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L’ordre interne de la Matière médicale homéopathique
L’homéopathie diathésique de F. et J.Yves HENRY :
Hypothèses sur le mode d’action des remèdes homéopathiques
La conjecture épigénétique
Les controverses
Efficacité de l’homéopathie : ce que disent vraiment les études
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NB. L’Homéopathie 1ère module comporte 6 webinaires à étudier successivement d’octobre à juin. Certains documents sont proposés aux étudiants inscrits sur clef USB. Pour bien comprendre – retenir, chaque section requiert 5 à 15 heures de travail personnel !
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Il y a cent ans, la physique newtonienne allait être remise en question par les découvertes des paradoxes de l’infiniment grand (la théorie de la relativité) et de l’infiniment petit (la physique quantique). La médecine, en ce début de 21ème siècle, est un peu dans la même situation : d’un côté, la psychosomatique donne un autre sens aux symptômes, de l’autre, la protéomique est en train de modifier notre appréciation de la dynamique des phénomènes biologiques et du rôle réel des médicaments. Pour certains, dont nous sommes, l’homéopathie doit, elle aussi, « faire sa révolution » …
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… Pasteur C. Bernard S. Freud Fleming Corticoïdes
… 1870 1890 1910 1940 1950
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Hahnemann Hering Kent Henshaw Kollitsch P. Henry Whitmont Lasne
1805 1850 1900 1930 1955 1965 1975 1985
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L’analyse systémique révèle des aspects inattendus de l’œuvre de Hahnemann, si complexe, considérée comme une série d’expériences produisant les innombrables réactions de la physiologie humaine soumise à des contraintes diverses. Pour cela, il nous faut considérer chacun des éléments (les relations remède-symptômes) de cette « base de données » comme autant de parties d’un tout, dont il nous faut étudier l’organisation et les relations internes. Il nous a ainsi semblé essentiel de rechercher, dans la structure organique qui les sous-tend, ce qui se cache « derrière » ces symptômes et les remèdes correspondants (leurs compositions, leurs actions, physiologiques ou toxiques).
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Une révolution dans l’étude de la matière médicale homéopathique (MMH) ?
Hahnemann, dans son second ouvrage : « Les maladies chroniques » avait commencé à classer maladies et remèdes selon leurs « diathèses» (fragilités). Depuis, cette approche systémique s’est développée après la seconde guerre mondiale grâce à :
Nous avons repris ces concepts et nous sommes appuyés sur :
L’ordre interne de la MMH, ainsi objectivée, rapproche l’homéopathie des autres méthodes de soins physiologiques validées. De plus, il devient facile de comprendre et de mémoriser l’action de ses remèdes, comme d’apprécier l’évolution de nos patients qui peuvent nécessiter une prescription-suite logique.
Un temps marginalisée, l’homéopathie va ainsi retrouver une place de choix dans les solutions thérapeutiques logiques et efficaces. Lisez nos ouvrages. Visitez notre site : www.medecine-integree.com. Venez rejoindre le télé-enseignement de la FFMI (master class et webinaires), son groupe FB et sa chaine YouTube : mybiobox.TV.
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§ 2.1 – L’ORDRE INTERNE DE LA MATIÈRE MÉDICALE
Note : Pour tirer le meilleur parti de ce qui suit, la lecture préalable des premiers chapitres de l’ouvrage de référence pour la MTC (MACIOCIA, G., The Foundations of Chinese Medicine, Elsevier, 2nd print, 2005, pp.1-40 ; traduit en français, mais plus onéreux) est fortement recommandée, de même que celle de l’ouvrage de HENRY (HENRY, Françoise et J-Yves, Matière Médicale diathésique, IMH, 2009)
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UNE « VIEILLE DAME RESPECTABLE »
La Matière médicale (MM) homéopathique est une très respectable vieille dame de plus de deux cents ans, consultée et utilisée par des milliers de praticiens de par le monde. Cependant, le foisonnement des références (plusieurs milliers de remèdes et des dizaines de milliers de symptômes, 64 000 dans le répertoire de Kent !) rend son étude très difficile. De plus, ces symptômes sont parfois contradictoires (par exemple la constipation et la diarrhée de Sulfur), ou très proches, au point qu’un répertoire est pratiquement indispensable pour la plupart des praticiens. Mais, même dans ce cas, il est très difficile de choisir avec pertinence la demi-douzaine de symptômes personnalisés nécessaires, et de décider quelle dilution utiliser.
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Timbre allemand à l’occasion des 200 ans de l’homéopathie
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Bien des auteurs ont cherché à mettre en évidence un « ordre interne » dans la MM, à commencer par Samuel HAHNEMANN (1) lui-même. Dans son secon livre (Les maladies chroniques) il classe en effet les remèdes en trois diathèses hahnemaniennes (ou « faiblesses » = propension à exprimer périodiquement les mêmes troubles). Pour mémoire =
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Cette classification classique du 19ème siècle, fondée sur les modes d’évolution des pathologies, c’est à dire qu’il passe de l’approche tactique (Organon) à une approche stratégique, Léon VANNIER et d’autres (4ème diathèse = le Tuberculinisme) au 20ème siècle ont essayé de l’améliorer en introduisant le concept de « réseaux de remèdes » …
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Dans les années 1950, un homéopathe allemand, Hans-Heinrich RECKEWEG (1905-1985), systématise ce que l’on peut appeler « l’histoire naturelle » de l’évolution de l’état de santé d’un individu en fonction de son capital génétique et des contraintes qu’il subit au cours de son existence.
