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Dans les années 1960, une rumeur circule : on aurait découvert un traitement miraculeux contre les douleurs chroniques, les traumatismes et les accidents vasculaires aux États-Unis. Cette panacée, c’est le DMSO (ou diméthylsulfoxide), un solvant organique soufré produit par l’industrie du bois.
Il se présente sous la forme d’un liquide légèrement huileux, qui dégage une forte odeur d’ail. C’est le chimiste russe Alexander Saytsev qui l’a synthétisé pour la première fois en 1866.
Présenté comme anti-inflammatoire, antalgique, antioxydant, vecteur transdermique… ses propriétés semblent impressionnantes !
En fait, il est classiquement utilisé protecteur lors de la congélation de cellules ou tissus. C’est un liquide dense et incolore, miscible dans l’eau et est moyennement inflammable. Le DMSO est un produit pouvant être nocif et qui requiert des procédures spéciales pour une manipulation !
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L’usage du DMSO (C2H6OS) a été associé aux effets indésirables potentiels suivants : rash cutané, érythème, prurit, squames, épaississement de la peau, urticaire, vésication, sensibilité cutanée, nausée, diarrhée, céphalée, goût d’ail dans la bouche, haleine et corps dégageant une odeur d’ail, hémolyse transitoire …
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Et pourtant, dans de nombreux pays (Allemagne, États-Unis, Russie), il reste utilisé. Il semble efficace sur les douleurs chroniques, tendinites, sciatiques, douleurs articulaires, en application locale bien maîtrisée.
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Ce qui fait sa force :
→ Il pénètre profondément dans les tissus
→ Il transporte avec lui ce qu’on applique
→ Il agit en profondeur, sans accoutumance
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Il est utilisé comme liniment en médecine vétérinaire pour le traitement d’entorses et de douleurs musculaires.
Le seul usage médical approuvé officiellement par la FDA (aux États-Unis) est le traitement de la cystite interstitielle, une inflammation chronique de la vessie. On l’administre alors directement dans la vessie via un cathéter.
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Ce qui fait sa complexité : il exige rigueur et précautions (peau propre, dilution adaptée, pas d’association toxique). Il est d’ailleurs vendu sous différentes formes par quelques laboratoires : spray, gel, crèmes ou rollers pour des applications cutanées.
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« La dame toxique », cela vous dit peut-être quelque chose…
Cette histoire, qui a défrayé la chronique il y a quelques années, est digne d’un film à suspense. Tout commence en février 1994 lorsque Gloria Ramirez est hospitalisée en urgence à Riverside, en Californie, à cause d’un cancer du col de l’utérus au stade terminal.
On lui administre des médicaments, on la met sous oxygène, mais elle fait un malaise. Les soignants sont alors dans l’obligation de procéder à une défibrillation pour la ranimer.
Va alors s’enchaîner une série d’événements aussi tragiques que mystérieux. Une infirmière s’écroule, inanimée, suivie d’une interne, puis d’un autre membre de l’équipe médicale, pris de convulsions. Le service des urgences est évacué.
Une infirmière se dévoue pour placer Gloria Ramirez en chambre d’isolement. Elle aussi sera victime de celle qui sera surnommée plus tard : la dame toxique.
Au total, 23 des 37 membres du personnel ayant approché Gloria Ramirez présentent des symptômes inexpliqués : vomissements, convulsions, évanouissements, hépatite, pancréatite. Certains sont même placés en soins intensifs ! Quant à Gloria Ramirez, elle décédera quelques minutes après avoir été placée à l’isolement.
Si je vous raconte cette histoire incroyable, c’est qu’une substance dont vous avez peut-être déjà entendu parler serait à l’origine de cette intoxication collective : le DMSO.
Bien qu’il reste encore des zones d’ombre dans l’affaire de la « dame toxique » dont je vous parlais en début de lettre, la piste la plus probable fait état d’une réaction en chaîne des plus surprenantes.
Après des mois de recherches, l’hypothèse avancée est que la patiente avait sûrement dû utiliser du DMSO à haute dose pour calmer ses douleurs.
La substance se serait alors accumulée dans son organisme et aurait réagi à l’oxygène qu’on lui avait administré à son arrivée aux urgences, transformant le DMSO, par une réaction chimique, en diméthylsulfone (DMSO2).
Puis, lors de la défibrillation, les chocs électriques auraient transformé le DMSO2 en sulfate de diméthyle (DMSO4).
Or, le DMSO4 est un gaz extrêmement toxique, qui une fois inhalé, provoque des symptômes similaires à ceux décrits par le personnel médical. Il s’agit là de l’explication la plus crédible à ce jour…
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Références:
1. Prudent Practices in the Laboratory, National Academy Press, Washington D.C., 1995, p. 302-303.
2. Source : INRS
http://www.inrs.fr/accueil/produits/bdd/doc/fichetox.html?refINRS=FT%20137
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