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Conférences aux agriculteurs

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« Seul peut émettre un jugement sur l’agriculture celui qui tire ce jugement du champ, de la forêt, des animaux qu’il élève »  Rudolf Steiner, Cours aux Agriculteurs.

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Steiner a donné une série de conférences aux agriculteurs en juin 1924, quelques temps avant sa fin précoce. Ces 8 conférences sont importantes, car elles font le point de sa vision cosmogonique du monde et des sages conseils écologiques qui en découlent. L’application de ces conseils a débouché sur une approche sensible de l’agriculture, avec des produits phytosanitaires spécifiques qui se désigne à présent sous le nom de « Biodynamie ».

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Nous allons essayer ici d’en résumer – sans trop les trahir – quelques points principaux. Si le sujet vous intéresse, nous ne saurons mieux faire que de vous pousser à rentrer dans le texte par vous-même, armé des concepts steinériens de tri et de quadripartition.

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1ère et 2ème conférence …

Steiner y développe les relations que l’on doit entretenir entre le sol, les plantes et les animaux, en rupture avec les méthodes particulières à notre époque matérialiste et mécanique. Les plantes sont entièrement dépendantes de leur espace terrestre et céleste, alors que l’’animal et l’homme ont su en partie s’en libérer.

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La SILICE (silicium uni à l’oxygène) est un cristal pyramidal qui compose 47% de la surface terrestre. Il est non soluble dans l’eau et sa polarité céleste l’indique dans l’altération des organes des sens et des douleurs (neuro-sensoriel). Elle transmet l’énergie des planètes lentes (chaleur) à l’activité biologique qui se situe au dessous du sol (racines) et à la fructification.

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silicecristal                                                    Silicea, structure cristalline

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Ainsi, il met compare les sables (qui retiennent les forces cosmiques) et les argiles (SiAl) qui procurent un flux ascendant à la croissance végétale et génère ses formes.

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La Silice est en polarité avec le CALCIUM, le Potassium et le Sodium (de l’humus), qui transmettent l’énergie des planètes rapides (eau) à l’activité biologique qui se situe au dessus du sol (feuilles et fleurs) et génère ses couleurs :

  • Vert … Soleil
  • Mars … rouge (ex.: la rose)
  • Blanc ou jaune … Jupiter (ex.: le tournesol)
  • Bleu … Saturne (ex.: la chicorée)

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Les planètes lentes (Silice) agissent au dessous du sol (Neuro-sensoriel de la plante) et favorisent la FRUCTIFICATION (concentration – mort et renaissance)

NB. Les bulbes ou rhizomes sont du domaine cosmique, car développé sous terre (ex.: le sainfoin) !

Les planètes rapides (Calcium) agissent au dessus du sol (Métabolique de la plante) et concentrent l’eau et la chaleur et favorisent la FLORAISON

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3ème conférence …

La vie terrestre est organisée autour de l’azote (N2) et de ses quatre frères : Carbone (C02) / O2 / H2 et Soufre.

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Le Carbone = est « le grand modeleur » (polarité Poumon en MTC), associé au Soufre (pour la fluidité – polarité Rate en MTC), il définit la forme. C’est le facteur de formation des plantes, le bâtisseur des armatures végétales 

NB. L’homme, élimine le carbone sous forme de CO2, nous évitant d’être trop rigides, ce qui autorise la mobilité.

  • Oxygène = l’éthérique, la croissance métabolique (polarité Foie en MTC),
  • Azote = l’astral, porteur des sensations, entoure la plante et définit son processus de floraison (polarité Rein en MTC),.
  • Hydrogène = l’esprit (Moi), qui vit dans le corps sous forme astrale et s’incarne dans la structure.

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Ces gaz sont des substances sensibles et vivantes qui sont réunies dans l’albumine (équilibre sérique). L’oxygène est saisi par l’azote et descendu au sein du carbone … Ce processus est net chez les fabacées (qui se sont spécialisés dans l’inspiration de l’azote). Elles ont des hampes fructifères basses dans la région foliaire : elles veulent fructifier avant d’avoir fleuri !

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Voir les chapitres sur l’homéopathie gazeuse sur ce site.

