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La connaissance de l’action de l’homéopathie sur l’organisme a fourni à l’ophtalmologie de précieux enseignements sur la nature des troubles qui peuvent en résulter sur l’œil, car l’action sur l’œil d’un remède est le reflet de sa physiopathologie générale.
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Structure de la cornée
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Ce venin de serpent affecte surtout le sang, dans un contexte de stagnation/ plénitude/ chaleur (inflammation), avec de nombreux symptômes d’hyperesthésie. Les symptômes sont maximum durant les nuit (stagnation). Rappelons que les symptômes prédominent à gauche et que le patient alterne dans des phases de d’excitation et de dépression, de paralysie et d’hypertension. Les écoulements (qui réduisent la stagnation) améliorent le tableau clinique. Le dr. S. Vallespir disait que « tous les venins ont des symptômes oculaires » !
Symptômes subjectifs = Douleurs névralgiques orbitaires, irradiant au vertex, sensation de pression, photophobie et sécheresse. Parfois, points noirs, filaments ou étincelles devant les yeux. Tous ces phénomènes sont brusques, accompagnés de vertiges ou de troubles cardiaques.
Symptômes objectifs =
– Congestion des paupières (orgelets ou chalazions secondaires – pires avant les règles).
– Larmoiement durant les règles
– Conjonctivite, kératite, ulcère de la cornée … aggravation le matin, puis stable dans la journée.
– Glaucome juvénile (accès intermittents), surtout à gauche.
– Segment postérieur de l’œil : hémorragies rétiniennes périodiques
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Spore d’une plante primitive monoïque, contrairement à Lachesis (ge), ses symptômes sont chroniques et à latéralité droite. Il s’agit qu’un patient irritable (surrénales), à congestions métabolique (foie/rein)
Symptômes subjectifs = Douleurs névralgiques orbitaires, irradiant aux tempes. Photophobie et sécheresse, larmoiement cuisant dans la journée.
Symptômes objectifs = Dartres et orgelets des paupières, chalazion, agglutination nocturne.
Conjonctivite chronique (aggravée par le temps humide), cataracte droite (la cataracte est un vieillissement du cristallin lié au stress oxydatif), myopie progressive.
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Renonculacée toxique, Pulsatilla présente des phénomènes de stagnation/chaleur et de congestion veineuse et lymphoïde (hypothyroïdie ?). Le catarrhe des muqueuses nous donnera des blépharites, des conjonctivites ou des keratites. Elle est aggravée dans une chambre chaude, améliorée au grand air et par les applications froides.
Symptômes subjectifs = hémicranie droite avec irradiation vers les yeux. Il semble au malade que les yeux vont sortir de la tête. Ces douleurs névralgiques surviennent brusquement et diminuent graduellement. Sensation de sécheresse des paupières, avec démangeaisons et brûlures. Le besoin de frotter est intense et aggrave (seules les applications froides calment – c’est du Yang).
Symptômes objectifs = Blépharite chronique (croutes jaunâtres), orgelets et chalazions. Dacryocystites chroniques. Conjonctivite folliculaire chronique, avec phases catarrhales (larmes et muco-pus peu irritant). Conjonctivite végétante (les culs-de-sac de l’œil sont remplis de végétations rosées).
NB. Pulsatilla semble un remède assez spécifique du Staphylocoque dont il limite le développement.
En cas de récidive, on devra envisager d’utiliser les tuberculines (Marmoreck ou Denys).
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Poison de la plaque motrice et de la respiration cellulaire, ses symptômes sont caractérisés par les angoisses (agitation et incapacité à se détendre, sur fond d’insécurité), les alternances morbides de spasmes et brûlures sur fond d’éruptions sèches. Les modalités sont là aussi caractéristiques : aggravations après minuit, par le froid, amélioré par le mouvement et les applications chaudes (c’est une stagnation). Les phénomènes prédominent à droite.