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RECKEWEG décrit ainsi six phases de fragilités organiques qui sont autant d’étapes conduisant les individus de la naissance à la mort, dans une approche « économique » ou chronologique précisant ainsi la description faite par Hahnemann de ses trois diathèses 120 ans auparavant.
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Phases humides (réversibles) :
Phases sèches (lésionnelles) :
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Tout homéopathe (un peu averti) peut également discerner une correspondance entre les phases de RECKEWEG et les trois diathèses primordiales de Hahnemann :
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Le tableau suivant récapitule les six phases de H. RECKEWEG en relation avec les diathèses Hahnemanniennes :
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Fig. 6 : Toute pathologie peut prendre place dans ce tableau, ce qui permet de la rattacher à un pôle organique et à une phase et donc d’évaluer son degré de gravité (qui va croissant de la gauche vers la droite et de haut en bas).
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On constate que ces notions sont très proches des observations de la MTC. Celle-ci reconnaît six triangles de régulation (volumes internes) :
De sorte que la correspondance s’établit ainsi :
NB. Ces « diathèses évolutives » (hahnemaniennes) ne devront pas être confondues avec les « diathèses organiques », qui évoquent une fragilité des régulations d’un des 5 pôles organiques de la MTC.
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En médecine chinoise, il peut exister trois catégories de troubles au sein de chaque pôle organique : le vide, la plénitude et l’insuffisance. Il est très important de saisir ces concepts, afin de déterminer la situation dans laquelle se trouve le malade. De plus, comme nous allons le démontrer ci-après, le choix du (des) médicament(s), ainsi que de leur dilution dépend essentiellement de cette détermination.
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La plénitude est une situation de « trop plein » d’un des 5 pôles organiques (par exemple une plénitude de Yang – fonction – sur le pôle Foie-Vésicule biliaire). Les Chinois appellent cela un « pervers », ce qui veut dire « pas à sa place ». Une plénitude sera toujours aggravée par tout ce qui concerne le pôle organique en question. Prenons l’exemple d’un réservoir de voiture, s’il est déjà trop plein et qu’on tente de le remplir plus, on aggrave la situation. Si nous avons déjà, par exemple une plénitude de Yang (inflammation) qui s’exprime par une périarthrite scapulo-humérale sur le pôle Foie (qui gère le tendino-musculaire), et que vous tentiez de lui mettre l’épaule vigoureusement en mouvement (le mouvement est Yang, donc on rajoute du Yang), le patient va hurler. Il sera aussi aggravé par les émotions, par la lumière, par l’acide… La solution sera de disperser la plénitude.
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L’insuffisance est une situation de manque chronique d’un des constituants du pôle. En reprenant l’exemple de la voiture, on aurait la lumière rouge du réservoir qui clignote, indiquant que le réservoir est bientôt vide et qu’il faut rapidement aller le remplir. La solution sera de nourrir l’insuffisance.
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Le « vide« , est la situation qui se présente lorsque l’on est allé au-delà de l’insuffisance. Dans notre exemple, on a continué à rouler malgré le signal rouge au tableau de bords et toutes les saletés du réservoir sont passées dans le carburateur ! Même si on rajoute de l’essence, le moteur ne marche plus ! La situation du vide correspond aux maladies chroniques (plusieurs années), graves et aggravées par toutes thérapeutiques, même celles qui semblent bien choisies. La solution en MTC sera de traiter le patient par les « merveilleux vaisseaux ». En homéopathie, nous aurons aussi recours à des remèdes tout à fait spéciaux : les Nosodes, qui ont constitué les premiers remèdes immunologiques proposés au monde médical.
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L’APPROCHE TOPIQUE (OU ORGANIQUE)
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En 1955, Paul KOLLITSCH (3) (1896-1976), médecin homéopathe français, se référant à la Table périodique des éléments de Mendeleïev, s’appuie sur les traits communs des pathogénésies des remèdes et sur l’histopathologie des maladies pour construire un système de 24 groupes de remèdes en relation étroite avec les éléments chimiques (Na, S, P, Cu, Mg, Mn, As, etc….). Cette méthode s’avère une puissante aide au diagnostic homéopathique.
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P. KOLLITSCH regroupe les remèdes en fonction du dénominateur commun de leurs symptômes. Sa démarche s’inscrit dans une vision hippocratique (oppositions CHAUD<=>FROID et HUMIDE<=>SEC) et aboutit à une hiérarchie de plus de 2.000 remèdes organisés au sein de 24 familles thérapeutiques, chacune centrée sur un cation ou un anion de la « Table périodique des éléments » et montrant des affinités organiques.
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Fig. 1: Table périodique des éléments de Mendeleïev, par Sandbh (Wikimedia Commons.) [CC-BY-SA-3.0
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P. KOLLITSCH organise les groupes de remèdes autour de deux axes :
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Fig. 3 : Configuration générale des Groupes de Kollitsch, in Paul KOLLITSCH, p.21, « Homéopathie – Matière Médicale Thérapeutique », réédition Helios Genève, 1989 (épuisé : mais vous pouvez nous en demander des photocopies).
