histoire de la médecine en Occident

 

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Histoire de la médecine en Occident

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Notre médecine occidentale a une histoire, elle n’est pas née avec l’irruption de la pensée scientifique et rationnelle au début du XIXe siècle.

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La maladie fut associée, dès la Haute Antiquité à une possession (dieu, ennemi ?) et avait une cause divine ou démoniaque. La mythologie égyptienne, où la médecine est très proche des divinités est encore présente de nos jours au travers l’œil d’Horus, qui aurait une valeur symbolique protectrice contre « le mauvais œil », on en trouve la représentation à Istambul et à Malte par exemple ! La théocratie égyptienne (3000 ans avant JC)  considéraient ce que nous désignons comme des symptômes (fièvre, toux, diarrhée …) comme des maladies en elles-même. Ils utilisait déjà les baumes et les essences, les moustiquaires et l’interprétation des rêves … Les fonctions de prêtres et de médecins étaient encore très mêlées, comme celles du chaman dans les traditions amérindiennes.

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En Mésopotamie, on associe à la possession la notion de faute, de pêché commis par le malade. Chez les grecs également la notion divine est présente, la maladie étant la manifestation envoyée par tel ou tel Dieu offensé.

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Pour les hébraïques, la maladie serait une sanction divine, une punition, un châtiment. Dans le monde arabo-musulman également, la maladie serait le fruit du pêché et une sanction d’Allah. L’épidémie de syphilis qui sévit au XV et XVIe siècle n’a que conforté l’église chrétienne dans sa conception de maladie-punition, du fait de sa transmission sexuelle.

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La médecine grècque antique fut très imprégnée de mythologie jusqu’au VIe siècle av. JC environ : on attendait la guérison en vouant un culte au dieu de la médecine Asclépios !

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Hippocrate (460 à 370 ans avant J.C. environ) balaie l’idée d’une composante divine dans la maladie, et différencie clairement l’étiologie, la cause déclenchante de la maladie des perturbations des « 4 humeurs ». Comme facteur extérieur, il a décrit l’influence d’éléments naturels (ensoleillement, direction du vent…) sur le type de manifestation. L’évolution de la maladie se faisait en trois phases : la phase de dégénerescence (ou déséquilibre des humeurs), la coction (ou maturation) période souvent accompagnée de fièvre et la crise qui allait se dénouer par l’excrétion du trop plein d’humeur fautive, à travers différents émonctoires : vomissements, diarrhée, sueur, pituite (sécrétion glaireuse provenant de l’estomac). Si la crise était surmontée, le malade guérissait, dans le cas contraire, il évoluait vers la mort. On a retrouvé des traces de centres de soins qui ressemblent à nos stations thermales actuelles.

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La médecine hippocratique était humble et palliative : pour parvenir à un meilleur état de santé, Hippocrate proposait de pratiquer différents exercices physiques et d’avoir une bonne hygiène alimentaire. Il définit «  les quatre humeurs », qu’il définissait comme : le sang, la bile (jaune), l’atrabile (bile noire) et le flegme (nous verrons que ces termes recouvrent en fait des réalités cliniques modernes). La maladie résultant d’un conflit entre ces humeurs qui peut être d’origine interne ou externe au corps. Ses traitements sont doux, non agressifs et ont pour but de « seconder la nature ». Il introduit également la notion d’éthique, de déontologie dans le comportement du médecin et c’est aujourd’hui encore sur son nom que, dans la plupart des facultés de médecine, les nouveaux diplômés prêtent serment.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_d%27Hippocrate

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La médecine romaine, Claude Galien (médecin romain, 129-216 après JC) a eu une influence majeure jusqu’au 17ème siècle. C’est lui qui a codifié les méthodes de préparation des médicaments et combiné les déséquilibres humoraux avec les dysfonctions d’organes que ses contemporains avait mis en évidence. Il ajoute encore une composante personnelle à l’évolution de la maladie : la « diathèse« . Il s’agit d’une prédisposition qui fait qu’un malade évolue vers une forme légère de maladie, alors qu’un autre vers une forme plus grave voir mortelle : on pourrait donc traduire le mot diathèse par « fragilité constitutionnelle ».