Symptômes subjectifs = douleurs sus-orbitaires brûlantes avec larmoiement. Hémicranie avec irradiation douloureuse jusqu’au nez. Ces douleurs névralgiques surviennent brusquement et diminuent graduellement (Pulsatilla). Vision brouillée et photophobie alternant avec d’autres manifestations corporelles.
Symptômes objectifs = la peau des paupières est sèche, recouverte de squames. L’ectropion complique les cas chroniques. Conjonctivite catarrhale ou phlycténulaire, kératite ou iritis. Cataracte
Segment postérieur de l’œil : rétinite diabétique ou albuminurique (hémorragies ou exsudats).
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Remède riche en mélatonine (pré-adrénaline), c’est un remède de vide de sang du foie (émotionnel fragile, Yang apparent et ptoses diverses). On observera donc une aggravation durant les règles, après les repas et par l’air froid (améliorée par les applications chaudes).
Symptômes subjectifs = douleurs frontales ou hémicrânie droite, avec lourdeur et prurit des paupières. Migraine ophtalmique.
Symptômes objectifs = la peau des paupières (tombante) est sèche, pigmentée de taches jaunes. Orgelets de la paupière inférieure évoluant vers le chalazion. Conjonctivite catarrhale (agglutination des paupières prononcée) ou phlycténulaire (photophobie), kératite ou iritis. Cataracte d’évolution lente.
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Sel de structure du tissu conjonctif et grand remède du système immunitaire, l’indication de Silicea va se rencontrer surtout durant l’enfance et la vieillesse. C’est un remède froid (amélioré par la sécheresse et la chaleur), d’inflammation chronique, allant de la suppuration à l’auto-immunité (silicose).
Symptômes subjectifs = céphalées de tension occipito temporales, avec chaleur dans les globes occulaires, soulagées en se couvrant la tête (!).
Symptômes objectifs = Orgelets et chalazions sur des paupières gonflées. Blépharite sur hypopion, dacryocystite. Les ulcères de la cornée sont recouverts d’un pus visqueux et gris blanc. C’est aussi un remède de cataracte et d’irido-cyclite.
NB. Silicea est un remède des tumeurs de la selle turcique qui peuvent donner des compressions du nerf optique.
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L’or est un grand remède conjonctif (rein) et vasculaire congestif avec transpiration de la face.
Symptômes subjectifs = c’est un malade inquiet, triste ou rageur.
Symptômes objectifs =
– Congestion du bord des paupières : orgelets du tiers moyen des paupières supérieures et inférieures qui se transforment progressivement en chalazions (Staphysagria).
– Conjonctivite catarrhale aiguë avec photophobie intense, agglutination des paupières par la suppuration … jusqu’à une forme trachomateuse, avec paupières bouffies s’ouvrant difficilement.
NB. Aurum semble un remède assez spécifique du streptocoque dont il limite le développement.
Le glaucome (Kent au 3ème degré, avec Phosphorus) semble mieux réagir à Aurum muriaticum natronatum.
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Le carbonate de Baryum est le remède des décrochages hypophysaires, avec sclérose vasculaire (anévrismes). C’est aussi un remède de l’enfance (nanisme – retard de développement – engorgement ganglionnaire) et la vieillesse (Alzheimer). Tous ses symptômes sont améliorés par la chaleur, sauf ses maux de tête congestifs.
Symptômes objectifs = orgelets et chalazions proches d’Aurum (mais congestion vasculaire moindre et plus d’engorgement lymphoïde). Astigmatisme ou myopie (architecture asymétrique). Kératite parenchymateuse (Baryta iodata).
