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Homéopathie et HOMOTOXICOLOGIE

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Le dr. H.H. RECKEWEG (1905 – 1985) mit en avant, dès 1952, les dérèglements du métabolisme enzymatique (35 000 réactions par seconde et par cellule) pour décrire six stades successifs de désadaptation par accumulation toxinique. Une conception d’ensemble de la pathologie est en effet essentielle pour une compréhension correcte du niveau de dégradation du terrain du patient.

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Elle l’est encore plus au moment du choix thérapeutique qui se fera en grande partie en fonction du stade évolutif de la maladie, celui-ci déterminant la capacité de réaction du malade aux différentes stimulations utilisables. La philosophie des médecins pratiquant exclusivement l’homotoxicologie est alors basée sur trois repères tissulaires essentiels :

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A –> L’ abord constitutionnel : quel est le type métabolique du patient ? asthénique ou sténique, mince (orthosympatique) ou adipeux (parasympatique). On distingue ainsi les patients selon leurs pathologies tissulaires :

  1. –> Ectoderme (mince et sténique = anxieux) … remèdes = Phosphorus / Arsenicum, organe = Poumon / Peau
  2. –> Endoderme digestif (mince et asthénique = mélancolique) … remède = Sulfur, organe = Foie / VB.
  3. –> Mésoderme lymphatique (adipeux + asthénique) … remède = Baryta, organe = Rate et ganglions
  4. –> Mésoderme sanguin (adipeux + sténique = congestif) … remède = Sélénium, organe = Coeur et vaisseaux  
  5. –> Atrabilaire (mince et asthénique = mélancolique) … remède = Plumbum (?!), organe = Reins / Os..

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B –> La classification des lésions en 6 phases évolutives,

que le patient est susceptible de parcourir au cours de son existence, par rapport aux grands types embryologiques de tissus organiques. H.H. RECKEWEG a objectivé sa conception en un tableau des différentes pathologies, la maladie progressant de haut en bas et de gauche à droite :

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3 premiers niveaux de troubles humoraux (réversibles, car le trouble est limité aux espace extra-cellulaires) :

1 – phase d’excrétion (stagnation)
2 – phase inflammatoire (de réaction = chaleur)
3 – phase de déposition (allergies et maladies de surcharge)

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3 derniers niveaux de lésions tissulaires (phases organiques sèches, peu réversibles) :

4 – phase d’imprégnation (acidose localisée sur sécheresse)
5 – phase de dégénérescence (auto-immunité et vascularites)
6 – phase de dédifférentiation (néoplasique)

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Tout effort thérapeutique doit donc tendre à faire évoluer les symptômes dans le sens contraire : il parle de «  vicariance régressive  » (ou « amélioration » – la « loi de Hering » des médecins homéopathes est ainsi vérifiée).

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Son important « tableau des phases » nous est apparu cependant perfectible, car depuis le génial travail de son auteur, les progrès des connaissances touchant à l’homéostasie biologique nous permettent de le revisiter, c’est à dire d’en confirmer la justesse, tout en l’éclairant des découvertes immunologiques les plus modernes. Nous avons d’ailleurs été précédé dans cette voie par F. SCHMID qui expose ses conceptions dans le récent article «  Updating Reckeweg’s homotoxic phases  » (Biological therapy, juin 1996).

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Le « tableau des phases » concerne l’étude des pathologies liées à une désadaptation progressive des régulations du patient face aux contraintes de l’environnement :

– contraintes climatiques, ex.: affections saisonnières, paralysie faciale à frigore,
– contraintes psychologiques, ex.: problèmes émotionnels du monde moderne,
– contraintes alimentaires, ex.: conservateurs, avitaminose partielle …
– contraintes immunitaires, ex.: infections chroniques, parasitoses ou vaccinations !

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Les six différents stades du « tableau des phases » ont été définis par RECKEWEG en fonction du niveau de lutte des « physiostats » organiques contre les dommages induits par les toxines endogènes et exogènes. L’immunologie fournit à présent un cadre moderne expliquant la succession des phénomènes pathologiques. On peut ainsi décrire six grands types de maladies qui correspondent chacune à un stade d’altération progressive des mécanismes de reconnaissance antigénique et de l’amplification des réponses spécifiques.

 

Les manifestations (symptômes apparents) vont évoluer (croître) au fur et à mesure que l’immunité va progressivement fléchir. Les phases d’inflammation et de sclérose vont se succéder, l’inflammation et la fièvre représentant une tentative physiologique (à respecter) de restauration d’un espace immunitaire affaibli. L’introduction précoce, multiple et répétée d’antigènes externes (toxiques alimentaires, microbes, antibiotiques et médicaments chimiques, poly-vaccinations …), tend ainsi à un épaississement du réseau de JERNE, c’est à dire à un vieillissement progressif conjonctif et immunitaire, qui s’appréciera à l’aide d’outils biologiques particuliers.

