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L’hormonothérapie est prescrite dans les cas de cancer hormono-dépendant, car la tumeur a des récepteurs hormonaux positifs (75% des cas environ). C’est un traitement anti-hormonal basé sur la privation d’oestrogènes des récepteurs afin d’éviter de stimuler la croissance les cellules cancéreuses. Elle peut être administré :
–> avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur et permettre une chirurgie conservatrice,
–> après tumorectomie, radio ou chimiothérapie,
–> ou en cas de métastases,
–> certains la propose, en prévention, quand il y a un risque génétique…
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Ce traitement initialement prévu pour 5 ans afin d’inactiver les éventuelles cellules cancéreuses résiduelles dans le corps, car une réduction de 40 à 50 % des récidives et de 25 % du risque de décès a été observée. Un suivi personnalisé et une étude de la balance bénéfice/risque sont indispensables, car les effets secondaires sont nombreux.
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Depuis 2012, une équipe internationale a analysé l’architecture génomique de 2000 de ces tumeurs et les a classé en de nombreux types différents !
–> Récepteurs à l’oestrogène (ER+) … traités par hormonothérapie (Tamoxifène ou inhibiteur de l’aromatase)
–> Récepteurs à la progestérone (PR+)
–> HER2+ (familles à cancer du sein) … traités par l’Herceptine
–> Triple négatifs
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Les trois anti-oestrogènes sont le Tamoxifène, le Torémifène et le Fulvestrant.
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–> Le Tamoxifène, développé dans les années 1970, est un anti-oestrogènes. Ce SERM (Selective Estrogen Receptor Modulator), prend la place des oestrogènes au niveau des récepteurs hormonaux des seins et bloque ainsi la prolifération des cellules cancéreuses. Cet antagoniste des récepteurs des œstrogènes au niveau du sein, du vagin et du système nerveux n’affecte pas le taux d’œstrogènes dans le corps et augmente ainsi l’effet oestrogénique sur plusieurs tissus tels l’endomètre, l’os et le foie.
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Les effets secondaires sont variables selon les femmes et plus ou moins permanents : les bouffées de chaleur, la fatigue, des douleurs articulaires, l’irrégularité des règles, voire l’infertilité ou même une ménopause précoce, des démangeaisons cutanées et vulvaires, des pertes vaginales, une fibrose et/ou gonflement du sein, une perte de cheveux, des vertiges, des essoufflements, une difficulté respiratoire, de la rétention d’eau, des oedèmes, de la rétention d’eau et une prise de poids ainsi qu’une dépression. .
Sur le long terme, on peut observer des fibromes utérins, une augmentation des triglycérides, une hypertension, des dysfonctionnements myo- cardiques, de la cataracte, des accidents thromboemboliques, des AVC et parfois un cancer de l’utérus ! En effet, les oestrogènes se concentrent au niveau de l’utérus, aussi une surveillance gynécologique par échographie régulière est nécessaire.
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Le Tamoxifène est censé bloquer les récepteurs ERα aux oestrogènes seulement au niveau des seins, mais il arrive qu’ils les bloquent à d’autres endroits du corps, provoquant ainsi des douleurs musculaires et/ou articulaires, bouffées de chaleur, déminéralisation… de la même manière qu’avec les anti-aromatases. Avec le Tamoxifène, le volume d’hormones reste important, aussi c’est autant d’hormones qui passent par le foie et qui doivent être bien éliminées. On retrouve la nécessité de soutenir le travail hépatique. Le Tamoxifène doit être transformé dans le foie en sa forme active, l’endoxifène, essentiellement grâce aux cytochromes CYP3A4 et CYP2D6. En cas de dysfonctionnement hépatique, d’inhibition ou d’activation de certains cytochromes, il peut devenir inactif ou toxique.
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En cas d’inefficacité ou de contre-indication au Tamoxifène, ou encore en cas de cancer du sein métastatique, une alternative est le Torémifène ou encore une ménopause chimique avec des agonistes de la LH-RH (GnRH) qui stoppent la fabrication ovarienne des oestrogènes. Ce qui entraîne les effets de la ménopause précoce : bouffées de chaleur, troubles de l’humeur, sécheresse vaginale, maux de tête, diminution de la densité minérale osseuse…
En deuxième intention, si le traitement se révèle inefficace, il est remplacé par du Fulvestrant, sous forme d’injection intra-musculaire, qui va réduire le nombre de récepteurs d’oestrogènes sur les cellules cancéreuses.
En fonction de l’âge, des effets secondaires, et encore du bénéfice/risque, on évalue le traitement le plus adéquat.
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Depuis les années 1990, les femmes ménopausées peuvent bénéficier d’inhibiteurs de l’aromatase. Leurs ovaires ne fabriquent plus d’oestrogènes, mais elles continuent à en fabriquer à partir des androgènes via les glandes surrénales. Une enzyme, l’aromatase, participe à la synthèse des androgènes en oestrogènes. Aussi, les inhibiteurs de l’aromatase en bloquant la production d’oestrogènes, stoppent la stimulation des cellules tumorales hormonosensibles. Cela entraîne une diminution drastique des taux d’œstrogènes circulants et donc des effets secondaires importants de sécheresse tissulaire : ankylose matinale, crampes, myalgies, douleurs et tuméfaction touchant les articulations, syndrome du canal carpien, rétention d’eau et prise de poids, insomnie, troubles de l’humeur, difficulté de concentration.