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On n’avait pas le droit de disséquer les corps à cette époque, on se contentait de rapporter l’anatomie animale à l’humain ce qui nous valut quelques notions fantaisistes qui perdurèrent longtemps. On lui doit cependant la découverte de la paraplégie (différenciation des nerfs moteurs et sensitifs) et de la circulation sanguine (mais ces notions ne seront affinées qu’à la renaissance).

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Une longue période d’obscurantisme médical d’environ mille ans laissa la porte ouverte à de nombreuses catastrophes sanitaires comme des famines, ou la Peste noire qui ravagea l’Europe au XIVe siècle et laissa l’Europe orpheline d’un quart de sa population. Puis, avec la création des premières Universités, au XIIIe siècle, le sérieux revint. La médecine y fut enseignée pour la première fois en France à Montpellier en 1220. Toutefois, les mesures d’hygiène étaient précaires, et l’on n’avait pas à disposition de structure autres que les « hôtel-dieu » couvent où les moines tentaient de secourir les malades, ce qui ne freina pas les épidémies. On ne soignait que par des « mélanges de plantes, des saignées et des lavements.

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La Renaissance et ses révolutions (culturelles, politiques, scientifiques…) permit de faire table rase de certaines idées du passé. Paracelse (1494 – 1541) un Suisse, réfuta Hippocrate et Galien ! Il commença à enseigner en Allemand et non plus en Latin et introduisit en premier l’Alchimie dans les traitements médicaux en administrant à ses patients des substances élaborées à base de minéraux. On vit à la même époque des progrès considérables en chirurgie (Ambroise Paré) et en anatomie (Vésale). On ouvrit les premiers Hôpitaux universitaires. Découverte de la circulation du sang par l’anglais William Harvey  en 1628, établissant que le cœur agit comme une pompe et que le sang circule en continu dans le corps.

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A l’autre bout du monde, les chinois (monde sans dieu) expliquent la maladie comme un déséquilibre entre l’énergie yin (féminine/structure) et l’énergie yang (masculine/fonction) à l’intérieur de l’individu. Cette dualité complémentaire ainsi que la théorie des cinq éléments remonte à moins 3000 ans ! En effet, cinq éléments composent l’univers et l’homme : le feu, l’eau, la terre, le métal et le bois. Comme les choses sont bien faites, notre corps est composé de cinq organes principaux : le foie, le cœur, la rate, le poumon et le rein. On dit que ces organes transforment les cinq « souffles primordiaux » en cinq sentiments : la joie, la colère, la réflexion, la tristesse et la peur qui peuvent tous déstabiliser l’équilibre yin-yang.

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5éléments

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Les cycles d’engendrement (qui gèrent les structures) et de destruction (qui régulent les fonctions) entre chaque élément explique l’auto-régulation organique. Il aide le thérapeute à poser un diagnostic fonctionnel, à établir une approche thérapeutique, à savoir déterminer sur quels points d’acupuncture (par exemple) il devra agir.

Le concept de Qi est plus récent, il date du IVe siècle avant JC. En médecine traditionnelle chinoise (MTC) il s’agit d’un souffle, d’une « énergie vitale » assurant la cohésion des atomes composant toute matière. Un déficit de qi provoque des troubles : maux de tête, constipation, fièvre, douleur, dyspnée… Les progrès en nosologie (classification des maladies) se feront durant le premier millénaire.

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Au XVIIIe siècle, on observe le développement de l’anatomo-pathologie qui fera prendre une autre direction à la médecine, s’éloignant de l’abstraction pure qui faisait foi jusqu’alors. On établit un lien entre la plainte d’un patient et une lésion organique lors de l’autopsie : on entre dans l’ère du « diagnostic nosologique », ainsi Valsalva (1666-1723) a individualisé l’ulcère de l’estomac, l’angine de poitrine, la tuberculose rénale et la syphilis cérébrale. La médecine devient rationnelle et scientifique.

