.
De la bouche à l’anus, environ 10 mètres de conduits et de glandes annexes. Un système :
1/ métabolique (absorption, excrétion et biosynthèse, environ 60% des molécules complexes du corps),
2/ immunitaire (le GALT = Gut auxillary lymphoïd tissue, qui filtre les antigènes de l’environnement et les présente au SRE via un riche réseau lymphatique annexé),
3/ le plus grand système endocrinien du corps, en terme de nombre de cellules et de variété d’hormones produites n’est pas l’hypophyse, la surrénale ou la thyroïde, mais le système entéro-endocrinien, c’est à dire les cellules endocrines du système digestif. Les plus connues sont les cellules sécrétant l’insuline et le glucagon dans les îlots de Langerhans pancréatiques, mais il existe d’autres types cellulaires proches dans toutes les parties de l’intestin, de l’estomac au colon (1% des cellules épithéliales).
Plus de quinze familles d’hormones peptidiques sont sécrétées – y compris la sérotonine – dont la plupart sont également synthétisées par le système nerveux avec des fonctions de neurotransmetteurs. Ce sont elles qui interviennent dans le métabolisme du glucose, la libération de la bile et du suc pancréatique.
.
Anatomie et physiologie de l’intestin grêle
Après le duodénum, on a une partie de l’intestin qui remonte: le Jéjunum, puis les anses grêles (ou intestin grêle) qui sont entourées dans le péritoine et son riche réseau lymphatique. Sur le devant de l’abdomen, on trouve le grand épiploon (ou grand omasum): repli chargé de graisse (la fameuse « graisse abdominale » du syndrome métabolique).
C’est le principal organe de la digestion et de l’absorption. Dans celui-ci, les aliments sont finalement préparés pour leur transport vers les cellules de l’organisme. Cela ne peut pas s’accomplir sans les sécrétions du foie (bile) et du pancréas (enzymes digestives).
Sa seule longueur lui donne déjà une très grande surface d’absorption et de plus, des modifications structurales augmentent encore cette surface : les plis circulaires, les villosités intestinales, les microvillosités. À ce niveau, il y a relativement peu de bactéries (au contraire du côlon).
.
Abdomen plastiné
.
Pathologie de l’intestin grêle :
Vous aurez peut-être l’occasion de voir de vraies « maladie cœliaque » ou intolérance au gluten génétiques donc précoces et définitives, car son diagnostic est pédiatrique et son traitement d’exclusion essentiel.
Les « intolérances au gluten« , mais aussi au lait, au blanc d’oeuf … sont à présent répandues. Elles risque d’évoluer, si on ne met pas en place un régime d’éviction vers des auto-immunités.
Ainsi, vous rencontrerez des « maladies de Crohn ». C’est une maladie inflammatoire chronique (auto-immune) de l’intestin pouvant atteindre tous les segments du tube digestif (de la bouche à l’anus), avec une nette prédilection pour l’iléon terminal. La maladie se déclare préférentiellement entre 20 et 40 ans, elle évolue par poussées entrecoupées de rémissions. Sa symptomatologie est faite de diarrhée chronique (5 à 8 selles par jour), de douleurs abdominales, d’un fébricule et d’une perte de poids. Le Crohn a des complications infectieuses qui peuvent s’organiser en fistules. En outre il a une répercussion osseuse : l’ostéoporose qui peut survenir même en dehors de toute corticothérapie, et des manifestations articulaires (axiales ou périphériques) qui s’observent dans 30% des cas.
.
L’interrogatoire et l’examen du patient mettent en relief les signes suivants :
L’interrogatoire met parfois en évidence un passé de gastro-entérites qu’il contracte facilement (épisodes de diarrhées) avec micro-adhérences du péritoine à l’examen.
.
Les ennemis de votre flore intestinale :
.
L’iléon arrive dans le colôn droit, dans le Caecum, à travers une valvule, la « valvule iléo-caecale ». Ce caecum a un petit repli lymphoïde : l’appendice. Le chyle, mélange d’aliments, de boissons, de sucs gastriques, biliaires et pancréatiques, coule dans le caecum. Le caecum va distiller le chyle et va séparer la partie sèche (les selles) et la partie liquide (qui va être réabsorbée).
.
Anatomie des 4 colons
.
Le côlon droit est plus écarté de la ligne médiane et moins profond que le côlon gauche, donc plus facile à palper. Ils sont amarrés à la paroi par le fascia de Toldt.
Le côlon droit est un lieu de fermentation (il faut se rappeler qu’il y a 10 fois plus de microbes dans le côlon que de cellules dans le corps). C’est une flore polymorphe, avec une prédominance des lactobacilles. NB. On fabrique 1 à 1,5L de gaz par jour !
Le côlon transverse, relié à la paroi postérieure par le mésocolon transverse, sépare la région de l’épigastre en un étage sus-mésocolique et un étage sous-mésocolique. Ce méso se continue à droite par le ligament phrénico-colique, « berceau » de la rate.
Les angles coliques s’amarrent sous les parties externes des coupoles diaphragmatiques, lesquelles seront impliquées dans les aérocolies par fermeture des angles droit et gauche.
