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AGRICULTURE BIOLOGIQUE (AB) et DEVELOPPEMENT DURABLE

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Bienvenue à l’ère de « l’extinction nutritionnelle » !

La disparition des nutriments dans notre alimentation est tellement rapide que certains chercheurs parlent « d’extinction nutritionnelle ». Une récente étude publiée dans la revue Science Advances a ainsi montré que le fer et le zinc dans le riz auront totalement disparu d’ici la fin du XXIe siècle!

Nous pourrions aussi parler des tomates françaises, dont 75% sont produites sous serre hors sol, ce qui impacte dramatiquement leur teneur en nutriments, qui viennent d’un sol riche. En achetant bio vous aurez moins de pesticides que dans du légume « intensif », c’est sûr. Mais la pauvreté nutritionnelle des fruits et légumes ne sera en aucune façon résolue ! Car le coupable, ce sont des décennies de mauvaise sélection des plantes, bio ou pas bio !

La solution serait de cultiver soi-même ses fruits et légumes en sélectionnant impérativement des espèces anciennes (on peut réussir à en trouver). C’est possible… mais avouons-le, c’est contraignant. Tout le monde n’a pas un jardin à sa disposition. Saviez-vous que :

  • Un manque de vitamine D augmente de 50% vos risques d’infarctus, et que si votre santé cardiovasculaire est fragile, vous avez besoin de CoQ10 et de vitamine C
  • Un déficit en glutathion réduit (protéine antioxydante) vous menace de diabète et d’obésité
  • Une carence en iode (ou un excès de fluor) vous condamne au Levothyrox à vie !
  • Un manque d’oméga-3 accélère l’apparition du diabète et augmente les risques d’Alzheimer …
  • Que si vous avez des tendances dépressives, les vitamines B et le magnésium sont à privilégier
  • Que si vous êtes sportif ou simplement physiquement très actif, vous avez des risques d’être déficient en antioxydants ?

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Un levier clef du développement territorial durable (source Fédération Nationale d’Agriculture Biologique)

1 – Pilier Économique
  • L’AB est une activité productive, rentable et créatrice d’emplois. D’après les données collectées par le Centre d’économie rurale, d’un point de vue économique et a système comparable, les exploitations en agriculture biologique dégagent des résultats équivalents voire meilleurs que les systèmes conventionnels.
  • Davantage tournée vers la vente directe et les circuits de proximité, l’AB génère du lien entre consommateurs et producteurs et concentre la valeur ajoutée sur le territoire.

Par rapport à l’agriculture conventionnelle l’agriculture bio génère 59% d’emploi en plus. En effet, les exploitations bio emploient en moyenne 2,4 unités de travail annuel contre 1,5 pour les exploitations conventionnelles (source : Agreste Primeur n°224).

2 – Pilier Social
  • Ces dynamiques locales participent a renforcer le lien social. Elles peuvent être l’occasion de favoriser l’éducation à l’alimentation et l’accessibilité sociale des produits biologiques en combinant une réflexion sur des tarifs différenciés, la transmission des savoir-faire culinaires, etc. De plus, l’agriculture biologique répond a une demande sociétale forte, car elle présente des avantages nutritionnels et sanitaires grâce a des produits de qualité et d’origine contrôlée.
3 – Pilier Environnemental
  • L’effet néfaste des pesticides sur la sante n’est plus à démontrer. Par ailleurs, parce qu’il a recours a une fertilisation organique et qu’il recherche l’autonomie alimentaire du bétail, le mode de production biologique est moins consommateur d’énergie que l’agriculture conventionnelle, il émet moins de gaz à effet de serre à l’hectare.

En agissant sur ces trois piliers, le développement de l’agriculture biologique répond à toutes les dimensions du développement durable.

