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Rudolf Steiner (1861-1925) explique que l’arbre est une « terre invaginée », autrement dit une extension de celle-ci, produisant de la matière chaque année comme la terre sait le faire. L’arbre, une terre à lui tout seul, dans sa régénération permanente et inlassable comme l’est exactement notre planète. Effectivement des plantes poussent sur des arbres, ce qui prouve que l’arbre se comporte bien comme le sol lui-même !
Si les arbres, arbustes et arbrisseaux se prêtent à une croissance rapide dès leur naissance et pendant les premières années (en générale les 10 premières années) c’est surtout pour survivre, s’armer, ne pas se laisser « déborder » par d’autres végétaux. Pour tous, la croissance va ensuite se ralentir, à tel point que nous allons obtenir pour les grands arbres des records de longévité
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Les « chatons » fleurs des apétales
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Si l’on considère l’ensemble de la végétation actuelle, celle-ci est dominée par les arbres. L’arbre est une gigantesque prolifération végétale vers la lumière et l’ensemble de ses feuilles offre une grande surface de contact avec l’atmosphère.
— La strate arborescente (1) forme l’essentiel de la forêt avec la strate arbustive (2). La canopée en constitue la surface supérieure, elle est riche en épiphytes.
— Dans les sous-étages on distingue la strate herbacée (3) dont les labiées sont les plantes les plus caractéristiques,
— La strate muscinée (4) au sol et la strate humifère (5), où il existe une relation étroite entre les micro-organismes de l’humus et les organes souterrains des plantes supérieures.
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La vie des plantes dans la forêt est liée à ces processus antagonistes ou symbiotiques qui équilibrent depuis des milliers d’années l’aspect de ces végétaux. Grâce la lumière du soleil, avec une hygrométrie correcte et des éléments minéraux suffisants, l’arbre peut vivre des centaines d’années. L’arbre est un végétal lignifié dont seule une petite partie du tronc adulte est réellement vivante.
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C’est une pompe absorbant d’énormes quantités d’eau sans bruit et sans travail apparent, par un réseau capillaire qui s’obstrue pour former l’aubier (1), tandis qu’une mince couche cellulaire, se multipliant au printemps est appelée cambium (2). Celui-ci forme vers l’extérieur le phloème ou écorce interne (3) qui véhicule la sève élaborée (descendante), puis forme par la suite l’écorce externe (4). Cette croissance annuelle permet de lire le journal de la vie passée de l’arbre par l’étude de ses anneaux.
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Si la cellule végétale en voie de différenciation a entamé son cycle mortel, il n’en est jamais de même des méristèmes apicaux (les bourgeons feuillés). Les pousses printanières d’un arbre vieux de quelques centaines d’années croissent grâce à l’activité de méristèmes directement issus de ses méristèmes primitifs, en d’autres termes, grâce à la prolifération de cellules semblables à celles de l’embryon qu’il fut jadis. Le bourgeon centralise deux potentialités thérapeutiques : les vertus embryonnaires du méristème, ainsi que les vertus chimio et phyto-synthétiques de la feuille. Le génie du végétal est inclus au coeur même du bourgeon, car il est expérimentalement prouvé qu’une seule de ces cellules peut redonner tout le végétal. Ces « jeunes pousses » furent préférées par certains (dont Pol Henry) comme agents thérapeutiques, car plus aptes à réaliser la synthèse des protéines du protoplasme que les feuilles ou les racines qui présentent déjà un vieillissement marqué avec prédominance des dégradations.
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Soulignons le rôle central des arbres dans l’écosystème de notre planète : la déforestation progressive, liée au développement de cultures agricoles intensives et de certains élevages (ex.: les chèvres sur le bassin méditerranéen), est responsable de l’érosion des sols, de l’enfoncement des nappes phréatiques et de l’assèchement du climat. Les offensives actuelles de l’homme au sein des grandes forêts tropicales nous paraissent très inquiétantes à moyen terme. En France, parce que l’urbanisation vide petit à petit les campagnes, la forêt regagne du terrain : de 8 millions d’hectares en 1800, elle est passée à 14 millions d’hectares aujourd’hui.
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En Europe, on compte une cinquantaine de types d’arbres feuillus grands et moyens. Ces Amentiflores se caractérisent par leurs chatons (amentum), qui est une inflorescence en forme d’épi suspendu, faite de petites fleurs simples, serrées autour d’un axe. Ces fleurs primitives, sans calice ni corolle, se tournent vers l’élément aérien (vent surtout ou parfois insecte pollinisateur, de plus les fruits ailés planent).
