En observant longuement les différents phénomènes naturels, les anciens chinois ont pu remarquer que ces phénomènes pouvaient être vus sous deux aspects : le jour succède à la nuit et que la nuit succède au jour, le chaud et le froid peuvent se succéder… Ils ont constaté également que tout phénomène de la nature pouvait également être considéré comme une dualité « après la pluie vient le soleil », etc…
Et peu à peu est venu une théorie abstraite, présentant le monde entier, comme composé de deux aspects, de deux forces : le yinqi et le yangqi ; c’est la théorie du yinyang (yin yang xue shuo 阴阳学说)
Ainsi, toute chose dans l’univers, toute action, toute transformation est considérée comme créée par ces deux forces.
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« Le yin et le yang guident le principe de toute chose » (Su Wen, chap. 5).
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陰 : représente une colline, avec un ciel couvert de nuages, voire de gouttes d’eau
陽: représente une colline à côté de laquelle il y a du soleil et des plantes qui croissent
Yin représente ainsi le versant à l’ombre, frais alors que Yang représente le versant ensoleillé, où la végétation croît.
Mais Yin représente également le qi, la force caractéristique du versant à l’ombre : on peut s’y rafraîchir et s’y reposer. De même, Yang représente les forces caractéristiques du versant au soleil : on peut s’y réchauffer, la vie y jaillit…
Ainsi, yin et yang représente deux aspects et deux dynamiques d’une même chose, ou d’un même phénomène.
Il est à noter que yin et yang n’existent… que par rapport à la colline ! Ils décrivent les deux états, deux aspects d’une même colline. Et une colline existe car elle a deux versants. Yin et yang n’existent pas en tant qu’entité propre ou absolue : c’est la colline qui existe. Et la colline peut être décrite en tant que couple de :
Su Wen 5 : « Yin et Yang ont un nom mais pas de forme. Ils sont applicables à toute sorte de chose »
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Ainsi, les chinois ont défini un modèle de description du monde, où tout phénomène, toute transformation pouvait être décrite selon ses aspects yin et yang. Cette théorie se retrouve non seulement en médecine chinoise, mais également dans des domaines aussi variés que le YiJing (« un yin et un yang, c’est la loi »), l’astronomie chinoise, la géographie, le taoïsme, ou la diététique.
Puis les chinois ont structuré en un véritable outil dialectique ce modèle de description du monde : le modèle de description décrit une colline avec un versant ensoleillé (yang) et un versant à l’ombre (yin). L’outil dialectique précise que tout aspect ensoleillé d’une chose sera plus yang qu’un aspect ombragé de cette chose. On est passé d’une description à un outil de modélisation.
Cela a permis d’établir les fameux « tableaux de correspondances » retrouvés dans chacun des ouvrages de MTC :
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Yang | Yin |
Haut | Bas |
Chaud | Froid |
Clair | Sombre |
Extérieur | Intérieur |
Jour | Nuit |
PrintempsEté | AutomneHiver |
Mâle | Femelle |
Clair | Sombre |
Ciel-Soleil | Terre-Lune |
Dos | Abdomen |
Mouvement | Immobilité |
Expire | Inspire |
Fonction | Structure |
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Et on peut le décliner à l’infini… Comme tout peut être décrit comme ayant deux aspects yin et yang, on peut décliner « à l’infini » tout ensemble comme sous-ensemble yin/yang, lui même composé d’aspects yin/yang :
« Yin et Yang … sont applicables à toute chose, peuvent être… divisés de dix à cent et ainsi de suite jusqu’à l’infini innombrable » (Su Wen chap. 5).
Ainsi, l’eau est yin par rapport au feu qui est yang. Mais l’eau chaude est yang par rapport à l’eau froide, et ainsi de suite.
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Yin et yang sont donc deux aspects d’une même chose, d’un même phénomène. Ils sont donc relatifs :
Su Wen 5 : « Les propriétés de l’eau sont le froid et le repos, elles correspondent au yin. Les propriétés du feu sont la chaleur et l’enflamme, elles correspondent au Yang ».
Le feu est yang par rapport à l’eau qui est yin….mais l’eau chaude est yang par rapport à l’eau froide.
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Les saisons chaudes sont donc relativement yang par rapport aux saisons froides. Et on peut y appliquer les déclinaisons également.
L’automne et l’hiver sont deux saisons yin. L’hiver est plus yin que l’automne (plus froide notamment, et avec moins de lumière). On parle de yin dans le yin. Puis le printemps voit arriver dans l’obscurité un peu de lumière et de tiédeur ; les forces de germination poussent : on parle de yang dans le yin.