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Phase d’excrétion (1) = manifestations liées à l’hypofonction organique qui va s’exprimer par des symptômes d’hyperfonction éliminatoire périphérique visant à compenser la stagnation : sueurs, crise d’acétone, diarrhée, vomissements, exsudations diverses …
Remède-type à ce stade = Sulfur, nosode (remède de chronicité) à ce stade = Psorinum.

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Phase d’inflammation (2) = les rhinopharyngites de l’enfance sont des temps d’entraînement nécessaire aux systèmes de reconnaissance (MALT : Mucous Auxillary Lymphoïd Tissu = système digestif muqueux de présentation des anti-gènes) et de défense (SRE : Système Réticulo-Endothélial = ensemble des organes lymphoïdes immuno-compétents). Parfois, surtout sous l’influence de traitements répétés aux antibiotiques et aux anti-pyrétiques, il y aura infection aiguë par facilitation d’un germe potentiellement infectieux dans une flore saprophyte en déséquilibre. Ainsi les infections ORL de l’enfance, les accès colibacillaires de la femme…
Remède-type à ce stade = Lachesis, nosode (chronicité) à ce stade = Tuberculinum.

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Phase de déposition (3) = l’épuisement des mécanismes de détoxication va de pair avec la baisse de l’immuno-compétence : le mot « allergie » vient du grec « allos ergos » qui signifie « autres effets ». A ce stade, les troubles allergiques alternent (eczéma, rhume des foins, urticaire …) et se succèdent au gré des rencontres anti-géniques…

Remèdes-types à ce stade = Antimonium crudum et Ant. tartaricum. Thuya occ. et les stock-nosodes appropriés représentent les remèdes de chronicité de cette phase et apporteront alors un soulagement significatif. Sous l’influence d’un désensibilisation allergologique ou d’un traitement prolongé aux corticoïdes, le patient risque de passer en phase 4 …

Ces trois premières phases humorales bénéficieront comme adjuvants des enzymes, vitamines et oligo-éléments qui apportent de l’énergie (c’est à dire stimulent le cycle de Krebs) et réduisent la stagnation donc le risque inflammatoire ou allergique : c’est le rôle du Co-enzyme A et des vitamines du groupe B (cf. le complexe «  Coenzyme comp . » Du lab. Heel).

Entre les phases 3 et 4, l’on observe souvent une période asymptomatique qui n’est en aucun cas une guérison, comme nous le démontre les perturbations des profils biologiques réalisés à ce stade.

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Phase d’imprégnation (4) = la présence permanente d’un germe (ou parasite) à développement intra-cellulaire (ex.: infection chronique à virus herpès, à chlamydiae, à mycoplasme, tuberculose, brucellose, paludisme, amibiase…) va entraîner un ensemble de dysfonctions graves au niveau des réponses immunitaires, dont l’expression tissulaire lésionnelle sera rapidement évidente (ex.: polyadénite, arthrite évolutive…). 

Remède-type à ce stade = Causticum, nosode (remède de chronicité) = Medorrhinum.

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Phase de dégénérescence (5) = les maladies auto-immunes et les vascularites sont l’expression dramatique d’une dégradation des systèmes de reconnaissance de « moi » et du « non-moi » telle que l’organisme se met à agresser ses propres structures.
Remèdes-types à ce stade = les métaux lourds (Aurum, Argentum …), nosode (chronicité) = Luesinum.
Sous l’influence de traitements immunosuppresseurs puissants, le patient va passer plus ou moins rapidement en phase 6 …

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Phase de dédifférentiation (6) = l’immunodéficience est telle que certains tissus échappent au contrôle et entament une croissance exponentielle qui se fait au dépend des cellules saines… le cancer fait alors son apparition.
Remède-type à ce stade = Carbo animalis, nosode (remède de chronicité) à ce stade = Carsinosinum.
Sous l’influence de (trop) puissants traitements anti-mitotiques et des radiations ionisantes, les régulations des tissus sains du patient peuvent alors fléchir définitivement.

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Ces trois dernières phases évolutives bénéficieront comme adjuvants des vitamines et oligo-éléments qui limitent l’activité des radicaux libres (agents des lésions tissulaires) : c’est le rôle du Co-enzyme Q 10 et des vitamines A, C et E (anti-oxydantes), cf. le complexe Ubichinon comp. (lab. Heel).

 

Rappelons que la pathologie progresse de haut en bas et de gauche à droite du « tableau des phases », et que le retour à la santé suit le chemin inverse. La période de convalescence correspond à la récupération plus ou moins complète du niveau d’homéostasie primitive.