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EXEMPLE DE GROUPE DE KOLLITSCH : SULFUR
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Fig. 2 : Tableau du groupe SULFUR de Kollitsch, in Paul KOLLITSCH, Homéopathie – Matière Médicale Thérapeutique, Helios Genève, 1989 (épuisé), p.105.
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Fig. 3 : Diagramme du groupe SULFUR de Kollitsch, in Paul KOLLITSCH, Homéopathie – Matière Médicale Thérapeutique, Helios Genève, 1989 (dont nous pouvons vous procurer une photocopie), p.72. Il est inutile d’essayer d’apprendre de tels schémas, notre présentation des remèdes sur le pentagramme organique étant bien plus simple.
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Quelques quarante ans plus tard, Jean-Yves HENRY10, médecin homéopathe français lui aussi, est frappé par une affinité subtile qu’il note entre les groupes de KOLLITSCH et le Système des Cinq éléments (ou des Cinq Mouvements), aussi appelé le Pentagramme, de la Médecine Traditionnelle chinoise (MTC)4.
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Fig. 4 : Le Pentagramme de la MTC
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De fait, tout comme la Materia Medica est au cœur de l’homéopathie, le « Système des Cinq éléments » est au cœur de la MTC. F. et J.Yves HENRY s’appuient ainsi, d’une part, sur les relations pathogénésiques des remèdes d’un même groupe, et d’autre part, sur la clinique du cycle SHENG (« genèse des organes », ou « engendrement ») et de celle du cycle KO (« régulation » ou « contrôle des organes »). Il fait l’hypothèse que les 24 groupes de KOLLITSCH peuvent être assignés aux 25 régulateurs du Pentagramme (N.B.: le 24e groupe de KOLLITSCH, groupe du Carbone, doit être scindé en deux sous-groupes, les carbones non-comburés Ch1 comme Graphites ou Petroleum, d’une part, et les carbones comburés Ch2 comme Carbo vegetabilis ou Carbo animalis d’autre part).
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Ces 25 familles de remèdes « régulateurs » peuvent être considérés comme autant d’interfaces entre les groupes d’organes (ou « pôles organiques, ou « royaumes ») : chaque « royaume » étant représenté par son « Empereur » et les éléments connecteurs étant des « Ambassadeurs » (cycle KO) ou des « Comptoirs » (cycle SHENG).
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Fig. 5: Le Pentagramme de la MTC avec ses 25 régulations, à partir des groupes de remèdes de KOLLITSCH. Note : les couleurs correspondent aux couleurs traditionnelles de la MTC. On remarquera que chaque pôle ressemble à une sorte de sous-pentagramme, faisant de ce schéma une sorte de fractale a minima…
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Françoise et J.-Yves HENRY systématisent alors facilement cette classification en relation avec le Pentagramme, lequel n’est rien d’autre en fait qu’un modèle éprouvé des régulations macro-physiologiques. Nous pouvons vérifier que les symptômes de chaque famille de remèdes correspondent bien aux symptômes décrits par les dysfonctions de chacun des cinq pôles organiques.
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Par exemple : Hg (Mercurius) est l’« Empereur » de la RATE (= TERRE), P (Phosphorus) l’« Empereur » du POUMON (= MÉTAL), etc…
Dans le cycle SHENG, Ba (Baryta carbonica) est le « comptoir d’importation » du CŒUR (= FEU) au pays de la RATE (= TERRE), Si (Silicea) le « comptoir d’exportation » du REIN (= EAU) au pays du POUMON (= MÉTAL).
NB. L’axe Si —> Ch1 correspond à la « voie des eaux » (fonction importante en MTC).
Dans le cycle KO, Na (Natrum muriaticum) est l’« Ambassadeur » du MÉTAL au pays du FEU, Mg (Magnesia phosphorica) l’« Ambassadeur » du MÉTAL au pays du BOIS, Cu (Cuprum metallicum) l’« Ambassadeur » de la TERRE au pays du BOIS, etc…
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UN SAUT conceptuel
Ces observations permettent d’effectuer un « saut conceptuel » dans la qualification et la logique des relations entre les symptômes de chaque famille de remèdes, grâce à quelques notions classiques en MTC :
L’avantage de cette approche est de pouvoir déduire, ou vérifier les différents symptômes d’un remède en repérant sa position sur le Pentagramme et au sein de chaque groupe.
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Ainsi par exemple :
China (As) [la notation « (As) » signifiant que le remède China appartient au groupe de l’arsenic] est un remède de suite d’hémorragie, c’est-à-dire de « vide de SANG du FOIE » sur l’axe POUMON-FOIE, ce qui signifie aussi « vide d’énergie » (fatigue), avec logiquement son cortège de symptômes tendino-musculaires, puisque ceux-ci sont gérés par le pôle FOIE !
Cuprum metallicum (Cu), comme remède spastique (et « patron » du groupe Cuprum), est bien à sa place comme « ambassadeur » de la RATE (=TERRE) au royaume du FOIE (=BOIS), car le pôle FOIE inclut les muscles, les tendons et la vésicule biliaire et qu’il y a blocage de l’adaptation : crampes !
