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Règles de posologie

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Les avis divergent beaucoup selon les auteurs : certains préconisant des quantités importantes de teinture-mère, d’autres ne prescrivant que de rares doses très diluées. Selon notre expérience, l’action thérapeutique d’une plante varie selon la présence dans ses tissus de constituants actifs (parfois toxiques), en plus ou moins grande quantité. On observe ainsi qu’il existe des extrêmes dans le monde végétal :

  • — des plantes alimentaires comme l’Avoine, le Blé, la Carotte, l’Artichaud, la Laitue …
  • — des plantes toxiques, comme l’Aconit, la Belladonne, la Ciguë, la Digitale …

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Le mode de préparation peut varier en fonction des problèmes que l’on veut traiter ou des caractéristiques de la plante.

Voici les principaux modes de préparation :

 

L’infusion
Elle est obtenue en versant de l’eau portée à ébullition sur les plantes médicinales. Il suffit ensuite de couvrir le récipient et de laisser infuser entre 10 minutes et 1 heure, en fonction de la plante. Cette méthode est la plus utilisée dans le cadre de plantes couramment employées comme : la camomille, la menthe, la verveine et le tilleul.

La décoction

On l’obtient en laissant bouillir les plantes dans de l’eau ou du vin, entre 5 et 30 minutes. Ce mode de préparation convient plus particulièrement aux racines, aux tiges et aux fruits. Pour bénéficier au maximum de leurs bienfaits, il faut hacher les plantes en petits morceaux.

Le cataplasme

Il consiste à appliquer sur la peau des plantes râpées ou écrasées (cataplasme de pulpe de carotte, d’oignon, etc.), entourées de gaze ou de tissu. On maintient la préparation en place grâce à des bandes de contention élastiques. Il peut être réalisé avec des plantes fraîches, réduites en bouillie, ou des plantes sèches mélangées à de l’eau bouillante. Ils peuvent être appliqués chauds, tièdes ou froids.

L’inhalation

Elle est réalisée en portant à ébullition les plantes dans de l’eau, de façon à bénéficier des bienfaits de la vapeur qui s’en dégage. Le malade peut les humer en se positionnant au-dessus du récipient, la tête recouverte d’une serviette.

Les teintures (et les teintures-mères)

Ce terme désigne la macération de la plante sèche dans l’alcool éthylique, à raison de 1 g de plante sèche pour réaliser 5 g de teinture. Les teintures-mères sont, quant à elles, produites par une macération au 1/10 de plante fraîche dans de l’alcool à 65 % vol. Il faut 1 g de plante fraîche pour 10 g de teinture-mère.

Les extraits (secs, fluides ou mous)

Ces derniers sont réalisés par évaporation d’une teinture ou d’une décoction. Il en existe plusieurs sortes caractérisées par leur consistance : l’extrait fluide, l’extrait mou et l’extrait sec. Les différences proviennent du pourcentage d’eau restant dans le produit final.

Les suspensions intégrales de plantes fraîches (SIPF)

Cette technique a pour but la conservation intégrale de la plante ainsi que la préservation de tous ses principes actifs. Pour ce faire, le procédé de séchage de la plante est stabilisé par le froid qui bloque ses réactions enzymatiques habituelles. Elle est ensuite conservée dans de l’alcool à 30 % vol.

Les extraits fluides de plantes fraîches standardisées (EPS)

Ces produits sont réalisés par le processus Phytostandard. Les plantes fraîches sont d’abord broyées à froid (-90°), puis on récupère les molécules actives en leur faisant subir un processus d’extraction hydroalcoolique successif. Pour terminer, la préparation est conservée dans de la glycérine.

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L’homéopathie diathésique propose une stratégie thérapeutique cohérente : « Le traitement idéal d’un patient consiste en l’association d’un remède (toxique) en haute dilution, qui dispersera les symptômes de plénitude ou d’hyperfonction, avec un remède (alimentaire) en basse dilution, qui corrigera les phénomènes d’insuffisance sous-jacente (hypostructure ou hypofonction). Les Etats de « vide » en MTC (pathologie chronique grave que tout aggrave) étant du ressort des Nosodes« .