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Au sein de la terre, l’élément carbone respire l’azote, tout comme nos poumons le font avec l’oxygène !

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Le calcaire (CaCO3), c’est le monde des désirs humains ! Il se combine à l’oxygène. Le calcaire organise la plante vers le bas. Il aspire tout ! Contrairement à la silice qui l’élance vers le haut et ne désire plus rien.

L’argile (Al2Si2O5(OH)4) sert d’intermédiaire entre les deux. Avec le Calcium, l’homme a de la terre solidifiée en lui (squelette) et avec la Silice une forme céleste. La silice l’élance vers le haut.

Entre les deux, le carbone, facteur de formation dans les plantes, est le bâtisseur des armatures végétales. Il met de l’ordre et associé à l’azote il induit la germination.

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Les HE, comme les papillons qui fécondent, sont l’astral de la plante !

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                                                                                                        La centrale thermique à Arlesheim

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4ème conférence …

Le fumier, qui pue comme les huiles essentielles, représentent l’astral de la plante. On peut utiliser pour traiter la végétation deux préparations de base :

  1. La « 500 » faite de bouse macérée l’hiver dans une corne de vache = fait pousser
  2. La « 501 » faite l’été avec de la silice = germination (tire vers le haut) : graines

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5ème conférence …

Il faut un « rapport de qualité » réciproque entre le Calcium et l’hydrogène, comme entre Oxygène et l’Azote

L’ortie apporte Soufre + K+ Ca + Fer

Les sels de potasse (KOH) stimule les troncs

L’écorce de chêne apporte du Calcium, à utiliser si l’étherique est trop fort.

Taraxacum (le pissenlit) apporte K et Silice.

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6ème conférence …

Plantes à croissance rapide (Calcaire) = organes annuels ex.: légumes)

Plantes à croissance lente (Silice) = fructification

Pour éloigner les parasites, on peut préparer des « Poivres » d’insectes ou de campanules qui seront répandus autour des champs à protéger …

Le purin de Prèle sera utilisé pour les maladies dues aux champignons (excès d’eau)

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7ème conférence …

Dans la nature, tout se tient, tout est solidaire :

Dans les arbres, le cambium est un sol vivant qui monte jusqu’aux branches

Les vers de terre assurent la régulation de la vitalité ethérique du sol

Les oiseaux complètent la réduction de l’astralité autour des arbres résineux jusqu’au niveau optimal (attrait réciproque).

Les mammifères ont un attrait réciproque pour les arbustes, les buissons et les vergers

Les champignons ont un attrait réciproque pour les prairies. 

Le monde des vers et des larves appartient au Calcaire, au minéral

Le monde des insectes et des oiseaux dépend de l’astral.

Répartition équilibrée d’un terroir = succès des récoltes.

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8ème conférence …

L’alimentation du bétail nécessite des substances terrestres et des forces cosmiques.

Le contenu de l’intestin est proche parent de la masse cérébrale ! Ce « fumier abdominal » est une matière noble !

NB. les scientifiques se sont rendu compte depuis que les 4 intestins des ruminants permettaient de digérer la cellulose (sucre normalement indigeste) grâce à un ecosystème bactérien spécialisé, mais qu’en plus cet écosystème fournissait les protéines nécessaires à la croissance de la bête et à la synthèse de ses neuro-transmetteurs !

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Alimentaion à base de racines = pour le neuro-sensoriel (ex.: carottes)

Alimentaion à base de forces radiantes pour le corps (ex.: graines de lin)

Alimentaion à base de plantes à longues tiges = pour le pôle métabolique (ex.: fleurs et fruits)

Alimentaion à base de tiges et feuilles de fabacées = zone médiane/rythmique (lait), exemple : le trèfle = processus de fructifiation passé dans les feuilles et tiges !

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Evaporation à la lumière solaire du nutriment = sorte de fructification, idem cuisson chez l’humain. C’est le cas des plantes alpines, qui subissent un processus de cuisson solaire.

Pour l’engraissement du bétail, utilisez des aliments tendant à la fructification, des graines, exemple : betteraves, tourteaux d’oléagineux …

La tomate est un remède du foie, elle pousse à l’individualité, ne veut rien devoir aux autres, désir d’autonomie.

