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Alimentation et prévention du cancer

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Le cancer est une prolifération anarchique de cellules anormales. Ces cellules forment des amas, les tumeurs, qui envahissent les tissus sains. Elles peuvent également se disséminer dans le reste du corps où elles forment d’autres tumeurs, les métastases. Les rapports entre alimentation et cancer sont de deux types : l’existence éventuelle de substances cancérigènes dans les denrées alimentaires et le rôle de l’alimentation dans la prévention de la survenue de cancers.

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L’influence de l’alimentation sur la survenue des cancers est, depuis plusieurs années, un sujet très médiatisé. Aujourd’hui, les recherches portent essentiellement sur le rôle protecteur que certains aliments auraient vis-à-vis du cancer. Les diverses hypothèses sur ce rôle protecteur ont parfois été mises en avant pour justifier la prise de compléments alimentaires afin de prévenir les cancers. Malheureusement, la réalité est plus nuancée.

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En ce qui concerne les cancers favorisés par un certain type d’alimentation …

Par exemple, les cancers du tube digestif, l’organe le plus en contact avec les aliments : on observe davantage de cancers du côlon (gros intestin) et moins de cancers de l’estomac qu’autrefois. Cette évolution est probablement due aux changements de nos habitudes alimentaires : par exemple, la diminution des cancers de l’estomac semble liée à l’amélioration des techniques de conservation des aliments, à la diminution de la consommation des aliments en saumure et à la moindre quantité d’alcool absorbée.

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Quant aux effets de l’alimentation sur la prévention des cancers, on voit de plus en plus souvent fleurir dans la presse des affirmations souvent trop catégoriques sur les vertus supposées de tel ou tel produit. La recherche d’aliments capables de protéger des cancers remonte à la fin des années 1970. En étudiant la fréquence de certains cancers, on a constaté de fortes disparités entre les pays, d’où l’hypothèse d’un rôle des habitudes alimentaires. Malheureusement, la quête d’aliments miracles a suscité plus de questions que de réponses et le rôle de l’alimentation dans la prévention du cancer reste encore assez obscur. Ainsi les Mormons, dont l’alimentation est riche en céréales, pauvre en viandes et dépourvue d’alcool et de caféine, sont significativement moins atteints de cancers du sein ou du côlon que le reste des Nord-Américains.

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De nombreuses études épidémiologiques ont suivi, qui semblent indiquer un rôle de l’alimentation, en particulier dans la survenue du cancer du sein (lié à une alimentation riche en graisses) et de celui du côlon (lié à un apport insuffisant en fibres). Néanmoins, les habitudes alimentaires étant souvent le reflet d’une hygiène de vie plus globale, il était nécessaire de distinguer le rôle des aliments de celui des autres facteurs potentiels, tels que l’activité physique, l’usage du tabac ou la qualité de l’environnement, etc.

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Parallèlement, un travail de laboratoire fut mené sur des cultures de cellules ou sur des animaux pour essayer d’isoler, à partir des aliments, des substances qui préviendraient le cancer. Ces recherches ont permis d’identifier un nombre considérable de molécules potentiellement protectrices : par exemple les vitamines C et E, les caroténoïdes ou les isothiocyanates (présents en grande quantité dans les choux et le cresson). Certaines études ont alors mesuré les effets d’une alimentation enrichie en telle ou telle de ces substances.

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Malheureusement, ces études ont donné des résultats discordants et soulèvent davantage de questions que de réponses. Par exemple, il semble désormais établi qu’une alimentation riche en graisses ne favorise pas directement l’apparition du cancer du sein. En revanche, l’excès de poids est un facteur de risque pour ce cancer après la ménopause, et une alimentation riche en matières grasses contribue à cet excès. Le surpoids est également identifié comme un facteur favorisant de nombreux autres types de cancer : œsophage, pancréas, côlon, utérus, rein, etc…

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De la même manière, l’effet des fibres alimentaires sur la survenue de cancer du côlon reste probable mais incertain. Si une vaste étude européenne a montré qu’un apport quotidien de 35 g de fibres (équivalent à sept fruits ou légumes, ou à six tranches de pain complet) réduisait de 40 % le risque de développer ce type de cancer, plusieurs études américaines n’ont pas révélé d’effet majeur. Néanmoins, le rapport publié en 2007 par le Fonds mondial de recherche contre le cancer considère comme probable l’effet protecteur des fruits, des légumes et des autres aliments riches en fibres, vis-à-vis des cancers du tube digestif. De la même manière, il semble que les produits laitiers et le calcium aient un effet similaire sur les cancers du côlon et du rectum (mais augmenteraient le risque de cancer de la prostate).

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Le rapport du Fonds mondial cite également un effet protecteur probable des aliments riches en sélénium et en lycopène (un pigment caroténoïde présent en grande quantité dans les tomates) vis-à-vis du cancer de la prostate.

Les études portant sur les vitamines C et E et sur le bêta-carotène n’ont pas confirmé leur rôle dans la prévention du cancer du côlon. Une étude finlandaise a même montré un risque augmenté de cancer du poumon chez des fumeurs recevant des compléments de bêta-carotène. L’étude Suvimax a montré une augmentation du risque de cancer de la peau chez les femmes prenant du bêta-carotène.

