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Les maladies sexuellement transmissibles (MST)

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Il arrive parfois que Cupidon ait la flèche un peu trop acérée et qu’un sympathique instant laisse, des années durant, un désagréable souvenir : uréthrite, cervicite, endométrite, salpingite, proctite, conjonctivite (chez le nouveau né), avortements spontanés précoces, etc … La prévalence de quelques MST a augmenté depuis les années 1990, d’autant que les antibiotiques ont progressivement sélectionné des souches résistantes.

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Un peu d’histoire :

S. Hahnemann emploie le terme de « Sykosis » pour désigner une maladie qui était connue depuis longtemps mais qui, du fait de guerres napoléoniennes, se manifesta en Europe sous une forme quasi épidémique. Il s’agissait de condylomes vénériens accompagnés d’une gonorrhée épaisse et purulente. Parfois secs et semblables à des verrues, ces condylomes sont le plus souvent mous, spongieux, recouverts de sécrétions fétides, saignant facilement et prenant la forme de crêtes de coq ou de chou-fleur. La verge est gonflée et présente à mas partie dorsale des indurations douloureuses.

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Le traitement classique de l’époque faisait intervenir des applications locales de poudre de Sabine, d’alun ou de tanin, qui diminuaient les excroissances sans cependant les faire disparaître. Leur disparition ne s’obtenait que par la ligature élastique, l’excision ou la cautérisation chimique par l’acide chromique ou l’azotate de mercure.S. Hahnemann observait que leur suppression était suivie de récidive, localement ou à distance. Il pouvait aussi s’ensuivre des troubles secondaires tels que l’anémie, la maladie de Dupuytren ou des rhumatismes.

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Les MST existant de toute éternité ont servi de modèles à notre maître S. Hahnemann pour son livre « Les maladies chroniques« . Il s’agit d’une tentative audacieuse envisageant l’évolution pathologique, dans une conception globale, en relation avec diverses infestations microbiennes chroniques, qui rend compte des phénomènes de crises, de rechutes, de suppressions et de métastases morbides. Hahnemann s’était alors basé sur le seul élément objectif indiscutable : l’aspect des lésions cutanées, dont il attribue les maux à quatre grandes causes :

  1. La Psore, associée aux ascabioses : Morpions = MST correspondant aux pathologies liées aux érythèmes
  2. La Sycose, associée à la blennorragie : Gonocoques (Neisseria gonorrhoeae) = MST correspondant aux excroissances (kystes, verrues et polypes)
  3. La Luèse, associée à la syphilis : Tréponèmes = MST correspondant aux fissures et ulcérations
  4. Et les conséquences des maladies supprimées par le drogage allopathique (déjà !).

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Medorrhinum

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Concernant les agents infectants, les trois « plaies » du temps d’Hahnemann ont été (relativement) jugulées par des traitements chimiques spécifiques. A présent, le devant de la scène est occupé par des virus ou des germes ayant un cycle d’infestation endo-cellulaire (donc peu sensibles aux antibiotiques), ainsi :

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A – l’Herpès génital … HV 1, 2 ou 6 : ulcérations génitales, une semaine après un contact vénérien : vésicules douloureuses, recouvertes d’un enduit blanc jaunâtre, leucorrhées abondantes, adénopathies douloureuses.Herpès génital récurrent = Mercurius vivus, Cinnabaris (hg) ou Mezereum (hg)…

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B – les papillomavirus qui entrainent condylomes, dysplasies ou leucoplasies. Au cours d’un frottis vaginal, on procède au prélèvement de cellules superficielles du col de l’utérus. La dysplasie cellulaire est un signe précurseur du développement d’un cancer, qui peut se manifester dès l’âge de 30 ans. L’arrêt du tabac est conseillé (augmente le risque d’un facteur 3 !).

