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Les prothèses mammaires, ces « dispositifs médicaux » (DM), chargés de sérum physiologique ou de silicone sont implantés en position rétro-mamelonaires depuis des dizaines d’années, et ce pour diverses bonnes raisons (esthétique, bien sûr, mais aussi dans une optique de reconstruction après une chirurgie de cancer du sein).
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Les problèmes que ceux-ci soulèvent « normalement » ne peuvent pas être ignorés :
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En principe, ces dispositifs médicaux sont visés par l’union européenne, qui en contrôle un certain nombre de points (qualité de l’enveloppe, type de gel utilisé …).
NB. Le phénomène d’évolution vers des « coques » se révèle être identique à ce que nous observons avec les cicatrices chéloïdes : une nette hyperGamma globulinémie au protidogramme BNS. Les sels qui se sont révélés les plus actifs dans ces cas sont les sels de silice (ex.: EFFICOMPLEX n°6 ou Silicea comp.). Nous déconseillons systématiquement la pose d’implants mammaires aux femmes présentant ce type de profil sérologique, avant d’avoir corrigé cette tendance immunitaire (6 mois environ) et nous les suivons avec un bilan annuel après la pose.
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Dans l’affaire qui nous intéresse, Jean-Claude Mas, président de « Poly Implant Prothèse » entreprise de La Seyne-sur-Mer, s’était rendu compte que le gel médical coûte dix fois plus cher que l’huile de silicone à usage industriel… Ce personnage malhonnête commercialisa des prothèses de qualité médiocre, en cassant les prix …
Le 6 janvier 2012, les donnés de matério-vigilance indiquaient 1143 ruptures de prothèses PIP et 495 cas de réactions inflammatoires importantes. Vingt cas de cancers ont été rapportés chez ces femmes :
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Sur les quelques 672 explantations préventives effectuées à la demande des patientes, on a aussi pu observer : 23 ruptures et 14 perspirations de silicone !
Or, 30 000 françaises sont porteuses de prothèses mammaires PIP, dont 20% environ (6 000) après un cancer du sein. Les ventes export dans 65 pays représentaient 84% de l’activité de l’entreprise PIP, un temps numéro 3 sur ce marché mondial : quelques 450 000 femmes portent ces implants, surtout en Amérique du sud !
Les plaintes se succèdent pour « tromperie aggravée et escroquerie » (gel de silicone non homologué – fait qui a été caché pendant 10 ans à l’organisme certificateur). La commission européenne en charge du dossier travaille sur une révision de la directive de 2007, afin de renforcer la traçabilité et l’échange d’informations sur les DM, entre états. Bibliographie : « Le quotidien du médecin » n° 9061 le 9 janvier 2012
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En 2019, les choses n’ont pas beaucoup changé :
Les implants mammaires font régulièrement la Une des journaux depuis quelques années, de façon fort négative. Pour autant : « Asia », un risque de santé grave lié à ces implants, reste encore très peu médiatisé et donc peu connu des femmes. Le point sur ce syndrome.
Dans le monde, le nombre d’interventions de chirurgie esthétique ne cesse d’augmenter, année après année. Même si la France est toujours loin derrière les États-Unis ou le Brésil, on estime aujourd’hui qu’un peu plus de 500 000 femmes portent des implants mammaires dans notre pays – à la suite de démarches personnelles ou en lien avec un cancer du sein.
La question des risques liés aux implants concerne donc un nombre toujours plus important de femmes. Parmi ces risques, l’Auto-immune Syndrome Induced by Adjuvants (Asia) se caractérise, dans ses formes les plus graves, par le développement de maladies auto-immunes tels que la sclérodermie, le lupus, le syndrome de Gougerot-Sjögren, la fibromyalgie ou le rhumatisme articulaire. Or très peu de chirurgiens évoquent ce syndrome quand ils reçoivent des patientes, et peu de femmes se documentent vraiment sur la question des implants avant de se faire opérer, car beaucoup pensent que la règlementation en la matière est très stricte. La vérité est pourtant loin de là.
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On compte, de nos jours, trois types d’implants mammaires utilisés :
Ces implants salins ont été mis sur le marché quand ceux en silicone se sont retrouvés temporairement interdits, dans les années 1990, à la suite d’actions juridiques collectives aux États-Unis mettant en cause des fabricants et des implants dysfonctionnels (les implants en silicone ont été remis sur le marché en France en 2001). Ces implants sont souvent présentés comme « moins dangereux » que ceux en silicone, car, en cas de rupture de la poche, le sérum physiologique peut être absorbé par le corps.
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Les études sur le syndrome Asia montrent néanmoins qu’il est présent chez les porteuses des trois types d’implants, et que ceux au sérum physiologique comportent souvent des complications spécifiques telles que le développement de moisissures et de levures.
Pour rappel, le silicone est une huile de synthèse fabriquée à partir de silicium, qui est un élément semi-métallique situé juste au-dessous du carbone dans le tableau périodique. La connaissance de la composition des implants mammaires en silicone est essentiellement fondée sur les divulgations, en 1997, de la Dow Corning Corporation, compagnie ayant dû faire face à plusieurs procès. La liste des composants comportait, dans le détail, 37 ingrédients, dont plusieurs neurotoxines (méthyle éthyle cétone, cyclohexanone, chlorure de polyvinyle), du plomb, des solvants de nettoyage ainsi que plusieurs substances carcinogènes !
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Même si la composition précise des implants actuellement mis sur le marché n’est pas fournie, la Food and Drug Administration américaine a publié plusieurs rapports sur la sûreté des implants mammaires en 2006, dans lesquels certaines matières premières utilisées figurent. On y retrouve encore des métaux lourds, dont le plomb et le mercure. Les fabricants de prothèses mammaires ont-ils changé la composition de leurs produits depuis ? Difficile à affirmer, puisque de telles informations, considérées par les fabricants comme un secret industriel, ne sont pas rendues publiques.
