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Numération et Formule

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Elle donne la numération des globules rouges (GR), le taux de l’Hémoglobine, le nombre des globules blancs (GB) et ses différentes familles (Polynucléaires, éosinophiles, lymphocytes, monocytes, réticulocytes) et les plaquettes. 

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Globules Rouges : 4-5 millions/mm3 (petites cellules sans noyau, durée de vie moyenne = 120 jours)

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— Hyper —> si > 6 millions/mm3 = polyglobulie ayant 3 causes possibles :

  1. Maladie de Vaquez : d’évolution lente. La surveillance biologique est essentielle, survie moyenne est de 15 ans. Complications = thromboses, transformation en leucémie aiguë …
  2. Polyglobulie d’altitude : adaptation naturelle à l’hypoxie ou insuffisance respiratoire
  3. Le tabagisme peut donner une polyglobulie par hypoxie chronique.
  4. L’utilisation de doses d’EPO hormone sécrétée par le rein (chez les sportifs) ou tumeur sécrétante (rare).

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— Hypo —> Anémie :

  1. au dessus de 3,5 millions de GR/ml = anémie modérée,
  2. au-dessous de 2,5 m./ml = anémie grave avec hypoxie tissulaire qui peut aller jusqu’à l’infarctus du myocarde.

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Pour faire un diagnostic de la cause de celle-ci, nous aurons besoin du volume globulaire, de la concentration en Hb et du nombre de réticulocytes :

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* Normocytaires régénératives : par spoliation de sang (les réticulocytes sont élevés). Fréquentes chez la femme : l’interroger sur ses règles (trop abondantes, trop longues, trop fréquentes). Considérez tout autre type de saignement tel qu’hémorroïdes, hématémèse, méléna… dans ce cas on demande alors un « hémocult » (recherche de sang dans les selles).

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* Microcytaires et hypochromes (le VGM est inférieur à 80) :

  1. Saignement chronique (physiologique – règles ou pathologique – digestif ?), c’est l’étiologie la plus fréquente
  2. La carence d’apport en fer (ex.: sujets végétariens, nourrissons et femmes enceintes, gastrectomisés, maladie de Crohn …) : ferritine diminuée, augmentation de la transferrine et de sa CTF, diminution de son CSF, puisqu’elle transporte une moindre quantité de fer et, à plus long terme, une diminution du fer sérique
  3. Maladie génétique de la globine : la Thalassémie (à confirmer par une électrophorèse de l’hémoglobine), ou de l’hème : l’anémie sidéroblastique
  4. Si par trouble de la forme des GR = la Drépanocytose (GR en forme d’une faucille). Maladie génétique s’étant développé en Afrique (les patients porteurs de cette tare sont moins sensibles au paludisme).
  5. Anémie inflammatoire : ferritine mormale ou augmentée et marqueurs inflammatoires élevés. D’étiologies multiples : Lupus E.D., polyarthrite, néoplasique, tuberculeuse …)
  6. Si Anémie du nourrisson et du jeune enfant, pensez à une maladie Minkowski-Chauffard (sphérocytose avec splénomégalie).
  7. Autres causes rares : le saturnisme (dosage de la plombémie) et la carence en vitamine B6 (nourrisson, alcooliques ou tuberculeux).

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* Macrocytaires arégénératives (le VGM est élevé):

  • Recherchez un alcoolisme chronique, une insuffisance rénale ou une chimiothérapie
  • Demandez un myélogramme si une autre lignée sanguine est affectée (leucémie ?).
  • Ce défaut de fabrication des GR qui oriente vers une maladie de la moelle osseuse, ou une maladie de carence de la synthèse de l’Hémoglobine (vit. B1 et B9).
  • C’est le cas de la Maladie de Biermer (ou « anémie pernicieuse »): auto-immunité gastrique qui induit une carence en Vit B12.

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— Hématocrite = %age en volume des GR/au plasma. Normalement = 45% (sérum = 55%)

si la quantité de GR > 55% = polyglobulie (voir plus haut)

  • Anisochromie : GR de coloration inégale, il y a une anisochromie avant une hypochromie
  • Anisocytose : les GR sont de taille inégale
  • Sphérocytose : les GR sont sphériques

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— Paramètres calculés :

  1. Taux d’hémoglobine : exprimé en grammes pour 100ml de sang. Normalement de 12 à 18 grammes/100 ml
  2. VGM (volume globulaire moyen = Hb/nombre de GR) : le diamètre des GR = 90 micromètre3, peut varier vers la
  3. microcytose  < à 80 μ3 ou la macrocytose > à 100μ3 (chercher une maladie de Vaquez).
  4. CCMH : La concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH = Hb/Ht). Normalement de 32 à 36 %.  Inférieur à 32 = hypochromie : GR peu colorés et contenant peu d’Hg, donc pauvres en fer.
  5. TCMH : La teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH = Hb/GR). Normalement de 28 à 32 picogrammes.

