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La diététique de C. Kousmine

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Histoire d’une pionnière dans le traitement des maladies chroniques.

Il y a trente ans, Catherine Kousmine s’éteignait sur les rives de lac Léman, à l’âge de 88 ans. Les différentes fondations qui portent son nom continuent à diffuser le message transmis par cette femme forte, avant-gardiste, qui n’a pas hésité à bousculer les croyances médicales de son époque. Il aura fallu près de quarante ans pour que les nombreuses hypothèses avancées par la doctoresse soient vérifiées et admises par la communauté médicale.
Le nom de Kousmine reste associé au traitement de la sclérose en plaques (SEP), puisque c’est cette pathologie qui l’a fait connaître au grand public.

Après l’obtention de son diplôme de médecine, en 1928, Catherine Kousmine continue à étudier à Zurich puis à Vienne, où elle découvre que le savoir n’est pas uniquement celui qui s’obtient dans les livres. Elle estime que l’observation du malade et l’utilisation de la réflexion vont souvent au-delà des formules médicales toutes faites.

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En 1934, elle commence à travailler comme généraliste. Elle constate que la majorité des maladies se guérissent toutes seules. Et fait un lien entre l’alimentation et le développement de maladies non transmissibles. La perte de deux enfants au début de sa carrière, l’un d’un réticulosarcome (cancer de la moelle osseuse) et l’autre d’une leucémie (prolifération de globules blancs qui peuvent se répandre dans le sang), la pousse à entamer des recherches, puisque la médecine de cette époque est incapable de fournir un traitement efficace.

Devant l’augmentation du taux de cancers, la Dre Kousmine se rend à l’institut Curie à Paris, où elle acquiert des souris, dont 90 % de la population développe des tumeurs mammaires à l’âge de 4 mois. Elle décide de changer leur alimentation. La doctoresse constate que la proportion de développement de cancers mammaires chez les souris diminue de 50 % par rapport aux populations de l’institut Curie. Elle peine à accepter cette réalité, ce qui la pousse à reconduire ses recherches.
En 1949, des confrères lui adressent des patients condamnés par le cancer. Un des premiers succès est un réticulo-sarcome généralisé qui aurait dû mener au décès de la personne dans les deux ans suivant le diagnostic. Après quatre ans de discipline alimentaire stricte, l’homme casse son pronostic et survit jusqu’à l’âge de 90 ans. Quarante ans plus tard, le lien entre la nutrition et le développement de pathologies dites non transmissibles est mieux admis par le monde médical, mais peine encore à apparaître comme une évidence pour de nombreux professionnels de la santé.

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Les 5 piliers de la méthode Kousmine

1/ Optez pour une alimentation équilibrée :
Le premier pilier paraît simple : avoir une alimentation équilibrée. Dans la réalité, c’est peut-être le plus compliqué. Les messages de santé publique de type « 5 fruits et légumes » sont connus du grand public, mais la mise en pratique n’est pas toujours facile. Cuisiner sainement prend du temps et demande un effort important. À l’inverse, toute période de stress émotionnel active nos besoins primaires et nous pousse vers des envies d’aliments riches en sucre ou en sel.
Ces comportements compulsifs sont de probables vestiges dans l’inconscient collectif de longues périodes de famine où toute calorie était associée à une forme de survie. Dans son traité de physiologie du goût en 1825, Brillat-Savarin l’évoque avec délice : «Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es!»

L’alimentation selon Kousmine n’a rien d’extravagant et ramène à une envie et un besoin de se sentir en santé. Au risque d’une simplification abusive, son concept essentiel revient à dire : aucun aliment transformé ! Exit les sucres blancs, le glucose, le sirop de maïs, les protéines animales provenant de l’élevage intensif aux antibiotiques et aux hormones de croissance…

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2 et 3/ Limitez l’acidité et le stress
Les deuxième et troisième piliers concernent les besoins accrus en vitamines et en oligo-éléments dus à l’appauvrissement des sols
et à l’acidification constante de notre corps. La méthode Kousmine préconise que, dès la deuxième miction journalière, le pH soit basique et non plus acide. Les principales sources d’éléments acides sont le tabac, l’alcool, le thé, le café et la majeure partie des aliments transformés. À cela, il
convient d’ajouter le stress, élément hautement acidifiant pour le corps et qui s’associe toujours avec la gestion émotionnelle !

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4/ On lave, on lave, on lave !
Les intestins sont admis comme un centre nerveux autonome, autrement dit un autre cerveau. Leur hygiène est un élément primordial
qui constitue le quatrième pilier de la méthode. Malgré leur caractère intrusif, l’hydrothérapie du côlon et les lavements, qui sont plus communément admis en Amérique du Nord, devraient se pratiquer régulièrement.
Les recherches récentes ont mis en lumière l’importance d’avoir une flore bactérienne qui travaille en synergie avec notre corps et non contre lui. La sélection de ces bactéries, qui dépend de l’alimentation et de l’hygiène du côlon, est un facteur de santé essentiel.

