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alt   LINUM USITATISSIMUM 

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Plante annuelle de la famille des Linacées, cultivée principalement pour ses fibres et pour ses graines oléagineuses. Il a deux sortes de fleurs pour qu’une fécondation directe soit impossible :

  1. les unes ont des pistils surmontés d’une « antenne à pollen », alors que leurs étamines sont au contraire très courtes,
  2. les autres fleurs ont un pistil à antenne courte.

Seules les fleurs de type opposés peuvent se polliniser. 

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NOM FRANÇAIS : Lin cultivé (Ang.: Flax / All.: Flachs / Esp.: Lino) 

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PRINCIPES ACTIFS des semences : 30 % d’huile grasse insaturée (Oméga 3 ALA), mucilages, glucosides cyanogénétiques.

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Selon l’étude Flaxseed – a potential functional food source, publié sur le site de la National Library of Medicine, les graines de lin contiendraient 800 fois plus de lignanes que la moyenne des autres aliments. Or, ces substances chimiques semblent receler des propriétés antioxydantes importantes.

L’huile de lin, donc, a longtemps été le principal fournisseur d’oméga-3 dans les populations du nord de l’Europe. Mais à la fin du 19e siècle fut inventé le procédé industriel d’extraction à chaud, avec des solvants, pour augmenter le rendement, il est vrai très faible, obtenu grâce au pressage à froid traditionnel des graines de lin.

L’extraction à chaud avait cependant l’inconvénient de produire une huile instable, devenant facilement toxique. Avec la multiplication des intoxications, l’huile de lin fut interdite à la consommation humaine en France en 1908. Elle est restée interdite à la consommation jusqu’en 2009.

Durant toute cette période, elle n’a été utilisée en France que pour les vernis, peintures et entretien des terres cuites, précisément parce que sa très forte propension à s’oxyder la rend intéressante pour ces usages. L’huile de lin est en effet “dessicative”, c’est-à-dire qu’elle fait dessécher et durcir les matériaux humides.

Lorsque la peinture à l’huile sèche et durcit, il s’agit du résultat d’une oxydation de ses acides gras polyinsaturés au contact de l’oxygène de l’air.

La réintroduction de l’huile de lin a été accompagnée de certaines précautions indispensables.

Elle ne peut être vendue pour l’alimentation dans des flacons de plus de 250 mL, et ne peut être consommée plus de neuf mois après sa fabrication. En aucun cas l’huile de lin ne doit être cuite, car elle devient toxique dès 150 °C.

Elle doit toujours être utilisée crue, sur une salade ou des crudités, ou sur vos légumes, pâtes, riz, poisson après cuisson.

Elle doit être conservée au frigo, dans un récipient opaque, fermé hermétiquement, et être consommée rapidement après l’ouverture. Dès qu’elle dégage une forte odeur, ou qu’elle change de couleur, il faut la jeter car elle est devenue toxique.

Ces précautions sont lourdes, j’en ai conscience, mais elles en valent la peine car les vertus de l’huile de lin pour la santé sont vraiment très nombreuses.

Vous avez compris en effet que l’on est en train de parler, non du traitement d’une maladie spécifique, mais de la composition même de votre corps au niveau cellulaire et même moléculaire.

En consommant le bon ratio d’oméga-3, votre corps se modifie dans ses structures les plus profondes. Vos cellules fonctionnent mieux, ainsi que votre système immunitaire, votre système nerveux, vos vaisseaux sanguins, vos muscles, vos yeux. Cela ne se produit pas immédiatement. Le changement est imperceptible et s’entretient sur le très long terme (des années, des décennies…) par le maintien de vos bons choix alimentaires.

Mais au bout du compte, vos efforts seront récompensés car vous réduirez le risque d’apparition des maladies nerveuses, cardiovasculaires et inflammatoires, et des carences vitaminiques.