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En France, depuis 2001, huit marques se partagent le marché, dont Motiva, Mentor, Polytech Health et Allergan. Tous les implants vendus sur le territoire doivent faire preuve d’un marquage CE et être inscrits au registre LPPR de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Or il est très facile d’obtenir un marquage CE… Le documentaire de Cash Investigation, intitulé « Implants – Tous cobayes », revient de manière édifiante sur cette simplicité des procédures et le manque de contrôle des dispositifs médicaux en général.
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Après le scandale des implants PIP, l’ANSM a effectué un certain nombre de rapports. L’un d’entre eux, datant du mois de mai 2014, consacre trois pages aux matières premières utilisées dans la fabrication des implants. Aucune liste exhaustive n’y est donnée – le rapport indique seulement le nom des entreprises sous-traitantes ! –, mais on apprend que, pour les implants remplis de gel de silicone, les principales substances utilisées sont des polymères de la famille des polydiméthylsiloxanes, comme le mentionne le rapport de la FDA.
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Le syndrome ASIA se caractérise par le développement d’une maladie inflammatoire et/ou auto-immune, qui semble être causée par le silicone et/ou les autres substances chimiques présentes dans les implants mammaires – une problématique comparable à celle d’adjuvants de vaccins comme l’aluminium. De nombreuses publications scientifiques récentes sont venues appuyer cette hypothèse.
Comment Asia affecte-t-il une porteuse d’implants ? Quel mécanisme est à l’œuvre ici ? Ce que l’on sait, c’est que le silicone et les toxines présentes dans ces prothèses peuvent migrer hors de celui-ci. Elles se retrouvent alors lentement diffusées dans le corps via le système lymphatique et le sang (du silicone issu d’implants rompus a été retrouvé jusque dans la cavité des sinus de certaines patientes). Les toxines sont ensuite stockées, métabolisées ou excrétées, ou encore une combinaison de ces mécanismes. Or l’exposition au silicone a la capacité de moduler nos fonctions immunitaires, hormonales et endocriniennes, ainsi que nos neurotransmetteurs. Il peut aussi stimuler la production d’agents oxydants qui vont endommager les parois cellulaires, l’ADN et les systèmes enzymatiques.
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Les symptômes de ce syndrome sont divers et variés. Ils peuvent se traduire par de la fatigue chronique, des ganglions lymphatiques inflammés et douloureux, des troubles cognitifs, des arthralgies, des myalgies, de la fièvre, une sécheresse des yeux et de la bouche, une perte de cheveux, des troubles digestifs, une hypersensibilité aux produits chimiques ainsi que des intolérances et/ou des allergies alimentaires.
Plusieurs femmes porteuses d’implants mammaires développent également des candidoses dues aux perturbations apportées par les implants (dysbiose de la flore intestinale, dominance en œstrogène, système immunitaire déséquilibré). Un autre mécanisme pathogénique est l’action œstrogène like du silicone : en effet, ce dernier « mime » l’hormone féminine (œstrogène) dans le corps, entraînant des déséquilibres hormonaux (dysfonctionnements de la thyroïde, hyperœstrogènie, etc.).
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Enfin, comme avec d’autres maladies auto-immunes, une certaine prédisposition génétique HLA semble jouer dans le développement de ce syndrome. Les patientes Asia portant des implants en silicone étaient ainsi plus susceptibles de posséder certains haplotypes génétiques.
Il est conseillé de se faire « explanter » ses implants par un médecin expérimenté. Aux États-Unis, un certain nombre de chirurgiens esthétiques se sont désormais spécialisés dans l’explantation : le but est de retirer la totalité de l’implant sans le rompre, en conservant la capsule fibreuse tout autour, selon une procédure de capsulectomie dite « en bloc ». En effet, si cette capsule contaminée reste dans votre corps, vous risquez de subir encore des complications.
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Un traitement systématique par antibiotiques et/ou antifongiques peut être recommandé, si le tissu cicatriciel est infecté. En outre, compte tenu de la toxicité des implants mammaires, il peut être intéressant de faire une analyse des minéraux et métaux lourds présents dans vos cheveux pour mieux cibler votre exposition à ces derniers.
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Même si 60 à 80 % des personnes qui se font enlever leurs implants ressentent vite des améliorations au niveau de leur santé, il faut encore aider son corps à se débarrasser des toxines résiduelles et des troubles immunitaires induits : un bilan BNS est indispensable pour y voir clair. Les nutriments couramment utilisés pour favoriser les différentes phases de la détoxification sont, notamment, le glutathion réduit, certains acides aminés ou leur dérivés ( L-Méthionine, N-acétylcystéine, taurine …), des vitamines (B, C, D) et minéraux ou certains principes actifs végétaux (sulforaphane des crucifères, propolis, chrysantellum, romarin…). Se faire accompagner d’un professionnel est probablement ici une bonne idée.
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En matière de détox, la première et meilleure façon d’aider votre corps dans un premier temps est d’adopter une alimentation saine et très riche en vitamines, minéraux et antioxydants. Faites le plein de légumes et de bonnes graisses, ajoutez un peu de fruits et des protéines de bonne qualité. Évitez ou limitez le plus possible les médicaments, le tabac, le café, les glucides raffinés ainsi que, autant que faire se peut, le stress. Enfin, un certain nombre de compléments alimentaires sur le marché contribuent à la détoxification du foie, mais ils ne doivent être utilisés qu’une fois que ces principes de base sont en place.
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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