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Le CorossolierAnnona muricata ou Graviola

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C’est un petit arbre de la famille des Annonaceae, originaire du nord de l’Amérique du Sud, cultivé dans les régions tropicales pour son fruit comestible, le corossol. Le terme « Corossol » est aussi utilisé pour désigner l’arbre.

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Il mesure jusqu’à 25 cm de long et peut peser entre 1 et 3 kg. Son aspect extérieur est d’un vert sombre du fait de son écorce piquée d’épines et sa chair est blanche et pulpeuse avec des graines noires indigestes.

— A La Réunion, sapotille (qui vient du nom du fruit en Inde, Sapadille).

— A l’Ile Maurice, où il est très consommé, on lui donne le nom de coronsol.

— Au Mexique comme à Londres, on le trouve sous forme de jus de « Guanabana ».

— En Indonésie, on l’appelle sirsak ou nangka Belanda (« jacquier hollandais ») 

— En Malaisie, durian Belanda (« Durian hollandais »), ce qui laisse entendre que ce fruit a été introduit dans la région par les Hollandais.

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Alors qu’il est d’un goût bien différent, le corossol est parfois confondu avec la pomme-cannelle ou avec l’asimine (pawpaw en anglais), fruit d’une autre espèce d’annonacée.

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Toutes les parties de l’arbre sont utilisées : feuilles, fleurs racines, graines, fruits, écorce. Très prisée, la pulpe blanche de ses gros fruits hérissés d’excroissances, au goût de litchi, est consommée sous forme de jus de fruit, de smoothie, de beignets ou de sorbet. Riche en vitamine C, en fibres, en fer, en potassium, calcium, en acides aminés et en différents alcaloïdes, on lui prête de multiples vertus : diurétique, galactologue (favorise la lactation), antipyrétique (lutte contre la fièvre) antidiarrhéique et antiparasitaire, antiarthritique… Les infusions et décoctions de ses feuilles, fleurs, racines et écorce, sont réputées calmantes, luttant contre les insomnies, les maux de tête, l’hypertension, le diabète et l’asthme. Quant aux graines, elles ont aussi des vertus antiparasitaires et insecticides

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La chair du corossol est comestible et a un goût à la fois sucré et acidulé. Cela en fait un fruit exploité dans l’agro-alimentaire pour la confection de glaces et de jus. Son goût évoque pour certains celui des chewing-gums Malabar et de manière plus concrète, une approche du litchi ou de la mangue par son gout fleuri, délicat, frais, exotique et persistant. Sa texture filandreuse rappelle quant à elle celle de la rhubarbe.

Sur le plan nutritionnel, le corossol est riche en glucides, notamment en fructose, et il contient des quantités assez importantes de vitamine C, vitamine B1 et B2. Sa chair est composée en grande partie d’eau, ce qui en fait un fruit diurétique, et il contient des nutriments tels que du fer, du phosphore et du potassium..

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Tout comme les feuilles de la plante, la chair et les graines du corossol sont utilisées en médecine traditionnelle. Les principales propositions dans le cadre de médecines populaires sont les effets diurétiques, comme antispasmodique digestif, pour les troubles du sommeil, les troubles cardiaques, les maladies parasitaires.

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Quasiment inconnu en Occident, le corossol a pourtant acquis en quelques années, à la faveur d’Internet et des réseaux sociaux, une solide réputation de plante anti-cancer. Les articles foisonnent, en français et surtout en anglais, où la plante est appelée sous son nom de graviola. Les arguments avancés, loin d’être toujours étayés, font valoir l’extraordinaire activité anti-tumorale du corossol, capable de neutraliser les cellules malignes. Parfois, des études cliniques concluantes – réalisées sur l’être humain – sont évoquées… Certains sites relayant ces informations, d’une qualité très inégale, font la promotion de la plante, en vendant des extraits secs de ses feuilles sous forme de gélules… D’autres encore affirment que les découvertes extraordinaires concernant le corossol, connues depuis plusieurs années, ont été cachées par l’industrie pharmaceutique, laquelle, dans l’impossibilité de breveter le vivant ou de synthétiser les actifs de la plante, chercherait à protéger son monopole financier sur les traitements de chimiothérapie… Prudence donc !

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Et attention, car d’après le Memorial Sloan Kettering Cancer Center, les alcaloïdes (acétogénines) contenus dans le fruit (pulpe et graines) peuvent tuer certaines cellules nerveuses. Ce sont de puissantes neurotoxines à l’origine de maladies neurodégénératives et la recherche suggère une corrélation entre la consommation de corossol et certaines formes atypiques de parkinsonisme !

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