Puis vient le côlon transverse, le côlon descendant, enfin le côlon sigmoïde : zone sensible parce qu’il y a souvent des polypes et des diverticules.
.
Motilité ostéopathique :
– des côlons = rotation interne et externe autour du fascia de Toldt,
– du cadre colique = rotation horaire / anti-horaire autour de l’artère mésentérique supérieure.
Les matières qui y parviennent contiennent peu de nutriments, mais elles y séjournent 12-24 heures. Malgré tout, il absorbe les vitamines synthétisées par la flore bactérienne et presque toute l’eau résiduelle, ainsi que certains électrolytes. Sa fonction primordiale est de pousser les matières fécales vers l’anus.
.
Pathologie colique :
Constipation: retard à l’évacuation des selles par séjour trop long du bol alimentaire dans l’intestin. La VB est l’organe moteur du transit.
1/ Constipation de transit : lié à un ralentissement du transit colique qui a 4 causes:
2/ constipation terminale: le bol arrive au niveau du rectum mais trouble de fonctionnement du sphincter anal et de la motricité du rectum. Ça donne une stagnation et donc un fécalome (les selles se durcissent) (ex. maladie de Parkinson ou SEP évoluée).
.
Interrogatoire : combien de selles/semaine, ancienneté, aspect (dures, sèches), la couleur, prise de laxatif, alternance éventuelle avec des diarrhées, faux besoins, signes associés (amaigrissement, douleurs abdominales) …
Recherchez la prise de médicaments (tranquilisants, somnifères et autres médicaments pour « la tête » – tous les dérivés de l’opium paralysent et assèchent les intestins), les anesthésies, supplémentation en fer, gels d’albumine pour l’estomac …
Les causes organiques : présence d’un cancer colique ou rectal, troubles alimentaires (anorexie), qualité de ce qu’on mange, somatisation des tensions nerveuses sur le côlon (colopathies) …
.
.
Diarrhée: l’émission quotidienne de selles trop abondantes, le plus souvent liquides et avec augmentation de la fréquence des selles (6 fois par jour depuis 3 jours).
NB. En MTC: les diarrhées sont toujours un symptôme de « plénitude rate-pancréas » !
.
Interrogatoire: c’est vraiment une diarrhée?, installation brutale ou progressive, évolution continue ou intermittente, état du transit antérieur, utilisation de laxatif, prise de médicament (les antibiotiques par ex.), caractère: combien de selles par 24h ?, répartition des selles dans la journée, influence des repas, émotions, chaleur, degré d’impétuosité (peut attendre ou pas), aspect (solide ou liquide, fécale ou afécale), retentissement sur l’état général (déshydratation), signes associés (douleurs abdominales, nausées, asthénie…) ?
.
Faire la différence avec la dysenterie : l’évacuation de selles afécales ( il y a du sang, des glaires ou du pus). Les dysenteries ont pour causes:
– amibiase (germe qui se développe dans l’intestin) et autres parasites intestinaux
– maladies auto-immunes: les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) (surtout : rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn). La réglisse calme les inflammations de l’intestin (mais attention ça favorise l’hypertension !).
.
Le méléna : sang noir (digéré) par l’anus qui provient de la partie haute et moyenne du tube digestif) qui peut être la suite d’une hématémèse ou à cause d’un cancer du côlon (polype du côlon): selle liquide, poisseuse, noire, nauséabonde.
.
Diagnostic différentiel: traitement au charbon, prise de fer … et :
La rectorragie (contraire du méléna): élimination par l’anus de sang rouge non digéré (ça vient de la partie basse). C’est rarement de volume important. Polypes, diverticules ou corps étrangers extra-rectaux !
.
L’appendicite et la péritonite :
.
Sphincter anal. Sa musculature est double: volontaire ou involontaire
Pathologie : hémorroïdes, polypes, fissures anales et/ou fistules.
.
La santé de notre intestin détermine notre capacité à résister aux maladies. Organe ignoré, voire méprisé il y a encore quelques décennies, il est aujourd’hui mis en avant dans tous les médias de santé. En effet, depuis quelques années, des études indiscutables sont venues confirmer ce que les pionniers (Dr Catherine Kousmine, Dr Jean Seignalet ou Dr Natasha Campbell) ont observé depuis des années : l’intestin est un organe-clé de la santé.
Ce n’est pas une surprise. Car, à l’instar des bactéries dont nous reparlerons, nous sommes des êtres vivants. Et tous les êtres vivants fonctionnent de la même manière : ils accueillent des éléments pour se régénérer, puis rejettent ceux dont ils n’ont pas besoin. Dans le fond, de la bactérie à l’humain, en passant par le pinson, nous sommes tous des tubes ! L’expression est un peu prosaïque, voire réductrice, je vous l’accorde. Car le mystère de la vie est que ce fonctionnement partagé n’enlève rien à l’originalité, pour ne pas dire la bizarrerie, que constitue l’être humain dans la nature. Seul à être pleinement conscient de ce qui l’entoure, il peut s’émerveiller devant les beautés ineffables que lui offre la planète -sa maison- ou bien l’exploiter sans vergogne ni conscience et ainsi se mettre lui-même en péril. Il y a là matière à débat, mais cela nous éloignerait trop de notre sujet !