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Aujourd’hui, d’autres études de ce type sont en cours : par exemple, on étudie les éventuels effets d’une alimentation pauvre en matières grasses et riche en fruits, légumes et céréales sur les cancers féminins. Les chercheurs s’orientent davantage sur le rôle des quantités de nourriture ingérées et des déséquilibres alimentaires, plutôt que sur les effets protecteurs de tel ou tel aliment.

La recherche de substances capables de lutter contre les cancers déjà existants continue. Les isothiocyanates des choux et les curcuminoïdes (extraits du curcuma, une épice qui donne sa couleur jaune au curry) font l’objet de nombreuses études afin de mieux comprendre leurs mécanismes d’action et leur usage potentiel.

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En 2007, le Fonds mondial de recherche contre le cancer a émis diverses recommandations pour se protéger du cancer.

Le Fonds mondial recommande d’être aussi mince que possible, dans la limite de la fourchette de poids normale (IMC compris entre 21 et 23). Les courbes de poids des enfants et des adolescents devraient être surveillées pour que, à 21 ans, ceux-ci soient dans la zone inférieure de la fourchette de poids normale. Attention aux aliments très gras ou très sucrés, ainsi qu’aux boissons sucrées ou alcoolisées. De plus, un apport excessif en acides gras saturés, issus des viandes, du beurre ou des fromages, pourrait augmenter le risque de cancer du côlon.

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Limiter sa consommation d’aliments « riches »

Pour se protéger du cancer, il est préférable de limiter sa consommation d’aliments très riches en énergie (très gras ou très sucrés, apportant plus de 250 kcal pour 100 g) et, en particulier, de boissons sucrées (sodas, sirops, jus de fruits, etc.). De plus, il est préférable d’éviter autant que possible les plats préparés et la restauration rapide, souvent très riches en calories.

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Consommer principalement des aliments d’origine végétale

Les aliments d’origine végétale (légumes frais et fruits) sont riches en nutriments et en fibres. Ils pourraient protéger de nombreux cancers. Il est préférable de consommer au moins cinq portions (400 g minimum) de légumes frais et de fruits par jour, en variant leurs couleurs (rouge, jaune, vert, orange, etc.) et en n’oubliant ni l’ail, ni l’oignon ni les produits à base de tomate. Les légumes féculents (pomme de terre, manioc, etc.) ne doivent pas prendre la place des légumes non féculents. Les céréales comme le blé ou le riz ainsi que les légumes secs (haricots, lentilles, pois, etc.) devraient être consommés tels quels plutôt que transformés sous forme de farines, pauvres en fibres.

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Limiter sa consommation de viande rouge et éviter la charcuterie

La viande rouge (bœuf, porc, agneau, chevreau) et la charcuterie sont considérées comme des causes probables de certains cancers (côlon, rectum). Il est conseillé de consommer moins de 500 g de viande rouge par semaine dont une part minime ou nulle de charcuterie.

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Boire de l’alcool modérément voire… pas du tout !

La consommation d’alcool est le principal facteur de risque de cancer lié à l’alimentation en France. Les recommandations en termes de prévention des cancers sont plus strictes que les recommandations générales : pas plus de deux verres par jour pour les hommes, un pour les femmes. Cette recommandation tient compte des effets protecteurs de l’alcool contre les maladies cardiovasculaires : en réalité, le risque de cancer est augmenté quelle que soit la quantité d’alcool consommée.

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Limiter sa consommation de sel dans les aliments

Le sel et les aliments conservés par salaison sont une des causes du cancer de l’estomac. Pour se protéger, il est préférable d’éviter les aliments salés et conservés par le sel et de veiller à ne pas consommer plus de 6 g de sel (2,4 g de sodium) par jour. Attention en particulier aux plats préparés, aux fromages et au pain qui contribuent pour une grande part à nos apports de sel. Il est également préférable de modérer sa consommation de grillades au barbecue qui peuvent être riches en composés cancérigènes.

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L’activité physique pourrait jouer un rôle dans la prévention de certains cancers. De plus, en aidant les fumeurs à arrêter, elle contribue à réduire la fréquence des cancers liés au tabac (poumon, bronches, bouche, gorge, etc.). Les recommandations du Fonds mondial sont de pratiquer une activité physique modérée (comparable à de la marche énergique) pendant au moins 30 mn par jour puis, une fois en forme, de pratiquer une activité sportive pendant 30 mn par jour (ou augmenter la durée de l’activité physique modérée à 60 mn par jour). Les activités sédentaires comme regarder la télévision devraient être limitées.

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Quelle place pour les compléments alimentaires dans la prévention du cancer ?

Pour se protéger des cancers, il est préférable de chercher à satisfaire ses besoins nutritionnels uniquement par l’alimentation. En effet, les preuves scientifiques montrent que les compléments alimentaires peuvent aussi bien prévenir que favoriser certains cancers, selon les dosages ou l’état de santé de la personne qui les prend (voir par exemple le cas des caroténoïdes). Le Fonds mondial de recherche contre le cancer déconseille donc formellement l’usage des compléments alimentaires dans le but de prévenir les cancers. Dans le doute, mieux vaut adopter une alimentation équilibrée que de prendre des compléments alimentaires aux effets indésirables à long terme encore mal définis.

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  • La L-sélénium méthionine

La forme organique du sélénium, qui est mieux utilisée par l’organisme. Agit comme un antioxydant et stimulant immunitaire puissant
Des études in vitro et in vivo montrent des effets anticancéreux (sel déjà utilisé par le pr. Vernes – 1930 pour ces effets cyto-statiques).

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