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C – les Chlamydiae et Mycoplasmes : cystites et métrites, prostatites, arthrite (syndrome de FLR), stérilité …

Leschlamydiées(Chlamydiae) sont un groupe debactéries, qui sont des parasitesintracellulairesde cellules animales et humaines. Les espèces les plus connues infectent lesmammifèreset lesoiseaux. Le cycle desChlamydiaeimplique deux formes distinctes. Une infection se produit par descorps élémentaires, qui sont inactifs d’un point de vue métabolique. Ceux-ci sont absorbés dans unevacuolede la cellule, où ils grandissent pour devenir descorps réticulés, plus grands, qui se reproduiront. Plus tard de nouveaux corps élémentaires seront produits et expulsés de la cellule, un peu à la façon d’un virus, ils ne se multiplient qu’au sein de cellules.

Les trois principales espèces deChlamydiaeinfectant les humains sont :

§Chlamydia trachomatis, qui provoque une maladie ophtalmique et une maladie sexuellement transmissible

§Chlamydophila pneumoniae qui provoque une forme depneumonie

§Chlamydophila psittaci, qui provoque lapsittacose (maladie des oiseaux).

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Très contagieuse, l’infection par Chlamydia trachomatis représente :

1/ au niveau mondial  la 1ère cause de cécité, avec plus de 8 millions de personnes touchées.

2/ elle se transmet lors des rapports sexuels non protégés. Elle serait présente chez au moins 5 % des femmes et des hommes !Souvent dénuée de symptômes, donc largement méconnue, cette bactérie peut entraîner une infertilité chez la femme, des grossesses extra-utérines sur salpingites, des fausses couches, des douleurs pelviennes 

Le diagnostic se fait sur :

1/ le prélèvement de la muqueuse vaginale. En raison du site intracellulaire de la bactérie, il est indispensable que le prélèvement contienne des cellules : il faut donc procéder à un raclage doux de la muqueuse. On observe le frotti après coloration de Giemsa ou coloration à l’iode (car les inclusions contiennent du glycogène) pour y déceler des cellules contenant des inclusions qui déforment le noyau. Les techniques plus récentes d’immunofluorescence directe, utilisant un anticorps monoclonal antiC. trachomatismarqué, permettent d’observer les corps réticulés.

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2/ Le diagnostic sérologique est d’un grand secours, car l’observation directe n’est pas très sensible et la culture pas toujours réalisable. Les méthodes utilisables sont l’immunofluorescence indirecte ou l’immunoenzymologie. Sont significatifs des titres supérieurs à 16 chez l’homme et à 64 chez la femme. La présence d’IgM signe une infection récente, mais elle est souvent fugace. Une séroconversion ou une nette ascension du taux des anticorps a la même signification. La présence d’anticorps de classe IgA fait suspecter une infection active et haute.

De nombreux antibiotiques sont efficaces sur les chlamydiae: cyclines, macrolides, quinolones, rifampicines (en traitement local) .

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Traitement classique : en cas d’uréthrite les cyclines sont utilisées (tétracyclines, vibramicine, doxycycline, minocycline) à la dose de 100 mg 2 fois par jour pendant 21 jours. Chez la femme enceinte, les cyclines sont contre-indiquées.

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L’amoxicilline semble efficace à la dose de 500 mg par jour pendant 21 jours.En cas de salpingite, surtout en cas de germes associés, le traitement à l’Augmentin associé à une cycline pendant 4 à 6 semaines semble efficace.

Il semblerait que le stérilet favorise la persistance de l’infection à chlamydiae, alors que la pilule arrêterait leur diffusion.

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Le traitement du ou des partenaires sexuels est impératif pour éviter les rechutes et les récidives. Un nouvel antibiotique de la famille des macrolides, l’azithromycine, permettra un traitement minute de la maladie à la dose d’1 gramme en une dose orale unique. (ZITHROMAX). Les patients indisciplinés qui ne respectent pas le traitement de plusieurs jours et continuent à infecter leurs partenaires pourront être ainsi traités efficacement.