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Quelques questions pratiques posées à R.Steiner suite à ses conférences :

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La biodynamie aujourd’hui

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Rudolf Steiner, persuadé des bienfaits des forces cosmiques, de la Lune et des planètes sur les plantes, invente, en 1924, un mode de culture. Le phénomène est aujourd’hui en vogue chez les vignerons, notamment en France.

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« Je vous préviens, ça va sentir fort : on a reçu 3 000 cornes de vaches avant-hier ! » Dans un hangar à l’écart du Clos Cigalus, près de Narbonne, Gilles de Baudus désigne le récent arrivage de sacs bosselés, qui double le nombre de cornes stockées là. De quoi traiter en biodynamie les seize domaines viticoles de Gérard Bertrand pendant une année. Son responsable des vignes plonge la main dans un sac, saisit trois cornes : « Une de l’Aubrac, une charolaise et une limousine, moins torsadée et à la pointe sombre. ». Sans sourciller, Gilles de Baudus montre comment il les remplira de bouse de vache, avant de les enterrer le temps d’un hiver. La matière organique transformée en compost sera ensuite diluée dans de l’eau, brassée dans un vortex pendant une heure puis, ainsi « dynamisée », épandue dans les vignes. A raison de 100 grammes de bouse par hectare, la dose est pour ainsi dire homéopathique.

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Voilà ce que la culture en biodynamie nomme la « préparation 500 ». Ou « bouse de corne ». Parmi les traitements autorisés dans ce type d’agriculture, elle en est un pilier. L’autre préparation-phare est la 501 – de la poudre de silice bourrée dans la corne. La première favoriserait l’enracinement et la fertilité du sol, la seconde améliorerait la vigueur de la plante. Pourquoi une corne de vache comme contenant ? Pour son lien avec le vivant : quand l’animal rumine, elle pointe vers le ciel et attirerait les forces cosmiques vers la Terre …

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Vers la démocratie et l’autosuffisance : la biodynamie en Asie

Sundeep Kamath est le secrétaire général de l’All India Organic Network Association. Il est l’ancien secrétaire de la Biodynamic Association of India et conseille actuellement le gouvernement fédéral du Bhoutan en matière de certification, le gouvernement de l’État du Nagaland ainsi que plusieurs municipalités et provinces des Philippines dans leurs projets de conversion totale à l’agriculture biologique. Il a été membre du Comité directeur de la Société anthroposophique en Inde et cofondateur de l’école Steiner-Waldorf. L’interview a été réalisée par Will Bratton pour le podcast « Biodynamic Guild » (juillet 2022).

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Comment et quand as-tu découvert la biodynamie ?

Sundeep Kamath : Il y a environ 13 ou 14 ans. J’étais alors une personne « ordinaire », j’occupais un poste de direction dans la société America Online. Un jour, j’ai regardé à la télévision un type qui monta à cheval sur une scène et parla de la relation entre le cosmos et le sol. Cela m’a touché. Les deux seules choses que j’ai retenues de ce programme sont la biodynamie et Rudolf Steiner. Grâce à cette émission, j’ai pris conscience au plus profond de moi de ce que je devais faire. Je n’avais auparavant aucun lien avec l’agriculture, je travaillais sur une charte pour une grande entreprise. Par la suite, a eu lieu ici même une formation de médecine anthroposophique, à deux pas de mon bureau. En fait, j’y suis allé pour en savoir plus sur la biodynamie. C’est là que j’ai rencontré ma première marraine anthroposophique, Michaela Glöckler. Elle était alors responsable de la section médicale. Je lui ai dit : « Docteure Michaela, j’aimerais faire quelque chose en lien avec la biodynamie ! ». Elle répondit que Bangalore avait besoin d’une école Waldorf, que je ne devrais pas fonder un projet agricole, mais une école Waldorf. Je lui ai indiqué que je ne connaissais rien à l’éducation, pas davantage à l’agriculture et je lui ai demandé : « Comment ferais-je pour fonder une école ? ». Cette discussion s’est répétée tout au long de la semaine de formation. Je disais « agriculture » et elle disait « éducation ». Le dernier jour, elle me dit : « Pourquoi ne pas créer l’école dans une ferme ? ».

