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Les troubles psychotiques se caractérisent par une perception erronée de la réalité (clivage) entraînant des idées délirantes, des hallucinations et un sentiment de persécution.
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Les troubles psychotiques se manifestent par plusieurs types de symptômes :
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On distingue trois principaux troubles psychotiques :
1/ la schizophrénie, qui est le plus fréquent et le mieux caractérisé,
2/ les troubles délirants liés à des affections médicales ou des substances (drogues),
3/ les troubles délirants persistants ou paranoïaques : délires complotistes, jaloux possessifs (homme persuadé sa femme le trompe, il va multiplier les procédures de vérification (traqueur sur le véhicule, tracer le téléphone, mettre des caméras dans la maison)…
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Depuis la fin du XIX° siècle, les classifications psychiatriques ont conservé la frontière tracée par Kraepelin entre schizophrénie (ex démence précoce) et trouble bipolaire (ex folie maniaco-dépressive). L’évolution chronique vs. cyclique était le critère central permettant de différencier les deux troubles.
📊 La validité de cette frontière a toujours été débattue, car des personnes peuvent présenter à la fois les symptômes et/ou l’évolution des deux troubles. Par ex, des épisodes maniaques et dépressifs (trouble bipolaire) peuvent survenir chez une personne présentant de manière chronique des symptômes psychotiques (schizophrénie).
📊 Dès 1920, Kraepelin écrivait « il est devenu évident que nous ne pouvons pas distinguer de façon satisfaisante les deux maladies, et cela conduit à suspecter que notre formulation du problème est incorrecte ». La solution proposée dès 1933 par Kasanin a été de créer une 3ème catégorie dite « psychose schizoaffective ». Depuis lors, la plus grande confusion règne, car on est passé d’une frontière incertaine à deux frontières tout aussi incertaines. Ces frontières ne sont pas aux mêmes endroits dans les classifications internationales, avec des critères de trouble schizoaffectif différents :
☞ dans le DSM 5, l’évolution des symptômes est le critère central : les symptômes psychotiques doivent persister en dehors des épisodes dépressifs ou maniaques
☞ dans la CIM-11, le diagnostic peut être posé sans prendre en compte l’évolution, si les critères des deux troubles sont remplis à un moment donné
❓En l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible d’affirmer qu’il existe bien 3 types distincts de troubles, et pas 2 voire un seul, sur la base des indicateurs classiques :
☞ symptômes cliniques
☞ évolution
☞ marqueurs génétiques et neurobiologiques
☞ réponse au traitement
📊 Ces incertitudes ont des conséquences dans la pratique clinique. Le diagnostic de « trouble schizoaffectif » :
☞ est posé de manière variable d’un professionnel de santé à l’autre, parfois par excès
☞ est instable au cours du temps, les changements les plus fréquents étant trouble schizoaffectif vers schizophrénie ou trouble bipolaire vers schizoaffectif
📊 Pour les personnes concernées par un trouble schizoaffectif, ce diagnostic :
☞ peut permettre de mieux repérer tous les symptômes présentés au cours de l’évolution du trouble, notamment dépressifs ou maniaques
☞ peut complexifier la prise en charge, les recommandations thérapeutiques et les programmes d’éducation thérapeutique étant ciblés sur le trouble bipolaire ou la schizophrénie
🗄️ Les questions posées par le « trouble schizoaffectif » illustrent le caractère arbitraire des frontières entre les troubles psychiatriques. Multiplier les catégories peut être une solution provisoire, pour mieux prendre en compte la complexité clinique. Cela justifie le fait que cette catégorie soit encore conservée, malgré toutes les critiques qu’elle génère.
🎁 Fiche à télécharger
https://lnkd.in/eES_yXpd

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La bipolarité – qui est une psychose particulière – est une atteinte de l’humeur. Les problèmes spécifiques à celle-ci seront évoqués dans un autre chapitre.
Pensez à Aurum met. et Platina (au) … Changeant d’humeur, pleurant et riant alternativement. Elle pense que son mari ne reviendra jamais, qu’il lui arrivera quelque chose. L’impulsion de tuer son propre enfant, son mari. Elle a l’impression de ne pas appartenir à sa propre famille, tout semble avoir changé.