Très riche en acide gras, l’huile de lin est utilisée en dermatologie contre les sécheresses et irritations de la peau, telles que le psoriasis et l’eczéma. Elle a un effet hydratant et nourrissant et renforce la barrière cutanée.

L’huile de lin est laxative et doit être évitée par les personnes souffrant d’occlusion intestinale. Par précaution, on la déconseille aux enfants et aux femmes enceintes, mais à ma connaissance aucun accident lié à l’huile de lin n’a été signalé depuis des décennies en Europe, donc il faut se garder de toute paranoïa.

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NB1. Les acides gras omega 3 présents dans l’huile de lin sont sous forme de ALA, alors que ce dont le corps a besoin c’est DHA. Or, la conversion depuis ALA vers DHA est extrêmement faible, et plus l’ingestion de ALA est importante, plus le taux de conversion diminue. Donc éviter l’huile de lin (malgré le protocole budwig) ! : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/m/pubmed/19269799/

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NB2. Chez des patients hémodialysés, des troubles du calcium et du phosphore peuvent être à l’origine de complications. Ils sont directement liés au mauvais fonctionnement des reins et sont partiellement corrigés par la dialyse. Ils provoquent également l’atrophie des glandes parathyroïdes et la production excessive d’hormone parathyroïdienne qui va puiser le calcium directement dans les os et les fragiliser. Le calcium et le phosphore en excès vont alors se fixer dans différents tissus de l’organisme. Ils vont ainsi former des dépôts phosphocalciques en particulier dans la paroi des vaisseaux sanguins. Celle-ci se rigidifie alors entraînant une résistance à la circulation du sang.

De surcroit, une inflammation est également présente chez les patients hémodialysés avec des effets néfastes sur le renouvellement osseux.  L’inflammation induit en effet la différentiation et l’activation des ostéoclastes, les cellules responsables de la résorption osseuse. Des études ont montré que, chez ces patients, les acides gras oméga-3 peuvent diminuer l’inflammation et, par suite, la résorption osseuse. Une étude a été définie pour évaluer les effets de l’huile de graines de lin, une source abondante d’acide alpha-linolénique, sur les marqueurs sériques de la formation et de la résorption osseuse chez des patients hémodialysés.

Trente-quatre sujets hémodialysés ont été enrôlés dans cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Pendant huit semaines, ils ont pris quotidiennement 6 grammes d’huile de graines de lin ou un placebo. Avant et à la fin de l’étude, des échantillons de sang ont été prélevés. Les résultats montrent une baisse de 17 % des concentrations sériques du N-télopeptide, un marqueur de la résorption osseuse. Par ailleurs, il n’y a pas avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant les concentrations sériques du calcium, du phosphore et de l’hormone parathyroïdienne. Cela indique que c’est bien la consommation d’huile de graines de lin qui est à l’origine de la baisse de ce marqueur de la résorption osseuse.

Ref. Mirfatahi M et al. « Effects of flaxseed oil on serum bone turnover markers in hemodialysis patients. A randomized controlled trial ». Iranian Journal of kidney diseases, 2018 ; 12 (4) : 215-222.

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NB3. Au cours du cancer de l’ovaire de la poule (seul animal à présenter spontanément des cancers de l’ovaire), des chercheurs américains (Gynecologic Oncology, mai 2010) ont présenté une étude montrant qu’un régime enrichi en graines de lin (riche en oméga 3) améliore significativement la survie des poules.