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Un système de gestion durable pour l’agriculture

La production biologique a pour objectif d’établir un système respectant les cycles naturels des animaux et des végétaux pour, ainsi, préserver la fertilité et la qualité naturelle des sols et des eaux et assurer le maintien d’un niveau élevé de biodiversité.

Elle s’attache notamment pour cela :

  • à préserver et développer la vie et la fertilité naturelle des sols, leur stabilité (pour éviter l’érosion…) et leur biodiversité,
  • à réduire le plus possible l’utilisation de ressources non renouvelables et d’intrants ne provenant pas de la ferme,
  • à préserver la santé des animaux en stimulant les défenses immunitaires naturelles de l’animal et en encourageant la sélection de races et de pratiques d’élevage appropriées (choix de races en tenant compte de la capacité des animaux à s’adapter aux conditions locales, de leur vitalité et de leur résis­tance aux maladies ou aux problèmes sanitaires),
  • à assurer un niveau élevé de bien-être animal en respectant les besoins propres à chaque espèce et en octroyant aux animaux un large accès à l’extérieur,
  • à nourrir les animaux avec des aliments biologiques et de préférence issus de l’exploitation elle-même,
  • à nourrir les végétaux principalement par l’écosys­tème du sol,
  • à préserver la santé des végétaux au moyen de mesures préventives, notamment en choisissant des espèces et des variétés appropriées et résis­tantes aux nuisibles et aux maladies, en assurant une rotation appropriée des cultures, en recourant à des méthodes mécaniques et physiques et en protégeant les prédateurs naturels des nuisibles.
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Qu’est-ce que l’Agriculture Biologique ?
Bases :
  • Un mode de production agricole à part entière
  • Défini en France par un cahier des charges européen
  • Un des 5 signes de qualité et de certification des produits (Label Rouge, CCP, AOC, Marque NF, AB)
  • Complémentarité élevage / cultures

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Principes fondamentaux :

« Les productions animales doivent contribuer à l’équilibre des systèmes de production agricole en assurant les besoins des végétaux en éléments nutritifs et en enrichissant le sol en matière organique »

  • Augmentation de la fertilité des sols par des ressources naturelles
  • Autonomie maximale des exploitations : pensez aux associtions favorables =

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Un concept lié à un mode de vie (source : Agence Bio édition 2013)

La production biologique est un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut niveau de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées de bien-être animal et une méthode de production respectant la préférence des consommateurs à l’égard de produits obtenus grâce à des substances et produits naturels.

L’agriculture biologique est née de différents courants de pensée visant le respect des équilibres naturels et de la biodiversité, dans les années 1920. Au fil des années, les techniques se sont perfectionnées et de plus en plus nombreuses ont été les personnes à s’y intéresser, qu’il s’agisse de producteurs, de consommateurs, d’agronomes, de médecins, ou de nutritionnistes.

Le temps de la reconnaissance publique est venu plus tard. En France, ce fut en 1980, avec la reconnaissance « d’une agriculture sans produits chimiques de synthèse », puis l’homologation des cahiers des charges privés existants et leur harmonisation. En 1985, la création du logo AB, propriété du ministère de l’agriculture, a donné de la visibilité à la démarche et créé de la transparence pour les consommateurs.

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Au plan européen, une étape importante a été franchie en 1991 avec l’adoption du règlement 2092/91 du 24 juin 1991 concernant les productions végétales et les produits transformés qui en sont issus, élargi au secteur animal en 1999. Avec le nouveau règlement européen 834/2007 entré en vigueur le 1er janvier 2009, les principes et règles fondamentales de l’agriculture biologique, indissociables et cohérents, ont été maintenus. Une nouvelle étape a été franchie dans le sens de l’harmonisation et de la transparence pour les consommateurs au plan européen avec des règles spécifiques à l’aquaculture et à la vinification respectivement entrées en vigueur le 1er juillet 2010 et le 1er août 2012.