C’est exactement ce qui se passa quelques années plus tard. Elle est venue en 2010 et a ouvert la première école Waldorf à Bangalore, que j’avais cofondée avec sept autres parents et qui accueillait alors onze enfants. Nous avons commencé dans la ferme d’un ami. J’y ai travaillé pendant quelques années. J’ai quitté mon job et en deux ans, l’école a connu une croissance incroyable. Je crois que nous avons dépassé le nombre de cent enfants au cours de notre troisième année de fonctionnement. Michaela a ensuite soutenu mon projet de participer à mon premier congrès d’agriculture à Dornach. Auparavant, j’avais rencontré ici même Jake, mon premier instructeur en biodynamie. Nous avons fondé ensemble une école supérieure. C’est lui qui a eu cette idée. Je me suis occupé de l’enseignement et de la collecte de fonds. C’était vraiment passionnant pour moi de travailler avec des jeunes et de veiller à ce qu’ils ne partent pas en ville pour s’y expatrier. Quand ils arrivent en ville, ils ont des emplois très mal rémunérés, ils travaillent comme gardiens ou comme chauffeurs de taxi et vivent dans des bidonvilles. Or, ils peuvent avoir une vie réellement agréable s’ils deviennent agriculteurs. Cette école existe toujours. Le programme a été ramené à un an. Mon instructeur et moi n’y participons plus, mais j’ai été membre du Conseil d’administration pendant un semestre, puis secrétaire durant deux semestres. Je me considère désormais comme un « prédicateur biodynamique » qui se déplace partout. Je gagne aussi une partie de mes revenus en conseillant de grands projets qui se convertissent à la biodynamie. Et le plus fort, c’est que ce terme de « prédicateur biodynamique » décrit vraiment mes activités principales.

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Quelle est l’histoire de la biodynamie en Inde ?

Il y a quelques années, un ami m’a donné un numéro du petit hebdomadaire Biodynamics USA datant de 1957. On y parlait d’une femme nommée Evelyn, venue en Inde vers 1956 avec une série de préparations, des activateurs de compost. C’est ce que nous savons, c’est du moins ce qui a été présenté lors de la première utilisation documentée des préparations pour la production de compost dans l’État du Tamil Nadu, au sud du pays. Ensuite, au milieu des années 1980, il y a eu deux projets en Inde. L’un d’eux concerne le thé Makaibari, qui a opté pour Demeter, et l’autre est le projet Kurinji, dans le Sud, avec une production de mangues. Ces deux initiatives sont les premiers projets Demeter en Inde. Ils ont bénéficié de conseillers venus d’Allemagne. Dans les années 1980, il n’y avait en fait aucun standard bio, pas de programme bio au niveau fédéral aux USA, pas de programmes indiens ni européens, et même l’UE a mis dix ans à les adopter. Avant la création de ces normes biologiques nationales, Demeter était déjà l’un des principaux projets d’envergure. En 1993, un certain nombre de Gandhiens se sont intéressés de près à l’agriculture biologique à Indore, l’ancienne capitale de l’État central du Madhya Pradesh, dans le sud de l’Inde. Cet épisode m’a donné la chair de poule. Ils sont allés en Nouvelle-Zélande pour un voyage d’étude sur l’agriculture biologique et y ont rencontré un homme du nom de Peter Proctor, qui leur parla de biodynamie. Leur intérêt s’est éveillé et ils l’ont invité. C’est ainsi que naquit à Indore, en 1993, la première formation biodynamique sur la fabrication des préparations BD 500 et le calendrier de plantation. 

En 1995 a vu le jour le plus long des programmes annuels de formation biodynamique. La biodynamie a ensuite connu une croissance rapide, car les paysans indiens étaient prêts à se consacrer à la biodynamie pour plusieurs raisons. La première raison est que la vache occupe une place très centrale dans l’agriculture indienne, si bien que presque chaque petite ferme indienne en possède. La seconde raison est que les gens se souviennent du calendrier de plantation de leurs grands-parents. Ils acceptent facilement l’approche biodynamique et sentent qu’elle fait partie d’eux-mêmes. Lorsque j’étais secrétaire de la Biodynamic Association of India, nous avons mené une étude dans laquelle nous avons estimé qu’il y avait environ 100 000 agriculteurs et agricultrices qui pratiquaient une forme de biodynamie. 

