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Biopiraterie

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C’est le terme utilisé pour décrire l’appropriation et l’exploitation commerciale des ressources biologiques (comme les plantes, les animaux, ou les micro-organismes) et des savoirs traditionnels associés à ces ressources par des entreprises, des institutions ou des individus, souvent sans le consentement des communautés locales ou des pays d’origine. Ce concept met en lumière les problèmes éthiques, économiques et juridiques liés à l’exploitation des ressources naturelles et des connaissances indigènes, en particulier dans les pays en développement.
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A- Principes et manifestations de la Biopiraterie :
1. Appropriation des Ressources Biologiques :
– La biopiraterie se manifeste souvent par la collecte de plantes médicinales, de semences, ou d’autres ressources naturelles dans une région, suivie de leur brevetage par une entreprise ou une institution étrangère.
– Les ressources biologiques sont utilisées pour développer des produits pharmaceutiques, cosmétiques, ou agricoles sans reconnaissance ni compensation pour les communautés locales qui les ont découvertes ou utilisées depuis des générations.
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2. Exploitation des Savoirs Traditionnels :
– Les savoirs traditionnels sur l’utilisation des plantes, des animaux ou d’autres ressources naturelles, développés au fil du temps par les communautés indigènes ou locales, sont souvent exploités par des entreprises sans consentement préalable.
– Ces connaissances peuvent inclure des techniques de culture, des remèdes médicinaux, ou des pratiques agricoles, qui sont ensuite commercialisés sans partage des bénéfices avec les détenteurs originaux du savoir.
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3. Brevetage injuste :
– Un des aspects les plus controversés de la biopiraterie est le brevetage de gènes, de plantes ou de savoirs traditionnels par des entreprises. Cela donne à ces entreprises un monopole sur l’utilisation de ces ressources, empêchant les communautés locales d’utiliser librement ce qui leur appartient traditionnellement.
– Les brevets peuvent également empêcher la préservation de la biodiversité, car ils favorisent la monoculture et l’utilisation intensive de variétés spécifiques au détriment des variétés locales.
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B- Exemples de Biopiraterie
1. Le Cas du Neem en Inde :
– L’arbre Neem, originaire d’Inde, est utilisé depuis des siècles dans la médecine traditionnelle et l’agriculture. Dans les années 1990, une entreprise américaine a breveté un extrait de Neem pour son utilisation comme pesticide. Ce brevet a été contesté par des activistes indiens, qui ont finalement réussi à le faire révoquer, arguant que les utilisations traditionnelles du Neem étaient connues depuis longtemps et ne pouvaient pas être brevetées.
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2. Le Brevet du Quinoa :
– Le quinoa, une plante cultivée par les communautés andines depuis des milliers d’années, a suscité un intérêt mondial en raison de ses propriétés nutritionnelles. Dans les années 1990, une université américaine a obtenu un brevet sur une variété de quinoa. Ce brevet a été considéré comme un acte de biopiraterie car il ne reconnaissait ni ne compensait les peuples indigènes qui avaient cultivé et préservé cette plante pendant des siècles.
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3. Le Cas de l’Ayahuaska en Amazonie:
– L’ayahuasca, une plante utilisée dans des cérémonies traditionnelles par les peuples amazoniens, a fait l’objet d’un brevet aux États-Unis pour ses prétendues propriétés thérapeutiques. Ce brevet a également été contesté, car il s’agissait d’une appropriation d’une ressource sacrée sans le consentement des communautés locales qui en sont les gardiennes.
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C-Conséquences de la Biopiraterie
1. Perte de Souveraineté :
– Les communautés locales perdent le contrôle sur leurs ressources et leurs savoirs, ce qui peut conduire à une dépendance accrue vis-à-vis des entreprises étrangères et à une marginalisation économique.
2. Érosion de la Biodiversité :
– La biopiraterie favorise souvent la monoculture et l’utilisation intensive de variétés brevetées, ce qui menace la biodiversité et les écosystèmes locaux.
3. Injustice Économique et Culturelle :
– Les profits tirés de l’exploitation des ressources biologiques et des savoirs traditionnels ne sont généralement pas partagés avec les communautés locales, ce qui entraîne une forme d’exploitation néocoloniale.
4. Conflits Juridiques et Diplomatiques:
– La biopiraterie peut provoquer des conflits entre les nations, notamment lorsque des ressources ou des savoirs d’un pays sont brevetés et exploités par une entreprise d’un autre pays sans consentement ni compensation.
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D- Lutte contre la Biopiraterie
1. Renforcement des Lois et Régulations :
– Des lois internationales comme la Convention sur la diversité biologique (CDB) visent à protéger les droits des communautés locales sur leurs ressources naturelles et leurs savoirs traditionnels.
– Le Protocole de Nagoya, adopté en 2010, établit des règles pour l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages qui en découlent, en s’assurant que les communautés d’origine en bénéficient.
2. Sensibilisation et Plaidoyer:
– Les organisations non gouvernementales, les communautés locales et les défenseurs des droits des peuples indigènes travaillent pour sensibiliser l’opinion publique et faire pression sur les gouvernements et les entreprises pour qu’ils respectent les droits des communautés locales.
3. Propriété Intellectuelle et Partage Équitable des Bénéfices:
– Il est essentiel de reconnaître les droits de propriété intellectuelle des communautés locales et de mettre en place des mécanismes de partage équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources biologiques et des savoirs traditionnels.
4. Promotion des Systèmes Traditionnels de Connaissance :
– La reconnaissance et la valorisation des systèmes traditionnels de connaissance, ainsi que leur intégration dans les pratiques de conservation et de développement durable, sont des moyens de protéger ces savoirs contre l’exploitation injuste.
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Sources :

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