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C’est au 18ème siècle (B. et A. de Jussieu) qu’est faite en occident la distinction entre monocotylédones et dicotylédones. On pense à l’heure actuelle que les monocotylédones se sont individualisées très tôt à partir d’une souche commune des angiospermes (aujourd’hui disparue), ce qui explique la présence de caractères :
—> archaïques : cycle trimère moins perfectionné, graine à albumen persistant, grain de pollen à un seul pore de germination,
—> simplificateurs, adaptés à l’habitat aquatique, mais ne leur permettant plus une évolution ultérieure aussi poussée que celle des dicotylédones (espèces moins diversifiées, moins perfectionnées) :
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Les monocotylédones, sont cependant une indiscutables réussite de l’évolution, car nous y trouvons les familles les plus spécialisées et les plus cosmopolites des angiospermes.
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L’appareil végétatif est puissant (intense activité d’enracinement et de propagation souterraine) :
– – la racine principale est remplacée par de nombreuses racines adventices qui naissent à la base de la tige (cas du poireau par exemple).
– – les tiges sont de type herbacé, sans épaississement secondaire. Quelques espèces tropicales ont un port arborescent (ex.: palmiers), mais le volume est obtenu par l’accroissement du méristème apical, leurs tiges sont rendues rigides par sclérification du parenchyme, les tiges feuillées ne se ramifient pas (pas de formes buissonnantes).
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– – les feuilles sont toujours simples, à nervure parallèles (chez les palmiers, il y a déchirure du limbe), par compensation, le pétiole s’aplatit en un faux limbe tandis que la base devient importante et constitue une gaine qui enveloppe la tige (ex.: les graminées) ou les jeunes feuilles (ex.: le Poireau).
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Les fleurs sont trimères (organisées pour la plupart comme la Tulipe) sur la formule florale suivante :
(3 pétales + 3 sépales colorés) T + (3 + 3 étamines) E + 3 Carpelles
Où : T = tépales (car sépales et pétales ne sont pas différenciés et alternent … aspect de 6 pétales !), E = étamines, C = carpelles (soudées entre eux, ils forment un ovaire composé dont le fruit est une baie ou une capsule).
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Ces fleurs assez monotones sont parfois isolées (ex.: Tulipe), mais plus souvent groupées en inflorescence (grappe ou cyme). L’ovaire est supère, les fleurs sont voyantes, riches en nectar. Les fruits sont secs ou charnus (capsules : Colchique, Lis … ou baies : Asperge, Muguet…).
NB. En voici un rapide aperçu (vous trouverez les détails de chacune dans l’herbier) :
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C.1 – Les monocotylédones archaïques : Arums, Palmiers, Sagittaire et végétaux aquatiques
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Arum maculatum (si) l’Arum tacheté
proche de : Arum dracunculus (si) et Arum triphyllum (si)
COMPOSITION : essence (toxique), acides oxalique et cyanhydrique.
INDICATIONS : polype du nez, asthme, rhinite, stomatite et laryngite.
PSYCHE : passe son temps à piéger les gens ?
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Le port arborescent : Palmiers, Dragonniers, Yuccas.
Aux Canaries, certains dragonniers, vieux de plusieurs centaines d’années, ont des troncs larges de 15 m !
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Coprah le Palmier
C’est un arbre dioïque, il en existe 3400 espèces (palmiers à pain, à vin, à dattes …), de répartition tropicale et en bord de mer : sorte de « fruit vaisseau » qui traverse les océans.
INDICATIONS : eczéma, vermifuge…
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Elaeis guincensis (au) le Palmiste épineux
INDICATIONS : du prurit –> sclérodermie.
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Sabal serrulata (na) le Palmier nain d’Amérique
INDICATIONS : hypertrophie prostatique.
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Yucca filamentosa (hg) la « Baïonnette »
INDICATIONS : sirops antitussifs, tisanes diurétiques.
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Les Monocotylédones à caractères typiques :
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C.2 – les liliacées, famille cosmopolite de 3500 espèces. La tige herbacée s’enterre pour résister aux intempéries et aux périodes de sécheresse, tandis que chaque année la pousse aérienne est détruite (= plantes à bulbes). Cette organisation constitue une parade évolutive à la perte des structures ligneuses. Les bulbes ou rhizomes se chargent de substances nutritives soufrées ou d’essences, parfois même d’alcaloïdes extrêmement toxiques.
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a / Liliacées rhizomateuses (la tige souterraine chemine parallèlement à la surface du sol).
Convallaria maialis (ph) le Muguet
INDICATIONS : tonicardiaque
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Polygonatum vulgare le Sceau de Salomon
INDICATIONS : tonicardiaque, hypoglycémiant, adoucissant.
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b / Liliacées bulbeuses (tige verticale courte, en plateau, recouverte de feuilles souterraines charnues) : Ail, Colchique, Lis, Jacinthe … certaines, comme le Lis béguin (Gloriosa rothschildiana) sont utilisées pour l’extrême toxicité de sa racine bulbeuse, riche en alcaloïdes, qui sert à préparer le poison des flèches de tribus africaines.