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Sur quel projet travailles-tu actuellement avec la Société asiatique des fabricants de préparations ?

Je me suis beaucoup inspiré du groupe des fabricants américains, qui se réunit une fois par an. J’ai aussi entendu parler de l’association française : là-bas, si un membre a une mauvaise récolte de camomille, il peut contacter le réseau et si quelqu’un a plus de camomille, on partage les ingrédients. Les Philippines et la Thaïlande sont bien plus orientées vers la biodynamie, mais nous ne pouvons nous contenter d’adopter les préparations, non seulement pour des raisons juridiques, mais aussi dans une perspective de durabilité. Il est donc plus judicieux de commencer à mettre au point les préparations sur place, mais pour ce faire, il faut les ingrédients nécessaires. 

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En Amérique du sud …

Quelle est la relation entre l’agriculture biodynamique et la compréhension de la nature des peuples autochtones ? Quels enseignements en tirer ? Jean-Michel Florin, longtemps coresponsable de la section d’agriculture du Goetheanum, partage ses réflexions à ce sujet.

Il y a quelques années, j’ai rencontré Luzmila Carpio, célèbre chanteuse du peuple quechua (Bolivie). Elle fut un temps, sous le gouvernement d’Evo Morales, ambassadrice de Bolivie auprès de l’UNESCO. Quelqu’un avait recommandé un de ses disques1 à ma femme et cette musique nous avait beaucoup touchés. Quelques semaines plus tard, invité dans une ferme biodynamique du sud de la France, je me suis rendu en soirée à un festival écologique. Mes hôtes m’avaient demandé d’y conduire leur amie bolivienne. Nous échangeâmes nos impressions pendant que je conduisais pendant le trajet et je remarquai soudain que la femme dont la voix m’avait tant impressionnée était assise à mes côtés… C’est parfois ainsi que l’on fait connaissance ! Elle nous raconta par la suite que sa mère, en entendant les chants des oiseaux, savait qu’un invité viendrait le soir même : une vie évidente avec « l’invisible ». Nous découvrîmes d’autres points communs entre l’approche biodynamique et la tradition quechua, à commencer par le fait que toutes deux considèrent la Terre comme un être vivant.
Nous nous sommes demandé quel type de relation établir entre une agriculture biodynamique née en Europe et la tradition cosmologique quechua. Chaque courant pourrait avoir besoin de l’autre. Luzmila nous raconta que les jeunes ne cultivent plus leurs traditions, aspirent à la modernité et rejettent ainsi tous les fondements spirituels. La rencontre avec des personnes pratiquant en Europe une agriculture « moderne », fondée sur l’esprit, pourrait les inciter à prendre leurs traditions au sérieux. Ces traditions et la reconnaissance croissante des peuples autochtones pourraient nous donner à nous-mêmes, biodynamistes européens, davantage de légitimité dans notre recherche d’une approche spirituelle de l’agriculture. J’avais également remarqué à d’autres occasions que dans de nombreux pays du monde, en Inde, au Togo ou en Argentine par exemple, les agriculteurs étroitement liés à la terre aspirent à renouer avec leurs traditions et à spiritualiser leur travail. Comment apprendre les uns des autres ? C’est pour en discuter que nous avions invité des représentants de peuples autochtones du monde entier au Congrès d’agriculture de 2020 (« Les chemins du spirituel dans l’agriculture »2)

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En conclusion =

L’agriculture bio-dynamique est une agriculture assurant la santé du sol et des plantes pour procurer une alimentation saine aux animaux et aux êtres humains. Elle se base sur une profonde compréhension des lois du «vivant», acquise par une vision qualitative et globale de la nature. Elle considère que la nature est de nos jours tellement dégradée qu’elle n’est plus capable de se guérir par elle-même et qu’il est nécessaire de redonner au sol sa vitalité féconde indispensable à la santé des plantes, des animaux et des Hommes grâce à des procédés «thérapeutiques» :

https://www.anthroposophie.ch/fr/agriculture-alimentation/sujets/articles/lagriculture-biodynamique.html

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