— On parle de taux élevé lorsque le TCMH est supérieur à 32 pg/100 ml. Dans ce cas le volume des globules rouges est supérieur à la normale. L’origine montre le plus souvent une carence en vitamines B9 ou B12

— On parle alors de taux en dessous de 28 pg/100ml. Ces carences en fer peuvent s’expliquer par différentes causes comme des pathologies infectieuses, rhumatismales ou inflammatoires, ou encore certains cancers.

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Les réticulocytes sont des GR jeunes. Il ne devrait pas y avoir plus de 1-3 % par rapport aux GR matures.  Le taux normal est de 25 à 100 000/mm3 pour une Hb normale. C’est surtout un élément pronostic :

  • Si > 150 000  mm3 la moelle travaille pour réparer une perte (anémie régénérative)
  • Si < 25 000  mm3 la moelle ne travaille pas assez (anémie aplasique, plus grave).

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Pour préciser l’origine d’une anémie, on peut être amené à demander des facteurs complémentaires (bilan martial) :

  1. Ferritine (ou fer sérique) : bas si carence, inflammation ou hémochromatose si augmenté
  2. Transferrine (ou sidérophiline)
  3. Capacité totale de fixation de la transferrine : CTF = transferrine x 25
  4. Coefficient de saturation de la transferrine : CST = fer / CTF  
  5. Dosages de la vitamine B 12 et de l’acide folique (vit. B 9)
  6. Et un bilan inflammatoire : CRP, VS et fibrinogène.
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GLOBULES BLANCS (durée de vie moyenne = 3 jours)

LEUCOCYTES … Entre 4-6000/ml. Nombre qui peut aller jusqu’à 15000 au cours d’un état inflammatoire banal. Il y a 4 classes principales :

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Les PolyNucléaires : 60-70% (1800 à 7000) augmentent en cas d’infection bactérienne

  1. si moins de 1700 = neutropénie
  2. si + de 7000 = polynucléose neutrophile.

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Les Éosinophiles : normalement < 5 % (500),

  1. si de 5 à 15% : allergie probable
  2. si plus de 15% indiquent une maladie parasitaire (vers ?)

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En fait, l’hypéréosinophilie peut être due à de nombreuses causes : allergiques, médicamenteuses, parasitaires, mais aussi auto-immunes, cancéreuses, etc.
Voici un résumé des causes possibles, des options diagnostiques et thérapeutiques, ainsi qu’un algorithme décisionnel réalisé à partir d’un travail de spécialistes hollandais :

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Si une hyperéosinophilie modérée à sévère (> 1 500 / mm3) persiste pendant plus de 6 mois sans cause identifiée, on parle de syndrome hyperéosinophilique, pouvant entraîner des lésions organiques directement induites par les éosinophiles.

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Les Lymphocytes : 20-35% (1000 à 4000) sont des cellules spécialisée qui augmentent dans les maladies virales ou auto-immunes. NB. Les Lymphocytes T4 constituent le point central de la défense du corps et ce sont eux qui sont infectés spécifiquement par le virus HIV. Examen possible des différentes populations de lymphocytes par cytométrie de flux (T3, T4, T8, NK …), afin d’avoir une image précise de la dynamique des évènements immunitaires.

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Les Monocytes : 5-10% (800 – formes circulantes des plasmocytes), si leur taux dépasse 10% = cela signe la présence d’anti-gènes, premier signe d’alerte d’invasion. Dans la mononucléose infectieuse (MNI, aussi surnommée la « maladie du baiser ») le taux de monocytes dépasse 30% et signale la présence du virus.

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Pathologie des Globules blancs :

* « L’inversion de formule » = quand le nombre des lymphocytes est supérieur au nombre des PN. Physiologique chez les enfants des moins de 7 ans. Chez l’adulte on doit faire suspecter une virose ou une leucémie.

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* La Neutropénie = nombre de PN bas. À – de 800/mm3 c’est une neutropénie profonde. Il faut une consultation spécialisée car risque d’agranulocytose. Dangereux car il n’y a plus de défense (cas des « enfants-bulle »). Dès que le malade a la fièvre, à hospitaliser d’urgence.

