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La seconde consultation : le « pourquoi ? » par le « comment ? »

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Le malade revient :

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a – aucune amélioration = vérifiez l’exactitude de votre choix de symptômes : le remède doit être caractéristique des symptômes généraux et locaux. Cherchez un foyer perturbateur (cicatrice, granulome dentaire, intolérance alimentaire …) qui peut empêcher un remède d’agir, pensez à un NOSODE ou Stock-Nosode (d’une maladie antérieure) et pensez à tonifier les organes du pôle organique qui est « empereur dans la saison » (cf. MTC). 

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b – l’amélioration n’est que partielle = attention à la « loi de Hering » : si seuls les symptômes périphériques régressent, cherchez vite un autre remède ! A contrario, un changement symptomatique n’appelle pas forcément un changement de remède.

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c – l’amélioration ne dure pas = vérifiez la durée d’action du remède (sur le « Gibson-Miller » par exemple).

Tenir compte de :                         Notez que l’effet thérapeutique sera d’autant plus bref que :

  • l’âge du patient …                             le malade est un enfant
  • son tempérament …                        colérique
  • le type d’affection …                        aiguë ou ectodermique
  • le genre de remède utilisé …          minéral, végétal ou animal (bref)
  • la hauteur de la dilution …               basse

NB. si l’effet se révèle bref sans raison, suspectez une lésion tissulaire grave !

 

Normalement, on a le droit de redonner le remède quand les symptômes reviennent, on peut changer la dilution à ce moment là …

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d – aggravation thérapeutique nette (trop violente ou trop longue) à la suite de la prise du premier remède : utilisez un remède « antidote » (exemple : Stannum sur Arsenicum alb.).

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e – lors de sa répétition, le remède indiqué ne marche plus : cherchez des remèdes complémentaires (la Matière médicale de P. Kollitsch est alors très utile), exemple : certains cas de troubles fonctionnels de la ménopause nécessitent 3 à 4 remèdes qui reviennent périodiquement en moyennes dilution (Lachesis, Sulfur, Ignatia …).

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f – n’hésitez jamais à reprendre les symptômes de votre patient et à (re)répertoriser sur ceux-ci : de nouveaux remèdes (et des synergies) peuvent apparaitre !

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Mais, que les symptômes de votre patient soient améliorés ou pas, cette seconde consultation va vous faire progresser dans la connaissance du « pourquoi des choses », c’est le moment de lui poser la question : « Qu’attendez-vous de moi ? », c’est à dire d’évaluer (avec lui) sa prise de conscience et le niveau de sa demande, pour l’aider à deviner pourquoi il est malade, dans le but de lui apprendre à mieux s’adapter pour ne plus avoir peur de l’avenir et plus simplement s’amuser de la vie.

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1 – parfois le patient est tenté de répondre « rien ». Pourquoi est-il alors revenu consulter ? : « Ce sont mes parents, ma femme, mon mari qui me l’ont conseillé (ou imposé)« . Le tableau se précise, les acteurs se mettent en place. Freud déjà soulignait la fréquence avec laquelle les gens lui étaient envoyés par un membre de leur famille et précisait que lorsqu’il était possible de délivrer ces personnes de leurs troubles, l’amélioration allait rarement dans le sens souhaité par l’entourage ou le conjoint ! Ex. Staphysagria …

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2 – le patient est demandeur. Pourquoi consulte-il ? « Les patients sont malades parce qu’il leur est impossible de remporter les victoires qu’ils souhaitaient … et qu’ils n’en meurent pas ! Il viennent consulter pour être assistés dans les terrifiantes épreuves de leur dangereuse aventure et qu’ils ne peuvent même plus sauver les apparences » (les apparences, c’est ce qu’il s’agit de sauver quand tout est perdu, dit E. Berne). Ainsi, le patient ne vient pas à priori pour changer son scénario, mais pour que vous l’aidiez à comprendre pourquoi son scénario n’avance plus. Il y est accroché, le « lâcher prise » passe par une redéfinission du réel (travail sur la Rate-pancréas, car problème d’adaptation).

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Vous n’êtes pas psychothérapeute, mais en restaurant son physique, vous avez amélioré son émotionnel. Faites-lui alors comprendre que les symptômes présentés ne sont que l’aboutissement d’une spirale pathologique : un vécu de problèmes sans solutions, donc auto-aggravés (il a tendance à faire toujours plus de la même chose) = la seule « voie de sortie » est alors une expression au niveau tissulaire !

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Il existe pourtant une autre solution, c’est de faire la révolution au niveau de « l’image du monde » de ce patient. Le rôle du thérapeute consiste alors à faire en sorte que le patient accepte le retour du refoulé à la conscience. Pour ce faire, il faut et il suffit de savoir :

1 / quoi : savoir ce que l’on doit changer (ce qui signifie qu’il faut connaître l’image du monde en question) : « entendre sa douleur pour comprendre son désir » (Freud).

2 / comment ce changement peut être concrétisé, c’est à dire les méthodes qui permettront de lui proposer la bonne interprétation, au bon moment (!). le remède homéopathique va « changer les lunettes » du patient.

3/ NB. on notera l’absence de pourquoi, de recherche causale tournée vers le passé (= psychanalyse, surtout « patients border-line »), cependant très utiles dans certains cas.

