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Un peu d’histoire… Il y a cinquante ans à peine, peu de médecins parlaient d’allergies, pourtant, les premières descriptions européennes de conjonctivites et de difficultés respiratoires remontent à Hippocrate. Au 19 ème siècle, on s’intéresse à la migraine et à la « fièvre des foins », ainsi qu’aux dermites de contact. L’asthme était alors attribué aux « émanations animales » du lapin !
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C’est en 1873, en Angleterre, que Charles Blackley réalise les premiers tests cutanés et développe la palynologie (étude des pollens). En France, la pr. Trousseau signale des cas d’asthme liés à la sensibilité aux poils des chevaux. Puis de nombreux chercheurs observèrent la mort d’animaux de laboratoire lors de la seconde injection de différentes toxines et sérums : les injections destinées à immuniser les animaux, pour assurer leur protection, déclenchaient un phénomène mortel d’anaphylaxie. Cette sensibilité nouvelle à des substances parfois inoffensives, fut nommée « allergie », ce qui signifie « réaction autre« . Les chercheurs furent alors amenés à classer les réactions allergiques en deux groupes, selon que la réaction se produit immédiatement (dans les minutes qui suivent) ou à retardement.
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1/ Dans la première catégorie, les allergènes sont surtout des protéines, le mécanisme de la réaction est surtout sérique et le traitement centré sur les anti-histaminiques (B. Halpern 1942), y sont inclus : le choc anaphylactique, le rhume des foins, l’asthme, l’eczéma et l’œdème de Quincke.
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2/ Dans la seconde, les allergènes sont des substances chimiques (textiles modernes, solvants, inhalation de gaz …), ou biologiques : la réaction est différée de plusieurs heures à plusieurs jours et tests cutanés souvent négatifs, le mécanisme de la réaction est surtout portée par les leucocytes (nous verrons plus loin que cette première classification mérite d’être approfondie) et le traitement centré sur les corticoïdes. Ex.: manifestations digestives à certains aliments, médicaments, microbes et parasites, dermites de contact.
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3/ Les causes physiques (chaleur, froid, lumière, vent …) et les stress émotifs (adaptation neurovégétative), sont des « agents immatériels » qui dérangent les spécialistes qui s’accrochent à la nécessité d’un conflit anti-gène/anti-corps. Pourtant leur existence n’est plus discutable et laisse à l’approche globale de ces affections un large champ d’investigation.
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Une expérience américaine est à ce sujet probante : un allergologue ayant à traiter de nombreux rhume des foins affichait chaque jour dans sa salle d’attente la concentration des différents pollens. Un jour que cette concentration avait fortement diminué, il mit volontairement un chiffre plus élevé que d’habitude. Ce jour-là, nombreux furent les patients qui, introduits dans la salle d’attente, ressentirent violemment les symptômes d’une crise, quelques instant après avoir pris connaissance de ces données !
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La distinction entre « le soi » et « le différent de soi » est le principe de base de la réponse immunitaire. Le soi est figuré par des molécules glycoprotéiques exprimées sur la membrane de toutes les cellules désignées en Complexe Majeur d’Histocompatibilité (ou HLA).
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Les pathologies de l’équilibre immunitaire se manifestent de façon variée selon la nature du stress, les prédispositions génétiques du sujet et son état fonctionnel. Celles-ci peuvent être classées en trois catégories principales :
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Quand le système immunitaire d’un individu est mis en contact une seconde fois (ou de façon répétée) avec un même antigène, il répond de façon plus intense à la sollicitation antigénique : cette réponse peut être excessive et conduit à la notion d’hypersensibilité. Les professeurs Gell et Coombs ont défini quatre types d’hypersensibilité, en fonction de la rapidité de réponse à la pénétration de l’AG dans l’organisme …
L’organisation mondiale de la santé (OMS) classe les maladies allergiques au sixième rang des grandes maladies mondiales. En effet, près de 15% de la population du globe est affectée et ce pourcentage actuellement augmente de 1% par an (sans doute suite aux polyvaccinations ?). Un enfant qui a un parent allergique à 40% de « chances » de le devenir, 80% si les deux parents sont allergiques !
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Malgré leur grand polymorphisme, les cinq manifestations allergiques classiques : pollinose, asthme, eczéma, urticaire & oedème de Quinke et migraines, ont un support immunologique commun : la réaction d’hypersensibilité immédiate ou « réaction allergique« . Celle-ci met en jeu trois acteurs principaux : l’IgE (découverte en 1965), les cellules et leurs médiateurs (histamine).
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Les cellules de la réaction allergiques sont :
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Les médiateurs de la réaction allergique. La liste en est impressionnante, mais pour simplifier on peut distinguer :
—> Les médiateurs d’origine macrocytaire :
—> Les médiateurs non mastocytaires comme :
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L’inflammation constitue donc une composante importante de la réaction allergique et justifie l’utilisation de thérapeutiques adaptées.
Or, entre infection et allergie … l’immunité balance !
Depuis 1986, l’équipe américaine du professeur Mossman a mis en évidence l’existence d’une différentiation des lymphocytes T CD4 en deux sous-populations appelées :
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Ce qui différentie ces deux types de lymphocytes, ce sont :
1/ les cytokines qu’elles sécrètent :
2/ les activations obtenues :
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Les enfants dont les épisodes infectieux se développent (rôle maturant du SRE des « maladies de l’enfance ») présentent moins de risque allergique. Ainsi :
—> On observe trois fois moins d’allergies chez les enfants vivants à la ferme au contact d’animaux : les bactéries portées par ces animaux favorisent le développement d’une tolérance immunitaire, de même, pour les enfants gardés en crèche.
—> Au contraire, certains virus (comme le VRS, virus syncicial respiratoire) induisent des bronchiolites aiguës du nourrisson, en période hivernales, qui se chronicisent en asthme de l’enfant. Il en est probablement de même chez les enfants polyvaccinés ?
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Le » concept du danger « , développé par le Pr. P. MATZINGER (USA), a permis de moduler ces conceptions et de mettre en évidence le rôle des différents acteurs du stress cellulaire (iL12, iL18, cellules dendritiques), comme l’intérêt des molécules de défenses pré-formées (protéines de choc thermique et dérivés actifs de l’oxygène).
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Bibliographie :
« Infections virales et allergies, sortir du cercle viscieux » Tempo médical (Juin 1993)
« Allergies : quels examens biologiques ? » La revue du praticien (Février 2002)
« Bien vivre son asthme » G. Dennewald et coll. (édi. Masson 2003)
« Immunologie clinique et allergologie » Eurotext john libbey
« Allergologie » Stephen Holgate, Martin Church – De boeck université
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Ouvrages “tout public” :
« L’allergie, maladie de notre temps » Cl. Guerin-Marchand, Cl. Reyraud (Phare international).
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Sites traitant du sujet :
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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