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Conifère toxique, le thuya (ou « arbre de vie ») a une riche pathogénésie chronique d’infiltration cellulitique et de manifestations condylomateuses. Il s’agit d’hyperplasies localisées, pré-néoplasiques, suite d’infections génitales chroniques ou de vaccinations (Gardasil ?!). Parmi les « petits symptômes » caractéristiques, on observe une transpiration de la lèvre supérieure et de la couperose de la face. Les sourcils sont épais et leur queue est rongée. C’est un hyperémotif aux idées fixes et à la mémoire faible (Rate). Au niveau des yeux, on observe des douleurs vives avec démangeaisons et larmoiement, sur fond de chalazion de la paupière inférieure (d’évolution lente) ou de conjonctivite (pus collant). Myopie de l’âge mûr (différent de Baryta, pour l’enfant, avec astigmatisme). Gliome de la rétine = Thuya + Silicea (Nebel).
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C’est un remède qui corrige les troubles de la « pompe à sodium », avec de nombreux effets (dépression nerveuse ou excitation, irritabilité et irrésolution, décalcification, anémie …).
Symptômes subjectifs = impression de sécheresse, sensibilité à la lumière, fatigabilité à la lecture (asthénopie accommodative), le soir
Symptômes objectifs =
— Jeune, l’acné est présente (proche de Sulfur iod.), du front jusqu’aux épaules parfois, ou remplacée par une blépharite érythémateuse, eczémateuse ou suppurante.
— Plus âgé, les paupières supérieures sont bouffies (différent de Kalium carb.) ou écailleuses (proche de Arsenicum iod.).
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Remède de l’insuffisance thyroïdienne, parathyroïdienne (hypocalcémie) et ovarienne (aggravation de Calcarea carb. ou de Pulsatilla).
Symptômes subjectifs = méticulosité et indécision, faiblesse de mémoire et mélancolie
Symptômes objectifs = la peau est épaisse, le teint est pâle, les yeux sont cernés. Les paupières se coupent aux commissures externes, conjonctivite avec agglutination. Les orgelets sont fréquents. L’affection dominante est la blépharite ciliaire qui évoluera vers l’ectropion.
Les hautes dilutions amélioreront les fonction endocriniennes, les basses le tissu cicatriciel.
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C’est un remède d’évolution de Natrum mur. ou de Thuya occ. On observe des symptômes d’urémie (somnolences et hallucinations). Petroleum s’aggrave quand le peau ne transpire plus : l’hiver.
Symptômes subjectifs = vertiges le matin, aggravés en remuant les yeux + céphalée de l’occiput aux yeux.
Symptômes objectifs = la peau est sèche, ridée, écailleuse (eczéma, psoriasis – avec brûlures et démangeaisons) jusqu’aux crevasses des plis de flexion et des sillons rétro-auriculaires. Puis peuvent apparaître des suintements et des croutes jaunâtres. Au niveau des paupières, il y a écailles et sécheresse. Larmoiement et sécrétion muco-purulente (dacryocystite, fistules). Les cils tombent.
Evolution : Petroleum correspond à la phase d’aggravation de nombreux remèdes (Lycopodium, Lachesis, Silicea …). Quand l’urémie sera trop importante (troubles de la conscience, crampes), il faudra l’épauler avec Cuprum arsenicosum. Dans cette phase, alors qu’il craint la mort, il veut tout préparer et mettre ses affaires en ordre …
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N.B. Pour certains de nos amis indous, les choses sont simples !
C’est le remède de la congestion lymphoïde (inflammation) qui va évoluer vers la suppuration (phase aiguë de Calcarea carbonica). Hepar sulfur transpire jour et nuit sans soulagement (Mercurius).
Les basses dilutions précipitent la maturité du pus, les hautes dilutions calment sont hypersensibilité morale (petit monstre qui tape du pied, a besoin de dire des choses désagréables !)
Symptômes objectifs = purulence : blépharite ciliaire, dacryocystite, ulcérations de la cornée, hypopion, cellulite orbitaire.
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Bibliographie : « Enseignements sur la thérapeutique homéopathique » A. ROUY (ed. Similia, 1989, tome 1)
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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