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C’est une cabale comme on en a rarement connu dans le domaine de la médecine. Le nombre de morts dont on accuse le coupable ? Zéro.
Ce qu’on lui reproche ? De prendre soin des gens… sans que l’on comprenne vraiment comment… Son portrait-robot ? Un petit tube de granules sucrés. Malheureusement, la réponse ressemble fort au scénario d’un film mafieux…
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Nous sommes en Australie, en 2012. Le NHMRC (l’organisme australien de recherche sur la santé) lance une vaste étude visant à déterminer l’efficacité de l’homéopathie dans les traitements de diverses pathologies. Le rapport tarde à être publié, et ça n’est que 3 ans plus tard qu’il voit le jour.
C’est une immense claque pour l’homéopathie. Il conclut sobrement que l’homéopathie est inefficace pour tous les problèmes de santé. Rien que ça. (Bizarrement, aucun médecin homéopathe n’a pris part à l’étude…)
Malheureusement, ces conclusions, qui semblent en arranger certains, sont très reprises par les grands médias1. Mais rapidement, des associations australiennes s’interrogent : le rapport semble amputé, les conclusions incomplètes, l’ensemble ne paraît pas très sérieux.
Et en effet, 4 ans plus tard, la mascarade est enfin découverte : le rapport de 2015 est effectivement incomplet … et donc inexact dans ses conclusions. La directrice de l’organisme finit par le reconnaître : » Contrairement à certaines affirmations, l’examen n’a pas conclu que l’homéopathie était inefficace2 « . Mais les associations ne se contentent pas de cette déclaration tiède, et ne relâchent pas la pression : elles sont persuadées que le vrai rapport, celui de 2012, a été enterré.
Une pétition est alors lancée. Sous le nom « Release the first report », elle exige que le premier rapport soit publié dans son intégralité. C’est enfin chose faite en août 2019. Et quel retournement de situation incroyable ! Le rapport originel indique qu’il existe bien « des preuves encourageantes de l’efficacité de l’homéopathie » dans cinq états pathologiques :
Que s’est-il passé entre 2012 et 2015 ? L’enquête est encore en cours …
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En INDE, pays à présent leader en homéopathie …
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Mais, me direz-vous, tout cela se passe de l’autre côté du globe, pas d’inquiétude chez nous… Hélas non. Chez nous aussi, l’homéopathie est victime d’une véritable chasse aux sorcières depuis quelques années. Tout commence à Bruxelles.
En 2017, le conseil scientifique des académies des sciences européennes (EASAC) publie un rapport mettant en doute l’efficacité de l’homéopathie4. Il conclut qu’ « il n’existe, pour aucune maladie, aucune preuve, scientifiquement établie et reproductible, de l’efficacité des produits homéopathiques. » Mais concède qu’il y a « parfois un effet placebo ». Il ajoute même (c’est un comble !) qu’elle fragilise « la confiance des patients et du public envers la démarche scientifique fondée sur les preuves ».
Conclusion : sans surprise, cette académie exige :
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La France s’empare peu après du sujet et, le 18 mars 2018, une tribune révoltante paraît dans le Figaro, à l’initiative de 124 « professionnels de santé »5. J’ai rarement lu une tribune aussi accusatrice, violente et bafouant si ouvertement notre liberté de choix médical. L’homéopathie y est traitée d’ « irrationnelle », de « dangereuse », de « coûteuse ». Et j’en passe. Sous couvert de dénoncer des pratiques « ésotériques », « peu scrupuleuses » et menées par des « charlatans utilisant la caution morale de leur titre de médecin », ces 124 cerbères exigent « instamment » :
Pourquoi une telle haine ? Ces « 124 » ont-ils pris la plume pour dénoncer les dangers du Lévothyrox ? NON !
Sont-ils montés au créneau pour faire interdire le Mediator ? Ou la Dépakine, qui a causé, faut-il le rappeler, des malformations chez 14 000 bébés français6? Deux fois non.
Pourtant, leur manipulation marche. En août 2018, Agnès Buzyn, ancienne Ministre des Solidarités et de la Santé, saisit la Haute Autorité de Santé qui conclut que l’effet de l’homéopathie est comparable à celui du placebo. Ce résultat justifie selon elle le déremboursement de ces remèdes, mesure qu’elle annonce en juillet 2019.
En janvier 2020, l’homéopathie n’est donc plus remboursée qu’à hauteur de 15 % (contre 30 % avant). Et depuis 1er janvier 2021, elle n’est plus du tout remboursée7. Surfant sur la vague d’annonce de 2019, le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE) publie une lettre ouverte8 au Ministre chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Ils demandent carrément que la spécialité “homéopathie” disparaisse des cursus d’enseignement.
À ce jour, aucune décision n’a encore été prise dans ce sens, mais certaines universités ont déjà décidé de suspendre leur DU (diplôme universitaire) d’homéopathie, comme les facultés de Lille, Angers, Poitiers ou Lyon.
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Ne baissons pas les bras ! De bonnes nouvelles existent aussi, comme la création toute récente d’un DIU (diplôme interuniversitaire) d’homéopathie entre les facultés de Reims, Brest et Marseille qui devrait démarrer en octobre 2022. Les facultés de Lyon et de Bobigny pourraient aussi rejoindre ce projet.
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En mars 2020, les laboratoires Boiron eux-mêmes ont annoncé via Twitter : « Nous ne recommandons pas que nos produits soient utilisés pour le traitement ou la prévention des symptômes du coronavirus. » Une phrase dont de nombreux homéopathes se seraient bien passés. On peut comprendre qu’en pleine tourmente homéopathique, les laboratoires Boiron ait voulu s’éviter un procès d’intention prévisible (l’homéopathie ne permet pas de « guérir » le Covid !). Mais tout de même, venant du porte-étendard de l’homéopathie en France, le coup est rude.
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D’après un article de Anne des éditions Nouvelle Page
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Sources :
[1] https://sante.lefigaro.fr/
[2] https://www.hri-research.org/
[3] https://www.hri-research.org/
[4] https://www.academie-
[5] https://sante.lefigaro.fr/
[6] https://www.lepoint.fr/sante/
[7] https://www.service-public.
[8] https://www.cnge.fr/lettres_
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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