Ferrum metallicum (Fe), comme composant essentiel du sang (et « patron » du groupe Ferrum), a bien sa place comme « comptoir d’exportation » du FOIE (=BOIS) vers le CŒUR (=FEU), car en MTC « le FOIE thésaurise le SANG » ; ainsi une anémie peut résulter d’une « faiblesse du foie » (NB. les principaux composant de l’hémoglobine étant synthétisés par le foie).
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Lors de l’anamnèse, des questions spécifiques, par exemple :
aideront alors à comprendre quelle est la structure organique concernée, et quelle famille de remèdes homéopathiques pourra fournir l’équivalence, c’est-à-dire le simillimum.
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Dynamique des phénomènes :
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Cependant, même si tout ceci représente déjà un progrès de compréhension de la succescion des symptômes et des remèdes, certaines familles comportant plus de 50 remèdes, l’organisation proposée par P. KOLLITSCH pour chacune des différentes familles demeure complexe. Il a bien fallu une bonne dizaine d’années de pratique conjointe de l’homéopathie, de la MTC et de tests sériques (BNS) pour résoudre ce problème.
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Françoise et J.Y. HENRY, se basant sur la MTC, distingue deux catégories différentes de remèdes au sein de chacune des 25 familles de remèdes :
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1/ des remèdes réactionnels qui s’opposent spécifiquement aux six types de « contraintes externes » systématisées par la MTC en trois paires de couples opposés YIN-YANG :
A – contraintes externes de type « YANG » (fonction) :
B – contraintes externes de type « YIN » (structure) :
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2/ des remèdes de fragilité internes qui mobilisent les cinq volumes des pôles organiques :
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J. Yves HENRY récapitule finalement les familles de remèdes en les systématisant dans un tableau comportant 275 remèdes de la Matière Médicale, dont 11 nosodes (voir ci-dessous). cf. Poster 2 de FFMI
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Fig. 6 : Le tableau des 275 principaux remèdes (dont 11 Nosodes). Ce tableau permet de trouver un remède en croisant la contrainte externe et/ou la dysfonction interne (en abscisses : axe horizontal) avec le niveau de dérégulation organique concerné, la diathèse ou le type de blocage (en ordonnées : axe vertical). Note : les couleurs correspondent aux couleurs traditionnelles de la MTC.
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NB. Dans ce tableau Adamas, Caltha palustris et Nepenthes n’existaient pas du temps de Kollitsch, Germanium n’avait pas encore de pathogénésie, c’est le minéral du groupe des venins ! Par compte sur cette copie, il y a une erreur, le foie de Sulfur, c’est Sulfur (pas Sulfuricum acidum)!
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Avec ce système de classification il est clair qu’une « prescription optimale » consistera en la combinaison d’un remède « toxique » en haute dilution (par ex. Arsenicum album) pour « disperser le pervers », et d’un remède « nourricier » en basse dilution (par ex. Avena sativa) destiné à « nourrir la structure »… En pratique, cette façon de faire gomme assez efficacement les aggravations thérapeutiques dont se plaignait déjà Hahnemann en son temps.
NB. En situation clinique de « vide » de l’un des pôles organique (état chronique aggravé par tout), il faut commencer par prescrire un Nosode.
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Ce « jargon », tout droit sorti de la MTC, peut prêter à sourire ou aux sarcasmes, mais ne doit pas faire oublier que la MTC est une somme de sagesse et d’observations plurimillénaires qui décrit, avec sa terminologie propre, ce que nous appelons en occident la physiopathologie. Cette physiopathologie est évidemment commune aux deux traditions médicales.
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J.Y. HENRY a ainsi développé, à l’écart des querelles de clocher et des débats académiques stériles, un bilan de biologie (les BNS24) reposant sur la quantification (mesure) de l’importance des interactions du sérum du patient avec les réactifs correspondant aux polychrestes (cf. les tests de G. R. HENSHAW) des cinq pôles organiques de la MTC. Cette conjecture et cet empirisme sont validés par les statistiques cliniques portant sur des dizaines de milliers de tests sériques : la place des 25 groupes de KOLLITSCH sur le Pentagramme est tout, sauf arbitraire.
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CAS CLINIQUE : BNS24 réalisé chez une patiente atteinte d’un cancer du sein avec métastases osseuses, après chirurgie, chimio et radiothérapie. Notez l’élévation conjointe des Alpha1-précipitines et du Cuivre (néo-vascularisation), l’effondrement du Magnésium (douleurs chroniques), l’élévation des trois euglobulines (stress oxydatif) et la baisse des Bêta-précipitines (insuffisance hépatique et vésiculaire due à la chimiothérapie).
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Fig. 7 : Cas Clinique – Cancer du sein avec métastases osseuses (après chirurgie, chimio- et radiothérapie).
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L’HOMÉOPATHIE DIATHÉSIQUE
Cette approche systémique de la MM est un saut qualitatif : elle permet de comprendre la logique d’une prescription. Pour la différentier d’autres pratiques, nous l’appelons l’homéopathie diathésique. Le fondamentalisme, disons même l’intégrisme, de certains praticiens homéopathes ayant fait le lit de la marginalisation de l’homéopathie (ce qui est une aubaine pour la médecine académique !), cette méthode peut permettre à la fois de dépasser les querelles intestines des homéopathes, de supplanter le mépris des classiques… et de sortir l’homéopathie de son ghetto.