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Autre point important dans l’organisation de la flore et en conséquence dans les actions thérapeutiques que cela peut mener ; ce sont les arbres, arbustes et arbrisseaux pionniers des terrains défrichés, dénudés, secs, ingrats ou pauvres vont développer des forces d’adaptation puissantes, de combattant, de lutteur pour ensuite coloniser ou laisser à d’autres congénères s’en charger ! nous retrouvons ici les arbustes tels le buis, le genévrier.
Des peupliers, des bouleaux et des saules avalent la lumière et sprintent à monter le plus vite et haut possible. Ces essences très aérées laissent passer le vent et la lumière. Grâce à ce phénomène, des espèces au sol, peuvent s’implanter. Ce sont les charmes, les érables, les hêtres.
Les arbres pionniers ont des propriétés communes, ils sont anti-inflammatoires osseux, urinaire, et diurétique.
Les arbres à croissance lente tels que charme, érable, hêtre, sapin blanc ont en commun des propriétés astringentes, anti-inflammatoires aussi, mais surtout anti-athéromateuses, anti-thrombotiques et antiscléreuses et vivent plus longtemps que les arbres pionniers !
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D.1 – les Bétulacées sont des arbres pionniers du froid sec (espaces nus post-glaciers, landes aux sols très acides).
Alnus rubra (mg) … l’Aulne rouge. Arbre robuste qui régénère les sols tourbeux, les bourgeons sont arrondis et collants.
COMPOSITION : tanins, acides résineux, salicoside (= aspirine) !
INDICATIONS : les syndromes inflammatoires cutanéo-muqueux (rhinite, sinusite, bronchite, leucorrhée, eczéma, herpès…). Astringent, cicatrisant.
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Betula pubescens … le Bouleau pubescent. Arbre dioïque, avec période brève de fécondation … si le sol s’assèche.
COMPOSITION : sels de K (écorce), Ca, Fluor, Ph, S, Iode, HE = 90% d’aspirine ! INDICATIONS : nervosité (surmenage, mentalisation des problèmes). Dépuratif ++ (eczéma / psoriasis).
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Carpinus betulus … le Charme. Arbre peu exigeant, améliorant l’humus, sociable (// Chêne et au Frène)
INDICATIONS : troubles thrombocytaires (purpura, Péri-artérite noueuse). Asthme.
Fleur de BACH : HORNBEAM … « Ne se sentent pas assez forts ».
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Corylus avellana … le Noisetier, coudrier, qui donne ses premiers chatons du printemps, bois solide et élastique, fruits oléagineux cachés dans des bractées importantes. COMPOSITION : flavonoïdes, tanins
INDICATIONS : foie (cellules de Kuppfer). Circulatoire (anti-scléreux, cellulite). Stimule l’érythropoïèse et la granulopoïèse (travaux de Pol Henry).
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D.2 – les Salicacées
Salix alba … le Saule blanc, Saule pleureur.
COMPOSITION : salicoside (aspirine), tanins, sels minéraux.
INDICATIONS : sédatif, antirhumatismal, fébrifuge, astringent.
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Populus tremula (al) … le Peuplier tremble. Feuillu pionnier de l’humus humide (Taïga).
Fleur de BACH : ASPEN… « Vagues et inexplicables craintes ».
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Populus nigra … le Peuplier noir. Bel arbre pouvant atteindre 25 mètres de haut, très abondant en France où il est cultivé dans les terrains à sous-sol humide, dans les plaines basses des vallées, le long des cours d’eau ou à la lisière des bois. On reconnait aisément le peuplier noir à son port assez régulier et à sa ramure élancée. Les bourgeons sont encore utilisés en pharmacie, et se récoltent de février à mars.
Thérapeutiquement, ces deux derniers arbres ont des caractères communs, ce sont des anti-thrombotiques veineux ou artériels. Ces caractères sont restés dans la tradition avec l’onguent populeum employé surtout contre les hémorroïdes. Les bourgeons contiennent du tanin, une huile essentielle, des pigments flavoniques et un glucosique salicylé, le populoside qui est dans l’organisme à la base de la formation d’acide salicylique.
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D.3 – les Juglandacées
Juglans regia (s) … le Noyer. Arbre monoïque à fruit charnu qui assure la jonction entre la forêt continentale et méditerranéenne. Ne tolère aucun insecte parasite.
INDICATIONS : insuffisance pancréatique, diarrhées post-antibiotiques. Suppuration chronique des muqueuses.
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D.4 – les Fagacées
Castanea vesca (cu) … le Chataigner. Arbre venu d’Iran, il y a 25 siècles, qui partage l’aire du Chêne.
INDICATIONS : eczéma des membres inférieurs (comme Aesculus).
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Fagus sylvatica (ph) … le Hêtre ou Fayard. Arbre monoïque délicat exigeant un climat tempéré, de l’ombre et un riche humus.
