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Samuel Christian Hahnemann (1755-1843)

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Il apprend à lire et à écrire à la maison, en jouant avec ses frères et ses soeurs. A l’âge de douze ans, l’instituteur déclara à son père qu’il n’avait plus rien à apprendre à son fils : celui-ci rentre donc à l’école publique de la province, où il fait preuve de ses dons pour les mathématiques et les langues (latin, grec, allemand, français et anglais). Il est d’abord chargé des cours de soutien à ses camarades, puis il obtient un poste d’assistant au directeur de l’école, qu’il occupera jusqu’à ses 20 ans.

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En 1775, il va étudier à Leipzig, la grande ville universitaire. A l’époque, l’enseignement de la médecine durait deux ans (un an pour la pharmacie), il était basé sur des théories non vérifiées qui ne tiennent même pas compte des récentes découvertes de Harvey sur la circulation sanguine !

D’ailleurs, au 18ème siècle, la médecine utilise surtout des mélanges de médicaments provenant essentiellement du milieu naturel (végétaux et substances minérales ou animales) utilisées de façon empirique et souvent en mélanges.

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Pour gagner sa vie, il traduit de l’anglais, du latin et donne des leçons d’allemand et de français à des étudiants étrangers fortunés. Puis, pour son expérience clinique, il décide de se rendre à Vienne chez le dr. Quarin qui dirige l’hôpital de la Miséricorde. Au cours du second semestre, il obtient un emploi de bibliothécaire auprès du riche Von Brueckenthal. Il rentre ensuite en Allemagne à l’université d’Erlanger, près de Nuremberg, où il travaille 6 mois à la préparation de sa thèse, qu’il présentera en 1779.

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On le retrouve à Hettstedt, petit village au nord-ouest de Halle. Il s’installe chez un cordonnier à qui il a loué une pièce au rez-de-chaussée et une chambre à coucher à l’étage. Les patients commencent à le consulter. A ses patients, il posait des questions qui ne paraissaient pas avoir de rapport direct avec la maladie en cours, sur leurs habitudes, leurs fréquentations, leur caractère. « Rien, disait-il, ne doit être négligé pour percer le mystère qui a ébranlé le corps ». Il s’attache aussi à rendre courage et confiance au malade, fait laver et frictionner le patient, changer son linge et les installer près de la fenêtre.

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DrHahnemann

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A Dessau, il se perfectionne en chimie chez le pharmacien Haeseler. Il y rencontre Henriette Haeseler, alors âgée de seize ans. Le pharmacien lui apprend qu’il n’y a pas de médecin à Gommern, petit village de 1200 habitants, situé à 40 kilomètres de Dessau. Il postule alors et obtient en 1782 le poste de médecin communal. Le village n’a jamais eu de médecin, son cabinet est très peu fréquenté : ces loisirs forcés lui permettent de se consacrer à l’écriture. Son « Etude sur la guérison de blessures anciennes, d’abcès et d’ulcères suppurants » date de cet époque. Il se consacre ensuite à la traduction de l’ouvrage de Demachys, un chimiste français, consacré à « L’art de fabriquer des produits chimiques », qu’il complète d’annotations et de commentaires. En décembre, il épouse Henriette.

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La famille Hahnemann, qui compte maintenant une petite fille, se rend ensuite à Dresde, où il loue une maison et devient médecin municipal. Il travaille aussi à la pharmacie de l’hôpital et est souvent appelé par la police en tant qu’expert pour des affaires criminelles. En collaboration avec un pharmacien de Bruxelles, il publie une « Manière de reconnaître la qualité et la falsification des médicaments », puis quelques temps plus tard, cette fois-ci tout seul : « Empoisonnement par l’Arsenic », ouvrage dans lequel il critique violemment les médecins ignorants et les insuffisances de la médecine. A l’époque, les droits d’auteurs n’existent pas, il écrit cependant un autre livre : « Traité sur les préjugés contre le chauffage au charbon ».

