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Impossible de la louper, la couleur rose est partout en ce début d’automne ! Et pour cause, voilà près de 30 ans, que le mois d’octobre est synonyme de dépistage du cancer du sein, porté par l’immense opération marketing de santé publique Octobre rose. Sur les devantures des magasins, dans les journaux, à la télévision, le nœud rose est omniprésent et se décline même dans des produits de consommation puisque de nombreuses marques suivent également ce mouvement1.
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Depuis 1994, le message est resté le même : encourager les femmes de plus de cinquante ans à passer des mammographies tous les deux ans pour dépister un éventuel cancer du sein. Pourtant, depuis quelques années, des études scientifiques ont pris le contrepied de cette opération, en contestant l’intérêt de la mammographie et en pointant du doigt les risques qu’elle pouvait faire encourir aux patientes2 3… Mais personne ne vous en parle, surtout pas les médias. Car en réalité, le dépistage par mammographie ne serait pas si efficace que ça dans le traitement du cancer du sein. Ses “bons” résultats seraient uniquement dus au grand nombre de dépistages pratiqués.
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En France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes, avec environ 52 000 nouveaux cas chaque année. Il est responsable d’environ 11 500 décès par an. C’est en France le deuxième cancer le plus fréquent, après celui de la prostate. Le plus souvent, les cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes de plus de 50 ans. Les hommes peuvent également souffrir de cancer du sein, même s’ils représentent moins de 1 % des cas diagnostiqués !
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Depuis 2012, une équipe internationale a analysé l’architecture génomique de 2000 de ces tumeurs et les a classé en de nombreux types différents !
–> Récepteurs à l’oestrogène (ER+) … traités par hormonothérapie (Tamoxifène ou inhibiteur de l’aromatase)
–> Récepteurs à la progestérone (PR+)
–> HER2+ (familles à cancer du sein) … traités par l’Herceptine
–> Triple négatifs
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Le fait d’avoir une mère, une sœur ou une fille qui a eu un cancer du sein double le risque d’en développer un soi-même. Cette prédisposition familiale s’explique par des mutations sur certains gènes. La recherche scientifique s’est penché sur les cas de cancers du sein dits « familiaux » où une forte prédisposition génétique pouvait être suspectée (5 à 10 % des cancers du sein). Cette recherche a mené à la découverte de divers gènes qui favorisent ce type de cancer.
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A l’exemple des résultats publiés il y a une dizaine d’années par un collectif de chercheurs indépendants, la Collaboration Cochrane4 : Des femmes ont ainsi été suivies pendant 10 ans, certaines avaient une mammographie planifiée tous les 2 ans, comme préconisé par les médecins et Octobre rose, d’autres non. Or, il a été observé que le dépistage n’avait aucune influence sur la mortalité de ces femmes, qu’elles soient dépistées ou non.
Une autre étude, américaine cette fois-ci, a été réalisée sur 15 millions de femmes, pendant 10 ans5. Ici aussi, le but était de déterminer les avantages des dépistages du cancer du sein par mammographie, dès 40 ans. Et il a une nouvelle fois été prouvé que dans les comtés où l’on dépistait le plus, il y avait, certes, plus de cancers détectés, mais tout autant de cancers avancés et une mortalité identique aux comtés moins prompts au dépistage.
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Autrement dit, le dépistage tous les deux ans par mammographie ne permet pas d’empêcher le cancer d’évoluer en forme grave, ni de réduire la mortalité qui y est liée. Et je ne vous parle même pas de ce délai de 2 ans entre les deux examens, pendant lequel un cancer a largement le temps de se développer (je suis sûr que vous aussi vous connaissez quelqu’un dans ce cas de figure), ni de l’examen en lui-même qui n’est pas infaillible et peut générer autant des faux-négatifs, que des faux-positifs !
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Sur 1000 femmes suivies, quasiment la moitié d’entre elles (465) ont fini par avoir un faux-positif à leur mammographie (en rouge et en bleu ci-dessus), les conduisant à réaliser toute une batterie de tests, qui ne sont pas nécessaires, puisqu’elles n’ont PAS de cancer (113 iront jusqu’à la biopsie, tandis que 352 subiront d’autres tests).
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A l’inverse, il se peut aussi parfois que la patiente soit porteuse d’un cancer, sans que celui-ci soit exprimé ni évolue avec le temps, il est donc inoffensif. Or, à force d’examens et de biopsies, un tel cancer “endormi” finira forcément par être détecté, et peut alors amener la femme concernée jusqu’au douloureux choix de la mastectomie (retrait du sein), partielle ou non, alors qu’elle pourrait simplement vivre avec, sans angoisse ni risque pour sa santé. Certaines peuvent même guérir spontanément ? Les chiffres sont parlants : depuis les dépistages des centaines de cancers sont dépistés en plus !
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Attention cependant ! Ci-dessous cas de cancer du sein évolué : la patiente l’a traité par le mépris durant deux ans, maintemant elle est au stade des métastases osseuses multiples !
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Comprenez-moi bien Mesdames, il ne s’agit pas ici de vous dissuader de vous faire dépister, ou pire, de vous faire traiter, bien au contraire ! D’autres études américaines mettent en avant le phénomène : il n’y a pas de meilleurs résultats si l’on se fait dépister périodiquement ou si l’on ne se fait pas dépister, mais que l’on consulte dès les premiers symptômes anormaux (solution qui a notre préférence).
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Aussi, je souhaite avant tout que vous soyez pleinement informées des bénéfices et des risques du dépistage par mammographie, pour que vous puissiez, en toute liberté, faire des choix éclairés concernant votre corps et votre santé, sans subir la pression d’une opération comme Octobre rose.
D’après un article de Thibaut Masco dans Santé Non Censurée
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Sources :
1 https://www.e-marketing.fr/
2 https://www.cochrane.dk/
3 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.
4 https://www.cochrane.dk/d%
5 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.
6 Dre Cécile Bour, Mammo ou pas mammo ? « Dois-je me faire dépister ? », éditions Thierry Souccar, 26 août 2021
7 https://www.
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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