COMPOSITION : tanins, créosote
INDICATIONS : antiseptique, fébrifuge, astringent. états de fibro-sclérose (ex.: fibrose respiratoire, athéromatose, néphro-angiosclérose). Dépuratif (cholestérol et acide urique).
PSYCHE : irritation extrême, rien ne convient, tout est rejeté après avoir été un moment désiré (cf. la pathogénésie de Kreosotum).
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Quercus pedonculata (al) … le Chêne pédonculé. Arbre monoïque robuste et de grande longévité, typique de la forêt mixte (// Charmes ou Hêtres).
COMPOSITION : calcaires, tanins ++
INDICATIONS : colite, diarrhée. Pb. de peau (eczéma, psoriasis) et cheveux. Vasculaire (normotenseur, coagulation, fibrinolyse). Stimulant cortico-surrénalien.
R. Steiner : « Plante de l’équilibre entre le Calcium et le Phosphore« , traitement des rhumatismes, ostéoporose, arthrite, rachitisme.
Fleur de BACH : OAK… »Mécontents d’eux-mêmes, ils se battent pour rétablir affaires ou santé« .
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L’abord traditionnel du monde végétal en général et des arbres en particulier est toujours intéressant !
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Pour Pol Henry et J.C. Leunis (son biologiste et ami), il y aurait une analogie évidente entre les arbres de ces différents écosystèmes et les phases d’inflammation-sclérose observées au niveau humoral : « La biologie expérimentale permet une étude précise de l’action des arbres et des plantes sur les équilibres des protéines du sérum des mammifères. L’évolution de la forêt, comme celle des groupements herbacés non forestiers, permet d’associer un terrain caractéristique végétal à un syndrome biologique animal et humain et de conduire ainsi à une thérapeutique adéquate douce et profonde. Si trois grands types d’arbres caractérisent la forêt : l’aulnaie, la chênaie et la hêtraie, trois grands types de globulines caractérisent le mammifère. La pathologie tissulaire se retrouve dans l’évolution de ces trois globulines dont l’évolution de la forêt est le reflet précis« .
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La vision de l’homéopathie diathésique est plus simple : polarité d’action principale = Foie + Vésicule biliaire
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Les reconnaître +++
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D.5 – les Urticales
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D.5a – Moracées, arbres à latex proche des figuiers, famille de « l’arbre à pain » (Artocarpus altilis) est un arbre de la famille des Moracées, originaire d’Océanie, domestiqué dans cette région pour son fruit comestible.
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Morus nigra … le Mûrier. Arbre des vers à soie, à fruits charnus.
COMPOSITION: Quinones, flavones, terpènes
INDICATIONS : hypoglycémiant, diurétique et astringent.
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Ficus carica (ph) … le Figuier. Arbre qui régénère les terres incultes du bassin méditerranéen. Toutes ses parties contiennent un suc laiteux acre et caustique. Fécondation par une guêpe à galles
INDICATIONS : gastrite et dyspepsie oesophagienne, DNV, le « syndrome subjectif des traumatisés crâniens » (indication de P. Henry).
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D.5b – les Ulmacées
Ulmus campestris (s) … l’Orme des champs. Arbre des vallées alluvionnaires fertiles, aux fruits ailés.
COMPOSITION : mucilages, tanins, Si, K
INDICATIONS : adaptation endocrine (ménopause, cellulite, grossesse…). Draineur peau-muqueuses (eczéma, herpès) astringent, balsamique. Décompensations auto-immunes (rhumatismes, vitiligo, viroses chroniques …).
PSYCHE : manque d’humilité, patients désabusés et envahissants.
Fleur de BACH : ELM… « Périodes de dépression et d’abattement, malgré vocation et qualité du travail« .
D.5c – les Urticacées à fleurs unisexuées, peu visibles, car pollinisées par le vent.
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Urtica dioica … l’Ortie alimentaire.
COMPOSITION : hétérosides, nitrates de K et Calcium, fer, soufre
INDICATIONS : Peau (chute des cheveux, eczéma). Sédatif (rhumatismes, somnifère).
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Urtica urens (s) … l’Ortie brûlante.
COMPOSITION : acétylcholine et histamine (des poils). NB. à n’utiliser qu’en dilutions homéopathiques.
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D.5d – les Cannabinacées
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Cannabis indica (zn) … le Chanvre indien. Résine aux propriétés stupéfiantes.
Cannabis sativa (ca) … le Chanvre cultivé. Fibre textile, plante annuelle non toxique.
Lupulus (s) … le Houblon.
COMPOSITION : HE (0,3%), flavonoïdes, amers utilisés pour la fabrication de la bière
INDICATIONS : sédatif psy. (hypnotique) et génital (hormone-like : régularise les règles), digestif (apéritif, dépuratif).
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Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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