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Programme du 1ère webinaire du cours d’homéopathie (1ère année)

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Préambule : Fonctionnement du site, accès aux cours, méthodes de travail…

§ 1.1 – Une brève histoire de l’Homéopathie :
Les grands noms, les différentes écoles de pensée, les courants actuels.

§ 1.2 – La Matière Medicale : le cœur de l’Homéopathie !
Définitions : souche homéopathique, Toxicologie, proving, dilution, dynamisation, remède, diathèses, etc.

§ 1.3 – L’Homéopathie, un système médical à part entière

§ 1.4 – Médecine intégrée (ou « intégrative ») : Articulation de l’Homéopathie avec les autres systèmes médicaux, disciplines ou techniques (phyto, ostéo, MTC, médecine classique occidentale, psychologie…)

NB. Le module Homéopathie 1er année comporte six sections à étudier successivement d’octobre à juin, les deux dernières étant combinées à des séminaires de week-end (labo + botanique).

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HoméoTag

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PRÉAMBULE

Ce qui suit est un chemin qui a vocation à vous conduire (c’est la définition même de la pédagogie !) pas à pas vers une pratique efficace de la médecine homéopathique : la maîtrise des concepts qui sous-tendent l’homéopathie (que nous exposerons, développerons ou rappellerons à chaque fois que ce sera nécessaire) vous aidera, mais rien ne pourra remplacer l’étude personnelle et continue de la Matière Médicale (MM).

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Si vous avez vocation à devenir thérapeute (= « celui qui prend soin »), ce cours est fait pour vous ! Mais avant de voir clair dans le comportement et la vie des autres, il faut voir clair en soi ! Vous serez donc le premier bénéficiaire de cette doctrine, vision globale des être humain et lien entre l’homme et le monde des objets animés ou non.

Bases requises : [voir sur le site la « Formation académique » de la première année : Anatomie, Physio-pathologie, Sémiologie] ou équivalence, si vous avez déjà une formation médicale ou para-médicale :

  • Vous avez suivi les cours de Première Année Commune aux Études de Santé (PACES) et vous avez réussi (ou, pas de chance, échoué de peu !) au concours : nous estimons cependant que vous avez le niveau requis pour vous inscrire à ce module d’homéopathie,
  • Vous êtes infirmière, kinésithérapeute, médecin, pharmacien, ostéopathe … : vous pouvez a fortiori vous inscrire à ce module d’homéopathie.

Vous n’êtes dans aucun des deux cas précédents : vous n’avez donc pas, en principe, les bases requises et vous devez suivre auparavant la « Formation académique »

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MODE D’EMPLOI

Pour chaque webinaire de 1h30, vous êtes censés avoir pris connaissance de la matière exposée dans la section correspondante. Il est indispensable de consulter les différentes pages du site correspondant aux thèmes étudiés, de vous procurer (ou tout au moins de consulter) les ouvrages ou articles signalés dans le corps du texte, les bibliographies et/ou sur le site de medecine-integree.com. À noter qu’un système de prêt de livres fonctionne pour nos étudiants depuis octobre 2014.

Une bonne pédagogie n’exclut pas les redites et les reformulations, bien au contraire : elles sont nombreuses, et c’est le principal outil de la mémorisation, avec les fiches que vous aurez soin de faire pour mettre de l’ordre dans vos idées et en vue de l’examen final !

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INTRODUCTION

L’objectif de ce premier séminaire est de vous aider à comprendre ce qu’est l’approche homéopathique, ce qui vous permettra de l’intégrer à votre pratique et même – si nécessaire – d’adapter celle-ci au système de soins de votre pays d’exercice.

« L’idéal thérapeutique consiste à rétablir la santé d’une manière rapide, douce et permanente, à enlever et à détruire la maladie dans son intégralité, par la voie la plus courte, la plus sûre et la moins nuisible, cela d’après des principes clairs et intelligibles«  (S.Hahnemann, dans l’Organon, 2ème paragraphe).

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Les « médecines naturelles » sont basées sur l’utilisation thérapeutique d’une évidence biologique : les êtres vivants sont des ensembles de systèmes auto-régulés. Ce sont des méthodes de stimulation visant à rétablir la santé par le libre jeu des régulations biologiques : le remède (dose, aiguille, oligo-élément …) n’agit que comme « donneur d’ordre » introduisant dans l’organisme cybernétique malade, un véritable « programme de correction » que celui-ci appliquera … ou ne pourra appliquer (si les régulations sont déjà brisées, ce qui est la limite de ce type de thérapeutique). Ce principe est à la base du choix des REMEDES NATURELS.

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Celles-ci reposent essentiellement sur deux types d’approche :

1/ La loi d’identité : « Une substance à dose infinitésimale (diluée et dynamisée) a une activité sur son propre métabolisme« .

