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On appelle insuffisance cardiaque une incapacité pour le muscle cardiaque à pomper le sang à une vitesse suffisante pour assurer les besoins périphériques. Celle-ci peut être secondaire à une cardiopathie (défaut de contractilité du myocarde), mais peut aussi avoir des causes extra-musculaires, comme nous le verrons plus loin.
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Lorsque l’insuffisance cardiaque (IC) se constitue progressivement, le ventricule va s’adapter à la surcharge hémodynamique en s’hypertrophiant. Cette adaptation permet une stabilité relative qui peut durer quelques années au prix d’une hyperfonction myocardique. C’est une affection fréquente et grave, en dépit de progrès thérapeutiques importants : 50% des patients décèdent dans les 4 ans et 25% d’entre eux sont hospitalisés dans les 3 mois qui suivent la première décompensation.
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L’examen cardiologique permet alors d’attribuer l’IC à une :
D’autres causes – plus rares – peuvent être évoquées : péricardite constrictive, myocardiopathie, myxome de l’oreillette gauche, hyperthyroïdie, hémochromatose, maladie du collagène, cardiopathie nutritionnelle (ex. : micro-angiopathie diabétique, alcoolisme, béri-béri…).
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Le cœur étant une double pompe, l’insuffisance cardiaque peut toucher un de ses côtés avant l’autre :
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—> Si elle atteint le côté gauche, elle cause la congestion pulmonaire. Le ventricule droit continue de propulser le même volume de sang vers les poumons, mais le ventricule gauche n’est plus en mesure d’éjecter le volume de sang qui en revient dans la circulation systémique : les vaisseaux sanguins des poumons s’engorgent, la pression s’y élève et le plasma sanguin diffuse dans le tissu pulmonaire, produisant ainsi l’œdème pulmonaire. Laissé sans traitement, l’œdème pulmonaire entraîne la suffocation et la mort de l’individu.
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—> L’insuffisance cardiaque du côté droit provoque la congestion périphérique. Le sang stagne dans les organes et l’accumulation de liquides dans les espaces interstitiels gêne l’apport d’oxygène et de nutriments aux cellules, de même que l’élimination de leurs déchets. L’œdème qui se forme se remarque surtout dans les extrémités (pieds, chevilles et doigts), et la peau peut garder quelque temps l’empreinte des doigts (signe du godet).
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Le système « Rénine – Angiotensine – Aldostérone » (SRAA) est une des principales réponses systémiques à l’insuffisance cardiaque. Cette régulation fait utiliser un IEC en traitement continu (mais il faut savoir que 30% des patients ne le supporte pas), associé à un diurétique antagoniste de l’Aldostérone (Aldactone) qui corrige la fuite potassique et magnésienne, ce qui améliore la survie et réduit l’hospitalisation.
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Nos confrères cardiologues décrivent des formes d’IC aiguës ou chroniques, à débit fort ou faible, rétrogrades ou antérogrades, systoliques ou diastoliques… mais nous nous limiterons à décrire le traitement des insuffisances droites et gauches, car elles conditionnent l’évolution clinique au stade précoce, l’accumulation liquidienne en amont d’un ventricule primitivement atteint, rendant compte des manifestations cliniques :
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*** Défaillance cardiaque droite (ex.: sténose valvulaire pulmonaire ou hypertension pulmonaire secondaire à une embolie) avec distension veineuse et œdème des membres inférieurs, hépatomégalie congestive douloureuse. Au stade de l’insuffisance cardiaque légère, on observera :
Lycopodium … Remède surtout masculin de l’insuffisance ventriculaire droite, patient diabétique et/ou hyperlipidémique avec lithiase et sécheresse cutanée avec Berberis, son grand satellite cardio-rénal.
ou Sepia … Remède surtout féminin de stase veineuse des membres inférieurs, de dyspnée avec toux en position allongée.