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Deux autres caractéristiques des psychoses qu’il ne faut pas oublier :
A – Le clivage, c’est-à-dire la capacité à gérer deux pensées différentes et parfois opposées (dr. Jenkill et mr. Hide !)
B – la difficulté à accéder à la pensée abstraite, le sens caché des proverbes par exemple. D’où les difficultés dans les relations affectives. Faire le « test des proverbes » : pas d’accès à la pensée complexe !
Le trouble psychotique est tellement profond que le sujet n’arrive plus à s’adapter socialement, une hospitalisation psychiatrique est alors souvent nécessaire.
L’insertion professionnelle est difficilement envisageable et les réactions du malade peuvent devenir dangereuses pour lui-même (mutilations, refus de s’alimenter, tentatives de suicide) et pour les autres (passages à l’acte). On va retenir deux critères pour classer les psychoses :
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1) L’origine …
–> Les psychoses exogènes : déclenchées par un facteur externe, par exemple l’alcool, l’utilisation de drogues (ex.: overdose d’extasie).
–> Les psychoses endogènes résultent d’une constitution psychique particulière, liée au refus de la traversée oedipienne et de ce qu’elle sous-tend : acceptation de la différenciation, de l’altérité, de la différence des sexes et des générations (voir chapitre « introduction » du livre « Quand Freud rencontre Hahnemann » consacré à l’oedipe et au surmoi)
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2) La durée …
–> Les troubles aigus surviennent chez des sujets sains, ils débutent brusquement du jour au lendemain et en général pour des raisons totalement inconnues. Ils vont bouleverser en profondeur toute la psyché et ils aboutissent à une destruction importante de toutes les fonctions : par exemple, la « bouffée délirante aiguë ». Ces troubles cèdent soit spontanément, soit par des méthodes cliniques, ils peuvent guérir sans séquelles.
–> Les troubles chroniques vont avoir un début lent et progressif. On ne retrouve pas une destruction totale des facultés, mais une sorte de coexistence normale et pathologique. Le trouble mental chronique adhère plus profondément à la personnalité, donc la guérison ne sera jamais complète. Par exemple, les psychoses schizophréniques ou les délires chroniques.
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NB. ++ La psychose constitue la limite d’action des remèdes homéopathiques (cf. répertoire de Kent, voir au chapitre « insanity » et le poster d’arborisation diagnostique et thérapeutique à la fin du livre « Quand Freud rencontre Hahnemann »), on ne peut avoir d’effet que :
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A – sur le mécanisme qui sous-tend l’installation du trouble mental :
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B – Sur certaines expressions symptomatiques :
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Et selon le stade évolutif :
1 = Belladonna (ca) … excitation (+ vasculaire), hallucinations : voit des monstres autour de lui
2 = Hyosciamus (ca) … manies (+ neuro-sensoriel), délire furieux : se croit entouré de rats
3 = Stramonium (ca) … Des illusions sur son identité. Il se croit grand, double, il lui manque une partie. Des hallucinations effrayantes, qui terrifient le patient, voient des fantômes, des fantômes brillants ou hideux, des animaux, sautant de côté hors du sol ou courant vers lui. Il voit des fantômes, entend des voix, il parle avec des esprits. La peur de l’obscurité. La folie religieuse. Démence, hallucinations terrifiantes : se dit entouré de bêtes horribles
Ces trois solanées constituent pour Nash le « trio du délire ».
4 = Veratrum album (as) … Psychose maniaco-dépressive, à prédominance maniaque. Agitation, activité frénétique et incessante, incapacité à rester en place. Dépression : désespoir profond et lancinant ; passe des heures en silence à ruminer sa détresse. Désespoir de guérison ; idées suicidaires. jusqu’au délire sensoriel, excité, violent, il frappe l’entourage et blasphème !
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Les idées délirantes : elles sont constantes dans les psychoses et comme elles procèdent d’un mécanisme projectif, elles nous renseignent sur l’inconscient du malade. Les thèmes les plus courants : les idées de persécution (paranoïa), de grandeur (mégalomanie), d’influence, de jalousie ou des idées mystiques.
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Exemple : « refuse les soins » : Arnica (hg), Apis (hg) pousse un cri tout à coup la nuit, Cinnabaris (hg), Kréosotum (ac), Mercurius, Pulsatilla (si) …
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Face à un trouble psychotique, il existe trois principales approches thérapeutiques classiques :
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