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L’homéopathie diathésique a l’avantage d’expliquer le fonctionnement de l’homme en bonne santé en se référant à la logique de son organisation et de son développement :
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Des approches systémiques comparables :
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Remarquons que SANKARAN (7), SCHOLTEN (8) et WELTE (9) ont suivi une recherche analogue, mais en systématisant les symptômes comportementaux à partir des lignes et des colonnes des éléments de la Table de Mendeleïev :
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Actuellement en vogue, la « triple approche » :
Homeopathic methods and mechanisms to Cure a Disease#Homeopathic methods and mechanisms to #Cure a #Disease ^_^
Gepostet von Homoeopathy Learning System am Samstag, 11. November 2017
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Or, de nombreux remèdes homéopathiques sont en fait des SELS composés. Voici quelques repères indispensables :
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Ces résultats suggèrent que, loin d’être un amoncellement inarticulé de symptômes divers et variés, tels une forêt impénétrable, où l’homéopathe en herbe (et même bien souvent l’homéopathe chevronné) peut se perdre avant d’avoir pu dire « ouf ! », la MM possède bien un ordre interne qui fournit une boussole qui permet de se sortir du maquis.
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« Le traitement idéal est celui qui restaure la santé d’une manière rapide, douce et permanente, en supprimant et détruisant le mal par le chemin le plus court, le plus sûr et le moins nocif, selon des principes clairs et intelligibles » (Celse, cité par Hahnemann in Les maladies chroniques).
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Affiche indienne de promotion de l’homéopathie
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Dans les années 1980, une bataille d’experts déchaîna les passions autour de ce qu’on a pris l’habitude d’appeler « la mémoire de l’eau ». Ce terme a été mis en avant par Yves LASNE, des hôpitaux de Lyon, suite à ses travaux sur les signaux objectivés en RMN (Résonnance Magnétique Nucléaire), spécifiques des remèdes et des dilutions étudiés.
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L’expression a été rapidement reprise par Jacques BENVENISTE, de l’INSERM, dans d’autres études. La RMN permet en effet de détecter d’infimes modifications de la structure des substances étudiées, et il n’est pas exclu que l’on puisse un jour mettre en évidence de façon certaine le mécanisme d’action de l’homéopathie (sachant que celui-ci ne peut vraisemblablement pas être le fait d’agents chimiques du fait des hautes dilutions utilisées).
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Nouvelle hypothèse : LA CONJECTURE ÉPIGÉNÉTIQUE
L’homéopathie serait un moyen d’agir sur l’expression des gènes par épigenèse. Quelques rappels s’imposent sans doute… En première analyse :
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L’épigénétique est une branche relativement récente de la biologie. Lorsque l’on eut achevé la cartographie du génome humain, on a réalisé (pour simplifier) que connaître la constitution précise du génome (la séquence d’ADN) ne rendait pas vraiment compte de ce que l’on observait : la présence d’un gène particulier dans un génome n’implique pas nécessairement que ce gène s’exprime : son expression dépend en effet de son environnement, lequel est constitué par d’autres gènes, d’une multitude de protéines, des séquences d’ADN non codantes, des ARN, des substances chimiques diverses et variées, des agents physiques (pression, température, rayonnements électromagnétiques, …).
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En d’autres termes, la génétique n’est pas tout, loin de là : on a observé en outre que certains caractères épigénétiques se transmettent à la génération suivante ! Par ailleurs, l’existence d’un gène de cancer (familial) par exemple n’implique pas nécessairement que l’on développera un cancer, car ce gène peut parfaitement ne pas s’exprimer pendant la vie de l’individu. Même s’il est actuellement impossible de préciser quel pourrait être le médiateur de l’action des remèdes homéopathiques, et de la valider scientifiquement, l’hypothèse épigénétique rend assez bien compte des faits observés (c’est-à-dire l’action de remèdes homéopathiques : disparition de symptômes, voire guérison de certaines maladies).
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L’homéopathie serait ainsi une biotechnologie « douce », respectueuse du fonctionnement biologique (à l’action réversible au bout d’un certain temps d’action), à l’inverse des biotechnologies « dures » comme les manipulations génétiques (OGM) qui jouent à l’apprenti sorcier… Si l’on postule que le remède homéopathique véhicule une « information » (dont on ne connaît pas encore la nature !) qui agit à différents niveaux le long de l’axe ADN –> ARN –> protéines (cf. les travaux du Pr. Mirko BELJANSKI, de l’institut Pasteur) sur l’expression des gènes, on conçoit que le fonctionnement cellulaire puisse être modifié.
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Différentes hypothèses peuvent être envisagées :
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Comme chacun sait, les investissements dans les laboratoires de recherches de pointe du monde entier s’orientent désormais vers les « biotechnologies », c’est-à-dire la capacité d’introduire au sein des cellules des messages ADN ou ARN qui déclenchent la fabrication de protéines spécifiques aux troubles que l’on voudra compenser (du cartilage par exemple dans une articulation arthrosique).