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5/ Désensibilisez l’inflammation
Le dernier pilier est peut-être le moins connu. Il a été inspiré à la Dre Kousmine par des méthodes de désensibilisation des allergologues. Le but est de déplacer la réaction inflammatoire dans la peau au détriment du lieu habituel de l’inflammation, à savoir les gaines de myéline pour la sclérose en plaques ou les articulations pour la polyarthrite rhumatoïde.
Les recherches ont passablement évolué depuis les premiers essais effectués par la doctoresse et ont abouti à l’utilisation de quatre complexes de molécules de type antigénique ciblés en fonction de la maladie.

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6/ Et surtout, on s’occupe de sa tête !
Un sixième pilier (le psychisme) a été ajouté et crée d’importants liens avec les travaux du Dr Carl Simonton, pionnier de la psycho-neuro-immunologie dans les années 1960. Il convient de rappeler que le corps et l’esprit ne sont pas deux entités séparées, mais bien un tout qui ne peut fonctionner sans l’une et l’autre. La séparation corps-esprit remonte à l’époque d’Isaac Newton et de René Descartes. Elle fait sens dans le contexte religieux d’alors. Ainsi, le corps pouvait être étudié par la Science alors que l’esprit restait une propriété inconditionnelle de l’Église. En 2023, cette séparation n’a plus lieu d’être, puisque toute maladie chronique a un impact sur l’humeur, la motivation et la détermination du patient à vouloir guérir. L’inverse est tout aussi vrai, puisqu’une dépression ou toute autre atteinte classée comme maladie psychologique et psychiatrique s’accompagne de son lot de dérèglements physiques.

Les plus courants sont les troubles digestifs, de la fertilité, de la libido, les atteintes dermatologiques ou les douleurs musculosquelettiques.

Un changement complet d’alimentation offre l’immense possibilité à la personne malade de redéfinir qui elle est. Cela commence par le choix des aliments achetés et le temps passé à les cuisiner. À cela s’ajoutent la prise de compléments vitaminés, des injections sous-cutanées – geste médical qui favorise l’effet placebo –, sans oublier l’énergie à trouver pour effectuer des lavements deux fois par semaine.

Tous ces éléments additionnés permettent de se redéfinir en dehors de la maladie.

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Attention !

Contre-indications absolues aux lavements
  • Occlusions intestinales : douleurs avec arrêt des matières et des gaz. Indication d’hospitalisation.
  • Syndrôme appendiculaire : douleurs abdominales de la fosse iliaque droite, fièvre, parfois vomissements : faire appel au médecin.
  • Les suites immédiates d’hémorragies.
  • Les interventions chirurgicales récentes (de moins de 3 semaines).
  • Les nécroses par irradiation du côlon.
  • Les recto-colites hémorragiques non cicatrisées ou en cours de poussée.
  • Les fistules ou fissures anales graves.
Contre-indications relatives
  • Colite : suivi médical indispensable.
  • État hémorroïdaire : obstacle mécanique gênant, mais le lavement peut permettre de lever une surcharge hépatique qui peut être responsable du gonflement des hémorroïdes.

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Bibliographie :
  • — Catherine Kousmine, « Soyez bien dans votre assiette jusqu’à 80 ans et plus : Les maladies dégénératives, leurs causes, leur gravité, leur fréquence. Comment lutter contre elles ?« , Paris, Tchou, 333 p. (ISBN 2-7107-0158-8).
  • — Catherine Kousmine, « Sauvez votre corps« , Paris, Robert Laffont, 429 p. (ISBN 2-221-05384-2)
  • — Catherine Kousmine, « La sclérose en plaques est guérissable : Histoire clinique de 55 cas de SM, temps d’observation allant de 26 à 19 ans », Neufchâtel ; Paris, Delachaux et Niestlé, 239 p. (ISBN 2-603-00502-2)
  • — Catherine Koumine, Philippe-Gaston BessonAlain Bondil et al., « La méthode Kousmine« , Genève, Éditions Jouvence, , 208 p.

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Reconnaissance scientifique :

Les travaux de Catherine Kousmine n’ont pas reçu l’assentiment de la communauté scientifique. On leur a reproché leur absence de fondements scientifiques, le simplisme des raisonnements tenus, l’absence de méthodologie fiable (notamment le fait qu’aucun groupe de contrôle n’ait été publié) et l’absence d’éléments de preuves (dont la charge lui incombe) permettant de juger de l’efficacité de ses méthodes !

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Que reste-t-il des enseignement de la doctoresse Kousmine ?

1/ la crème Budwig : https://medecine-integree.com/la-creme-budwig/

2/ le pratique du drainage colonique : https://medecine-integree.com/irrigation-du-colon/

3/ l’intérêt pour les aliments naturels, riches en vitamines et en acides gras insaturés … Notions à présent bien précisées par :

— les tests d’intolérances alimentaires

— les études de micronutrition qui ont vulgarisé les antioxydants, les vitamines et les  acides gras insaturés. 

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