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Des échecs thérapeutiques ont été attribués à la présence de souches deChlamydia trachomatismontrant une résistance hétérotypique à plusieurs antibiotiques.

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La «pelvic inflammatory disease», qui est généralement diagnostiquée sur la base de l’examen clinique, correspond à une inflammation du haut appareil génital féminin. Les symptômes ne sont pas spécifiques et ils sont souvent discrets voire absents. L’initiation immédiate d’un traitement et la prévention des maladies sexuellement transmissibles, par ex. par mise en œuvre d’un dépistage adéquat, réduisent le risque à long terme de stérilité, de grossesse extra-utérine et de douleurs abdominales chroniques.

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Remèdes homéopathiques des blennorragies … Cannabis satina (ca), Cantharis, Cinnabaris (hg),Copaiva, Cubeba, Petroselinum, Mercurius, Pulsatilla

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Les infections à mycoplasmes sont cliniquement proches. Mycoplasmes et Chlamydiae, bactéries responsables d’infections respiratoires et urogénitales, diffèrent cependant par leurs exigences de croissance, milieux acellulaires spécifiques pour les mycoplasmes, cultures cellulaires pour les chlamydiae. Les tétracyclines, les macrolides et les fluoroquinolones sont actifs contre les deux groupes de bactéries. Des résistances naturelles sont observées chezMycoplasma hominis etUreaplasmaspp., deux mycoplasmes génitaux. Des cas de résistance acquise responsable d’échec thérapeutique ont été rapportés. Ils concernaient essentiellement les tétracyclines.Des résistances acquises aux macrolides et fluoroquinolones ont été beaucoup plus rarement observées chez ces deux espèces, principalement chez des sujets immunodéprimés. 

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Les condylomes sont des excroissances cutanéo-muqueuses qui touchent siégeant sur le pénis ou la vulve et le périnée (intéressant aussi bien l’homme que la femme) et qui signent la présence d’un papillomavirus (virus à ADN de petite taille) au niveau des organes génitaux. Le risque de dégénérescence cancéreuse existe (faire un test à l’acide acétique sur le col). 25% des lésions régressent spontanément en six mois. Un traitement local est parfois nécessaire : application d’azote liquide ou de podophyllotoxine. Les traitements chirurgicaux (électrochirurgie, laser) doivent être réservés aux cas les plus graves ou aux récidives.

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Remèdes homéopathiques: 

  • Thuya occ. + Nitricum acidum (condylomes saignant facilement)
  • + monsieur : Cinnabaris (hg) condylome du gland, Lycopodium (fourreau)
  • + madame : Sabina (na) ou Staphysagria (na) … situation de conflit affectif ou de sexualité à problèmes.

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Dans les cas chroniques, utilisez le Nosode : Medorrhinum ou Luesinum …condylomes autour du rectum (en MTC, le méridien de vessie entoure le rectum !)

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Autres agents infectants =

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  • l’Amibiase (de contamination sexuelle aussi !) … prostatite et colopathie
  • le Pian (Framboesium) … maladie tropicale à tréponèmes : dermatoses et gommes
  • le SIDA : HIV 1 ou 2 (cf. chapitre HIV+).

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La syphilis 

La syphilis est due à une bactérie, Treponema pallidum (tréponème pâle). Cette bactérie se transmet lors de rapport sexuel non protégé avec une personne atteinte de syphilis pendant les premiers stades de la maladie (avant l’installation du stade de latence, lorsqu’il existe encore des ulcères ou des plaques muqueuses qui contiennent le tréponème). Tous les types de rapports sexuels non protégés peuvent être contaminants, y compris la fellation ou, parfois, le baiser profond.

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Son aspect va beaucoup varier « dans le temps », où l’on distingue :

A/ Une maladie inaugurale (le chancre), rapidement camouflé par les topiques. Cette maladie inaugurale est toujours un syndrome cutanéo-muqueux, parfois avec quelques signes généraux, qui guérit en quelques semaines, mais laisse une sérologie positive. Il s’agit de l’impact de l’agent infectant sur le SRE (pôle Poumon-GI), qui affaibli se révèle déficient dans sa fonction de contrôle du métabolisme (pôle Foie) -> qui s’exprimera sur la rate-pancréas (+ mémorisation antigénique).

