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L’interrogatoire permet de se renseigner sur l’état du malade, c’est une méthode d’investigation comportant un questionnement sur tout ce qui a trait à cet état. Nous développerons les divers aspects de l’interrogatoire comme suit :
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Parmi les méthodes diagnostiques, l’interrogatoire tient une place importante. Grâce à lui, le médecin peut comprendre les relations existantes entre la maladie et tout ce qui peut être en rapport avec celle-ci :
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Ces données sont d’autant plus importantes qu’elles ne peuvent être obtenues par les autres méthodes diagnostiquent (observation, écoute et olfaction, palpation).
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Ainsi au cours des âges, les médecins ont toujours placé l’interrogatoire au premier plan Dans le Neijing on considère que l’interrogatoire est très important : il y est formule une critique à l’égard de certains médecins qui ne procèdent pas l’interrogatoire mais ne se fient qu’à la palpation des pouls et à dessein jouent les mystérieux.
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Le Neijing présente cela comme une des quatre grandes erreurs du praticien. Il est dit : « Si en procédant à l’examen, on ne s’intéresse pas au déclenchement de l’affection, on ne s’enquiert pas des erreurs dans le boire et le manger, des excès dans le mode de vie qu’on ne cherche pas à savoir si l’affection peut être due à une intoxication, mais qu’immédiatement on palpe les pouls, comment peut-on alors poser un diagnostic correct ? Ces pures insanités ! C’est là une des quatre aux erreurs de l’examen ».
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Durant la dynastie Ming, Zhang Jingyue insiste sur la place très importante de l’interrogatoire au moment de l’examen et en résume le contenu dans les dix questions en déclarant :
« Les dix questions représentent le point essentiel de l’examen elles constituent la première tâche clinique. Lorsque ces dix questions auront été éclaircies, j’analyserai alors la section suivant les six principes différentiels (il s’agit de la superficie de la profondeur, de la déficience de la plénitude, du froid et de la chaleur), et il ne serait ainsi à même de reconnaître les 10 000 maladies ».
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L’interrogatoire est la première tâche du médecin. Ainsi il est évident qu’un diagnostic basé uniquement sur la palpation des pouls ne peut révéler qu’un aspect de la maladie. Ensuite, il doit s’enquérir :
Des rapports de ceux-ci avec le symptôme dominant, il ne faut pas qu’il s’embarrasse d’une suite désordonnée des signes cliniques.
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Après cette investigation concernant le symptôme dominant, il convient de continuer à questionner sur les autres signes cliniques plus ou moins importants. Ces derniers peuvent échapper aux malades ou ne pas présenter d’importance à ses yeux et néanmoins être en rapport avec le syndrome.
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En somme, il est important de saisir l’essentiel et d’avoir une vue globale. Ne pas parvenir à saisir les points essentiels, c’est ne pas distinguer les données permettant d’établir un diagnostic différentiel.
Ne pas appréhender la globalité empêche de juger de l’état du malade. Il faut trouver la cohérence, essayer dans la mesure du possible de rattacher les symptômes entre eux.
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Lors de l’interrogatoire, il convient tout d’abord de demander aux patients quel est son symptôme le plus douloureux. Parfois le malade présent un grand nombre de symptômes et n’arrive pas en discerner un en particulier. Dans ce cas, le médecin doit collecter les différentes données sur l’état du patient, les analyser rechercher le symptôme le plus important, c’est à dire valoriser les symptômes.Mais il arrive que celui-ci ne puisse répondre précisément et se perdre dans des détails sans intérêt. Il est nécessaire à ce moment, afin de saisir les points fondamentaux et d’établir un diagnostic différentiel, de poser des questions précises avec des mots simples centrés sur ce qui est en rapport avec l’affection et empêchant le patient de trop s’écarter du sujet.Les maladies se présentent sous des aspects très divers et l’état des patients évolue constamment ; en outre il faut distinguer la médecine interne, la médecine externe, la gynécologie, pédiatrie, la traumatologie,…Ainsi, l’interrogatoire concerne des domaines très variés et pour chaque spécialité médicale, il faut employer un questionnaire particulier pour chaque syndrome insisté sur les questions importantes.Ainsi par exemple en gynéco insister sur les règles : leur fréquence, couleurs , douleurs….Il est donc difficile de résumer l’ensemble du diagnostic par l’interrogatoire. Ce qui est exposé dans ce chapitre se base sur la « chanson des dix questions » rédigées par Zhang Jingyue de l’époque des Ming.
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1) Interrogatoire général
A) Interrogatoire sur :
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a) Le sexe :
Certaines affections se manifestent exclusivement le plus souvent chez la femme, d’autres concernent exclusivement (ou le plus souvent) l’homme. Parce que l’homme et la femme sont physiologiquement différents.
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c) La profession :
La profession et le cadre de vie professionnelle peuvent avoir une influence sur le déclenchement des affections. A part les maladies professionnelles, les différents métiers et leurs cadres d’activités variées peuvent également influencer l’organisme de manières diverses.
Ainsi, par exemple, les pêcheurs et les mineurs travaillent continuellement dans un environnement humide et sont facilement agressées par les perversités de l’humidité et du froid.
Par ailleurs, la constitution physique d’un travailleur manuel est différente de celle d’un travailleur intellectuel et les affections se déclarants chez l’un ou l’autre pourront aussi se différencier en syndrome de plénitude au syndrome d’insuffisance.
Prenons un autre exemple :
Un accouchement difficile est plus fréquent chez une travailleuse restant longtemps assise et statique et plus rarement observé chez une travailleuse manuelle.
Pour la médecine chinoise, la circulation du sang et de l’énergie et fluide chez le manuel tandis que chez l’intellectuel, le sang et l’énergie ont plutôt tendances à stagner. Cela explique la difficulté quantitative des accouchements dans les cas cités.
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e) Le pays d’origine :
Les habitudes de vie sont également en relation avec l’apparition de certaines affections. Il est dit :
« Dans les contrées orientales et en ces lieux où abondent les poissons salés, le long des rivages maritimes au bord de l’eau, la population aime manger du poisson, la consommation abusive de poissons provoque de la chaleur dans l’organisme, trop de salé agresse le sang, les affections induites se manifestent toutes par des abcès, des furoncles ».
« À l’ouest, dans ces régions où l’on trouve de l’or, du jade, du sable et des pierres, la population est prospère et consomme beaucoup d’aliments riches en graisses, des perversités externes peuvent agresser les organismes, les maladies proviennent de l’intérieur ».
« Au nord, la population est nomade et consomme beaucoup de produits laitiers, le froid dans les organes entraîne des affections caractérisées par le gonflement ».
« Au sud, la terre est grasse l’environnement est amollissant, la rosée abondante, la brume est dense, la population apprécie les mets de saveur acide laisse, ces pathologies se manifestent par des contractures et des engourdissements ».
« Au centre, ce sont des régions plates et humides, la population ne se fatigue pas et son alimentation est diversifiée, la paralysie musculaire accompagnée de froid dans les extrémités ainsi que les atteintes du froid sont les affections les plus fréquentes ».