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En 1786 et 88, naissent deux autres enfants, alors que les revenus de la famille n’augmentent toujours pas, car il refuse toujours catégoriquement de soigner des malades pour lesquels il ne connait pas de traitement adéquat ! Il publie à Leipzig un ouvrage sur les « Instructions pour les chirurgiens sur les maladies vénériennes et description d’une nouvelle préparation », puis une « Histoire d’Abélard et Héloïse ».

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En 1789, il déménage pour retourner à Leipzig, publie « L’ami de la santé », un traité d’hygiène urbaine où il recommande la lumière dans les pièces d’habitation, l’aération, la désinfection. Il y propose la création de quartiers nouveaux en remplacement des taudis « où habitent la misère, la saleté et la dépression ». Il se remet aussi aux travaux de traduction qui constituent l’essentiel de ses ressources. En 1790, il traduit l’oeuvre de Cullen, physiologiste anglais réputé. Il est frappé par un passage concernant le quinquina, alors utilisé pour guérir les fièvres palustres. Cullen expliquait alors que cette écorce du Pérou guérissait la malaria à cause de ses propriétés astringentes et amères. Voulant vérifier cette hypothèse Hahnemann essaya un mélange encore plus amer et astringent d’autres substances et constata que celles-ci n’avaient aucun effet sur la malaria. Curieux et intrigué, il décida d’expérimenter sur lui-même l’effet du quinquina et en absorba une quinzaine de grammes. Il eut une fièvre intermittente et émit une première hypothèse : « C’est par la similarité entre les symptômes expérimentaux et les symptômes pathologiques qu’il y a guérison ». Il se mit donc à étudier les rapports entre les remèdes de son époque et les cas de guérison qui survenaient.

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Il utilisa donc l’Arsenic, le Mercure (utilisé alors dans le traitement de la syphilis), la Belladone (autre traitement de la fièvre) et le Soufre qu’il expérimenta lui-même et sur d’autres personnes en bonne santé et put vérifier que ces médicaments provoquaient des symptômes similaires à ceux des maladies qu’ils étaient censés guérir. Pour éviter les effets toxiques de ces remèdes, il se mit à employer des doses de plus en plus réduites. Il remarqua alors une augmentation des effets thérapeutiques alors que les effets toxiques diminuaient. Il va alors travailler pendant six années, dans la misère le plus souvent, d’autant qu’un cinquième enfant apparait dans son foyer.

Son éditeur lui présente alors Becker, conseillé du duc de Saxe et fondateur de « L’anzeiger », journal destiné aux intellectuels. Le Duc charge Becker de la création d’une institution pour les aliénés de la bourgeoisie, celui-ci en confie la direction à S. Hahnemann. Cette maison est ouverte à Georgenthal, dans la forêt de Thuringe. La famille Hahnemann y emménage au printemps 1792, cependant l’établissement n’accueille pas de malades en nombre suffisant et Hahnemann poursuivant ses attaques contre les pratiques « officielles » de l’époque, il se voit de nouveau contraint de partir.

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En octobre 1796, la famille Hahnemann et ses onze enfants s’installent à Koenigslutter. Cette année-là, le « Journal de la médecine pratique » publié à Iéna, insère un article de Hahnemann consacré à « Un nouveau principe sur les vertus curatives des substances médicinales avec quelques considérations sur les méthodes employées précédemment ». Guidé par un sens aigu de l’observation et utilisant une méthode scientifique rigoureuse, Hahnemann venait de poser les fondements de l’homéopathie. Il venait en fait de redécouvrir les principes énoncés par Hippocrate, 400 ans avant JC, qui enseignait que « la maladie naît sous des influences qui agissent à l’instar des remèdes et l’état morbide est éliminé par les moyens qui provoquent des symptômes analogues aux siens ». Il en immortalisa les principes par la phrase désormais célèbre : « Similia similibus curentur » (les semblables sont guéris par les semblables).