La stratégie de l’anti-aromatase est de réduire le volume d’hormones. Les effets secondaires proviennent essentiellement de la carence en œstrogènes. On constate ainsi une sécheresse cutanée, des douleurs aux articulations…
Les bouffées de chaleur sont dues à un dérèglement du système thermorégulateur au niveau de l’hypothalamus. Le cerveau réagit moins bien. La carence en oestrogènes entraîne la libération en excès des LH et FSH au niveau hypophysaire et provoque ces bouffées.
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A terme, un des plus redoutés est l’ostéoporose (on évitera les biphosphonates – dangereux et de peu d’efficacité !), ainsi que des accidents ischémiques cardiaques. Mais ce traitement apporte un avantage par rapport au Tamoxifène : du fait de la restriction des oestrogènes dans tout le corps, le risque de cancer de l’utérus, ainsi que celui des accidents thromboemboliques, est nettement moindre.
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Il en existe 3 : Un stéroidien Exémestane (Aromasine®). Deux non stéroidiens Letrozole (Femara®) Anastrazole (Arimidex®).
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–> Selon le cas (patiente en cours de ménopause), le Tamoxifène peut être donné 2 ans puis l’inhibiteur d’aromatase pendant 3 ans, ce qui permet de moduler les effets secondaires à long terme, car l’inhibiteur d’aromatase parait plus efficace pour diminuer les récidives. Une réflexion personnalisée est donc nécessaire pour chaque patiente afin de déterminer quel traitement et quelle durée sont pertinents.
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–> Autre solution radicale, en alternative au tamoxifène, une suppression ovarienne chez les femmes non ménopausées…
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–> La phytothérapie propose une solution élégante : des gélules de CHOUX (Brassica oleracea)
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Le choux est riche en « Indole-3-Carbinol » (I-3-C). Ce composé indolé se transforme in vivo en une série de métabolites actifs dans le cancer du sein, avec la faculté, comme de nombreuses études récentes semblent le montrer, de pouvoir compléter et même remplacer l’action du Tamoxifène comme inhibiteur des cellules cancéreuses (ER+) exprimant des récepteurs à oestrogènes.
Cet effet s’est confirmé sur les cultures de cellules cancéreuses prostatiques.
Les essais cliniques ont aussi mis en évidence l’action du I-3-C dans les lésions à papillomavirus, bloquant leur expression tumorale (pour une prise moyenne de 400 mg/jour).
Bibliographie : « Alternative Medicine Review « , volume 6, n°6, 2001, pages 580 à 589.
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L’homéopathie est préconisée par l’AFSOS (Association Française des soins oncologiques de support) pour les effets secondaires de l’hormonothérapie. C’est la « Médecine non conventionnelle » la plus utilisée : 57,9 % des sondés ! Puis, 33,9% ont recours à l’Ostéopathie et 23% se font aider avec l’Acupuncture.
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Un BNS annuel permettra d’optimiser les équilibres métaboliques et immunitaires.
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Le soja est souvent décrié car du fait de sa teneur en phyto-oestrogènes, il est suspecté de stimuler le développement des éventuelles cellules cancéreuses. En effet, ces phyto-oestrogènes, même s’ils ne sont pas des hormones mais des polyphénols, ont une structure similaire à celle des oestrogènes et peuvent donc induire un effet similaire sur les récepteurs aux oestrogènes…
Dans la lettre du sénologue d’avril 2016, l’article Soy, isoflavones and breast cancer de Jean-Michel Lecerf relate plusieurs études. En 2012, l’American Institute for Cancer Research écrivait “Consommer du soja pour les patients après un cancer du sein est sûr” ; l’American Cancer Society affirmait : “Il existe actuellement des preuves convaincantes quant à l’absence d’effets indésirables des isoflavones sur la récidive de cancer du sein. Et il existe un effet synergique avec le Tamoxifène”. La revue Oncology indiquait en 2013: “L’ensemble des données publiées permet de réintégrer le soja dans les conseils pour la prévention du cancer chez les femmes ménopausées. »
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Henry Jean-Yves « Le cancer, causes, formes et traitements adjuvants » FFMI, Mai 2019 109 pages
Janssen Thierry « Vivre le cancer du sein… autrement » Editions Robert Laffont. 2006. 217 pages
Servan-Schreiber David « Anticancer, les gestes quotidiens pour la santé du corps et de l’esprit ». Editions Pocket Evolution. Mars 2011. 442 pages
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Hormonothérapie:
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26852151/
https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Hormonotherapie https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/breast/treatment/hormonal-therapy
Risques de l’hormonothérapie
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15634633/ https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1701830
Vidal Tamoxifene
https://www.vidal.fr/medicaments/gammes/tamoxifene-teva-22181.html
Torémifène https://www.cochrane.org/fr/CD008926/BREASTCA_toremifene-versus-tamoxifene-pour-le- cancer-du-sein-avance
https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Hormonotherapie/ Agonistes-de-la-LH-RH
Arimidex https://www.vidal.fr/medicaments/gammes/arimidex-630.html
https://www.arcagy.org/infocancer/localisations/cancers-feminins/cancer-du-sein/traitements/ lhormonotherapie.html/
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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