De ces différentes citations, il ressort clairement que la diversité des conditions géographiques et climatiques ainsi que celles des habitudes de vie de l’alimentation ont une influence sur le déclenchement le développement des affections. Ainsi il ne faut pas négliger cette partie de l’interrogatoire général.
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B) Interrogatoire sur les habitudes et le cadre de vie
Les habitudes de vie, les préférences alimentaires, les études, travail, l’environnement familial exercent une influence directe sur certaines maladies.
Par exemple :
Leurs affections sont habituellement dues à la déficience.
Leurs affections sont habituellement liées à la plénitude.
Certaines maladies, telles les affections émotionnelles, sont le reflet négatif du cadre de vie et sont liées à un abattement moral. « Il faut connaître le mode de vie du malade, savoir s’il est réguliers ou non. Si le patient vit régulièrement, s’il a un caractère paisible, l’énergie et le sang seront facilement en harmonie, mais si elle est irrégulière, alors l’énergie et le sang auront tendance à stagner ».
Au cours de l’interrogatoire, il ne faut surtout pas négliger toutes ces informations sur l’harmonie et les rythmes de vie.
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C) Interrogatoire sur les antécédents
Les infections contractées dans le passé par le malade ont souvent un rapport de cause à effet avec les pathologies actuelles qui peuvent en être une rechute. Pour cette raison, les antécédents pathologiques servent de référent pour les maladies présentes.
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D) Interrogatoire sur l’historique de l’affection, son développement et les antécédents de traitements
Questionner le patient sur le moment d’apparition, les circonstances du développement de l’affection, concerne bien entendu la pathologie en cours.
Il est rare que le malade aille consulte un médecin dès le début de la maladie ; après le déclenchement de l’affection, il consulte souvent plusieurs praticiens ; par conséquent il est nécessaire de s’enquérir de l’historique et du développement de sa maladie.
Cet interrogatoire permet en outre de comprendre d’estimer l’évolution et la tendance du processus pathologique dans son ensemble, d’apprécier si l’état du patient s’aggrave ou s’améliore.
Soit l’affection réside du début jusqu’à la fin dans un organe ou méridien, soit se transmet à d’autres organes ou d’autres méridiens.
Les maladies de tiédeur de la couche défensive peuvent pénétrer la couche de l’énergie, mais peuvent aussi de la couche nutritive retournée dans la couche d’énergie.
Grâce à l’interrogatoire sur l’historique de la maladie en cours, il est possible de comprendre la situation présente de l’affection. Il faut s’enquérir des diagnostics qui ont déjà été posés, des traitements pharmacologiques qui ont été administré et des résultats qui ont été obtenus.
C’est lors de l’établissement du diagnostic différentiel et de l’application clinique que l’on peut tirer profit de ses éléments. Parce que pour certaines affections délicates à soigner, le diagnostic est difficile à poser à la première consultation, la connaissance des diagnostics déjà établis, des traitements actuels permet de gagner un temps précieux.
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2) Interrogatoire que sur l’état actuel du patient
Il représente la partie la plus importante du diagnostic par l’interrogatoire et constitue également un des fondements de diagnostic différentiel. La « chanson des 10 questions » en constitue la trame de ce qui suit ici.
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A) Questions sur le froid et la chaleur
Les sensations de froid et de chaleurs sont parmi les symptômes les plus importants dans la plupart des affections on relève des signes relatifs au froid et à la chaleur, aussi cette question est essentielle lors du diagnostic par l’interrogatoire. Le froid et la chaleur témoignent de l’état du yin et du yang.
Il est dit : « La victoire du yang entraîne de la chaleur, la prépondérance du yin entraîne du froid ».
Quand il est question de froid, cela concerne :
Quand il est question de chaleur :
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En clinique, le froid et le chaud se manifeste ainsi :
Par ailleurs, froid et chaleur sont classées ainsi :
On distingue également leur origine :
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1) Présence de froid sans chaleur
S’il y a présence de froid et absence de chaleur, le malade a le corps froid, manifeste une aversion pour le vent et le froid, ne transpire pas, ne craint pas la chaleur. Il s’agit généralement d’un « symptôme de froid et de déficience » dans lequel le yang est déficient et le yin prépondérant.
Ce syndrome est dû à une atteinte interne ou à une agression externe par une perversité froide atteignant directement les trois méridiens yin. Dans ce type de syndrome, l’aversion pour le froid s’atténue si le malade se couvre.
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2) Présence de chaleur sans froid
S’il n’y a présence que de chaleur et absence de froid, le malade a le corps chaud et manifeste une aversion pour la chaleur, mais pas pour le froid. Il objective un état fiévreux et ne ressent qu’une sensation de « chaleur aux cinq coeurs ». La fièvre peut être due à de multiples causes, toutefois on peut les classer en deux catégories : celles relevant des blessures internes et les autres relevant des atteintes internes et externes.
A la suite de la pénétration de la perversité de la superficie vers la profondeur, la chaleur seule persiste sans la crainte du froid.
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a) Forte fièvre :
Il existe une chaleur importante, une prépondérance de la chaleur, la peau du malade est brûlante au toucher et cette sensation ne diminue pas quand ce contact est prolongé. Cette forte fièvre est généralement accompagnée de soif, d’un visage rouge et d’une respiration bruyante.
1) Quand la fièvre est due à une affection d’origine externe, par exemple une atteinte de froid, c’est la pénétration de la perversité du vent et du froid vers l’interne qui en est la cause. C’est le cas notamment des atteintes du Méridien ou viscère Yang Ming (la chaleur se lie à la matière, avec les trois grands).
2) Dans un autre cas d’atteinte externe, mais il s’agit ici d’une maladie de tiédeur, la perversité de la chaleur pénètre dans la couche de l’énergie et dans la couche du sang , comme par exemple les affections de vent chaleur, lorsque la perversité de la chaleur agresse le poumon.
Enfin dans les affections d’humidité-chaleur et de chaleur caniculaire du à une atteinte externe, la perversité se trouve dans la couche de l’énergie et pénètre dans la couche du sang.
3) La fièvre due à une atteinte interne s’observe souvent en cas d’endommagement occasionné par une accumulation alimentaire, cette fièvre s’accentue la nuit.
La forte fièvre est un symptôme de plénitude due à une chaleur interne, elle indique :
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b) Fièvre en marée :
C’est une petite fièvre apparaissant de manière régulière tout comme se manifeste la marée, mais une fois par jour et le plus souvent l’après-midi. Si une fièvre apparaît deux fois par jour, ce n’est pas une fièvre en marée.
Celle-ci peut être due à une affection d’origine externe ou un endommagement interne et elle peut être une fièvre de plénitude ou de déficiences.
b/1 Fièvre en marée due une infection d’origine externe :
En cas de syndrome de plénitude du viscère Yang Ming par une atteinte par le froid,
Tous signes d’une stagnation interne de chaleur et de sécheresse.
