Régime cétogène :
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Le régime cétogène consistait, à l’origine à ne manger que des graisses. Imaginez : beurre, huiles, gras de viande, margarine, crème fraîche, et on recommence ! C’est un régime riche en graisses (75 % de calories) et très pauvre en glucides (2 %), le reste sont des protéines et quelques fibres.
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Ce régime est bien connu de la médecine. Il est utilisé depuis les années 1920 pour les enfants épileptiques qui ne répondent pas aux traitements classiques. Le but est de mimer les effets du jeûne, dont on avait observé qu’il diminuait la survenue des crises. Et en effet, le régime cétogène est efficace pour diminuer les crises d’épilepsie, de 50 % environ. Dans 15 % des cas, les crises disparaissent [1]. Le régime dure alors seulement quelques jours. Il nécessite toutefois une hospitalisation. Un suivi constant est nécessaire, car le patient développe en général un phénomène de « grippe cétogène ». Il peut souffrir de nausées, d’une soif intense, de céphalées (mal de tête), fatigue, fièvre, déshydratation, hypoglycémie.
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Aujourd’hui, le régime cétogène s’est démocratisé : aussi appelé régime Atkins, il se pratique à tout bout de champ, mais de façon plus cool. Il consiste en fait surtout à réduire la part de glucides, autrement dit d’arrêter les céréales, les pâtes, les pommes de terre, le lait et bien sûr les fruits et toutes les sucreries. Un tel régime n’élimine toutefois pas les glucides, qui restent présents dans les légumes, et même, quoiqu’en faible quantité, dans la viande et le poisson.
On en connaît donc très bien les effets et les dangers. Lorsque ce régime est pratiqué sur le long terme (pour maigrir par exemple), il « sèche les tissus » et risque de provoquer des calculs rénaux ou des crises de goutte. Mais le plus grave danger est de provoquer une « acidose métabolique ». C’est un problème qui peut entraîner des insuffisances rénales et des œdèmes cérébraux (mortels) [2].
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L’avantage du régime cétogène est qu’il ne produit pas de carences en nutriments essentiels, type acides gras oméga-3, acides aminés ou vitamines, dont la consommation est, au contraire, encouragée puisque ces nutriments se trouvent d’abord dans les légumes, fruits, poissons, viandes, œufs, fromages, noix de toutes sortes, qui sont à la base de ce régime.
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Depuis 10 ans environ, le régime cétogène est revenu à la mode aux USA pour d’autres maladies : obésité, cancer, diabète, Alzheimer et maladies inflammatoires comme l’arthrose et le psoriasis, principalement. Cette mode arrivant en Europe, un point est nécessaire.
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Un régime cétogène bien géré comporte bien des avantages, en particulier celui de n’imposer aucune restriction calorique. Cela veut dire que vous pouvez manger autant que vous voulez, tant que vous respectez les aliments autorisés et interdits. Le régime cétogène est assez efficace pour perdre du poids [3]. Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet montre que ce n’est pas tant le fait de ne pas manger de sucre qui expliquerait le phénomène, mais le fait que le patient, est écœuré par la graisse qu’il absorbe. Pour certains, les nausées associées au régime cétogène le dissuadent ainsi de manger.
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Ne vous réjouissez pas trop vite quand vous verrez vos kilos disparaître, au début. C’est essentiellement de l’eau que vous perdez pendant les deux premières semaines. Vous commencez par brûler vos réserves de « glycogène », qui sont de grosses molécules de glucides (48 premières heures). Or, chaque gramme de glycogène est lié à 3-4 grammes d’eau dans l’organisme. Vous perdez donc du poids très rapidement, mais l’essentiel provient de la déshydratation. Pour obtenir un effet réel sur la masse grasse, il faudra continuer le régime sur plusieurs semaines.
Les études montrent que les sportifs peuvent augmenter leurs performances avec un régime cétogène. Le temps de récupération est raccourci.
Le régime cétogène permettrait d’activer les gènes régulant la croissance des cellules bêtas des îlots de Langerhans, responsables de la production d’insuline dans le pancréas. On observe, après 4 mois, une diminution du taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c), une mesure essentielle des effets néfastes du diabète, et un meilleur contrôle de la glycémie chez les patients diabétiques [5]. Pour ces raisons, le régime cétogène est parfois préconisé contre le diabète type 2, bien que des études montrent que les effets positifs disparaissent sur le long terme (1 à 2 ans) [6].
Enfin, la diète cétogène est parfois recommandée contre le cancer (surtout pour diminuer les effets secondaires de la chimiothérapie), contre l’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Dans les trois cas, la logique est la suivante : la diminution du glucose, et la présence de corps cétoniques, serait bénéfique contre ces maladies, comme dans le jeûne.
En effet, les corps cétoniques seraient particulièrement appréciés par le cerveau. Ils seraient, en revanche, inutilisables par les cellules cancéreuses, qui sont très gloutonnes en glucose, mais incapables de métaboliser (consommer) les cétones [7]. Le régime cétogène affamerait donc les tumeurs cancéreuses. Il s’agit toutefois d’une hypothèse, non d’un remède miracle, évidemment.
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Le défi principal du régime cétogène est le même que celui de tous les régimes très restrictifs :
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La liste des aliments interdits est impressionnante :
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Le régime cétogène est sur le podium des approches nutritionnelles alternatives qui génèrent le plus d’histoires « miraculeuses ». On parle de personnes ayant guéri de maladies inguérissables. De gens qui ont vu tous leurs symptômes disparaître, sans prendre aucun médicament.
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Avec un bon suivi, il est possible de vivre correctement avec le régime cétogène. Même si c’est un régime plutôt réservé aux caractères bien trempés, c’est une solution à essayer quand vous êtes dans une impasse thérapeutique. Mais, dans la mesure où une personne avertie en vaut deux, vous avez d’autant plus de chances de réussir votre régime cétogène, si vous souhaitez tenter l’aventure.
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Sources :
« La révolution diététique » Dr. Atkins (1975)
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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