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Mais il faudra attendre le XIXe siècle pour apprécier un formidable renouveau intellectuel et scientifique : 

S. Hahnemann, qui définit la méthodologie homéopathique (Organon 1815).

Darwin et sa théorie de l’évolution, Mendel et l’hérédité

1800 … Première TRANSFUSION

L. Pasteur (le monde microbien et les vaccins) : Les vaccins contre la Rage, le Tétanos et la Typhoïde sont disponibles dès 1910.

Claude Bernard (1813 – 1878) développe le concept d’homéostasie qui veut que le milieu intérieur reste constant grâce à des mécanisme de régulation s’opposant à toute agression venue de l’extérieur.

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C’est d’ailleurs à cette période, en 1874, qu’émerge l’ostéopathie et ses concepts holistiques. Sans doute créée pour répondre aux spécialisations des disciplines médicales qui ont eu pour effet (malheureux ?) de fragmenter de la médecine grâce aux progrès techniques et scientifiques.

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René Laennec, en créant le stéthoscope, a permis d’apprécier les modifications au cours des différents états pathologiques. On a pu dès lors diagnostiquer des maladies par l’examen (palpation, auscultation, percussion) du malade vivant et non plus seulement lors de son autopsie. Son œuvre la plus importante concerne la tuberculose dont il reconnut l’unicité et la spécificité, malgré la diversité des lésions qu’elle peut provoquer.

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Mais Pasteur a des détracteurs médecins qui pensent que le terrain immunitaire est un facteur oublié face au microbe. A la fin de sa vie, Louis Pasteur admet qu’il a oublié cette partie de l’équation de la santé :

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Dès le XXe siècle, les mécanismes physiopathologiques et biochimiques des maladies furent progressivement déchiffrés, en passant d’un niveau organique ou tissulaire à un niveau cellulaire, puis moléculaire. Un moment important de ces recherches a été la diffusion des Travaux de Pischinger qui portaient sur la matrice extracellulaire (MEC), organe méconnu avant lui et qui pourtant représente 20% du poids corporel.

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Pischinger2

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Cette matrice est développée à partir du mésenchyme, elle contient des cellules de support (fibrocytes, myofibrocytes et adipocytes), des protéines assurant la structure (des fibres de collagène, élastine et autres), mais également des glycosaminglycanes, des protéoglycanes – qui jouent un rôle d’adhésion cellulaire et de régulation de la diffusion des substances vers les membranes basales. En outre, cet organe est entouré de liquide extracellulaire.

La MEC est donc une interface entre les capillaires sanguins et les tissus, elle joue un rôle de plaque tournante pour tout l’organisme, permettant des échanges tissulaires, qu’il soient nerveux, hormonaux, lymphatiques ou chimiques. C’est la raison pour laquelle Pischinger la qualifiait de « système de base des biorégulations ». Il est intéressant de noter la présence de fibres nerveuses (sympathiques, parasympathiques et sensitives) mettant en lien la matrice avec le Système nerveux central (notions très utilisées en immunologies et neuralthérapie).

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1895 … Premières radiographies

1914 … Freud développe la PSYCHANALYSE

1918 … A la fin de la Grand guerre; la GRIPPE espagnole fait environ 25 millions de morts

1922 … L’insuline est disponibles pour les diabétiques de type 1

1937 … Ouverture de la première « Banque du sang »

1943 … Premiers essais de la PENICILLINE

1950 … Premier Pacemaker et apparition des NEUROLEPTIQUES

1955 … Vaccin contre la Polio

1957 … Premier ECG

1986 … Mise à disposition du PROZAC (anti-dépresseur moderne)

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Bibliographie :

  • Chastel Claude, Une petite histoire de la médecine, Paris, Ellipses, 2004, 129 pages
  • De La Fuÿe Roger, Traité d’Acupuncture, L’acupuncture chinoise sans mystère, Paris, Librairie Le François, 1947, 529 pages
  • Tedeschi Marc, Anatomie Essentielle, Pour combattre et pour soigner, Noisy-sur-Ecole, Budo Edition, 2007, 141 pages
  • Berlet Claude, Médecines du monde, Histoire et pratiques des médecines traditionnelles, Paris, Robert Laffont, 2002, 925 pages

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