En cas de maladie de tiédeur, la chaleur pénètre niveau du sang,
La fièvre s’aggrave la nuit ; dans la phase finale des maladies fébriles, la perversité restante se dissimule dans la couche du yin, la fièvre apparaît la nuit disparaît au matin (Le sang retournant à l’interne la nuit se noue à la chaleur).
En cas de syndrome d’humidité chaleur d’une maladie chaude, la fièvre survient l’après midi, (la chaleur s’aggrave l’après midi).
En cas de syndrome de chaleur et d’humidité d’une maladie de tiédeur, la température du corps n’est pas évidente : au premier contact de la peau n’est pas chaude et en prolongeant le toucher, on ressent fortement la chaleur ;
Celle-ci est bloquée par la perversité de l’humidité et ne peut que difficilement se manifester à l’extérieur.
Cette fièvre est accompagnée :
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b/2 Fièvre due à une blessure interne :
Elle apparaît fréquemment :
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L’endommagement interne est le plus souvent occasionné par :
Une insuffisance yin ou une insuffisance de l’énergie.
L’insuffisance du yin s’accompagne d’une sensation de chaleur aux cinq cœurs, de transpiration nocturne, de rougeurs aux pommettes, une langue rouge et peu humide.
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En cas d’insuffisance de l’énergie, quand la fièvre est due, par exemple à l’insuffisance et un enfoncement de l’énergie de la rate et de l’estomac, ou à la déficience de l’énergie du Rein et de son incapacité à retenir le feu, cette fièvre en marée survient à l’aube et est accompagnée de transpiration spontanée, ou de transpiration à l’effort, d’un souffle court, d’un manque de force, teint blême, symptômes qui s’aggravent tous à effort.
L’accumulation de mucosités et la stagnation d’aliments peut également entraîner une « fièvre en marée ».
La « fièvre en marée » due à une cause interne ne débute pas brutalement, la température n’est pas très élevée et le processus morbide est long.
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c) Chaleur aux cinq cœurs :
C’est une chaleur ressentie à la paume des mains, la plante des pieds et au thorax dans la région du cœur.
Quand il s’agit d’une stagnation de feu, la sensation de chaleur est due :
1 – A un dérèglement des mouvements de l’énergie
2 – Ou à un blocage causé par une perversité froide qui provoque la stagnation du feu Yang ;
Dans le premier cas, la sensation de chaleur est accompagnée d’une sensation d’oppression au niveau thoracique, d’irritabilité et de colère facile, d’un goût amer dans la bouche, tous signes de stagnation de feu chaleur dans le foie.
Dans le second cas, il s’agit d’atteinte externe par une perversité froide,
Il n’est pas difficile de les distinguer. La sensation de chaleur au cinq cœurs due à la stagnation du feu est un symptôme de plénitude.
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3) Fièvre accompagnée de crainte du froid
La crainte du froid ou la crainte du vent accompagné de fièvre, c’est l’apparition simultanée d’une crainte du vent, une crainte du froid et de fièvre. Elle est souvent observée lors d’une attaque externe est caractéristique des atteintes de superficie des attaques externes.
Cette fièvre reflète la lutte entre le yang superficiel et la perversité externe.
Dans les cas graves, apparaissent les frissons et la fièvre se manifeste aussitôt après la crainte du froid.
En d’affections d’origine externe, qu’il s’agisse :
S’il s’agit d’une affection du Juéyin causée par une atteinte de froid, la prépondérance du froid ou de la chaleur reflète l’état de la lutte entre le droit et le pervers :
En conclusion
La fièvre accompagnée de crainte de froid indique un syndrome superficiel dû à une attaque externe.
Si lors d’une affection due à un endommagement interne se manifeste une fièvre accompagnée de crainte du froid, c’est que l’endommagement interne coexiste avec une attaque externe ou la prépondérance du yin pousse le yang à l’extérieur provoquant la fièvre. C’est ce qu’on appelle le vrai froid et la fausse chaleur.
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4) Alternance de froid et de chaleur
L’alternance du froid et de la chaleur, c’est la succession de crainte du froid et de fièvre. Autrement dit, quand le froid disparaît, la chaleur se manifeste, quand la chaleur disparaît, le froid se manifeste, et ceci à n’importe quel moment. Ces signes indiquent que la perversité se trouve à mi-chemin entre la superficie et la profondeur, où a lieu également la lutte entre le droit et le pervers.
Cela signifie que les deux énergies seront sensiblement de force égale,
Les perversités ne peuvent pénétrer dans l’interne et énergie droite ne peut chasser la perversité vers externe.
Il en est ainsi pour la canicule, la chaleur caniculaire, l’humidité chaude et les affections pestilentielles.
En cas de malaria, il y a également une alternance de froid et de chaleur mais elle n’est alors régulière, tous les jours, ou tous les deux à trois jours.
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B) Interrogatoire sur la transpiration
Elles font parties intégrantes des liquides organiques : physiologiques quand elles font parties d’un processus normal des thermorégulations et dans l’élimination des facteurs pathogènes.
Le Nei Ting mentionne déjà que le corps ajuste sa température en régulant la quantité de sueur afin de s’adapter à la température ambiante.
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RAPPEL SUR LES LIQUIDES ORGANIQUES
Produits à partir de l’essence de la nourriture, les Yin Ye englobent la totalité des liquides normaux du corps.
Ils comprennent toutes les secrétions liquides, de l’estomac, des intestins, des articulations. Ils comprennent aussi les excrétas attachés aux organes comme les larmes, morves, sueurs, urines et deux types de salive : Rate et Reins.
Deux types de liquides : Ling Tchrou ch 36 : « Les parties essentielles et pures des aliments sont transformées en fluide clair-Jin et en fluide épais –Ye et distribuées dans des zones définies. C’est pourquoi les parties essentielles et pures qui ont leur origine au niveau des trois foyers s’exhalent à la surface du corps pour réchauffer la chair et remplir la peau. La partie exhalée des fluides du corps est appelée fluide clair et la partie qui circule vers l’intérieur pour nourrir le corps sans s’exhaler est appelée fluide épais ».
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L’étude de la transpiration est déjà mentionnée dans le Nei Ting : « La sueur provient de la transformation du Sang. Le Yang attaque le Yin et c’est la transpiration »
On comprend donc que la sueur prend sa source dans le Yin mais s’origine au Yang.
La sueur est le liquide du cœur, une sécrétion formée de liquide du corps par le Yang Qi et libérée à la surface du corps.
La sueur – liquide du Cœur – provenant de la transformation de l’Energie essentielle (Zong Qi), il est déconseillé de transpirer de manière excessive. Si le Yang et le Qi du Cœur sont en vide, le Cœur ne peut plus contrôler son liquide.
Les modifications pathologiques de la sueur peuvent être vues dans deux types de maladies : Celles provoquées par des facteurs pathologiques exogènes et celles causées par des dommages internes.
