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La Ciguatera

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Les intoxications alimentaires

Vaste chapitre, que l’on peut subdiviser en :

  1. intoxications microbiennes, exemple : certaines souches de colibacilles – voir dans la partie « hôpital / maladies infectieuses » de ce site,
  2. intoxication parasitaires, celles-ci sont nombreuses et bien développées dans la partie « hôpital / parasitologie » de ce site,
  3. enfin, celles qui touchent certains aliments eux-mêmes, généralement bien connues des autochtones. C’est une de celle-ci que nous allons développer ci-dessous.

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La Ciguatera

En ambiance insulaire tropicale, les modifications du milieu marin par des agressions humaines se traduisent souvent par l’apparition ou la recrudescence d’un phénomène très particulier que l’on désigne par l’épithète « ciguatera ». Il s’agit d’une intoxication alimentaire avec :

  • troubles digestifs (vomissements, diarrhée),
  • neurologiques (dysesthésies, myalgies, prurit, mydriase, parésies),
  • cardiovasculaires (bradycardie, hypotension artérielle)
  • et une asthénie marquée.

Symptômes qui font penser à une attaque de poliomyélite !

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L’évolution est en règle favorable en une semaine environ, mais il n’est pas rare que les troubles de la sensibilité persistent plusieurs semaines.

Après une première intoxication, les sujets peuvent présenter un état de sensibilisation à la chair de tous les poissons, qui se traduit par l’apparition de dysesthésies avec prurit tenace après toute absorption de produits de la mer.

Dans les formes graves, des paralysies s’installent, ou un état de choc et une dépression respiratoire pouvant entrainer la mort.

Toutes ces manifestations surviennent après la consommation de poissons coralliens en état de parfaite fraicheur, appartenant à des espèces variées habituellement comestibles !

L’importance du phénomène est loin d’être négligeable en Polynésie, océan indien (Mayote, Maurice) et dans certaines îles aux Antilles. Chaque année, dans l’ensemble des archipels, 5000 personnes ont eu à en pâtir au moins une fois.

La ciguatera touche électivement certains récifs ou lagunes soumises à des remaniements naturels ou artificiels : les zones à poissons vénéneux sont localisées à des portions de récif ou de lagon très limités (présence d’une épave, travaux de dragage, aménagement de passes, pèche massive de nacres …

Certains atolls des Tuamotu et îles des Marquises sont menacés de désertion par la population à cause de ce fléau.

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Le traitement est essentiellement symptomatique, avec apport de Vitamines B1, B6 et B12.

Abstenez-vous d’absorber des boissons alcoolisées. Leurs  consommations sont susceptibles d’aggraver les signes d’une intoxication ciguatérique initiale et d’entraîner la récurrence des symptômes des sujets apparemment guéris d’une ciguatera antérieure.

Précautions essentielles afin de minimiser les risques d’intoxication :

  • Evitez de manger les espèces de poissons localement réputées être toxiques (« gratteuses »). Renseignez-vous auprès des pêcheurs coutumiers du lieu de pêche.
  • Eviter les poissons de récif de grande taille (supérieur à 1,5 kg). Dans la mesure du possible sélectionnez les petites espèces.
  • Il est recommandé de bien vider les poissons. Ne mangez pas la tête, les oeufs, les viscères, le foie en particulier, qui sont plus toxiques que les filets.
  • Ne croyez pas que la congélation, la cuisson, le fumage, ou qu’un mode de préparation ou d’assaisonnement puissent éliminer la toxicité.
  • Ne vous fiez pas aux mouches, fourmis ou pièces d’argent pour déceler un poisson ciguatoxique, ces techniques ont trompé beaucoup de monde. Le chat, malheureusement pour lui, semblerait un test plus sensible.
  • Attention aux régions réputées indemnes de ciguatera ; elles peuvent être l’objet d’une flambée de microalgues et devenir potentiellement dangereuses (l’inverse est vrai aussi).
  • Il n’y a pas de saison pour la ciguatera (flamboyants ou coraux en fleurs). A tout moment, vous pouvez pêcher et consommer un poisson contenant un taux de toxine suffisant pour vous empoisonner.
  • Après une première intoxication, évitez au moins pendant un mois de consommer du poisson ou autres fruits de mer quels qu’ils soient.

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