« Si on jetait à la mer tous les médicaments, ce serait terrible pour les poissons ! » (dialogue du film « Les neiges du Kilimanjaro »)
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A la veille de la présentation du rapport provisoire du Shift Project sur l’empreinte carbone de la fabrication des médicaments et des dispositifs médicaux (https://lnkd.in/eE8u2hDr ), plus d’une centaine de médecins publient dans Le Monde une invitation à devenir « sobres » sur les prescriptions médicamenteuses, ce qui a le mérite de s’inscrire dans la transition écologique : https://lnkd.in/eeB9w788
La fabrication des médicaments (sous toutes leurs formes : solides, liquides, pulvérulents, etc), incluant les emballages et contenants (seringues, poches, etc), les transports, et même l’usage (qui envoie parfois dans l’atmosphère des gaz propulseurs qui sont des gaz à effet de serre par exemple), c’est en gros un quart de l’empreinte carbone du système de soins.
C’est aussi un (petit) quart des émissions qui est concerné par la fabrication des « dispositifs médicaux », c’est-à-dire tout objet à vocation médicale utilisé dans le système de soins, ce qui va de l’échographe à la compresse, en passant par les protections contre l’incontinence, les scanners, les béquilles, les seringues et les prothèses de hanche (mais pas les tables, les chaises, et les machines à café de l’hôpital). La tribune des médecins ne porte pas sur le deuxième poste. Mais sur le premier, elle insiste sur le fait que nous pourrions moins prescrire, et ne pas rester plus longtemps malades pour autant.
Le chiffre n’est pas fourni dans la tribune, mais en France 80% des consultations se terminent par une prescription médicamenteuse. C’est moitié moins aux Pays-Bas, dont les habitants ont la même espérance de vie qu’en France. Il y a donc à l’évidence de la marge pour faire mieux dans ce domaine. Accessoirement, cela pourrait aussi avoir de l’intérêt pour limiter l’antibiorésistance, et limiter les hospitalisations pour mésusage de médicaments. Peut-être que les médecins pourraient parfois prescrire, à la place des médicaments (une fois sur deux si on se cale sur les proportions hollandaises !), des règles d’hygiène de vie, qui engendrent rarement des émissions en hausse (manger sainement, dormir assez et faire de l’exercice, rien de tout cela n’est par nature facteur de hausse des émissions). Cela éviterait d’avoir l’impression d’être venu chez le médecin pour rien, et aidera assurément à la fois la santé et la transition !
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L’alimentation peut avoir de multiples effets sur l’action des médicaments. À l’inverse, certains médicaments peuvent, quant à eux, diminuer l’absorption de nutriments. Afin d’éviter ces conséquences indésirables, il faut adapter son traitement et son alimentation. Avant tout, il convient de lire attentivement la notice de tous les médicaments.
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La prise de nourriture influence l’absorption de nombreux médicaments. Elle peut la diminuer, l’augmenter ou la retarder. Plusieurs mécanismes d’action sont en jeu.
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Dans le cas de l’aspirine et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, paracétamol, etc.), la prise à jeun assure un effet plus rapide, mais la prise au cours du repas limite la survenue de troubles digestifs tels que nausées, brûlures d’estomac ou diarrhée.
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Nutriments et médicaments ont parfois des effets opposés : les patients traités par des anticoagulants de la famille des antivitamines K savent combien il est important de connaître leur régime alimentaire, pour empêcher qu’il ne diminue l’effet de leur traitement. Ils doivent éviter les apports significatifs d’aliments réputés riches en vitamine K, comme les abats, l’avocat, les brocolis, les carottes, la choucroute, les choux, choux-fleurs et choux de Bruxelles, les épinards, le fenouil, le foie, la laitue ou les tomates. Ces aliments diminuent l’effet de l’anticoagulant dont le mécanisme d’action repose sur la neutralisation de la vitamine K.
La consommation de sel doit également être surveillée lors de certains traitements sur une longue période, par antihypertenseurs ou corticostéroïdes, par exemple.