S’informant sur le sujet de la transpiration (Qie zhen), il est nécessaire de savoir si le patient transpire ou non, si oui depuis quand, dans quel cas, jour nuit, la qualité de la transpiration chaude ou froide, son odeur à rapporter aux 5 éléments, sa topographie, en haut, en bas, devant, derrière ces différentes particularités sont à confronter aux autres principaux syndromes concomitants.
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Pathogénie des transpirations :
Le Qi du Poumon est affaibli chez les patient de faible constitution (Qi du Poumon = Energie)ou bien après une longue maladie ou toux prolongée (d’où l’importance dans l’étude de la pathologie de sa durée qui va avoir une répercussion sur l’énergie correcte).
Le vide de Qi du Poumon affaiblit le Biao et Wei Qi, permettant le relâchement de la peau et des muscles ,la fonction de protection des liquides corporels et de contrôle des pores de la peau est entravée et la transpiration anormale apparaît .
Cet état se rencontre après un déséquilibre du Yin et du Yang ou à la suite d’un Syndrome de Biao vide aggravé par exposition au vent externe. Le déséquilibre entre l’énergie nourricière et défensive affaiblit la surface (Biao) et ne permet plus aux liquides corporels (Yin Yé) d’être contrôlés.
Il se rencontre dans les situations de sentiments déréglés prolongés qui usent le Yin
Il se rencontre dans les pertes de Sang ou d’essence Jing
Il se rencontre dans les consomptions du Yin par la chaleur pathogène.
Le vide de l’essence Yin (Yin Jing), engendre une chaleur de type Vide qui à son tour perturbe l’essence Yin et la disperse sous forme de sueur.
Elle provient de bouleversements émotionnels qui engendre une stagnation du Qi du Foie engendrant un Feu du Foie.
Elle provient d’excès de nourriture forte ou d’une plénitude chaleur humidité à l’intérieur du corps.
L’hyperactivité du Feu du Foie, ou l’accumulation d’une plénitude chaleur à l’interne, peut forcer les liquides à s’excréter sous forme de sueur.
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L’ Interrogatoire
Cet interrogatoire consiste à demander aux patients s’ils transpirent ou non, et s’il y a lieu :
L’horaire d’apparition, la quantité, la localisation et les symptômes associés à la transpiration.
La sueur est produite à partir du sang yin et des liquides organiques.
Il existe des mécanismes permettant l’apparition de la sueur
a) Le premier trouve son origine dans la nature de la chaleur yang. La chaleur yang a tendance à s’élever, à aller vers l’extérieur ; ainsi, quand cette chaleur yang est excessive, elle chauffe et transforme les liquides YIN qui s’évapore vers l’extérieur et produisent la transpiration, on dit : « le YIN suit le yang qui fuit ».
b) Le second son origine dans i’ insuffisance du yang défensif. La défense de la superficie n’est pas solide, les liquides YIN s’échappent vers l’extérieur et forme la sueur.
c) La troisième trouve son origine dans un déséquilibre du Yin. ou bien le yin est insuffisant et ne pas retenir le Yang, ou encore le yin et prépondérant et repousse le yang, l’énergie YANG s’échappe vers l’extérieur, les liquides yin suivent le yang qui fuit provoquant ainsi la sueur.
Cependant au cours du processus pathologique, la présence ou l’absence de transpiration révèle de mécanismes pathologiques différents.
En cas d’atteinte externe et de blessure par le froid, la transpiration signe soit :
L’absence de transpiration est le signe de la plénitude de la superficie.
En cas de transpiration au cours des maladies de chaleur,
On distingue la transpiration profuse, la transpiration critique ou terminale et la transpiration accompagnée de frissons.
Lors des maladies diverses a dû à un endommagement interne, l’absence de transpiration, alors qu’elle devrait être présente, est un symptôme d’insuffisance des liquides Yin : le Yin a été endommagé par la sécheresse interne.
En présence de transpiration, il faut encore différencier : la transpiration spontanée et la transpiration nocturne.
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1) Transpiration spontanée
On parle de transpiration spontanée quand celle-ci est provoquée par aucune des causes habituelles : l’effort, la chaleur saisonnière, le port de vêtements épais, …. La transpiration spontanée inclut :
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Ces différentes transpirations sont produites par un endommagement interne ou par une attaque externe et proviennent de l’intérieur de l’organisme. Autrement dit, le domaine qui englobe les différents types de transpiration spontanée est très vaste.
On peut cependant préciser qu’une transpiration spontanée qui n’est pas due à un effort, à une température extérieure élevée, à des vêtements épais ou à des aliments trop chauds, relève de ce domaine.
Toutefois, la transpiration nocturne, la transpiration profuse, la transpiration accompagnée de frissons, la transpiration de la tête, la transpiration des mains et des pieds et la transpiration d’une moitié du corps ont chacune des significations pathologiques particulières. En clinique, on les distingue généralement par leurs appellations respectives et on ne les confond pas avec la transpiration spontanée.
Cliniquement, la transpiration spontanée désigne une transpiration peu abondante présente sur tout le corps.
C’est précisément ce type de sueur qui est étudiée ici.
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2) Transpiration nocturne
La transpiration nocturne appelée également transpiration du sommeil apparaît uniquement durant le sommeil et cesse un réveil. Ce type de transpiration est souvent dû à la déficience du yin :
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3) Transpiration profuse
La transpiration profuse est une transpiration très abondante, souvent constaté lors des atteintes externes, s’accompagnant de fièvre élevée et de soif importante.
La sueur est alors très abondante, elle ruisselle en gouttes comparables à des perles ou encore semble huileuse. C’est un signe critique des dissociations du yin et du Yang et le malade est difficilement curable.
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4) Transpiration accompagnée de frissons
On parle de transpiration avec frissons lorsque la sueur survient à la suite de frissons. Elle n’est généralement observée que lors d’affections dues à une atteinte externe:
Cette transpiration traduit la lutte intense entre le pervers et le droit et marque le point tournant de l’évolution de la pathologie.
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5) Transpiration limitée à la tête
C’est une transpiration localisée à la tête, sans sueur sur les autres parties du corps.
Dans ce dernier cas, la déficience de l’énergie empêche celle-ci de monter à la tête, et les liquides physiologiques ne sont plus retenus et sortent sous forme de transpiration au niveau du visage.
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6) Transpiration sur une moitié du corps
Cette transpiration peut être localisée :
Elle est observée autant dans les affections dues à une atteinte externe que dans les affections dues à un endommagement interne.
Elle est due :
Ces différentes causes peuvent entraîner un dysfonctionnement de l’ouverture et de la fermeture des espaces interstitiels et l’apparition de transpiration sur la moitié gauche ou de droite, ou sur la partie supérieure ou inférieure du corps.
Si la sueur apparaît à gauche ou à droite chez un patient adulte ou impatient adulte, c’est un signe précurseur d’apoplexie.
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7) Transpiration des mains, des pieds et de la région précordiale
Si cette transpiration est peu abondante aussi elle n’apparaît qu’aux chez les jeunes enfants et qu’elle est associée à aucun autre symptôme, elle n’est pas pathologique.