Historique
Les prémices
  • 1924: Rudolph Steiner (Allemagne) remet en cause les méthodes chimiques de l’agriculture « moderne » (courant Déméter)
  • 1930 : H. Müller (Suisse) homme politique qui préconise l’autarcie des producteurs, circuits courts entre la production et la consommation
  • 1950 : le concept d’agriculture biologique émerge et notamment avec Nature et Progrès.
  • 1970 : des changements sociologiques importants influencent largement le développement de l’agriculture biologique.
    • émergence de notions de cahier des charges, de garantie et de contrôle,
La reconnaissance
  • 1978: création de la FNAB, qui fédère les marques privées existantes
  • 1980 : la Loi d’Orientation Agricole reconnaît la Bio sans la citer : « les cahiers des charges définissant les conditions de production de l’agriculture n’utilisant pas de produits chimiques de synthèse peuvent être homologués par arrêté du Ministère de l’Agriculture »
  • 1982 : création de l’ITAB
  • 1985 : création du logo AB
  • 1991 : parution au JOCE du règlement 2092/91 qui rentrera en vigueur en 1993, et fixe les règles de productions végétales biologiques.
  • 1993 : premières aides à la conversion (MAE, remplacées en 2000 par le CTE, puis en 2004 par le CAD)
  • 2000 : parution au JORF du CC REPAB F, traduction française du règlement européen, avec des spécificités autorisées par la subsidiarité, règlement animal.
  • 2009 : règlement européen.
AB et recherche scientifique :

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L’Agence Bio
  • Un organisme national, créé en 2001: l’Agence Bio
  • Elle regroupe les partenaires suivants:
    • Ministère de l’agriculture, ministère de l’écologie
    • Chambres d’agriculture
    • FNAB
    • Coop de France
    • Syndicat des transformateurs bio
    • Rôle: observatoire de la bio; communication et promotion de la bio (ex: printemps bio du 1er au 15 juin de chaque année); développement des filières
 
AGRICULTURE BIOLOGIQUE : données chiffrées 2007 à 2014
Répartition des surfaces et exploitations bio (certifiées et en conversion) dans le monde fin 2011

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Entre 2000 et 2011, le nombre de fermes bio a été multiplié par 7,2 dans le monde. La surface mondiale cultivée selon le mode biologique a été multipliée par 2,4.

86% des surfaces bio à l’échelle de la planète localisés dans 20 pays

  • 42% de ces surfaces se trouvaient en Australie (32%) et en Argentine (10%) en 2011 ;
  • 80% dans 15 pays en ajoutant les Etats-Unis (5%), la Chine (5%), l’Espagne (4%), l’Italie (3%), l’Inde (3%), l’Allemagne (3%), la France (3%), l’Uruguay (3%), le Canada (2%), le Brésil (2%), le Royaume-Uni (2%), la Pologne (2%) et l’Autriche (1%);
  • 86% dans 20 pays en ajoutant la République tchèque, la Suède, la Turquie, les Iles Malouines et le Mexique (environ 1% chacun).

Principaux repères :

Plus grande SAU bio 2007:
  • Australie (12 millions d’ha)
  • Argentine (2,8 millions)
  • Brésil (1.8 millions)
En proportion de la surface 2007:
  • Liechtenstein (30% SAU nationale)
  • Autriche (13,5%)
  • Suisse (10,4%)
Tendance à l’augmentation 2007 : la superficie mondiale a été multipliée par 5 en 7 ans

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Situation à partir de 2013 (source : Agence Bio édition 2014)

Fin 2013, la France comptait 25467 exploitations agricole engagée en bio, soit 5,4% des exploitations françaises (contre 4,7% en 2012) et plus de 7% de l’emploi agricole.1060 756ha étaient conduits en agriculture biologique :

930 868ha certifiés biologiques (+9%/2012) et 129 888 ha en conversion (soit 12% du total) dont plus de 60000 ha en dernière année de conversion. Ces surfaces représentaient, fin 2013, 3,93%de la surface agricole utile nationale (SAU), contre 3,8% en 2012 et 2% en 2007.