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Il publie alors dans le « Journal de pharmacologie pratique et de chirurgie » du dr. Hufeland un article significatif : « Essai sur un nouveau principe pour découvrir les vertus curatives des substances médicinales, suivi de quelques aperçus sur les principes admis jusqu’à nos jours ».

Durant les années qui suivent, et pratiquement jusqu’à la fin de sa vie, cet homme de caractère se battra avec énergie pour imposer ses idées. Il sera honni par les pharmaciens et les médecins allopathes, chassé de ville en ville, interdit d’exercice (1820), abandonné même par une partie de sa famille. En 1830, sa femme décède et il vit désormais à Köthen, entouré de ses deux dernières filles : Louise et Charlotte. Frédéric, son premier fils, médecin homéopathe aussi disparait en 1820. On retrouve sa trace à Londres, puis en Ecosse et à New-York pour finalement voir disparaitre au Texas cet « original qui guérissait les gens du choléra avec de petites granules » !

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Après l’ORGANON (1805), bible de sa nouvelle doctrine, ou il explique « il n’y a pas de maladies, il n’y a que des malades« , il publie LES MALADIES CHRONIQUES où il complète l’aspect tactique de son précédent livre par une vision stratégique, proche de ce que sera l’immunologie un siècle et demi plus tard.

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Rejetté dans son propre pays, honoré dans d’autres, c’est à Paris, invité par une riche patiente française, Mélanie d’Hervilly, âgée de 30 ans, qu’il sauve de la tuberculose et qui l’épousera en 1935 malgré leur différence d’âge, que s’achèvera le périple extraordinaire du « paria de Leipzig » …

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A Paris, un certain succès l’attendait, grâce aux relations de Mélanie et c’est ainsi, qu’il rencontrera Victor Hugo, Lamartine … Le ministre Guizot l’autorise à exercer (1835), malgré les réticences de la faculté : « S. Hahnemann est un savant de grand mérite. La science doit être libre pour tous. Si l’homéopathie est une chimère ou un système sans valeur utilitaire, elle tombera d’elle-même. Si au contraire c’est un progrès, elle se répandra en dépit de vos mesures de préservation et l’Académie doit le désirer, elle qui a pour mission de faire avancer la science et d’encourager les découvertes. »

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Ainsi, continuera à y recevoir ses élèves, comme :

  • Stapf (1788-1860) qui fonda la première revue homéopathique,
  • Des Guidi (1769-1863) qui fut le père de l’homéopathie française,
  • B. Mure (1809-1858) qui fut un grand propagateur de la doctrine, fondant des écoles en Italie et au Brésil,
  • Jahr (1800-1875) aux nombreux écrits, qui finit par s’installer en Belgique,
  • Von Boenninghausen (1785-1864), néerlandais, à la pensée synthétique (notion de « génie du remède »), qui soigna l’impératrice Eugénie.

et à traiter jusqu’à sa mort ses patients, pour beaucoup les nobles de l’entourage du roi de france !

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En 1842, il termine la sixième édition de l’Organon, où il présente une nouvelle méthode de préparation et d’administration des remèdes, les LM (50 000 ésimales). Ce manuscrit fut égaré et ne sera publié qu’un siècle après !

Samuel et Mélanie sont enterrés au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

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Référence : « Samuel HAHNEMANN, le père de l’homéopathie dévoilé » ARNAUT Robert (ed. De Vecchi, 2007).

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Hahnemann and Kant: Contemporary Masterminds?

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Autres livres sur la vie d’hahnemann:

« Samuel Hahnemann : his live anbd times » Trevor M. COOK

« Hahnemann : The adventurous carrier of medical rebel » Martin GUMPERT

« Samuel Hahnamann, his life and work (2 vol.) Richard HAEHL

« The life and letters of Hahnemann » T.L. BRADFORD

« Ecce Medicus, or Hahnemann as a man and as physician and the lesson of his life » J.C. BURNET

« A homeopathic Love story : tje story of Samule& Melanie Hahnemann » Rima HANDLEY

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Sans oublier une riche descendance intellectuelle …

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