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Allium sativum (as) l’Ail (à bulbe annuel)
COMPOSITION : HE sulfurée, vit. A, B1, B2
INDICATIONS : tonique général. Antiseptique (intestinal et pulmonaire). Vermifuge, hypo-lipémiant, hypoglycémiant. Cancer de la vessie.
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Allium cepa (s) l’Oignon (bulbe bisannuel)
INDICATION : le rhume des foins.
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Asparagus off. (ca) l’Asperge
Les feuilles restent collées à la pousse comestible (c’est une plante dioïque).
COMPOSITION : saponine, tanins, silice ++, potassium, fluor, vit. A, B1, B2
INDICATION : diurétique (calculs, ac. urique)
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Colchicum autumnale (as) la Colchique
INDICATION : très toxique, remède clef de la crise de goutte.
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Dioscorea (mg) le Pain des Ottentots, à l’énorme tubercule (jusqu’à 300 kg !)
(Wild Yam : bouffées de chaleur à la ménopause)
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Helonias dioica (mg) Hélonias
INDICATIONS : dépression et hyperménorrhée (cf. sa pathogénésie homéopathique).
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Iris florentiana (ph) l’Iris de Florence
INDICATIONS : vomitif, purgatif et expectorant.
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Lilium tigrinum (mg) le Lis tigré
INDICATIONS : antispasmodique (migraines, oppressions cardiaques). Problèmes génitaux hystérisés (cf. sa riche pathogénésie).
PSYCHE : obsédé(e) sexuel(le) non libéré(e) ?
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Paris quadrifolia (ge) la Parisette
COMPOSITION : soufre, mucilages et alcaloïde toxique
INDICATIONS : purgatif, émétique, céphalées ou migraines, névralgies …
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Ornithogalum umbellatum (ag) Ornithogale
INDICATIONS : Lésions ulcéreuses (ou néoplasiques) du tube digestif.
Fleur de BACH : STAR OF BETHLEEM… « Dépression nerveuse, choc causé par de graves nouvelles« .
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Ruscus aculeatus le Petit houx, Fragon
Fréquent dans les sous-bois, le fragon réduit ses feuilles à de minuscules écailles et transforme ses tiges, qui, couvertes de chlorophylle, assurent la photosynthèse. Sur ces « semblants de feuilles » (cladoles) vont naître des fleurs puis des fruits. Fécondées par le vent, les fleurs femelles donnent un fruit rouge vif de la grosseur d’une petite cerise, baies ayant servi d’ersatz de café pendant la seconde guerre mondiale.
INDICATIONS : diurétique et veinotonique (hémorroïdes, œdème …).
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Sarsaparilla (am) la Salsepareille
Liliacée tropicale américaine volubile, qui donne des baies rouges.
COMPOSITION : saponines, glucosides, sitostérol, stigmastérine, traces d’HE, sucres.
INDICATIONS : diurétique (sudorifique, dépurative). Antirhumatismale. Eczéma (sec et/ou fissuraire) et cystalgies (cf. pathogénésie).
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Veratrum album (as) le Vératre blanc (plante qui ressemble à la Gentiane)
Toxique (cf. Matière médicale homéopathique).
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— Les amaryllidacées peuvent être définis comme de liliacées à ovaire infère :
Amarilis, Narcisses, Jonquilles, Agaves
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Narcissus pseudoNarcissus
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— Les iridiées diffèrent un peu : Glaïeul, Iris, Crocus, Safran
Crocus sativus (na) le Safran
INDICATIONS : troubles nerveux hystériformes (proche d’Ignatia amara).
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C.3 – les zingibéracées, qui sont avant tout des condiments, les fleurs sont zygomorphes (de symétrie bilatérale) très colorées.
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Curcuma xanthorrhiza (as) le Curcuma
COMPOSITION : HE (rhizome), un des quatre condiments du curry.
INDICATIONS : allergie (asthme ou rhume des foins). Antiseptique intestinal, cholérétique
PSYCHE : tendus, spasmophilie, incapable de se détendre ?
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Ebettaria cardamomum la Cardamone
INDICATIONS : HE digestive (oesophagite, ulcus) et anti-inflammatoire rhumatismal puissant (effet découvert par les PRS !).
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Zingiber off. (am) le Gingembre
INDICATIONS : flatulences avec dyspnée et névralgies diverses.
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C.4 – Les espèces tropicales :
Agave americana (ge) l’Aloe d’Amérique Liliacée à ovaire infère, l’oignon est surélevé et apparaît comme un tronc plus ou moins bref. Les feuilles sont charnues et se dentent d’aiguillons sur leur bords. De la rosette foliaire jaillit une svelte inflorescence riche en sucre (fructose) et en stéroïdes utilisés pour l’hémi-synthèse des corticoïdes.
COMPOSITION : fructose, saponines, vit. E
INDICATIONS : cortisone-like (allergie ++). Antioxydant. Antidiarrhéique, diurétique. Tonique veineux (engelures).
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Aloe socotrina (s) l’Aloès
Les feuilles sont charnues et épineuses, haute hampe sexuée une fois par an.