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  1. Sulfur … rougeurs et éruptions diverses —> lésions des muqueuses
  2. ou Arsenicum alb., Sepia, Mercurius cyanatus ou proto-iodatus (NB. C’est le 17ème siècle qui vit l’emploi généralisé en Europe du Mercure pour la Syphilis …)
  3. et Kalium bichromicum (stade du chancre, si grave d’emblée).

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La persistance de l’irritation, signal antigénique qui induit une réaction immunitaire importante (pour Psorinum, certains ont avancé le fait que les acariens soient porteurs de virus infectants chroniquement l’hôte), va progressivement effondrer ces régulations. Les troubles locaux vont récidiver = Mercurius vivus, Cinnabaris (hg) ou Mezereum (hg) …

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Diagnostic différentiel :

1/ Le « chancre mou » est une infection bactérienne due au bacille de Ducrey (Hæmophilus ducrey). Il se manifeste par de petites ulcérations, souvent douloureuses, au niveau des organes génitaux. Si le chancre n’est pas traité, il existe un risque de surinfection.

2/ l’herpès récurrent de la verge.

3/ Des affections secondaires récurrentes, apparemment sans relation avec la cause disparue (parfois associées à un syndrôme poly-adénopathique). Les pôles Cœur (sang) et Rate-pancréas (contrôle des chairs) sont alors impliqués => hyper-structure pathologique (épaississement du réseau de Jerne), qui s’exprimera sur les muqueuses (Poumon) et le pôle Rein (tissu conjonctif).

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Remèdes homéopathiques :

  • Thuya occ. … leucorrhée (ou urétrite) profuse, verdâtre, irritante + fibrome utérin (ou prostatite indurée) et/ou Fraxinus americana (na) … congestion et leucorrhée (Chlamydiae).
  • Kalium bichromicum … métrite avec ulcération du col  » à l’emporte pièce » et/ou Hydrastis (ka) … cervicite avec prurit, aspect lait caillé (mycose ++).

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B/ Lésions secondaires :

  1. Roséole … Badiaga (io)
  2. Leucoplasies … Lac caninum (na)
  3. Ostéite, périostite … Asa foetida (douleurs aggravées la nuit),
  4. Perforation du nez ou du palais … Aurum muriaticum
  5. Gomme … Fluoricum acidum (douleurs aggravées par la chaleur)
  6. Alopécie … Aurum, Fluoricum acid. (et trouble des phanères)
  7. Aortite … Aurum ars. ou Aurum iodatum
  8. Lésions occulaires … Cinnabaris (hg).

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syphilis-sec   Syphilis forme sèche

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C/ Une forme majeure terminale, lorsque l’adaptation ne se fait plus : activation du système complémentaire et lyses tissulaires (Tabès, SIDA…), notre LUESE décompensée. Historiquement fatale à Louis 14 et à Lénine ! Remèdes du Tabès :

  1. Radiculo-névrite … Argentum nitricum, Mezereum (hg), Stillingia, Conium (au), Plumbum ou Zincum
  2. Lésions centrales … Argentum nitricum, Picricum acidum, Astragalus (ag), Sulfonal (ba) ou Baryta carb.

Dans ces cas, donnez : Luesinum 200 K chaque mois, ou Framboesium.

BNS indispensable bien sûr à tous les stades de la maladie !

NB. Pendant la grossesse, la syphilis peut être transmise de la mère au fœtus. Le risque de transmission est d’environ 70 % en cas de syphilis précoce et de 10 % en cas de syphilis tardive. Les complications pour le fœtus et l’enfant à naître sont fréquentes et extrêmement sévères.

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Bibliographie :

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