Revenons à notre tube. Celui qui nous intéresse est digestif. Il fait 7 ou 8 mètres de long (selon les individus) et est constitué de deux parties : le grêle et le côlon (ou gros intestin). A l’intérieur, la paroi, portée par un muscle, est prolongée par une muqueuse riche en villosités. On dit parfois que la muqueuse intestinale étalée sur un plan en deux dimensions donnerait une surface considérable : 400 m² environ, soit deux terrains de tennis ! Cette image donne une idée de l’espace d’interaction que représente la muqueuse de l’intestin et ses villosités [1].
Là, se trouvent notamment les cellules de l’immunité intestinale : cellules épithéliales pour l’immunité innée, lymphocytes pour l’immunité adaptative. La première est d’ordre génétique, la deuxième se construit avec le temps dès la naissance. Au coeur de ce système fourmille une armée considérable de corps étrangers : le microbiote !
Ce sont des bactéries, des virus, des levures… tout un ensemble d’êtres vivants, qui vivent leur vie… dans la nôtre ! Etrangers ? Vraiment ? Car chaque personne dispose d’un microbiote personnalisé. Même si l’on retrouve les mêmes fonctions d’une personne à l’autre, les micro-organismes qui peuplent notre intestin nous sont propres. Plus exactement, on note que parmi la flore présente (on devrait dire la faune !), on retrouve de nombreuses sous-espèces “sujet-spécifiques”. Ce sont vos microbes à vous !
.
De manière générale, ce microbiote remplit 3 grandes fonctions :
L’intestin et son microbiote jouent donc un rôle absolument fondamental dans la santé de l’être humain. En prendre soin, c’est s’assurer une meilleure immunité, un meilleur métabolisme (fonctionnement général) et une plus grande stabilité émotionnelle. En clair, la prévention des maladies, le bien-être au quotidien, voire le retour à la santé passe nécessairement par un travail sur l’intestin. On appelle cela “travailler son terrain”.
Le tube digestif du nourrisson à la naissance est dépourvu de bactéries. La colonisation microbienne débute à la naissance. La mère fournit l’équipement : ses propres bactéries (fécales, vaginales et cutanées) fournissent la matière première (et vivante !).
Ce principe n’est pas valable en cas de césarienne. Là, ce sont les bactéries de l’hôpital qui viennent occuper l’espace inoccupé du tube digestif. D’où la pratique, chez certaines sages-femmes de mettre le bébé en contact avec la flore microbienne de la mère.
L’allaitement permet de compléter la composition de la flore microbienne. En effet, même collecté de façon aseptique, ce dernier n’est pas stérile ! [2]
Plus tard, le microbiote pourra être détérioré par une mauvaise alimentation (trop de sucre, de conserves, d’alcool …), la prise de médicaments (antibiotiques, pilule, etc.) ou la pollution. C’est la dysbiose.
.
C’est un mot un peu barbare pour désigner un état de déséquilibre de la flore intestinale. Lorsque la proportion entre bactéries et levures (entre autres) n’est plus bonne, l’intestin ne fonctionne plus comme il faut. Certains médecins ou thérapeutes considèrent que la bonne proportion de bactéries doit être de 60 à 80% au moins. Les champignons (levures) occupent une bonne partie de l’espace restant. Généralement, les troubles digestifs viennent d’une dysbiose. Il peut être intéressant dans ce cas de mesurer la qualité de la flore intestinale (Florinscan ou Métabolites organiques urinaires – voir dans la section laboratoire de ce site). Mais ce qui me parait MAJEUR, c’est =
1/ la qualité et quantité de l’alimentation (les végétariens ont une flore bien plus diversifiée),
2/ l’hyperperméabilité intestinale et tout ce qui relève des sensibilités, des intolérances alimentaires (IMUPRO)
.
Dans le monde du microbiote et de l’intestin grêle, l’objectif est de limiter la fermentation au maximum. Or, il est fréquent que les aliments arrivent à l’intestin mal découpés. Les raisons en sont multiples : stress, déficit d’acide chlorhydrique ou d’enzymes, métaux lourds, etc. Ce phénomène déclenche de la fermentation dont résulte une prolifération de mauvaises bactéries (Clostridium par exemple) et une inflammation de l’intestin.
.
Par ailleurs, sont également sécrétés à cette occasion différents gaz (cf. dr. DONATINI) :
.
Leur présence en excès donne de précieux renseignements au thérapeute. Elle indique notamment un niveau de fermentation trop élevé. La tendance actuelle parmi les thérapeutes de santé naturelle est de chercher à mieux comprendre les troubles digestifs, afin de parvenir à mieux les soigner. En les identifiant précisément, il est possible de proposer des traitements complémentaires très efficaces et adaptés à la personne.
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web. Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.
Vous appréciez les articles de notre site ?
Vous vous intéressez à la santé naturelle et à la médecine fonctionnelle ?
Laissez nous votre email pour recevoir toutes les semaines des articles, des infos et des conseils