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Les « êtres élémentaires »

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La correspondance entre l’homme et l’univers – le microcosme et le macrocosme – est l’un des grands motifs qui parcourt, tel un fil rouge, toute l’oeuvre de Rudolf Steiner. Tout au long de ce cycle, il montre comment l’homme représente une vivante synthèse des forces universelles.

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Autant il est facile de brosser un aperçu succinct des êtres physiques, autant il est malaisé de le faire avec cet univers immense des « entités élémentaires« , à plus forte raison lorsqu’on se tourne vers les ondines et le monde elfique des éthers de lumière et de feu. S’il est à peu près avéré que le monde elfique des esprits de l’air et du feu n’entretient que peu d’hostilité envers l’homme, il n’en va pas de même des esprits de la terre et de l’eau, des gnomes et des ondines, dont maintes catégories sont loin d’être bienveillantes, ainsi qu’il en est, par exemple, des entités de la mort et de la destruction qui sont paradoxalement les mêmes que celles qui président à la sexualité (Rein). D’une manière générale cependant, bénéfiques sont celles qui président aux règnes minéral et végétal, dangereuses et souvent malignes celles qui s’efforcent de s’approcher des règnes animal et humain.

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  1. Gnomes (esprits de la terre/physique)
  2. Ondines (esprits de l’eau/liquide)
  3. Sylphes (esprits de l’air/gaz)
  4. Salamandres (esprits du feu/plasma)

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Membres à part entière du monde astral, ces « êtres élémentaires » sont donc dépourvus de corps physiques perceptibles aux sens, seul un regard intérieur, au moins ouvert au monde imaginal suprasensible, pouvant, en effet, les percevoir : il n’est besoin pour cela – mais c’est une condition sine qua non – que de franchir le seuil de la conscience physique ordinaire*.

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Le gnome est une petite créature humanoïde légendaire du folklore européen. Il est souvent confondu avec les lutins et les gobelins, qui comme lui font partie du « petit peuple ». Paracelse, au xvie siècle, l’inclut à sa liste d’élémentaires, en tant qu’élémentaire de la terre. Il est caractérisé par une très petite taille, une vie souterraine, et une grande connaissance des secrets telluriques. Désormais, le gnome s’est « folklorisé ». En langue anglaise, le nain de jardin est nommé garden gnome.

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Steiner s’est efforcé de décrire le caractère spécifique de ces entités particulières que sont les Gnomes : « Ceux-ci s’enfoncent continuellement dans la terre, et toute la masse du globe n’est pour eux qu’un espace vide, pénétrable de part en part : ils y ont partout libre accès. Les roches, les métaux, ne sont pas des objets qui les arrêtent : ils se faufilent sans effort dans ce qui n’est pour eux qu’une sphère creuse, par un mode de locomotion qu’on peut difficilement définir dans notre langage humain. »

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                                                                                   Merveilleuses formes et couleurs : diatomées microscopiques !

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C’est l’ensemble du monde vivant qui se rattache à l’univers des êtres élémentaires :

— Ainsi le Gnome fuit-il comme la peste la proximité des amphibiens, grenouilles et autres crapauds dont ils redoutent de prendre la forme.

— De même l’Ondine craint-elle celle du poisson auquel elle redoute de s’enchaîner un jour.

— A contrario, c’est avec amour et sympathie que le Sylphe attache son vol à celui des oiseaux,

— et le Salamandre enflammé à l’univers léger des papillons (astral de la plante selon R. Steiner), comme aux courses éblouissantes des abeilles – car c’est ainsi qu’apparaissent les abeilles : petit être affairé, diligent, au centre d’une merveilleuse aura de lumière.

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Pour Thomas Nagel, une compréhension satisfaisante de la conscience et des phénomènes de l’esprit doit comporter deux éléments fondamentaux : une explication de la façon dont les systèmes biologiques complexes sont conscients et une compréhension historique de l’apparition de tels systèmes conscients dans l’univers depuis ses débuts, ainsi que de leur évolution. « Une conception adéquate du cosmos doit contenir ce qu’il faut pour expliquer comment il peut avoir donné naissance à des êtres capables de penser avec succès ce qui est bien et mal, bon ou mauvais, et de découvrir des vérités morales et évaluatives qui ne dépendent pas de leurs propres croyances. » La science moderne, qui repose encore sur le matérialisme réductionniste et la théorie de l’évolution darwinienne, est incapable de fournir de telles explications. Par conséquent, « elle ne peut pas servir de cadre fondamental à l’intelligibilité de ce monde », écrit Nagel. Qui ajoute : « Il est, à première vue, hautement invraisemblable que la vie telle que nous la connaissons soit le résultat de la conjonction d’une série d’accidents physiques et du mécanisme de la sélection naturelle ». L’esprit a donc, selon lui, forcément joué un rôle dans l’histoire naturelle et cosmologique. Si le monde physique est incapable de l’engendrer ex nihilo, comment expliquer autrement sa présence au sein de la nature et de l’être humain ?

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Nagel, constatant l’impossibilité pour le naturalisme matérialiste à fournir une explication satisfaisante de la nature de l’être humain, n’opte pas pour une vision créationniste du monde, qu’il réfute également. Il ne fait pas appel à l’intentionnalité d’un être transcendant (Dieu), mais cherche à « complexifier le caractère immanent de l’ordre naturel ». Et cette complexification le pousse à réintroduire dans l’évolution de la nature et de l’être humain la notion de « téléologie », qui est l’étude de la finalité ou des fins. La « solution téléologique », qui était privilégiée par l’aristotélisme avant d’être abandonnée par la science moderne, est pour Nagel une explication naturaliste tout à fait crédible, qu’il privilégie aux trois autres formes courantes d’explication que sont le hasard, le créationnisme et la loi physique non orientée. « La téléologie signifie qu’en plus de la loi physique qui nous est familière, il y a d’autres lois de la nature qui “ont un penchant pour le merveilleux” ». Cela signifierait que certaines lois naturelles, contrairement aux lois fondamentales découvertes jusqu’à présent par la science, ont un fonctionnement lié à une temporalité historique. « Il s’agirait essentiellement de lois d’auto-organisation de la matière ou de quelque chose d’encore plus fondamental que la matière », organisés de façon à régir le déploiement des phénomènes de l’esprit dans le temps, selon un processus qui semble à Nagel être celui d’un « réveil progressif de l’univers ».

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Le philosophe américain admet en conclusion ne pouvoir accéder à une compréhension totale de ces lois d’auto-organisation de la matière. Mais il souligne sa conviction que pour y parvenir, il faudra rompre « radicalement » avec les formes familières de l’explication naturaliste empreinte de matérialisme. « Les grands progrès dans les sciences physiques et biologiques ont été possibles moyennant l’exclusion de l’esprit du monde physique. Cela a permis une compréhension quantitative de ce monde, exprimée dans les lois physiques intemporelles formulées mathématiquement. Mais il y a un moment où il faudra prendre un nouveau départ en vue d’une compréhension plus complète incluant l’esprit. »

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« L’esprit et le cosmos. Pourquoi la conception matérialiste néo-darwinienne de la nature est très probablement fausse« 

THOMAS NAGEL. Paru en décembre 2018

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Lire aussi Rudolf Steiner, Les Esprits des éléments, ou L’Homme dans ses rapports avec les animaux et les esprits des éléments, Ed. Triades.

http://anthroposophie.doc.pagesperso-orange.fr/pdf/ Theosophie_RS_EP_1923.pdf

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