— Ce principe été démontrée par de nombreuses expériences scientifiques (ex.: intoxication du pigeon à l’arsenic puis récupération de la chronaxie et reprise des éliminations du toxique après des doses homéopathiques d’Arsenicum album),

— Il a de nombreuses applications pratiques : Oligo-éléments / Sels biochimiques de Schuessler / Isothérapie / Organothérapie …

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2/ La loi de similitude

Concept plus large, basé sur la comparaison systématique de la totalité des symptômes observés d’un malade, avec la totalité des symptômes induits par un remède de nature différente (pathogénésie) ou d’une information chez le sujet sain. Cette méthode a été utilisée depuis des siècles par les médecins du monde entier. Applications pratiques aux :

–> Symptômes cliniques : l’Homéopathie (depuis S. Hahnemann 1905, date de publication de l’Organon)

–> Symptômes physiques : la « Médecine Traditionnelle Chinoise » (5000 ans environ !) et l’ostéopathie (codifiée en occident depuis A.T. Still 1875)

–> Symptômes biologiques : les « Bilans Nutrition-Santé » (méthode initiée par G. Henshaw, aux USA, depuis 1930, puis P. Henry en Belgique, dans les années 60) et développée par MyBioBox dès 1988.

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§ 1.1 – UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’HOMÉOPATHIE

L’utilisation empirique de remèdes « homéopathiques » remonte à l’aube des civilisations (cf. les cures thermales, dont les « eaux » ne sont ni plus ni moins que des dilutions oligo-métalliques !), tout comme l’ostéopathie (qui est un développement du « reboutage », pratiqué sous diverses formes selon les continents) ou l’acupuncture (qui systématise la poncture et la cautérisation de certains points réflexes du corps).

L’observation de la nature, de ses « lois », ainsi que l’expérience clinique et thérapeutique ont amené les hommes à théoriser ces observations. Différents concepts ont émergé dès Hippocrate (cette liste n’est pas limitative !) :

  • Celui de la « natura medicatrix », qui introduit la notion de systèmes biologiques : rappelons qu’un système est à la fois plus et moins que la somme de ses parties (cf. par exemple Edgar MORIN dans La Nature de la Nature)
  • Le double abord thérapeutique qui utilise la « loi des contraires » (pour l’allopathie) ou la « loi des semblables » (pour l’homéopathie). D’où l’emblématique expression : Similia similibus curentur = « le semblable se soigne par le semblable » !)

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Organon

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La notion de tempéraments hippocratiques : « le lymphatique / le sanguin / le nerveux et l’atrabilaire » (chaud/froid – sec/humide), recouvrant des modes fonctionnels et des tendances morbides cliniquement définis : les « diathèses » où fragilités !

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Hippocrate

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À TOUT SEIGNEUR…

Alors que la médecine du XVIIIe siècle fait largement usage de tisanes, saignées, lavements, potions à base de plantes et de sels métalliques (ex. les sels de mercure !) comme base thérapeutique… le mérite d’avoir élaboré une véritable méthodologique scientifique (l’Organon, ou l’art de guérir) revient à un médecin allemand : Christian Friedrich Samuel HAHNEMANN (1755-1843).

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  Samuel Hahnemann 

 

NB. Mozart, né en 1756, soit un an après la naissance de S. Hahnemann, serait décédé des suites des traitements administrés par le baron Gerhard van Swieten « professeur de médecine, médecin de l’impératrice Marie-Thérèse » (qui ne lui voulaient probablement que du bien !) : la « liqueur de van Swieten » est en effet une « potion aux propriétés antiseptiques, antiparasitaires, antisyphilitiques et purgatives » … à base de sels de mercure ! (« Mozart. Rêver avec les sons », Michèle Lhopiteau-Dorfeuille, Éditions Le Bord de l’Eau, 2011)

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S. Hahnemann s’essaie à pratiquer la médecine qu’on lui a enseignée, mais il en est si déçu qu’il renonce au bout de quatre ans d’exercice : « C’était un supplice pour moi de marcher toujours dans l’obscurité avec nos livres lorsque j’avais à traiter des malades. Je me faisais un cas de conscience à traiter les états morbides inconnus de mes frères souffrants, par des remèdes inconnus puisqu’on n’a point encore examiné leurs effets propres et qui peuvent si facilement faire passer de la vie à la mort ou produire des affections nouvelles et des maux chroniques ». (Samuel Hahnemann, Lettre à un médecin de haut rang [Hufeland], sur l’urgence d’une réforme en médecine, 1808, trad. française).

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Son approche hygiéniste – dans le contexte de l’époque – était déjà moderne ! Mais il lui faut aller plus loin … Hahnemann préfère renoncer à la médecine plutôt que de devenir « le meurtrier de ses frères » ! La condition médiocre d’un médecin devenu traducteur n’altère pas sa curiosité. En 1790, en lisant un article de Cullen, il est frappé par l’incohérence des explications données sur les propriétés du quinquina (arbre dont on tire la quinine – précurseur de l’hydroxychloroquine remède qui deux siècles après est redevenu d’actualité !). Cette substance était connue pour guérir la « fièvre des marais » (le paludisme) et Cullen supposait que l’action de la quinine sur la fièvre s’expliquait par des « vertus stimulantes sur l’estomac ».