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*** Défaillance cardiaque gauche (ex.: rétrécissement aortique) avec dyspnée (par surcharge pulmonaire en amont du ventricule gauche) et râles crépitants aux bases pulmonaires. Au stade de l’insuffisance cardiaque légère, on observera :
Sulfur … Remède de stase vasculaire, de tachyarythmie, d’angor (le patient souffre de la chaleur et réclame de l’air) avec ses principaux satellites sur le plan vasculaire : Aconit (le « coup de sang »), Coffea, Glonoïnum et Nux Vomica (remède des crises postprandiales chez un patient alcoolo-tabagique).
ou Aurum … Remède d’HTA et d’anévrisme de l’aorte, avec extrasystoles et battements carotidiens, patient frileux qui recherche paradoxalement la chaleur, avec son draineur : Rauwolfia serpentina.
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*** Au fur et à mesure de l’évolution, les phénomènes se télescopent : la défaillance cardiaque gauche se double de signes de défaillance cardiaque droite avec apparition d’œdèmes malléolaires et d’une hépatomégalie qui rendent compte de l’hypertension pulmonaire secondaire et de la rétention hydrosodée persistante. Dans tous les cas, repos physique et moral, régime hyposodé.
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Au stade de l’insuffisance cardiaque avérée, les remèdes suivants seront indiqués, accompagnant toujours Arnica montana :
Lachesis (ge) … Remède d’oppression et de suffocation, aggravé par la chaleur et couché, intolérance à la constriction des vêtements. Avec ses principaux satellites :
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ou Phosphorus … Remède de dégénérescence graisseuse de l’hypertrophie ventriculaire droite. Il se plaint de tachyarythmie (pouls instable) aggravé couché sur le côté gauche, au froid et au mouvement. Les yeux sont bouffis (œdèmes) et la tendance hémorragique est nette (ecchymoses). Avec ses principaux satellites sur le plan cardiaque :
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Les remèdes de la rétention hydrosodée :
Kalium carbonicum … Remède de défaillance cardio-respiratoire sur fond anémique : asthénie, frilosité, dyspnée d’effort (avec tachycardie) et de décubitus (à 2-3 heures du matin), œdèmes, sueurs, pouls rapide et faible. A noter son effet « Bêta-bloquant » de normalisation des troubles du rythme.
Thuya occidentalis … Remède de désadaptation avec rétention toxinique (antidote des traitements allopathiques prolongés), avec son satellite Natrum Sulfuricum.
Ammonium carbonicum … patient obèse dyspnéïque, cyanosé, somnolent avec angoisses et sueurs.
On peut aussi penser à :
Et à des remèdes aigus à ce stade :
Si HypoTA : Arnica (hg), Crataegus (ge) …
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Au stade de l’insuffisance cardiaque grave, les remèdes suivants peuvent être utiles, associés aux remèdes allopathiques :
NB. Le collapsus (état de choc vasculaire) nécessite toujours un traitement d’urgence : CHU « Camphora comp. » (Carbo veg. + Camphora) en attendant le SAMU…
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Les Nosodes (chronicité) : Psorinum, Medorrhinum ou Luesinum, selon les symptômes …
Une prescription homéopathique prendra en compte l’ensemble du tableau clinique, chaque symptôme ne formant qu’une pièce d’un puzzle que le praticien devra reconstituer. Ainsi une tachyarythmie paroxystique (ou maladie de Bouveret) déclenchée par la digestion, dans un contexte de sinusite chronique, d’eczéma et de sciatique récidivante sera améliorée par Medorrhinum.
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Il conviendra – bien sûr – de corriger durablement les aspects d’insuffisance (rein, sang, rate) ou de plénitude (glaires, chaleur, émotionnel) qui entravent la libre circulation du sang et de l’énergie : le BNS24 est ici indispensable.
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Formules complexes du lab. Reckeweg (Allemagne) :
Formules du laboratoire Heel : Cor compositum, Strophantus comp.
Formule du laboratoire Weleda : Cardiodoron
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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