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Il conviendra donc de noter le comportement général du patient : la timidité et l’égocentrisme de Pulsatilla, la volubilité de Lachesis, l’affaissement de Sepia épuisée, la précipitation d’Argentum nitricum, le sans-gêne de Lycopodium qui vous scrute derrière ses lunettes, l’arrogance de Platina … Le médecin homéopathe soigne le malade plus pour ce qu’il EST que pour ce qu’il A !

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Il vous faudra faire la distinction entre adaptation comportementale et pathologie. Puis, lui proposer un ensemble de réflexions simples qui doperont l’effet des remèdes homéopathiques bien choisis : demandez au malade « si il a conscience de se gérer de cette façon ? » , exemples : problématiques de Lycopodium (manque de confiance en lui surcompensé), Sepia (le besoin de contrôle …), Lachesis (revanches à prendre) …. Lui faciliter l’autonomie, en le rendant conscient de ses propres capacités et ressources. Lui proposer de « faire mieux », qu’il sente que vous pouvez lui tenir la main à l’occasion (psychothérapie de soutien +++).

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Explorez minutieusement tout ce que le patient a fait pour résoudre son problème jusque-là. Abandonnez alors le « pourquoi » pour le « comment » = la solution adoptée constitue le problème ! C’est elle qui détermine la nature et la structure de l’intervention adéquate.

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Le remède homéopathique constitue la solution micro-symbolique d’un ensemble de comportements dont les motifs profonds seront dès lors valorisés autrement. L’homéopathie et la psychothérapie humaniste, malgré le caractère apparemment superficiel (aux yeux des universitaires) de leurs démarches, sont en fait des solutions astucieuses à nombre de conflits profonds. Toutes deux se fixent pour but réaliste d’accroître l’habileté du patient à régler les problèmes de sa vie quand ils surgissent (et non de le libérer de tout problème). Guérir un patient, c’est avant tout l’aguerrir !

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Tous ceux qui viennent nous demander de l’aide souffrent de leur relation au monde, quelle qu’elle soit, d’une contradiction non résolue entre le monde tel qu’il apparaît et le monde tel qu’il devrait être (« scénario » = l’image qu’ils s’en sont fait). Il ne leur reste qu’une alternative :

  1. soit intervenir directement sur le cours des événements et faire en sorte que le monde s’approche de l’image qu’ils en ont,
  2. soit, quand le monde ne peut être changé, de faire concorder leur image avec les faits concrets (but spécifique de tout changement thérapeutique).

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La troisième consultation :

Dans les paragraphes précédents, nous avons insisté sur l’intérêt de décoder le sens de la question que le patient se pose à travers ses symptômes. Mais nous avions juste évoqué ses mécanismes de défense … or ceux-ci sont si fréquents et parfois au premier plan, qu’il faut apprendre à les reconnaître. Une des difficultés rencontrées par le thérapeute pour attribuer une juste valeur aux symptômes, consiste justement à évaluer et à déjouer les mécanismes de défense du patient qui ne sont pas forcément reliés à sa problématique diathésique, mais simplement l’expression d’une tentative d’adaptation (comme la colère, les allergies, l’obésité, l’alcoolisme …).

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A – Le patient angoissé utilise ces conduites afin de protéger son mode habituel de fonctionnement, conforme à sa réalité interne, auquel il tient (d’ailleurs, il ne connaît que celui-là) !

  • La régression : retrouver un plaisir (fixation) pour contrebalancer ses frustrations (phase schizo-paranoïde = objet partiel, exemple : fétichisme)
  • Le déni : nie une perception, quand le réel échappe à la toute puissance du moi (lorsque les autres mécanismes sont débordés) ! je nie l’existence de cette réalité (ex.: « Tout va bien ! »).

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B – Patient adapté (névrose simple : angoisse de faute, de castration … )

  • La rationalisation : « Je comprend et maîtrise le problème »,
  • Le déplacement : hystérie et phobies (représentation associée moins douloureuse),
  • Le refoulement (défense principale) : cet aspect de la réalité est chassé du conscient.

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C – Patient narcissique (forte ambivalence : amour / haine, immaturité donc angoisse de perte d’objet) …

  • L’idéalisation : parer l’élu(e) de nombreuses qualités (le thérapeute parfois !),
  • La dévaluation : disqualifie d’avance (peur de perdre sa position dominante).

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D – Patient border-line (narcissique manipulateur : « Si tu mérites, je t’aimerais » : incertitudes) …

  • L’emprise (pervers-narcissiques) : désir d’appropriation de l’autre en projetant sur lui son moi-idéal, interdit à l’autre l’accès à la différence (car lutte contre l’angoisse d’abandon)
  • La projection (position paranoïde) : interprétation de tous les indices perçus dans la réalité comme des signes de persécution qui lui est personnellement adressée (mécanisme de lutte contre une dépression sous-jacente ?). Le désir/danger interne (dépendant des fantasmes, identifications et représentations construites dans la petite enfance) est projeté sur l’externe. Il existe donc un lien direct de la perception du symptôme avec la dimension affective du sujet.
  • La dépression : éprouvé de dépendance, de faiblesse et de dépréciation. Incapable d’abandonner définitivement l’objet frustrant, on peut observer une évolution maniaque (dénégation) ou mélancolique (fusion avec le mauvais objet).

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E – Patient à structure psychotique (le monde est terrifiant, angoisse de morcellement, clivage spécifique de la « folie » : le symptôme est l’expression directe des pulsions).

N.B. malheureusement hors de portée de la thérapeutique homéopathique …

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