manière responsable, un champ social qui s’est aujourd’hui éloigné de toute base morale. Par essence, le champ social public fonctionne actuellement sur la base d’une contre-vérité systémique. Comment pouvons-nous cultiver une attitude d’âme, une boussole morale, qui guide nos actions et notre société vers la justesse, l’équité et la suffisance : la liberté dans l’esprit, l’égalité dans l’exercice de la justice et la solidarité dans l’économie ?
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Si l’on observe les courants linguistiques de la politique nationale et régionale aux États-Unis, la liberté (le mot, le concept et son ethos) est un lieu de querelle essentiel pour le pouvoir et le contrôle du gouvernement, ainsi que pour le cœur et l’esprit des citoyens. Mais liberté spirituelle et liberté politique sont ici confondues, mal caractérisées et profondément mal comprises. La liberté, qu’elle soit spirituelle ou politique, est précieuse et durement acquise. En outre, il n’est pas facile de passer de la liberté personnelle à un espace social qui reconnaît la liberté intérieure de chacun, ce qui permet de co-créer des accords sur la base d’une réelle égalité, de personne à personne. En tant que culture, nous sommes loin de l’égalité dans nos pratiques socio-politiques, même si le concept réside dans nos idéaux. L’inégalité dans l’exercice des droits persiste. L’idéologie, l’argent et le pouvoir qui lui est associé en sont la cause.
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Tant que l’intérêt personnel reste le moteur de l’activité économique, nous vivons avec une autre contre-vérité contenue dans l’affirmation suivante : « Je dois travailler pour satisfaire mes propres besoins. » Dans le New York Times, une publicité pour un programme d’études supérieures en commerce clamait : « Gagnez ce que vous valez ! ». Ce slogan repose sur l’hypothèse selon laquelle nous travaillons pour nous-mêmes, que notre valeur en tant qu’être humain est mesurée par ce que nous gagnons et que l’éducation est une marchandise. Toute la publicité commerciale propage l’illusion que le monde de la consommation est organisé principalement pour répondre aux désirs et aux besoins personnels. En réalité, nous travaillons pour répondre aux besoins des autres et, grâce à ce travail, nos besoins sont satisfaits. Il s’agit d’une conception sociale dans laquelle la véritable solidarité se fait jour.
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Début d’un article de la revue ÆTHER 2024
NB. John Bloom vit à San Francisco et a été secrétaire général de la Société anthroposophique américaine de 2016 à 2023. Il conseille diverses organisations, conçoit et anime des dialogues collaboratifs.
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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