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Or, l’effet (parfois extrêmement rapide) des remèdes homéopathiques correctement choisis est spectaculaire (s’il en était autrement, on se demanderait pourquoi les homéopathes et leurs patients continuent à recourir depuis des décennies à cette pratique !) et parfaitement corrélé aux symptômes observés chez les sujets des pathogénésies (provings en anglais) : ces observations sont régulièrement répertoriées et confirmées depuis 200 ans et constituent précisément la Matière médicale homéopathique.
. Trousse de S. Hahnemann
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L’homéopathie a l’avantage d’être parfaitement inoffensive — même si des erreurs de prescription déclenchent parfois des aggravations symptomatiques désagréables ! (voir 1ère cours : note sur les effets indésirables extrinsèques). Nous avons à disposition une immense palette d’interventions directes sur l’expression des gènes… peu coûteuse et dénuée de tout risque !
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Encore enseignée dans quelques facultés de pharmacie en France …
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§ 2.4 – LES CONTROVERSES
There cannot be two kinds of medicine: EU scientists shred homeopathy, alt medicine
“There is only medicine that has been adequately tested and medicine that has not…” Read the full story
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L’homéopathie jouit d’un certain prestige auprès du public dans de nombreux pays, et notamment dans de grands pays comme l’Inde ou le Brésil. Dans le même temps, elle est contestée par la plupart des « classiques » (médecins hospitaliers, universitaires …) et fait l’objet de débats passionnés, voire passionnels et récurrents. Depuis des décennies, l’homéopathie est un terrain de conflit entre les praticiens homéopathes et leurs patients, d’une part, et (paradoxalement) beaucoup de médecins se réclamant de l’« Evidence-Based Medicine » (EBM), en bon français : « la médecine fondée sur des données probantes », d’autre part.
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L’homéopathie repose pourtant sur un corpus expérimental et clinique sans équivalent (les pathogénésies et la MM). Ironiquement, on peut considérer que l’EBM s’inscrit (mais beaucoup plus tard) dans le droit fil de la démarche homéopathique, laquelle est elle précisément une démarche expérimentale, n’en déplaise aux puristes ou aux « intégristes » de la médecine classique… En effet, c’est bien Hahnemann qui est à l’origine de cette démarche expérimentale totalement novatrice pour la médecine pour son temps, car il a expérimenté sur lui-même, sur ses proches et ses malades, de nombreuses substances, parmi lesquelles celles utilisées à son époque (par ex. les sels de mercure ou d’arsenic).
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Selon le fondateur de l’EBM, David L. Sackett, “EBM is the integration of best research evidence with clinical expertise and patient values; by patient values we mean the unique preferences, concerns and expectations each patient brings to a clinical encounter and which must be integrated into clinical decision.”
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En bon français : « La médecine fondée sur des données probantes intègre les preuves issues de la meilleure recherche possible et l’expérience clinique ainsi que les valeurs exprimées par le patient : les préférences, les préoccupations et les attentes uniques qu’il exprime lors de la consultation, et qui doivent être intégrées à la décision clinique. »
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Ce malentendu et cette querelle sont entretenus par le fait qu’il n’existe pas, à ce jour, comme on l’a vu, d’explication scientifique indiscutable du (ou des) modes d’action des remèdes homéopathiques.
https://hsf-france.com/actualites/article/l-homeopathie-est-efficace-d-apres-un-rapport-federal-suisse
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Affiche pétition Homeoendanger
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LA PROBLÉMATIQUE DES MÉTA-ANALYSES DU LANCET
Le Lancet (l’une des plus prestigieuses revue internationale de médecine) avait publié en septembre 1997 une méta-analyse (Linde & al.) qui concluait que : « Les résultats de notre méta-analyse ne sont pas compatibles avec l’hypothèse selon laquelle les effets cliniques de l’homéopathie sont complètement dus à l’effet placebo. »
Traduction en clair : « L’homéopathie, ça marche ! »
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En août 2005, Shang & al. publient dans cette même revue une deuxième méta-analyse qui ne reconnaît à l’homéopathie qu’un effet placebo : « Les effets de l’homéopathie ne sont pas différents de l’effet placebo. »
En clair : « L’homéopathie, ça ne marche pas ! ».
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Nous sommes donc en présence de deux méta-analyses qui concluent dans deux sens diamétralement opposés, à quelques années d’intervalle… Ceci conduit évidemment à relativiser la pertinence et l’intérêt des méta-analyses, lesquelles sont encore plus facilement biaisées que les études elles-mêmes ! Les biais peuvent en effet être méthodologiques ou économiques. Nous nous attarderons ici sur les biais méthodologiques, laissant à d’autres la discussion sur les biais économiques (liens et conflits d’intérêts, directs, indirects ou croisés, publics ou occultes… ?!).
A lire : COM_PRESSE_SSH_7_MAI_2018
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DISCUSSION DE LA MÉTHODOLOGIE
Les études cliniques actuelles sont en général des études contrôlées, en double-aveugle et contre placebo (ou études dites « randomisées »). Ce type d’étude est le nec plus ultra de la recherche clinique en médecine universitaire occidentale. La méthodologie est adaptée aux caractéristiques propres à cette médecine à thérapeutique chimique qui est pratiquée en fait sur toute la planète.