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La règle de prescription des remèdes en est simplifiée :

  • Remèdes alimentaires (ou physiologiques) = nourrissent –> basses dilutions
  • Toxiques = dispersent les plénitudes ou les hyperfonctions –> hautes dilutions (homéopathie)

Bien sûr, cela dépend aussi de la forme de conservation du produit : alcoolature (TM, 1D, 3D …), gélules (produit sec), HE (une goutte = 50 tisanes !), etc …

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Les plantes sont des mélanges complexes et en quantité variables de : HE, vitamines, oligo-éléments, sels minéraux, acides aminés, flavones, tanins, hétérosides, alcaloïdes … plus ou moins solubles !

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A part la prescription d’huiles essentielles, vue au chapitre correspondant, on peut absorber une plante de différentes façons …

a – En infusions (bien pour fleurs et feuilles), c’est à dire sans les faire bouillir, ou en décoctions (bien pour écorces et racines) c’est à dire en les portant à ébullition pendant quelques minutes.

On peut aussi utiliser les macérations à froid après avoir bouilli (ex. Aubier de tillieul).

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b – En teinture-mères homéopathiques (et leurs dilutions), c’est à dire après une succession d’opérations = broyage + macération (21 jours) dans eau et alcool (50%) + filtration, qui produit une alcoolature buvable. Intérêt : peu chère et de bonne conservation. Inconvénient : contient peu de sels minéraux.

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c – En gélules (poudre micronisée ou extraits secs), par broyage après séchage. Intérêt : bonne conservation et facile à absorber. Inconvénient : contient peu de vitamines et plus du tout d’huiles essentielles. NB. Le séchage brise la cellulose et réduit la toxicité. Parfaite pour les graines

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d – En soluté intégral (plante fraîche traitée par cryogénie et pressage hyperbare), plus rarement (une cinquantaine de souches sont actuellement disponibles) – très concentrée et plus chère.

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e – En dilutions et en injections sous-cutanés, spécificités des laboratoires Heel et Weleda

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L’excipient – et donc la forme galénique – sera choisie en fonction de l’effet souhaité (schéma de Michel Dubray, classement selon les 5 polarités organiques chinoises) :

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Les plantes possèdent des pouvoirs particuliers. Le problème, c’est que les scientifiques ont donné des termes parfois compliqués (et pas très poétiques) à ces « dons » de la nature. Saurez-vous les reconnaître ?

Adaptogène

Le terme désigne les plantes qui produisent un effet tonifiant sur l’organisme. Elles lui permettent de mieux supporter le stress et stimulent le système immunitaire. On peut citer par exemple l’éleuthérocoque ou le ginseng.

Amère

Ce type de plantes stimule la digestion et provoque l’appétit. Il est donc conseillé de les prendre en début de repas. La gentiane entre dans cette catégorie.

Analgésique

Se dit des plantes qui soulagent la douleur, comme la lavande et la camomille.

Antiseptique
Ces plantes luttent contre les infections en s’opposant à la prolifération de microbes. Elles peuvent agir par voie interne et externe. C’est le cas de beaucoup d’herbes aromatiques comme le cumin, le fenouil, le persil, le céleri, l’anis, la menthe et l’origan.

Aphrodisiaque

Ce sont des plantes stimulantes connues pour avoir une action sur la libido (gingembre, safran, ginseng…).

Astringente

Ce type de plante possède la capacité de resserrer les tissus, capillaires et orifices. Elles diminuent également les diverses sécrétions produites par les glandes et les muqueuses. Elles sont donc couramment employées en cas de diarrhées, hémorragie et angine. Sont concernées : l’aigremoine, l’airelle, la bistorte, le coing, le cyprès, le noyer et l’ortie.

Carminative

Elles favorisent l’expulsion des gaz de l’intestin, comme le fenouil, la mélisse, l’anis ou encore la badiane.

Dépurative

Se dit d’une plante qui purifie le sang et nettoie l’organisme des toxines en les expulsant par la peau (sudorifique : bardane, bourrache), les reins (diurétiques : bruyère, busserole) ou les intestins (purgatif ou laxatif : bardane, chicorée, salsepareille).

Diurétique

Elles agissent sur les voies urinaires. Certaines, comme le chiendent et le poireau, augmentent le volume des urines. D’autres, comme l’asperge, le bouleau, le fenouil et l’oignon contribuent à l’élimination des chlorures.

Elles sont utiles en cas d’œdème rénal ou cardiaque. Le cassis, le frêne, la pomme peuvent être utilisés en cas de surplus d’urée dans le sang. Et pour finir, les baies de genévrier, la verge d’or, la bruyère et la busserole permettent de soulager les inconforts liés aux troubles urinaires (cystite, néphrite, prostatite).