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Parfois, les aliments peuvent augmenter la concentration des médicaments dans le sang et, de ce fait, favoriser leurs effets indésirables. Le jus de pamplemousse agit sur le métabolisme du foie et diminue l’élimination de certains médicaments (antiprotéases, médicaments contre le cholestérol de la famille des statines, médicaments immunosuppresseurs, antiépileptiques, par exemple). Sa consommation doit être évitée pour limiter le risque d’effets toxiques de ces médicaments.
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Dans des cas rares, la prise d’un médicament impose un régime particulier. Le Marsilid (iproniazide), un antidépresseur rarement prescrit de nos jours, ne doit pas être associé avec certains aliments : tous les fromages, tous les aliments vieillis et faisandés, le foie et les abats (rognons, ris), les fruits et légumes gâtés, les aliments et boissons fermentés (extraits de levure, bière) ou les boissons alcoolisées. La consommation de ces aliments augmente le risque de poussée d’hypertension artérielle, effet indésirable possible de ce traitement. D’autres aliments tels que le chocolat, le café, les colas, les fruits secs ou la choucroute doivent être consommés avec modération.
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Les pansements digestifs, utilisés en cas d’aigreurs ou de douleurs d’estomac, diminuent l’absorption de nombreux micronutriments comme les vitamines, les minéraux et les oligoéléments.
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Les antibiotiques de la famille des cyclines se fixent au calcium et diminuent son absorption digestive.
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Certaines substances antibiotiques (notamment la ciprofloxacine, l’énoxacine et la norfloxacine) peuvent augmenter ou prolonger les effets de la caféine, en augmentant sa concentration dans le sang. L’absorption de quantités importantes de café ou de thé doit être évitée pendant le traitement. Les antibiotiques peuvent également être à l’origine de vomissements et de diarrhée. Si ces troubles sont importants, ils risquent de provoquer une déshydratation ou des pertes importantes de sels minéraux et d’oligoéléments.
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L’utilisation prolongée de laxatifs lubrifiants comme l’huile de paraffine par exemple, ou celle de certains médicaments limitant l’absorption du cholestérol ou des graisses dans les cas d’obésité peut réduire l’absorption des vitamines A, D, E et K.
L’usage régulier de laxatifs stimulants peut être responsable d’une perte de sels minéraux par l’organisme, notamment de potassium.
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Certaines substances diurétiques comme le furosémide entraînent une perte de potassium. Elles justifient l’adoption d’une alimentation riche en potassium ou une prescription complémentaire de potassium. Au contraire, d’autres substances diurétiques comme l’amiloride ou la spironolactone, ainsi que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (des médicaments contre l’hypertension artérielle) empêchent la fuite du calcium dans les urines. Ils demandent une surveillance de l’apport alimentaire de potassium pour prévenir les excès.
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L’alcool peut entraîner des réactions avec les médicaments : par exemple accentuer fortement certains effets indésirables, comme la somnolence dans le cas des médicaments sédatifs. Il peut également provoquer des bouffées de chaleur ou des vomissements lorsqu’il est associé avec certains antibiotiques ou certains traitements du diabète de type 2. Dans le cas d’une maladie chronique, il peut également déséquilibrer un traitement jusque-là efficace et bien toléré. Par exemple, l’effet d’un traitement anticoagulant pris par voie orale peut être augmenté en cas d’intoxication alcoolique aiguë (une « cuite ») ou diminué en cas d’alcoolisme chronique. Lorsque l’on prend des médicaments, il est toujours préférable de s’abstenir de consommer des boissons alcoolisées.
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Lisez attentivement la notice de vos médicaments, vous y trouverez toutes les informations concernant d’éventuelles interactions avec la nourriture. Si nécessaire, demandez à votre médecin ou à votre pharmacien s’il vaut mieux éviter d’absorber certains aliments ou boissons avec le traitement que vous prenez. Si vous consultez un diététicien ou un médecin nutritionniste, pensez à lui indiquer vos éventuels traitements.
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Bibliographie : Guide de l’alimentation équilibrée, Vidal, 2008
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Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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