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Antoine Béchamp

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Le précurseur oublié de la biologie du terrain ? 

Si le nom de Louis Pasteur et de Robert Koch sont universellement connus, celui d’Antoine Béchamp reste méconnu du grand public, malgré une œuvre scientifique importante. Chimiste, pharmacien puis médecin et biologiste, Béchamp est le père du concept de terrain biologique et de la notion des « microzymas », éléments dont il se servait pour étudier la dynamique de la maladie.

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Né en 1816 à Bassing (Moselle), Antoine Béchamp a eu un parcours scientifique impressionnant :

  • 1843 : diplômé de pharmacie
  • 1850 : professeur adjoint à l’École de Pharmacie de Strasbourg
  • 1854-1874 : professeur de chimie médicale à Montpellier
  • 1856 : docteura en médecine
  • 1876 : premier doyen de la Faculté libre de Lille
  • 1899 : publication de « Le sang et son troisième élément anatomique »

Malgré ses découvertes majeures, Béchamp est mort en 1908 dans l’indifférence, ses théories étant éclipsées par celles de ses deux rivaux Louis Pasteur et Robert Koch.

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Il faut comprendre le contexte de l’époque : découverte par le monde médical de la vie organique à travers les premiers microscopes ! L. Pasteur, chimiste, s’intéresse à la fermentation, puis aux microbes : il détruit au passage la théorie de la génération spontanée. A. Béchamp, lui est médecin et s’intéresse au sérum et excrétions de ses patients : il y découvre une foule d »amas organiques qu’il nomme « microzymas ». Avec les faibles performances des appareils de la fin du 19ème siècle, on comprend qu’il a observé des amas de microbes, mal définis et plus ou moins fixés par les enzymes pro-inflammatoires (Orosomucoïde, haptoglobine …), des anticorps, plus les déchets résultant de la lyse microbienne par le complément. Il observe que ses amas évoluent avec le temps (cf. les différentes phases de l’inflammation) et que le type de germe change selon la résistance du terrain. Il évoque un phénomène de mutation microbienne, alors que nous savons à présent qu’il s’agit d’un glissement d’une souche pathogène à une autre (le corps abrite plus de 1500 souches microbiennes) selon les propriétés physico-chimiques et nutritionnelles du terrain.

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Dans ce dossier, nous vous proposons de réfléchir à sa contributions à la biologie, et leur résonance dans la médecine holistique contemporaine.

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Fermentation et découverte des ferments solubles :

Dès 1864, Béchamp démontre que les ferments responsables de la fermentation (appelés alors zymases – à présent on parle d’ENZYMES) sont solubles et présents dans les tissus vivants. Ces observations contredisent la théorie microbienne de Pasteur, qui attribue la fermentation à des germes de l’air. Béchamp découvre également des microzymas dans des substances géologiques comme la craie ! Il montre que seules les craies contenant ces microzymas sont capables d’induire la fermentation, soulignant leur rôle fondamental dans les processus biologiques.

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Origine des bactéries : naissance interne ou contamination ?

À la suite de travaux expérimentaux et d’observations, il émet l’hypothèse que « Toute cellule animale ou végétale est constituée de petites particules capables, sous certaines conditions, d’évoluer pour former des bactéries qui continueraient à vivre après la mort de la cellule dont elles proviendraient« . Cette thèse est celle de la génération spontanée : elle affirme que c’est l’organisme qui crée les bactéries. Cette théorie, dès l’époque de Béchamp, fut toujours très minoritaires parmi les scientifiques.

Béchamp avance donc l’idée que les bactéries peuvent émerger des microzymas déjà présents dans les tissus, en réaction à des perturbations internes (chocs, toxines, malnutrition). Il démontre que des bactéries apparaissent sans apport extérieur de germes, remettant en cause le paradigme de l’infection par contamination. Ces idées correspondent à présent aux notions modernes de MICROBIOTE, germe chroniquement présents au niveau de la peau, des muqueuses et des différents niveaux du système digestif.

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Une critique radicale du système microbien pasteurien :

Béchamp affirme que les microzymas (microbiote et enzymes) sont les véritables agents de la vie :

  • — En bonne santé, ils assurent les fonctions biologiques normales.

  • — En cas de déséquilibre du terrain biologique, ils se transforment en agents pathogènes.

Cette théorie introduit la notion centrale de “terrain” : la qualité du milieu interne détermine l’apparition ou non de la maladie !

Béchamp rejette donc la théorie pasteurienne selon laquelle les microbes sont des ennemis extérieurs à éliminer.

Il critique également la vaccination, qu’il considère dangereuse, car elle altère le fonctionnement naturel des microzymas (équilibre du microbiote et du SRE).

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Les successeurs d’A. BECHAMP, diverses utilisations du « microscope à fond noir » :

–> Le test d’Heitan-Lagarde

–> Le laboratoire allemand SANUM qui propose des médicaments issus de bactéries spécifiques (préparations Bacto) et de champignons inférieurs (préparations Myco),

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La philosophie d’Antoine Bechamp, peut se résumer en « Le microbe n’est rien, le terrain est tout !« 

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Conclusion :

Antoine Béchamp était un penseur rigoureux, porteur d’une vision organique et systémique de la santé. Ses concepts des différents acteurs du terrain, dont le rôle des enzymes demeurent des clés précieuses pour la médecine intégrative actuelle. On pourrait redonner à Béchamp la place qu’il mérite dans l’histoire des sciences du vivant.

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Référence : le livre de Marie Nonclercq : « Antoine Béchamp, l’homme et le savant » 

 

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