L’été arrive alors avec ses jours longs, sa chaleur : on parle de yang dans le yang. Puis arrive l’automne et ses soirées fraîches, le jour qui décline plus tôt : on parle de yin dans le yang.
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C’est aussi selon cette déclinaison yin yang que sont définis les trigrammes en Yi-Jing : on a 64 sous-ensembles yin/yang qui décrivent ainsi autant de directions, de phénomènes possibles.
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Toute chose, toute phénomène comporte un aspect yin et un aspect yang. Ces deux aspects ne sont pas indépendants, mais sont liés, et respectent les règles suivantes des 4 relations yin-yang :
Yin et Yang sont toujours interdépendants : ce sont les deux aspects interdépendants d’une même chose, d’un même phénomène (ou deux forces complémentaires en chaque chose, en chaque phénomène). Du coup, l’un ne peut exister sans l’autre.
Par exemple, le ciel ne peut exister sans la terre. La nuit n’existe que par rapport au jour. Ainsi (P. Sterckx, « Etude de yin yang et des cinq phases », p. 16)
C’est pourquoi il est dit (Lei Jing, cité par P. Sterckx dans « l’étude de yin yang et des cinq phases, p. 16 ): « Le yang naît dans le yin; le yin naît dans le yang … le yin solitaire ne peut pas naître; le yang solitaire ne peut pas croître ».
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Yin et Yang sont non seulement deux forces complémentaire qui doivent toujours être en équilibre : les deux forces yin yang s’opposent et se restreignent continuellement. On pourrait faire le parallèle avec les phénomènes de rétrocontrôles dans le corps humain.
Prenons le cas de la régulation du climat par l’eau et le feu : le soleil (feu, yang) réchauffe le sol, et fait monter la température par une belle journée ensoleillée. Et une grosse pluie (eau, yin) la fera descendre. On dira ainsi que le yang qi du soleil réchauffe le sol, et que le yin qi de l’eau le rafraîchit.
Un pays où il ne pleut jamais est … un désert. Une zone où il pleut tout le temps….on s’en rappelle encore, quel déluge !! D’où la nécessité d’avoir ces deux forces qui s’opposent et se restreignent.
Nous avons ainsi deux forces Yin (pluie), et Yang (soleil) qui s’opposent, restreignent leur influence mutuelle.
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L’équilibre entre Yin et Yang est dynamique et ne doit pas être statique. Ainsi, le jour doit succéder à la nuit, et la nuit au jour. Ce dynamisme est nécessaire. Les forces yin et yang croissent et décroissent ainsi, contrôlées l’une par l’autre.
Dans l’exemple ci-dessus, nous avons un premier état où les forces yang du soleil prédominent (une belle journée ensoleillée), suivie d’un second état où les forces yin de la pluie croissent et où alors les forces yang du soleil (le Yang Qi) décroît.
Et comme dit le proverbe, « Après la pluie, le beau temps ».
L’homme, comme tout phénomène de la nature, est également soumis à cette croissance et décroissance de yin yang. En effet, il est tantôt soumis aux forces yang de l’éveil (Yang Qi), et aux forces yin du repos (Yin Qi). Le yang qi ne peut croître éternellement : il a régulièrement besoin de dormir. Le Yin Qi ne peut persister éternellement : il doit se réveiller !
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Le Yang peut également se transformer en yin et vice-versa. Cette transformation arrive sous certaines conditions, aux moments extrêmes.
Par exemple, c’est au plus fort de l’été (Yang maximum) que le « germe » du Yin renaît, et que l’automne s’annonce.
Il est important de prendre en compte que cette transformation ne peut s’effectuer que sous conditions : elle ne se fait pas de façon irrégulière ou aléatoire : il faut avoir atteint un certain seuil quantitatif pour le faire.
L’automne ne doit pas arriver au mois d’avril, après 3-4 mois de yang seulement. Le temps est nécessaire: une montagne peut se transformer en océan, ou un océan en montagne, mais il faut des millions d’années.
L’homme, comme tout phénomène de la nature, est également soumis à cette règle : il a besoin de manger pour avoir de l’énergie (Yang Qi). Mais quand on mange trop (par exemple après une série de repas pendant la période de Noël), on se retrouve en état de fatigue, voire de maladie (Yin Qi). L’extrême du repas produit l’effet inverse.
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Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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