INDICATIONS : suc purgatif, émollient des brulures et affections cutanées. N.b. le suc fermenté d’une espèce voisine « Agave tequilana » sert à faire la « Téquila » (alcool national mexicain).
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Ce groupe comprend aussi :
* les Musacées, ex.: le Bananier, alimentaire,
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* les Strelitziacées, ex.: le Strelitzia, ornementale
* les Broméliacées. Il s’agit d’une famille presqu’exclusivement américaine. La plupart sont épiphytes (poussent sur les arbres), d’autres sont terrestres, c’est le cas de l’Ananas (Ananassa sativa) dont le fruit juteux est composé des ovaires infères et des bractées. Ce fruit curieux (à rapprocher de la Fraise chez les rosacées) est riche en enzymes protéolytiques et en substances œstrogènes-like.
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Les monocotylédones évoluées :
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C.5a – Les Graminées (ou poacées), 7000 espèces qui constituent sur des zones entières du globe l’élément dominant de la flore (environ 50% de la couverture végétale !), fournissant les éléments indispensables à l’alimentation des hommes et de leur bétail. Plantes herbacées annuelles, fasciculées en faisceaux (blé), elles présentent un rhizome et une tige creuse et cylindrique (chaumes importants chez les bambous, pleins d’un tissu sucré chez la canne à sucre). L’inflorescence est un épillet (épi) où les « fleurs communautaires » de dimensions très réduites sont disposées en nombre variable sur un axe. La pollinisation est anémophile, se prêtant bien à la fécondation sur de vastes prairies. La graine contient un albumen amylacé très abondant, qui broyé donne la farine.
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Céréales alimentaires …
Avena sativa (zn) l’Avoine cultivée
COMPOSITION : saponine, mucilage, ac. silicique, glucide, Ph, vit. A, B1, B2, D, PP, Fer, coumarine.
INDICATIONS : sédatif. Anti-diarrhéique.
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Hordeum vulgare (zn) l’Orge germée
INDICATIONS : hypoglycémiant, émollient (angine, ulcère d’estomac, diarrhée).
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Oryza sativa (zn) le Riz
INDICATIONS : tonique, endocrine-like, astringent (diarrhée).
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Triticum vulgare (zn) le Blé
COMPOSITION : huile de germe de blé = vit. E, lécithine, acides gras essentiels
INDICATIONS : asthénie (fortifiant ++). Peau (impétigo, furoncles …)
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Zea mais (na) le Maïs
COMPOSITION : acides gras, flavonoïdes, saponines, acide salicylique, vit. K
INDICATIONS : hypocholestérolémiant (artérite distale), diurétique (calculs).
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Céréales utiles : joncs …
Arundo donax (si) la Canne de Provence
INDICATIONS : anti-laiteux, diurétique.
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Bambusa le Bambou
Variété tropicale à croissance rapide, reminéralisant très utilisé par les anthroposophes, car riche en silice (comme la Prèle).
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Caladium seguinum (am) la Canne des Antilles.
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Juncus effusus (al) le Jonc Grande graminée des prairies humides.
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Autres céréales :
Triticum repens (al) le Chiendent
INDICATIONS : diurétique et cholagogue
Attention : d’autres graminées sont aussi dénommées « Chiendent » (exemples : Agropyrum repens, Cynodon dactylon …).
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Trois graminées donnent des huiles essentielles, il s’agit de :
Cymbopogon nardus … l’HE de Citronnelle
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INDICATIONS : anti-inflammatoire, anti-amibienne et fungicide (candida). Attention : c’est le « Géranium citronnelle » (Pelargonium) qui est insecticide.
Cymbopogon flexuosus … le Lemongrass
INDICATIONS : vasculaire = spécifique de la micro-angiopathie diabétique. Diurétique (sudorifique). Fébrifuge (anti-inflammatoire). Anti-mycosique.
Anantherum muricatum (hg) … le Vétiver (HE très prisée en parfumerie)
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C.5b – Les Orchidées sont la plus vaste famille de plantes à fleurs, car elle comprend 20 000 espèces (voir détails dans chapitre spécifique).
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En résumé, les monocotylédones constituent un grand groupe botanique, où la simplification structurelle est la règle (hypo-structure = poumon), car tous les efforts sont consacrés à la « productivité » (hyper-fonction orientée vers l’alimentaire = rate-pancréas), lui sacrifiant souvent couleurs et parfums. La sexualité y est occasionnelle (reproduction à dominante végétative des liliacées), oubliées (auto-fécondation des céréales) ou dévoyée (relation animale égoïste des orchidées).
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Polarité d’action principale = Poumon-colon – énergie
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Nous considérons donc que leur polarité thérapeutique dominante est le renforcement de l’ensemble des fonctions du pôle poumon, avec deux tendances objectives pour les deux groupes principaux qui composent les monocotylédones.
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Sur un plan psychothérapeutique, on observe que ce sont de puissants remèdes des états de tension liés à la peur, la peur de la mort en particulier. Or, en MTC, le « Métal » = « pôle Poumon » gère l’instinct de conservation !
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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