Mais si elle est abondante et qu’elle est accompagnée de certains signes plus généraux, c’est une transpiration pathologique. En clinique, on la rencontre souvent :
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C) Questions sur les douleurs
La douleur est un symptôme fréquemment rencontré en clinique, on peut l’observer dans de nombreuses infections. Les différentes causes et les différents mécanismes pathologiques produisant les douleurs permettent de distinguer la nature, le moment d’apparition, la durée et la localisation de ces douleurs.
Qu’elle soit due :
A une atteinte externe ou à un endommagement interne, provoqué par un traumatisme,
Causée par l’insuffisance ou la plénitude, le froid ou la chaleur,
L’apparition de la douleur est toujours conditionnée par un blocage des mouvements de l’énergie au niveau des organes et des viscères, ou des méridiens et de leurs branches collatérales.
Ainsi, on peut dire « l’obstruction provoque la douleur » (syndrome Bi).
Puisque chaque partie de l’organisme est en relation avec un organe ou un viscère, un méridien ou une branche collatérale, en distinguant les localisations des douleurs, il est possible de connaître précisément quel est l’organe, le viscère ou le méridien concerné par cette manifestation pathologique.
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1) Maux de tête
Dans l’Antiquité, les maux de tête étaient connus sous les appellations suivantes :
Toutefois parmi ceux-ci, les véritables maux de tête et les douleurs au cerveau sont des symptômes extrêmement dangereux pouvant conduire à la mort. Il est dit : « Les véritables maux de tête sont des céphalées aggravées, tout le cerveau est pris par la douleur, les pieds et les mains sont refroidies jusqu’aux articulations, ce sont des signes de mort, il n’y a pas de traitement ».
Par ailleurs, il est dit : « Dans les infections présentant des douleurs au cerveau quand le pouls est lent et grand, c’est signe de mort » (Zhangzhongjing).
Les causes des maux de tête sont donc diverses et les affections concernées sont très nombreuses.
Toutes les pathologies, qu’elles soient :
Peuvent induire une stagnation ou un blocage de l’énergie du sang ou une déficience de l’énergie et du sang. L’énergie déficiente ne peut faire circuler le sang, le sang déficient ne peut véhiculer l’énergie, les mouvements de cette dernière ne s’effectuent plus les maux de têtes apparaissent.
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a) Les maux de tête du à une attaque externe
Les maux de tête du à une attaque externe sont généralement occasionnés par :
S’il s’agit de maux de tête du vent froid : la douleur s’étend jusqu’à la nuque où elle provoque une sensation de resserrement, il existe une crainte du froid et de la fièvre, des courbatures articulaires, une absence de soif, l’enduit lingual mince et blanc.
S’il s’agit de maux de tête du au vent chaleur : la tête est douloureuse et distendue, la fièvre est importante, il y a parfois une légère crainte du vent et du froid, la bouche est sèche et le malade a soif, l’enduit lingual est mince et jaune.
En cas de maux de tête due aux vents humidité : la tête est lourde et douloureuse comme enveloppée, la chaleur du corps n’est pas élevée, le malade ressent des étourdissements et une sensation d’oppression la poitrine, sa bouche est pâteuse, l’enduit de la langue et gras.
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b) Les maux de tête du un endommagement interne
Les maux de tête du un endommagement interne sont généralement causés par :
Quand ces maux de tête sont dus au yang du foie : le patient présent des vertiges et une sensation de distension douloureuse, une irritabilité et des colères faciles, parfois il a la bouche amère, la gorge sèche et des bourdonnements d’oreilles ou encore une sensation de distension et de douleurs dans les flancs.
Si les maux de tête sont dus à l’insuffisance de l’énergie : ils sont continus et sont accompagnés d’un souffle court et d’un manque de force, d’une transpiration spontanée, d’une crainte du vent et du froid, d’un manque d’appétit ; ils sont parfois accentués à l’effort.
Les maux de tête d’une insuffisance du yang sont : continus et accompagnés d’une crainte du froid, de membres froids et de selles molles ; ils s’aggravent en présence de froid.
Si les maux de tête sont dus à la stagnation du sang : les douleurs sont ressenties comme les piqûres d’aiguille, leurs localisations sont fixes, le corps de la langue est violet sombre et présente des taches de stagnation.
En cas de maux de tête du la déficience du sang : les douleurs ne sont pas franches, le teint du visage n’a pas d’éclat, les lèvres sont blanc pâle, il existe des palpitations, une perte de mémoire et des insomnies.
Quand ces maux de tête sont dus à la déficience du yin : ils sont accompagnés d’une sensation de vide dans la tête, de vertiges et de bourdonnement d’oreilles, une sensation de courbatures au niveau des reins des genoux, de spermatorrhées et de leucorrhées et d’une langue rouge.
Si les maux de tête sont dus aux mucosités troubles : ils sont accompagnés d’étourdissements et de lourdeur, d’une sensation de grosseur et de plénitude au niveau de la poitrine et de la cavité stomacale, de vomissements de salive glaireuses et de membres lourds et malhabiles.
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b) Les maux de tête occasionnés par une atteinte externe
Pour les maux de tête occasionnés par une atteinte externe, suivant la localisation de la douleur, on peut aussi distinguer :
Les céphalées dues aux trois Yang
Et les céphalées dues au Jueyin.
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c) Les maux de tête occasionnée par un endommagement interne
En ce qui concerne les maux de tête occasionnée par un endommagement interne, les 12 méridiens principaux comme les huit méridiens particuliers peuvent être incriminés.
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D’une manière générale :
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La migraine autrefois appelée « vent du côté de la tête », relève également du domaine des maux de tête tout en étant différente. Elle est caractérisée par une céphalée située sur le côté de la tête à gauche ou à droite, céphalées persistantes se manifestant par des crises répétées.
Elle est fréquemment observée dans :
2) Douleurs thoraciques
Le thorax fait parti du « réchauffeur supérieur » et abrite le cœur et le poumon. Ainsi les douleurs thoraciques reflètent souvent des affections du cœur, du poumon et du réchauffeur supérieur.
En clinique, ce type de douleur est fréquemment observé simultanément à des douleurs aux flancs, des douleurs dorsales, mais si la douleur thoracique est dominante, elle seule sera prise en considération.
La douleur thoracique est parfois appelée « douleur du cœur » ou « véritable douleur du cœur ».
Les douleurs thoraciques s’observent lors des syndromes suivants :
De manière générale :
Il y a insuffisance de l’énergie du cœur.
Il y a déficience du yang du cœur
Il y a stagnation de sang du coeur
Il y a abcès dans le poumon
Il y a mucosités chaudes
Il y a déficience du yin du poumon
Il y a mucosités troubles
Il y a stagnation d’humidité turbide
Il y a atteinte par le vent froid
Lors de ce syndrome, il est notable que la toux provoque la douleur ; sans toux il n’y a pas de douleur.