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De 2008 à 2012, le secteur bio a doublé en France, à tous les stades du producteur au consommateur. La barre du million d’hectares cultivés selon le mode biologique a été franchie en 2012, ainsi que celle des 4 milliards d’euros d’achats de produits bio par les ménages résidant en France. Les achats de produits bio en restauration collective s’y ajoutent. Leur valeur s’est élevée à 169 millions d’euros en 2012.

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Variation des surfaces agricoles AB entre 1995 et 2015 :

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La part des exploitations principalement orientées vers la polyculture ou le polyélevage est plus forte qu’en conventionnel. Le secteur des fruits et légumes est également davantage présent (16% des fermes en bio alors que leur part est de 7% toutes fermes confondues). En revanche, le secteur des grandes cultures est sous-représenté en bio.

Mixité de certaines exploitations

Le mode d’exploitation peut également être mixte (bio et conventionnel) mais elle doit répondre à la réglementation.

L’article 11 du règlement 834/2007 précise :  » Une exploitation peut être scindée en unités clairement distinctes ou en sites de production aquacole, qui ne sont pas tous gérés selon le mode de production biologique. Pour les animaux, il doit s’agir d’espèces distinctes. Pour l’aquaculture, les mêmes espèces peuvent être concernées, pour autant qu’il y ait une séparation adéquate entre les sites de production. Pour les végétaux, il doit s’agir de variétés différentes pouvant facilement être distinguées. »

Lorsque, en application du paragraphe 2, les unités d’une exploitation ne sont pas toutes affectées à la production biologique, l’opérateur sépare les terres, les animaux et les produits qui sont utilisés pour les unités biologiques ou qui sont produits par ces unités de ceux qui sont utilisés pour les unités non biologiques ou qui sont produits par ces unités, et il tient un registre ad hoc permettant d’attester cette séparation.

Lors du processus de certification : les clients mixtes sont identifiés lors de leur engagement car la mixité entraîne un renforcement éventuel des mesures de contrôles (audit supplémentaire, analyses, contrôle des flux).

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Du producteur au consommateur

Près de 60% des fermes engagées en agriculture biologique ont le statut d’exploitation agricole individuelle

Les exploitations sous forme sociétaire sont globalement plus représentées en bio, notamment les EARL, SCEA, SCA ou les associations. (35% des statuts en bio, contre 22% pour l’ensemble des exploitations françaises). La tendance du statut individuel sur les 4 dernières années est à la baisse : 57% des exploitations en 2014 contre 64% en 2010. (source : Agence Bio / Notifications – Agreste).

  • 1 exploitant sur 4 déclare transformer, en tout ou partie, sa production à la ferme

La transformation à la ferme se développe dans tous les secteurs de production biologique. Elle est associée à la vente directe aux consommateurs dans 95% des cas. Outre l’élaboration de vin, la fabrication de fromages, l’élaboration de charcuterie, de pain ainsi que le conditionnement des viandes permettent aux producteurs de créer de la valeur ajoutée à la ferme et d’offrir des produits très typés aux consommateurs.

Les principaux secteurs concernés sont ceux :

  • des vins : près de la moitié des viticulteurs déclarent vinifier leur vin,
  • des fromages et autres produits laitiers, avec un développement spécialement élevé dans le secteur du fromage de chèvre (près des trois quarts),
  • viandes et charcuteries : la préparation de viandes à la ferme, après passage en abattoir agréé, se développe aussi bien en filières ovine que bovine ou porcine.
  • Le nombre d’agriculteurs fabriquant des jus ou autres produits à base de fruits ou légumes bio tend à augmenter.

Au final, près d’un exploitant sur quatre déclarait en 2014 transformer et/ou conditionner à la ferme ne serait-ce qu’une partie de ses produits contre un sur cinq en 2008.

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