  • — Il existe des neutropénies médicamenteuses = intoxication (les antalgiques/antipyrétiques comme le paracétamol, tous les AINS, les antithyroïdiens de synthèse, les sulfamides, les sels d’or …). Autre cause : les sujets exposés aux rayonnements ionisants.
  • — Si la neutropénie associé avec une anémie, il y a 2 maladies différentes : cherchez une grosse rate. Interrogez sur les séjours outre-mers (ex. paludisme ?).
  • — Si neutropénie modéré avec anémie ou macrocytose, à recherchez un alcoolisme
  • — Si neutropénie chronique, répétez le dosage tous les 3 mois. Infection chronique (HIV, hépatite virale), séquestration splénique (grosse rate ? NB. Aucune médication n’existe pour ce cas = splénectomie).

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* La polynucléose = augmentation des GB neutrophiles généralement de + de 7000 jusqu’à 20-25000. La polynucléose est associée surtout aux infections à pyogènes, mais se voit aussi dans la PolyarthriteR, l’infarctus du myocarde et certaines hémopathies (comme la maladie de Vaquez). Si la VS est normale, la polynucléose est dite asymptomatique (tabagisme, polyarthrite, intoxication médicamenteuse …). En général celle-ci précède une atteinte de la moelle qui apparaîtra quelques années après.

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* l’Hyperéosinophilie :

  • Maladies allergiques (5 types : asthme (poumon), migraine (cœur), eczéma (rein), urticaire et œdème de Quinke (lymphoide), rhume des foins (foie).
  • Parasitoses (Trichinose, Bilharziose, ascaris, ankylostomes, filaires ….)
  • Plus rarement : Collagénoses, certains cancers et lors d’hémopathies malignes.

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* l’Hyperlymphocytose : taux élevé de lymphocytes + que 4000/mm3.

Les lymphocytoses se retrouvent lors d’infection tel que les viroses, certaines maladies bactériennes (telle que la coqueluche, la brucellose), des maladies auto-immunes, mais aussi dans toutes les leucémies, surtout la maladie de Waldenström et la leucémie lymphoïde chronique (LLC).

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La lymphopénie :

Déficit des lymphocytes moins de 2’500/mm3.  Est-ce une infection à virus HIV, donc dosage des lymphocytes T4 est normalement à 1000/ml. Chez le patient infecté, il diminue de 100 par an (minimum) et au bout de quelques années conduisait à la mort. Seuils : si moins de 400 T4 = infections opportunistes et à moins de 200 = risque d’infections méningée. Si Hiv+ demander les antécédents de transfusion, homosexualité, origine Afrique subsaharienne …

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* — La Monocytose : + de 1000/mm3. Typique de la MNI.

Signe la présence d’un AG externe. Donc par exemple premier signe de maladie parasitaire, ainsi qu’au cours de syndromes inflammatoires très divers. Peut aller jusqu’à 40’000 monocytes. Risque d’accident respiratoire aigu (grippe, tuberculose). Indique peut-être aussi un syndrome myéloprolifératif.

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* — La Myélémie : présence de cellules immatures ou anormales de la moëlle dans le sang.

En général aspect de cellules normales mais de très grande taille : myélémie réactionnelle (suite d’infection aiguë, traitement corticoïdes ..) ou des blastes (cellules cancéreuses anormales) signant la présence d’un cancer du sang. Faire un myélogramme.

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Plaquettes : cellules sans noyaux (idem GR), formées dans la moëlle osseuse, qui interviennent dans la première phase de l’hémostase (coagulation), doivent être entre 150’000-300’000/ml. Leur origine est commune avec les globules rouges (même cellules souches). Si les plaquettes et GR diminuent, c’est une pathologie des cellules souche.

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— En dessous de 50 000 = thrombopénie : pétéchies, hématomes faciles, risque hémorragique réel.

* s’observe chez les alcooliques et toutes les maladies du système porte – pathologies qui vont altérer les plaquettes, et aussi dans l’hypersplénisme (sarcoïdose, Kala-azar, tuberculose ..)

* pathologies aiguës fébriles (enfant = après rougeole ou vaccination ROR), hivernale, auto-immune (AC anti-plaquettes = thrombopénie idiopathique), toxique (benzène, chimiothérapie …) et même constitutionnelle ?

Comme pour les GR, le problème est de savoir si la cause est centrale (moelle) ou périphérique (ex. hypersplénisme).

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— On parle de thrombocytose si > 500 000/mm3. Risque de thrombose, lors d’un état inflammatoire franc, avec une augmentation de la VS, chez les sujets splénectomisés ou même isolée (parfois précède une leucémie !)

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D’autres parametres biologiques pourront être demander à l’occasion, pour évaluer les autres aspects du problème :

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