Si le vent froid qui agresse le poumon pénètre dans la profondeur et se transforme en chaleur, la présence de chaleur au poumon ou l’obstruction du poumon par les mucosités chaudes vont provoquer la toux puis la douleur thoracique ce qui a été abordé ci-dessus.
Synthèse :
Les douleurs thoraciques peuvent être dues aux attaques externes ou aux endommagements internes. Cependant certaines douleurs thoracique causées par un endommagement interne apparaissent à la suite d’une attaque externe autrement dit l’attaque externe évolue et se transforme en endommagement interne.
Ainsi les attaques externes et les endommagements internes sont à la fois différents et liés.
3) Douleurs aux flancs
Les flancs sont parcourus par les méridiens du foie et de la vésicule biliaire. Pour cette raison, les douleurs aux flancs sont souvent en relation avec ces deux méridiens et avec l’organe et le viscère correspondant.
Ce type de douleur peut être dû au syndrome suivant :
Le méridien de la rate « taè yin du pied » croise le méridien du foie au 14F Qimen et le méridien de la vésicule biliaire au 24VB Riyue.
Le grand collatéral de la rate se dissémine dans la poitrine et les flancs.
Pour ces raisons, les affections de la rate et de son méridien peuvent également provoquer des douleurs et des sensations de distension au niveau des flancs.
4) Douleur de la cavité stomacale
Les douleurs de la cavité stomacale apparaissent à la partie supérieure de l’abdomen, sous le cœur, on les appelle également douleurs gastriques.
Les anciens dénommaient ce type de douleur, douleur du cœur et de l’abdomen, douleur du cœur ou encore douleur sous le cœur.
En pratique clinique afin de ne pas fondre ces différents syndromes, il est nécessaire de pratiquer le diagnostic différentiel.
5) Douleurs abdominales
Les douleurs abdominales apparaissent autour de l’ombilic et à la partie inférieure de l’abdomen.
Selon leur localisation, on distingue :
Les douleurs abdominales peuvent être aussi occasionnées par de multiples facteurs :
Ces douleurs sont souvent relations avec les pathologies :
Elles peuvent apparaître dans les syndromes suivants :
De manière générale :
6) Douleurs lombaires
Les lombes sont la demeure des reins ainsi, les douleurs lombaires sont souvent liées aux affections du Rein telles que :
Lorsqu’un vaisseau est obstrué par la perversité du vent, du froid et de l’humidité, l’énergie le sang ne peuvent plus y circuler librement ce qui provoque une douleur lombaire. Celles-ci relèvent du domaine du syndrome d’obstruction subdivisée en :
7) Douleurs des quatre membres
Les douleurs des quatre membres se manifestent aux articulations et dans les muscles.
Pour ces raisons, ces douleurs peuvent être dues à l’insuffisance soit la plénitude ;
D) Questions sur l’alimentation
Interrogé sur l’alimentation consiste essentiellement à demander au malade :
Ces éléments concernant l’alimentation et des boissons donnent principalement des indications sur l’état de l’énergie de l’estomac et des liquides physiologiques.
1) Soif et envie de boire
Si le malade a la bouche sèche, qu’il a soif, qu’il envie de boire ou qu’il désire des boissons fraîches, cela indique un excès de chaleur endommageant le yin :
Les liquides physiologiques deviennent insuffisants.
2) L’appétit
Connaître l’appétit malade, savoir s’il mange peu ou beaucoup sont des éléments permettant d’apprécier l’état de l’énergie de l’estomac et représente une orientation dans le pronostic des affections, c’est une donnée importante en clinique
a) La diminution ou le manque d’appétit, de même que le blocage de la fonction de réception de l’estomac, sont des symptômes du dysfonctionnement des activités de la rate et de l’estomac.
Si durant une maladie chronique, un malade manque d’appétit, a le teint jaune et desséché, est amaigri et fatigué, il souffre d’une déficience de la rate et de l’estomac.
L’insuffisance d’appétit accompagné :
Ces symptômes révèlent un dérèglement de la fonction de transport de la rate due à la présence d’humidité.
b) L’aversion pour les aliments ou même la répugnance à l’évocation des aliments appelée dégoût alimentaire est fréquemment observée lors des indigestions.
c) Un appétit excessif est une sensation de faim qui se manifeste après avoir mangé sont des signe de polyphagie ; celle-ci est souvent accompagnée d’un amaigrissement et provient d’un excès du feu de l’estomac consommant exagérément les aliments.
D) Une sensation de faim sans envie de manger ou en ayant peu envie de manger s’appelle la faim sans désir de satiété. Elle est en général imputable à l’insuffisance du Yin de l’estomac entraînant la montée du feu par insuffisance.
e) Un désir de manger des matières bizarres tel que du riz cru ou de la terre, symptômes souvent observés chez les enfants, indique une infestation parasitaire.
Chez la femme enceinte, l’attirance pour un aliment particulier n’est pas un signe pathologique.
f) Le retour progressif de l’appétit, au cours d’une affection, pronostique le rétablissement de l’énergie de l’estomac ; à l’inverse, une diminution de l’appétit dénote souvent la déficience l’énergie de l’estomac et de la rate.
3) Le goût
Il faut demander au malade s’il ressent un goût particulier dans la bouche.
D) Questions sur les selles et les urines
1) Les selles
Il est important d’interroger le malade sur la consistance, la couleur et l’odeur de ses selles, de lui demander si elles sont mêlées de sang, purulent ou sanguinolentes et si ce sang est de couleur sombre de couleur claire.
Il faut également s’enquérir de la fréquence et de la quantité des selles, ainsi que des sensations perçues lors de la défécation et enfin se renseigner sur une éventuelle incontinence fécale.
a) Les selles sèches :
Les selles normales sont moulées et moelleuses, sont expulsés une fois par jour.
Les selles sèches sont difficilement expulsées, leur fréquence diminue, il n’y a parfois qu’une selle tous les trois ou quatre jours :
C’est ce qu’on appelle la constipation. Celle-ci est souvent occasionnée par l’excès de chaleur blessant les lignes épuisant les liquides des voies intestinales.
La constipation observée au cours d’une maladie chronique, après un accouchement ou chez les personnes âgées est généralement due :
En résumé, la constipation peut provenir :
Ce qui inclut l’excès de chaleur, l’excès de froid, la déficience de l’énergie, la stagnation de l’énergie, l’insuffisance du sang et l’insuffisance du yin.
La constipation est un état de rétention des selles avec toutefois expulsion de matières fécales ; quand cet état de rétention ne s’accompagne pas d’expulsion et qu’il y a une forte distension abdominale, des douleurs et des vomissements, cela n’est plus considéré comme une constipation mais relève plutôt du syndrome guange, syndrome caractérisé par des vomissements fréquents et un blocage des selles et des urines, signe d’un dysfonctionnement des six viscères.
b) Les selles molles :
Quand les selles sont molles, informes ou liquides comme de l’eau, qu’elles contiennent des éléments non digérés et que leur fréquence augmente, c’est la diarrhée.