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Ces quelques remarques, visant à adapter à la terminologie moderne la vision de H.H. RECKEWEG, nous permettent à présent de vous présenter un « tableau des phases » modernisé, qui doit rester à l’esprit de chaque praticien soucieux de restaurer rapidement et physiologiquement les régulations immuno-biochimiques du milieu intérieur de ses patients, nécessaires à l’impression (subjective sans doute) de bien-être.

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Si l’intervention de l’homéopathe est le plus souvent simple et fait merveille aux stades 1 et 2 de la maladie, elle devient plus complexe aux stades 3 et 4, où le patient nécessitera un suivi plus attentif. Lorsqu’il consultera aux stades 5 et 6, la prise en charge sera d’autant plus délicate qu’il s’agit d’un patient fragile victime d’une affection inflammatoire grave et de traitements puissants aux effets secondaires souvent importants. Ne vous découragez pas cependant, c’est en effet parfois dans ces situations extrêmes que l’effet d’un traitement intelligent (et forcément modeste) sera le plus probant, apportant à votre malade un soulagement inespéré !

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Cette approche est importante, car elle vous fait quitter la réflexion du niveau « tactique » (ce dont souffre le malade et le traitement que vous allez lui appliquer) au niveau « stratégique » (dans quel cadre s’inscrivent ses symptômes et vos gestes thérapeutiques). Or vous savez bien que l’on peut gagner toutes les batailles et pourtant perdre la guerre !!! Les symptômes révélés par l’interrogatoire et l’examen que nous développons dans ce site, seront forcément différents en fonction du stade évolutif de votre patient, ne l’oubliez pas …

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C –> L’utilisation de remèdes tissulaires particuliers :

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Ces remèdes « biologiques » sont fréquemment utilisés sous leur forme injectable, en auto-hémothérapie, et largement diffusés dans le monde chez les confrères de formation allemande. Ces préparations peuvent être divisées en quatre principaux groupes :

1 – les acides (ac. citrique, ac. acétique …) et les sels (magnésium, phosphore …) du cycle de Krebs, surtout utilisés dans les « phases humorales » ou pour améliorer l’oxygénation tissulaire (relance de l’énergie),

2 – les quinones et leurs dérivés (benzènes …), utilisés surtout dans les « phases cellulaires », en association avec les remèdes précédents : effets anti-oxydants (épuration du sang et des liquides organiques),

3 – les autres catalyseurs intermédiaires (acétylcholine, guanidine, cortisone, histamine …), sont utilisés dans un but d’optimisation des régulations, offrant ainsi la possibilité de mise en route d’un traitement préventif en dehors de symptômes d’appel (comme en « médecine ortho-moléculaire », mais contrairement à l’homéopathie hahnnemanienne),

4 – les vitamines (A, B, C, D, E ..), qui jouent un rôle central dans les phénomènes métaboliques et les processus de défense.

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Idéalement, une consultation d’homotoxicologie est divisée en plusieurs temps :

– – l’étude de l’histoire clinique => choix d’un remède constitutionnel et d’une quinone
– – les examens bio-humoraux du patient => choix d’un nosode
– – le diagnostic de la phase => remède de phase évolutive et remède homéopathique
– – le diagnostic d’organe => organothérapie
– – diagnostic physiopathologique => catalyseur intermédiaire et composé homotoxique

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Une difficulté de la méthode consiste à trouver la meilleure synergie par l’association et l’alternance des différents types de remèdes, cf. exemple ci dessous : cas d’une hépatite chronique :

  1. remède constitutionnel = Nux vomica + Parabenzoquinone, 
  2. nosode = Hepatitis compositum,
  3. remède de phase = Viscum compositum + remède homéopathique (Natrum sulfuricum),
  4. organothérapie = Vesical fel,
  5. catalyseur intermédiaire = acide alpha ketoglutarique + injeel chol.

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Bibliographie :

http://www.iah-online.com/cms/docs/doc35692.pdf

http://www.heel.com/upload/Heel_Catalogue_descriptif_des_produits_FR_Oct_2011_8072.pdf

CLAUSSEN C.F. «  Homotoxicologie, the core of a probiotic and holistic approach to medicine  » (A. Verlag, Baden-Baden )

RECKEWEG H.H. «  Homotoxicology, illness and healing through anti-homotoxic therapy « 

RECKEWEG H.H. «  Materia medica, homoepathia antihomotoxica  » (A. Verlag, Baden-Baden )

RECKEWEG H.H. «  Intermediate catalysts, therapy in practice  » (laboratoire Heel, Baden-Baden )

RECKEWEG H.H. «  Nosode therapy in practice  » (lab. Heel, Baden-Baden , 1985)

VAN BRANDT Bruno «  Homotoxicologie et Biothérapie  » (A. Verlag, Baden-Baden)

« Homotoxicologie : cours par correspondance, chapitre 1 à 12 » BHI/Heel 1997, R. Clément.

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