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L’un des paramètres des études randomisées conventionnelles est la nécessité de répartir les patients en groupes nosologiques (diagnostic de maladies) bien définis : par ex. asthme, bronchite chronique obstructive, infarctus du myocarde, etc. selon des critères qui relèvent exclusivement du système étudié, ici la médecine conventionnelle. Or, les critères diffèrent généralement d’un système de médecine à un autre, en particulier pour l’homéopathie. En effet, la classification diagnostique répond ici à une logique différente : si l’on veut réellement évaluer l’homéopathie, les patients ne doivent pas être classés en fonction de leur diagnostic nosologique conventionnel, mais en fonction de leur diagnostic de remède : tel patient (par exemple asthmatique) sera par ex. un Arsenicum album, ou un Kalium carbonicum, ou un Medorrhinum ou un Natrum sulfuricum.
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Il est donc contraire aux principes de l’homéopathie d’étudier l’efficacité de tel ou tel remède pour l’« asthme » en général. Ce n’est pas une subtilité, ni une esquive. Imaginez que l’on veuille étudier l’efficacité d’un antibiotique dans l’indication homéopathique « Arsenicum album » (diagnostic de remède)… Cela n’a pas plus de sens que de vouloir évaluer un devoir de mathématiques avec les critères utilisés pour un devoir de français : c’est complètement absurde…
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Une grande part des études cliniques consacrées à l’homéopathie souffrent ainsi de ce biais méthodologique : les remèdes sont étudiés pour leur efficacité dans telle ou telle pathologie, ou « maladie ». Autrement dit, les traitements testés ne sont pas personnalisés (adaptés homéopathiquement au patient). Il n’est dès lors pas étonnant que ces études donnent des résultats contradictoires, et ceci vaut d’autant plus pour les méta-analyses qui les reprennent.
Plus récemment, le « Conseil scientifique des académies des sciences européennes » a en effet demandé, dans un rapport rendu public le 29 septembre 2017, le non-remboursement de l’homéopathie, en raison de son – je cite – « inefficacité » [Homeopathic products and practices: assessing the evidence and ensuring consistency in regulating medical claims in the EU lien PDF] :
« ll n’existe, pour aucune maladie, aucune preuve, scientifiquement établie et reproductible, de l’efficacité des produits homéopathiques – même s’il y a parfois un effet placebo. En outre, l’homéopathie peut avoir un effet nocif en retardant la consultation d’un médecin ou dissuadant le patient de rechercher les soins médicaux appropriés, qui seront basés sur des preuves scientifiques. »
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Dernier coup de massue pour la route : « Les revendications scientifiques de l’homéopathie ne sont pas plausibles et sont incompatibles avec les concepts établis de la chimie et de la physique. » Devant cette attaque en règle, le syndicat des médecins homéopathes a publié une réponse réfutant point par point les critiques [Le Syndicat national des médecins homéopathes français répond au rapport de l’European Academies Science Advisory Council lien ici ]. Je publie ici la réponse de ce syndicat :
« Le Conseil scientifique des académies des sciences européennes se réfère à un rapport australien parvenant à des conclusions négatives sur les preuves de l’homéopathie. Or cette étude est extrêmement contestable :
Le Conseil qualifie la privation d’un traitement classique de danger. Là aussi, il s’agit d’une contre-vérité : l’étude pharmaco-épidémiologique EPI 3 réalisée en France compare l’évolution de l’état de santé de plus de 8500 patients suivis pendant un an par 825 médecins, répartis en trois groupes, souffrant de pathologies les plus fréquemment rencontrées en médecine générale, choisies par un comité scientifique indépendant : troubles anxio-dépressifs, troubles musculo-squelettiques et infections des voies aériennes.
Ces patients ont été traités par des médecins homéopathes ou non : leur suivi sur un an a montré qu’il n’existait aucune différence significative entre les deux populations de malades, tant en termes de gravité de leur pathologie lors de la prise en charge que de résultats, quelle que soit la thérapeutique utilisée…
Avec deux éléments non négligeables pour la santé publique : cette étude montre que la pratique médicale homéopathique est sans danger, et aussi qu’un patient qui consulte un médecin homéopathe coûte 35 % de moins à l’assurance maladie (consultation et prescription comprises). »
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Le ping pong entre scientifiques se poursuit, et celui qui se retrouve à la place de la balle, c’est le patient… Mais les patients, justement, qu’est-ce qu’ils en pensent ? Parce que les témoignages de patients qui n’ont pas de conflit d’intérêt, qui n’appartiennent pas à une chapelle plutôt qu’à une autre, ça compte aussi !