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INDICATIONS classiques : effet laxatif mécanique, eczéma 

Nouvelles recherches : Des études révèlent les effets anticancéreux des graines de lin, dans un large éventail de cancers. Des chercheurs de l’Université de Toronto ont examiné la littérature pour répondre à des questions sur les composés présents dans les graines de lin et leur efficacité à réduire le risque de cancer du sein et la croissance tumorale, et si les graines de lin interagissent avantageusement avec les médicaments contre le cancer du sein.    Ils ont passé en revue in vitro, des études animales, observationnelles et cliniques sur les graines de lin et l’huile de lin, ainsi que sur les lignanes trouvés dans les graines de lin.     Les lignanes sont une classe de phytoestrogènes ou d’œstrogènes végétaux qui agissent également comme antioxydants. D’autres aliments contiennent également des lignanes, notamment des graines de sésame, de tournesol et de citrouille, des céréales (seigle, orge, blé et avoine), du brocoli et des haricots.  Mais les graines de lin contiennent des centaines de fois plus de lignanes que n’importe laquelle des autres.   Les graines de lin peuvent protéger les femmes contre le cancer du sein de diverses façons. En voici quelques-unes :

1 – Les graines de lin diminuent la prolifération des cellules tumorales. Lorsqu’ils sont consommés, les lignanes dans les graines de lin sont décomposés par les bactéries dans l’intestin en 2 composés semblables aux œstrogènes qui circulent dans le foie. Ces composés ont été prouvés dans des études animales pour aider à prévenir le cancer du sein en empêchant la croissance tumorale.

2 – Les lignanes bloquent l’approvisionnement en sang tumoral. Les tumeurs ont besoin d’angiogenèse – de nouveaux vaisseaux sanguins – pour fournir de l’oxygène et des nutriments pour la croissance. Les graines de lin inhibent le facteur de croissance nécessaire pour stimuler l’angiogenèse selon des études animales.  

3 – Les lignanes réduisent la production d’œstrogènes. Les lignanes bloquent l’aromatase, l’enzyme impliquée dans la production d’œstrogènes. Le blocage de l’enzyme réduit la production d’œstrogènes. Des niveaux élevés d’œstrogènes ont été liés à la croissance du cancer du sein. 

4 – Les lignanes bloquent les récepteurs des œstrogènes. On estime que les phytoestrogènes comme les lignanes sont des centaines de fois plus faibles que les œstrogènes humains. Mais ces œstrogènes végétaux s’amarrent aux récepteurs d’œstrogènes et empêchent l’activité d’un cancer plus fort stimulant les œstrogènes humains et les œnoestrogènes environnementaux ou xénoestrogènes. De cette façon, leur effet est similaire à celui du médicament anticancéreux Tamoxifen.   

5 – Les lignanes aident à générer plus d’œstrogènes protecteurs. L’œstrogène est décomposé dans le foie en trois métabolites différents. Deux de ces métabolites sont liés à la croissance des cellules cancéreuses du sein. Mais le troisième type – 2-OH estrone – ne stimule pas la croissance du cancer et est considéré comme protecteur. Les lignanes influencent la façon dont le foie décompose les œstrogènes et encouragent plus de l’œstrone protecteur 2-OH et moins des autres métabolites produisant du cancer.  

6 – Les graines de lin réduisent le risque de métastases. Les graines de lin peuvent réduire considérablement les cas de métastases. Dans une étude animale, un régime riche en graines de lin a réduit l’incidence des métastases de 82% par rapport au groupe témoin.   Consultez toujours votre médecin d’abord si vous suivez un traitement pour un cancer du sein. https://lnkd.in/eDNt6piG

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HOMEOPATHIE diathésique : remède du groupe du Calcium (Kollitsch p. 121). Troubles urinaires et irritation respiratoire (toux avec dyspnée).

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Sources

  • Flaxseed—a potential functional food source, National Library of Medicine, avril 2015
  • Free Radicals: Properties, Sources, Targets, and Their Implication in Various Diseases, National Library of Medicine, janvier 2015
  • The Effect of Flaxseed in Breast Cancer: A Literature Review, Frontiers, février 2018
  • Effects of flaxseed on blood pressure, body mass index, and total cholesterol in hypertensive patients: A randomized clinical trial, Explore, juillet-août 2022
  • Flaxseed is nutritionally powerful, Mayo Clinic, mars 2015
  • Does ground flaxseed have more health benefits than whole flaxseed?, Mayo Clinic, janvier 2023

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