TABERNANTHE IBOGA
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Arbuste africain de la famille des apocynacées, dont les racines possèdent des effets psychotropes. Son usage est traditionnel dans certaines tribus : pendant le rituel « bwiti » dans les tribus gabonaises, camerounaises et congolaises, le néophyte, invité à mâcher des racines, doit ensuite faire le récit de ses hallucinations qui peuvent affecter les cinq sens.
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NOM FRANCAIS : Iboga
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PHARMACOLOGIE : L’Ibogaïne est un alcaloïde issu de l’Iboga (Tabernanthe iboga), arbuste des forêts d’Afrique Centrale. Ses racines y sont utilisées en tant qu’enthéogène dans certains rituels traditionnels. Fortement psychoactive et hallucinogène à forte dose, les autorités de nombreux pays la considèrent comme une drogue.
Si on lui découvrit très tôt un potentiel en tant que traitement des patients souffrant d’addiction (aux opioïdes notamment), les risques toxicologiques [1] avaient rapidement poussé les institutions à jeter l’opprobre sur ce potentiel. Après une certaine « dédiabolisation sociétale » des enthéogènes, les recherches purent reprendre dans certains pays, avec des résultats très prometteurs [2-4]. Les investigations cliniques actuellement menées le sont dans un contexte d’accompagnement médical durant l’administration, pour un résultat optimal.
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Ce cas illustre 3 aspects qui méritent, selon moi, d’être rappelés :
– Le statut de « drogue » n’est pas inhérent à une substance mais une grille de lecture sociétale qui évolue dans le temps.
– Une substance thérapeutique est un outil de Santé et ne représente qu’une partie de la solution, à plus forte raison pour des pathologies comme l’addiction. Le soin a presque toujours une dimension d’accompagnement thérapeutique qui vient s’associer au traitement.
– Toutes les bioactifs naturels ne sont pas exploitables dans un contexte nutraceutique. Dans bien des cas, seule une approche pharmacologique est envisageable lorsqu’on souhaite tirer parti du plein potentiel de la molécule (ou lui découvrir un dérivé moins toxique et tout aussi efficace comme peut-être l’oxa-ibogaïne demain [5]).
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INDICATIONS : Effet psycho-actif proche des IMAO. Au Gabon français, entre les année 1940 et 70 à Lambaréné, sous la tutelle et les conseils du Dr Schweitzer, l’ibogaïne était titrée à 8mg par jour et par personne, et utilisée pour soigner :
→ les infections,
→ la fatigue, le stress, la dépression,
→ et soutenir la rémission de toute sorte de maladies.
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L’Iboga fait l’objet de plusieurs brevets américains, dont ceux de Howard Lotsof en 1985, 1986 et 1989. Ce médecin affirmait pouvoir sevrer les toxicomanes de leur dépendance grâce à cette plante. Attention : en Europe, l’Iboga est classé comme stupéfiant depuis 1997 !
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L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) relevait d’ailleurs à cette époque, non sans parti pris, que l’iboga semblait : « se développer dans le cadre d’activités sectaires au travers de séminaires de « revalorisation de soi » et de « voyage intérieur », tout en insistant sur le fait que que la plante faisait l’objet d’une « promotion active » sur Internet.
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Sources :
[1] Litjens RP, Brunt TM (2016) – “How toxic is ibogaine?” Clin Toxicol (Phila). 2016;54(4):297-302. doi: 10.3109/15563650.2016.1138226. Epub 2016 Jan 25.
[2] Ona G, Reverte I, Rossi GN, Dos Santos RG, Hallak JE, Colomina MT, Bouso JC (2023) – « Main targets of ibogaine and noribogaine associated with its putative anti-addictive effects: A mechanistic overview. » J Psychopharmacol. 2023 Dec;37(12):1190-1200.
[3] Noller GE, Frampton CM, Yazar-Klosinski B (2018) – « Ibogaine treatment outcomes for opioid dependence from a twelve-month follow-up observational study. » Am J Drug Alcohol Abuse. 2018;44(1):37-46.
[4] Knuijver T, Ter Heine R, Schellekens AFA, Heydari P, Lucas L, Westra S, Belgers M, van Oosteren T, Verkes RJ, Kramers C (2024) – « The pharmacokinetics and pharmacodynamics of ibogaine in opioid use disorder patients. » J Psychopharmacol. 2024 May;38(5):481-488.
[5] Havel V, Kruegel AC, Bechand B, McIntosh S, Stallings L, Hodges A, Wulf MG, Nelson M, Hunkele A, Ansonoff M, Pintar JE, Hwu C, Ople RS, Abi-Gerges N, Zaidi SA, Katritch V, Yang M, Javitch JA, Majumdar S, Hemby SE, Sames D (2024) – « Oxa-Iboga alkaloids lack cardiac risk and disrupt opioid use in animal models. » Nat Commun. 2024 Sep 20;15(1):8118.
Notre but est de mettre à disposition des internautes (étudiants, professionnels de la santé et patients) les renseignements disponibles dans le domaine des médecines douces (en anglais, l’on parle de « complementary and alternative medicine »), au sein d’un concept global d’équilibre du terrain, pour qu’ils participent avec nous au débat ouvert sur la médecine de demain … dans une approche systémique de la santé, des symptômes et des remèdes !
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