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CONCLUSION – LE DÉBAT RESTE OUVERT…
Iris R. Bell et collègues ont commencé à développer ces notions dans un article paru dans Archives of Internal Medicine en 2002 (déjà signalé dans la première section et dont nous recommandons fortement la lecture : Médecine intégrative et recherche systémique sur les effets thérapeutiques, Arch. Intern. Medicine /Vol. 162, Jan 28, 2002, American Medical Association, pp.133-140 : traduction en français d’un article original en anglais des États-Unis téléchargeable en PDF sur le site de medecine-integree.com ; l’article original est aussi disponible sur le Net 🙂
http://archinte.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=214740
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Les notions dont nous venons de discuter ont le mérite de relativiser puissamment la pertinence des conclusions que l’on peut tirer des méta-analyses élaborées à partir des essais cliniques en homéopathie, que ce soit en faveur ou en défaveur de l’homéopathie. Elles peuvent contribuer au débat sur l’homéopathie lequel, de toute évidence, est loin d’être clos, si l’on retient la pertinence de la présente « méta-méta-analyse »…
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Ses origines en lien avec l’alchimie, la nature de ses « remèdes » (des « placebos optimisés ») tout ceci fait que l’homéopathie prête facilement le flanc aux critiques et aux sarcasmes de tous ordres… comme on peut s’en convaincre par exemple en consultant les sites de Wikipedia consacrés à l’homéopathie. Ces sites semblent presque entièrement noyautés par les « classiques » qui sont souvent des acharnés et des furieux dont on ne comprend pas bien les motivations, et qui, surtout, n’ont pas toujours la rigueur et les connaissances requises pour prétendre discuter les thèses homéopathiques.
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Chacun peut comprendre que le débat sur l’homéopathie est d’ordre essentiellement passionnel : les détracteurs de l’homéopathie sont souvent très violents dans leurs propos… Il faut aussi reconnaître que les promoteurs de l’homéopathie et les expérimentateurs ne sont eux-mêmes pas toujours très rigoureux. Une méthodologie adaptée permettrait cependant de fonder ce débat sur des éléments objectifs et de le ramener vers la raison… Les auteurs du deuxième article du Lancet (Shang & al., août-2005) tempèrent d’ailleurs leur propos en précisant que le contexte joue un rôle spécifique dans le résultat thérapeutique, qu’il faudrait étudier la place de telle ou telle approche non conventionnelle dans le système médical global…
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Dans un article publié quelques mois après celui de Shang & al. (The Lancet, Vol 366 December 17/24/31, 2005, pp.2081-82), Linde et une trentaine de cosignataires discutent les conclusions de la méta-analyse de Shang & al. publiée, elle, en août-2005 :
« Shang et ses collègues refusent tout simplement de reconnaître la validité des essais cliniques positifs concernant l’homéopathie. Ils omettent également de mentionner les preuves émergentes de l’activité des dilutions ultra moléculaires, résultats qui ne sont pas sans conséquence sur la discussion des effets de l’homéopathie. L’éditorial de cette publication proclame la fin de l’homéopathie. Nous sommes d’accord pour dire que l’époque n’est plus aux ‘‘analyses sélectives et aux résultats biaisés’’, mais nous trouvons assez ironique le fait que cet éditorial surfe précisément sur de tels résultats. »
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Ce qui signifie en clair : Contempteurs de l’homéopathie, balayez d’abord devant votre porte ! Ouvrez les yeux sur les innombrables biais qui faussent les conclusions que vous tirez de la plupart des études cliniques (même en double aveugle et contre placebo), que ce soit dans le domaine de l’homéopathie (qui est un enjeu économique négligeable) ou de la pharmacologie dure (où les enjeux économiques sont autrement plus importants).
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Le meilleur exemple d’aveuglement est fourni par la saga de la controverse sur les statines [médicaments hypo-cholestérolémiants] pour lesquelles Michel de LORGERIL, cardiologue, chercheur au CNRS, démontre que l’essentiel des études cliniques qui leur sont consacrées sont biaisées par des conflits d’intérêt majeurs, de sorte que la majorité des médecins et des patients n’ont pas encore réalisé que les traitements qu’ils prescrivent ou qu’ils prennent sont à la fois inutiles et néfastes !
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Pour finir, nous proposons aux « sceptiques » le protocole de « proving » suivant :
N.B. : Les « médicaments » homéopathiques (au-dessus de la 12CH) ne contenant en fait plus aucune molécule de produit actif (ici le soufre), ils sont, comme chacun sait, inoffensifs car dénués de toute activité directe et de toute toxicité intrinsèque… on ne court donc aucun risque à essayer ?!
Article récent: http://mfmeuron.blog.tdg.ch/archive/2018/06/23/l-homeopathie-percue-a-l-aune-de-la-science-academique-medic-292890.html#more
Homéopathie, médecine, science et ignorance, l’avis du Professeur Marc Henry
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BIBLIOGRAPHIE – OUVRAGES ET ARTICLES À CONSULTER (§ 2.4)
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NOTE : Ce qui précède est un support de cours. Le site medecine-integree.com est une base de données en accès libre qui permet à chacun d’approfondir ses connaissances à partir des notions présentées ci-dessus, dans le domaine de la santé et des systèmes de soins intégratifs (c’est-à-dire qui mettent si nécessaire en œuvre, et de façon coordonnée, plusieurs approches thérapeutiques complémentaires).
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Chaque mois (homéopathie – 1ère module) requiert 5 à 15 heures de travail personnel. Il y a six webinaires dans module réparties d’octobre à juin. L’internaute qui souhaite valider son travail doit s’inscrire aux webinaires (payants). Il devient alors un « étudiant ».
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Un examen de fin de module (QCM et QRC) sanctionne le travail de l’année et permet de valider le module.
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Situation actuelle de l’homéopathie dans le monde, suite au lobbing anti homéo et aux fausses études de BigPharma :
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Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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