Ainsi quelles que soit la cause de la diarrhée, elle est toujours liée à une affection de la rate et de l’estomac, de l’intestin grêle ou du gros intestin.
1) Une diarrhée de selles liquides ou légèrement liquide sans odeur particulière, mais accompagnée de douleurs abdominales et de borborygmes, de crainte du froid de refroidissement des mains et des pieds est une diarrhée de type « froid » en rapport avec la déficience de la rate et du Rein (diarrhée de l’aube ou de la cinquième veille), due à l’insuffisance du yang des reins et du feu de Ming Men.
2) Une diarrhées de selles liquides accompagnées de douleurs abdominales et de borborygmes et de symptômes de la superficie tels que froid, fièvre, maux de tête, courbatures des quatre membres, est causée par une atteinte externe de vent froid ou une perversité de l’humidité et du froid, elle relève également des diarrhées de type froid.
3) Des diarrhées se manifestant aussitôt après des douleurs abdominales, composées de selles jaunes, liquides nauséabondes, accompagnées de sensation de brûlure anale durant la défécation, d’une envie de boissons fraîches et d’urine brève et rouge signe la présence humilité et de chaleur dans les intestins et l’estomac.
En cas d’atteinte par les perversités de l’humidité de chaleur caniculaire durant le plein été, les diarrhées sont comme de l’eau, il existe une grande soif, des urines sont rouges et la transpiration et spontanée.
Ces deux derniers cas sont des diarrhées de type chaleur.
4) Des diarrhées en cas d’indigestion, de douleur et de gonflements abdominaux, de selles liquides nauséabonde avec une odeur d’œuf pourri et quand les douleurs et les gonflements diminuent après la selle, il s’agit de diarrhée due à l’accumulation d’aliments.
5) Des diarrhées intermittentes avec des selles contenant des aliments non digérées accompagnées d’un manque d’appétit, une sensation de plénitude après les repas, un teint du visage jaune et desséché et d’asthénie indiquent une insuffisance de la rate et de l’estomac.
6) Les diarrhées et les douleurs abdominales survenant après une tension émotionnelle ou après une manifestation de colère signent la conquête de la rate par l’énergie du foie.
c) Les selles purulentes et sanguinolentes
Quand les selles se présentent sous forme de bouillie liquide rouge ou blanche, ou rouge blanche à la fois, s’accompagnant de douleurs abdominales, défécation fréquente de ténesme, on parle de dysenterie.
1) Dysenterie due à la chaleur et à l’humidité
2) Dysenterie due au froid et à l’humidité
3) Dysenterie due à une toxine épidémique.
4) l’énergie de l’estomac est épuisée
Si la suite d’une dysenterie due à une toxine épidémique, malade n’arrive pas à s’alimenter présente des nausées et vomissements, c’est que l’énergie de l’estomac est épuisée que l’énergie toxique monte avec force : on parle de dysenterie caractérisée par l’incapacité à se nourrir
5) Dysenterie chronique
Quand une dysenterie se manifeste de manière intermittente et depuis longtemps, qu’elle ne se guérit pas et s’accompagne de crainte du froid, de fatigue et d’une envie de s’allonger, d’un pouls faible et sans force on parle de dysenterie chronique.
d) La dysenterie
Globalement il y a aggravation des symptômes : fièvre, inappétence, rectorragies plus ou moins purulentes avec ou sans selles.
e) Les selles mêlées de sang
Ce sont des selles contenant du sang de couleurs vives ou violet sombre ou encore des selles de couleur noire.
En clinique,
Il est possible de distinguer aussi :
f) Incontinence de matières fécales
Quand le malade n’a plus assez de force pour retenir ses selles ou qu’il ne ressent pas la défécation, on parle d’incontinence fécale.
Ce symptôme s’observe souvent le cas de dysenterie chronique de diarrhées prolongées provoquant une déficience et un enfoncement de l’énergie ainsi que chez les personnes qui ont perdu connaissance.
2) Les urines
Il est important de questionner le malade sur :
Les urines proviennent des liquides organiques.
Le poumon est la source supérieure de l’eau, il a pour fonction de maintenir dégager la voie de l’eau ;
La rate régie le transport et la transformation de l’eau et de l’humidité ;
Le rein régit la circulation de l’eau et des liquides et est chargé des urines et des selles
La vessie stocke les urines son ouverture inférieure communique avec l’urètre.
Ainsi les urines donnent des indications directes sur l’état de l’activité des organes et des viscères tels que le poumon, la rate, le Rein et la vessie.
Quand les urines sont abondantes, il s’agit d’une affection du Rein liée au froid ou à l’insuffisance.
Ce symptôme est également présent en cas de diabète.
Les mictions courtes et de faibles quantités peuvent provenir d’un excès de chaleur blessant les liquides ou encore d’un excès de transpiration, de vomissements ou de diarrhée endommageant les liquides physiologiques et provoquant une insuffisance de la transformation à la source des liquides ;
Si les urines s’écoulent goutte-à-goutte, on parle de dysurie
Si elle ne s’écoule plus du tout on parle de rétention,
De manière générale, il est question de difficultés mictionnelles.
Les difficultés mictionnelles sont causées par :
a) Un syndrome de plénitude : écoulement de l’humidité-chaleur vers le bas
b) Un syndrome d’insuffisance
L’énergie du Rein n’est pas solide,
La vessie n’assure plus la fonction de rétention.
Quand il y a du sang dans les urines, celles-ci sont légèrement rouges ou bien rouge vif, c’est de l’hématurie. Cette hématurie est à distinguer de la Strangurie sanguinolente.
L’hématurie se rencontre généralement lors des syndromes suivants :
F) Questions sur le sommeil
Interroger un malade sur son sommeil revient essentiellement à lui demander s’il est sujet à l’insomnie ou à l’hypersomnie.
En général, des personnes âgées dorment moins que les jeunes et ces derniers ont besoin de plus de sommeil que leurs aînés, ce sont des caractéristiques physiologiques. L’insomnie est caractérisée par :
L’hypersomnie est caractérisée par un temps de sommeil trop long, certains sujets s’endorment même durant la journée dès qu’ils ont un moment de calme.
En ce qui concerne la physiologie du sommeil Zhang Jingyue a résumé la théorie fondamentale du Neijing en ces termes : « Le sommeil et le réveil sont conditionné par l’énergie défensive ,celle-ci circule le matin dans le yang et provoque le mouvement et le réveil, l’énergie défensive circule la nuit dans le yin et induit le calme »
Il est dit aussi: « Quand l’énergie yang arrive à son terme, l’énergie yin devient prépondérante et on s’endort ; quand l’énergie yin arrive à son terme, l’énergie yang devient prépondérante et l’on se réveille ».
Pour ces raisons, et quelle qu’en soit la cause :
a) Si l’énergie défensive entre dans le yang mais ne parvient pas à pénétrer dans le yin, cela entraîne une prépondérance du yang et une insuffisance du yin provoquant l’absence de sommeil : l’insomnie ;
b) Si l’énergie défensive entre dans le yin sans parvenir à pénétrer dans le yang, cela entraîne une prépondérance du yin et une insuffisance du yang provoquant un excès de sommeil : l’hypersomnie.