Émollientes

Plantes qui aident à relâcher les tissus et calmer l’inflammation (l’action opposée des plantes astringentes). C’est le cas de l’amande douce, de la consoude ou encore de la mauve.

Galactogène

Intéressantes surtout pour les femmes allaitantes, les plantes galactogènes favorisent la lactation (fenouil, anis, cumin…).

Pectorale

Ce sont toutes les plantes qui aident en cas de maladie des bronches, des poumons et du larynx (taux, maux de gorge, bronchite…).

Purgative

Ces plantes provoquent l’évacuation du contenu de l’intestin, de façon encore plus puissante qu’une plante laxative. Parmi celles-ci, on peut citer le liseron et les baies de nerprun.

Stimulante

Ces plantes tonifient l’organisme de façon générale. Elles stimulent le système nerveux et vasculaire. On peut citer : l’absinthe, l’angélique, le café, l’armoise, la cannelle, la coriandre, le romarin, etc.

Tonique

Elles fortifient l’organisme en général, redonnent de l’énergie, de la tonicité au corps et stimulent l’activité des organes. Par exemple : centaurée, chicorée, gentiane, cassis, aigremoine. On appelle aussi ces plantes « fortifiantes ».

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La liste est encore longue : analeptique (fortifiantes), antiémétiques (qui empêche les vomissements), antispasmodique (qui apaisent les spasmes), cholagogues (qui agit positivement sur la bile et le foie), emménagogues (qui favorisent les règles), hépatique (qui soutiennent le foie), sudorifiques (qui stimulent la transpiration), vermifuge (qui s’attaquent aux vers)…

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NB. 

La méthode du « drainage », chère à L. Vannier, dans les années 1930, visant à accélérer les processus d’élimination, consiste en la prescription d’une basse dilution végétale (plante qui nourrit la structure) pour relancer une fonction (d’épuration) défaillante. C’est une méthode princeps des praticiens naturopathes.

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Les plantes 8

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Cette pratique (voir schéma ci-dessus) s’appuie sur le fait que « Un redoublement du Yin se manifeste dans le Yang et réciproquement » (Su Wen chapitre 5), mais il est des cas où nous devons formellement la contre-indiquer…

  1. les structures (Yin) en excès, c’est à dire les obésités ! Nous avons tous dans notre clientèle des patient(e)s qui, ayant absorbé quelques gouttes par jour d’une petite plante (1 à 3D) paraissant bien indiquée, ont pris en quelques semaines une dizaine de kilogrammes bien difficiles à reperdre ! C’est ce que la MTC appelle un « syndrome froid = le Yin en excès (graisse, eau …) exclu le Yang » … il faut commencer par disperser le Yin en excès (c’est à dire proposer un régime hypocalorique normo-glucidique), et se rappeller que « dans la plénitude de Yin, il y a un refroidissement interne » (ex.: Calcarea carbonica).
  2. les hyperfonctions pathologiques, c’est à dire les syndromes allergiques ou inflammatoires ! C’est le cas de ce qui s’appelle en MTC un « syndrome chaleur = le Yang en excès exclu le Yin » … disperser d’abord le Yang en excès (ex.: Arsenicum album).

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Réflexions sur ces deux importantes remarques :

« Une plénitude (vraie) est une surrabondance de Qi malfaisant » : commencez par éliminez l’énergie perturbée. Ainsi, en cas de surpoids, commencez par un régime alimentaire adapté (voir sur ce site la section « régime personnalisé ») et évitez absolument toutes les « plantes drainantes » proposées par votre pharmacien qui auront exactement l’effet inverse !

« Le malade présentant une plénitude de Yang est plus facile à guérir que celui qui présente une plénitude de Yin » (Ling Tchrou, chapitre 53).

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Lorsque l’affection est grave, on observe souvent une insuffisance vraie (de Yin + Yang) : une évolution grave est alors à craindre, car il y a un phénomène de stagnation (hypo-Yang) sur insuffisance de liquides organiques (hypo-Yin) —-> vers des pathologies inflammatoires destructrices (en MTC = on parle de « chaleur au sang » !)

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NB. Notre ami Michel Dubray est un herboriste de renom, conférencier et auteur d’ouvrages et de publications scientifiques sur les plantes. Vous trouverez ci-dessous le lien direct vers le replay d’un webinaire avec Michel Dubray : « Tisanes, macérats glycérinés, teintures, sirops et gélules, comment bien choisir vos remèdes ?« 

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