Autrement dit, lorsque les relations entre le yin et le yang sont anormales, des problèmes de sommeil apparaissent.
1) L’insomnie
L’insomnie désigne aussi bien l’absence de sommeil que l’impossibilité à trouver le sommeil.
Cet état se produit quand le yang ne peut pénétrer le yin ; le yang est alors prépondérant et le yin insuffisant.
Les principaux syndromes en cause sont les suivants :
Pour dormir, il faut que le shen soit en quiétude, le shen peut être perturbé par tous les autres éléments :
De nombreux facteurs et syndromes peuvent occasionner de l’insomnie, cependant toujours en relation avec le Shen du cœur qui est troublé.
2) L’hypersomnie
L’hypersomnie désigne aussi bien le fait de se livrer sans retenue au sommeil que l’excès de sommeil.
Cet état se produit lorsque le yin ne peut sortir du yang:
Le yin est alors prépondérante et le yang insuffisant. L’hypersomnie est généralement une conséquence de :
Ainsi par exemple :
L’hypersomnie accompagnée de troubles visuels est fréquemment observée quand l’accumulation de mucosités humides empêche le yang pur de s’élever.
Si elle est accompagnée de fatigue mentale et de désir de sommeil, si le patient s’endort dès qu’il ferme les yeux et se réveille aussitôt qu’on l’appelle ou s’il se trouve dans un état de demi-sommeil, elle est souvent signes d’insuffisance du yang du cœur et du Rein
Si le malade semble paresseux et manque de force, s’il s’endort aussitôt après le repas, c’est souvent un signe d’insuffisance de l’énergie de la rate.
L’hypersomnie s’observe également en présence de chaleur extrême due à une atteinte externe, la perversité pénètre dans le péricarde, la chaleur prépondérante entraîne la perte de connaissance : c’est un état de stupeur.
En réalité, cette dernière situation est indifférenciée de l’hypersomnie et on ne peut parler d’un état de stupeur en présence d’hypersomnie.
G) Questions sur les règles, les pertes, la grossesse et l’accouchement
L’interrogatoire sur les règles est un trésor d’informations, sur le Sang/énergie, le Froid / Chaleur et le Vide / Plénitude
Les règles, les pertes vaginales, la grossesse et l’accouchement sont caractéristiques de la physiologie de la femme. Quand la personne qui fait l’objet du diagnostic est une femme, il est nécessaire même pour une simple affection d’en appréhender tous les aspects et en particulier celles qui concernent les régler les pertes vaginales.
1) Les règles
Il s’agit de poser les questions relatives :
1) Le cycle menstruel
Le cycles dure en général 28 jours et les règles durent trois ou quatre jours, plus rarement cinq ou six jours.
a) Si le cycle est raccourci de huit ou neuf jours, les règles se produisent donc plutôt, cela est dû soit :
Cet état s’observe également lors de la stagnation dans le foie et en présence de stase sanguine.
b) Si le cycle est allongé de huit ou neuf jours, les règles se produisent donc en retard, cela est dû soit :
c) Si le cycle est régulier, parfois en avance et parfois en retard, les règles apparaissent pas régulièrement, c’est en générale du soit :
Plus rarement il arrive qu’une femme tout en ayant jamais de règles puisse être enceinte et concevoir, ce qu’on appelle les règles cachées ; il s’agit d’un phénomène physiologique, il n’y a pas d’aspect pathologique.
2) La quantité des règles
Selon l’âge et la constitution physique, le volume de l’écoulement menstruel peut varier ; qu’ils soient importants ou de moindre quantité, tant qu’il reste dans des limites normales, il relève du domaine de la physiologie.
a) Un écoulement abondant qui dépasse les limites physiologiques est appelé hyperménorrhée; cet état est souvent dû soit :
b) Un écoulement sanguin moins important que la normale, appelé oligoménorrhée, est dû soit :
c) S’il n’y a pas de règle pendant plus de trois mois et en l’absence de cours de grossesse, on parle d’aménorrhée, c’est une situation causée soit :
Toutefois dans certains cas, l’aménorrhée peut être occasionnée par des modifications du mode de vie ou de l’environnement ; si elle n’est pas accompagnée d’autres signes évidents, elle n’est pas un état pathologique.
3) Couleurs et consistances
La couleur normale des règles est rouge, leur consistance doit être ni trop fluide ni trop épaisse et elles ne doivent pas comporter de caillots sanguins.
a) symptôme d’insuffisance
b) symptôme de plénitude
4) Les douleurs abdominales pendant les règles
Durant la période menstruelle si des douleurs lombaires et abdominales violentes difficilement supportables apparaissent et se répètent à chaque cycle, il s’agit de dysménorrhées.
Les sensations de distension et de douleurs au bas-ventre avant et pendant les règles relèvent soit :
5) Les pertes vaginales
En temps normal, les parois du vagin de la femme sont humectées par des sécrétions de couleur blanc laiteux sans odeur.
Si ces sécrétions sont excessives et ne s’arrêtent pas, il s’agit de perte vaginale.
Si ces dernières sont mêlées de sang et que les couleurs rouges et blanches sont distinctes, il s’agit de pertes blanches et rouges.
En clinique et les pertes blanches et les pertes jaunes sont les plus fréquemment observées.
Lors de l’interrogatoire sur les pertes vaginales, il convient de s’enquérir de leur volume, de leur couleur, leur consistance et de l’odeur qu’elle dégage.
a) Les pertes abondantes de couleur blanche, clair et fluide comme des larmes, sont occasionnés par l’écoulement de l’humidité due à l’insuffisance de la rate.
b) Les pertes jaunes, collantes, épaisses et nauséabondes s’accompagnant de démangeaisons et de douleurs au niveau des organes génitaux externes sont provoquées par l’écoulement de l’humidité chaleur vers la partie inférieure.
c) Les pertes rouges incessantes et d’odeurs légèrement nauséabondes correspondent à la stagnation de la chaleur dans le méridien du foie.
d) Des pertes abondantes de couleurs ternes et sombres, de consistance fluide s’accompagnant de sensations de mollesse de froid au niveau lombaire et abdominal reflètent une insuffisance du Rein.
En conclusion,
6) Grossesse et accouchement
Il faut également s’intéresser à ces problèmes pendant l’interrogatoire.
H) Questions au sujet des enfants
Les jeunes malades ne sont pas faciles à questionner. Certains n’arrivent pas à décrire précisément ce qu’ils ressentent, d’autres n’arrivent pas à s’analyser ; il est donc nécessaire dans la plupart des cas d’interroger leurs parents.
Quand on questionne un jeune malade outre la mise en œuvre du contenu général de l’interrogatoire, il convient également de se renseigner :
En ce qui concerne les causes directes de l’affection selon la maladie, il faut procéder à un interrogatoire minutieux sur les « suites de… », par exemple s’il y a eu frayeur, refroidissement, indigestion …
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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