Hahnemann a alors une intuition géniale : pour comprendre les effets d’une substance sur un malade, il estime qu’il est nécessaire d’avoir un point de comparaison valable, et que cette comparaison ne peut être fournie que par le sujet sain. C’est précisément ce qu’il vérifie sur lui-même, réalisant ainsi le premier « proving » (ou expérimentation) : L’absorption de poudre de quinquina lui donne en effet de la fièvre… Après de multiples vérifications, il écrit : « La quinine qui guérit la fièvre provoque chez le sujet sain les apparences de la fièvre ».  

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Un peu plus tard, après d’autres expériences avec le mercure, la belladone et l’ipéca, il conclut : « Pour guérir une maladie donnée, il faut faire prendre au malade un remède, qui administré à un sujet bien portant, lui donnerait les symptômes de cette maladie ».

NB. À noter que les provings sont désormais réalisés avec des substances diluées-dynamisées, c’est-à-dire de véritables « remèdes homéopathiques » (au sens de la définition).

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S. Hahnemann distinguait, dès 1805, selon leurs causes, deux classes de maladie :

— « Les maladies de première classe, celles qui dépendent d’une cause visible, simple, matérielle, par exemple une écharde enfoncée dans le doigt, d’une pierre avalée, d’un acide caustique introduit dans l’estomac. L’indication n’est point équivoque dans ces maladies-là. Elle consiste à éloigné la cause matérielle et cela suffit à obtenir la guérison.

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— Dans les maladies de la seconde classe, c’est plus compliqué :

A/ Certaines maladies proviennent d’une seule et même cause ; celles qui dépendent d’un miasme : la rage, une maladie vénérienne, la peste, la fièvre jaune, la petite vérole et quelques autres. Elles dépendent d’un principe contagieux toujours identique et conservent la même marche. Il parlera du « génie épidémique » de la maladie

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B/ Mais toutes les autres maladies sont si différentes les unes des autres, quand à leurs symptômes qu’on peut dire qu’elles dépendent d’un concours de plusieurs causes disparates. … Il n’est pas possible d’énumérer les maladies différentes les unes des autres parce que notre corps peut être affecté par d’innombrables influences extérieures et intérieures. Toutes les choses qui exercent une action quelconque peuvent influer sur notre organisme, qui est en connexion et en conflit avec toutes les parties de l’univers et produire en lui des changements aussi variés que le sont elles-mêmes les causes qui les déterminent ».

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Le choix thérapeutique proposé par cette méthode est basé sur la similitude des symptômes (du malade avec ceux susceptibles d’être provoqués par le remède), quelque soit la maladie considérée : le remède unique choisi n’est donc pas déterminé par la nature de la maladie, ni par le mécanisme supposé des troubles en cours, mais par les réactions morbides particulières à chaque malade.

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Dans l’Organon, il revient plusieurs fois sur la notion de « force vitale« , qui affaiblie constitue la source des maladies. Ce concept recouvre en fait l’ensemble des régulations (immunitaires, hormonales et métaboliques), qui à défaut d’être optimisées, sont à la base de la quasi totalité des maladies !

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Il y a eu 6 éditions de l’Organon, dont 5 du vivant d’Hahnemann …

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NB. Vous pouvez commander la 6ème (et dernière) édition de l’Organon traduit en français (2017)  pour un prix de 30 euros = https://www.cultura.com/organon-de-l-art-de-guerir-9782842510725.html?gclid=CjwKCAjw4_H6BRALEiwAvgfzq_GzAWW0Pezg8vc6Z

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Deux autres découvertes marquent la vie de Hahnemann :

1 – Le phénomène de l’aggravation thérapeutique (accentuation passagère des symptômes après la prise d’un remède correctement choisi) qui le conduit à tester puis à codifier plusieurs méthodes de prescription (les remèdes complémentaires et antidotes) et de dilutions-dynamisations (CH, K, LM).

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2 – La récidive périodique des troubles primitivement soulagés qui le conduit à publier un second ouvrage : « Les maladies chroniques » dans lequel il passe de l’approche « tactique » développée dans l’Organon à une approche « stratégique » des maladies, présentant sa conception naissante des évolutions diathésiques, ainsi que la stratégie d’utilisation des remèdes dans ce concept, soutenue par l’utilisation des Nosodes (remèdes préparés à partir de tissus infectés par les microbes).

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Ce livre, œuvre capitale inachevée, est la « pomme de discorde » de l’homéopathie. Hahnemann enseigne que les symptômes présentés par un malade expriment telle ou telle « tendance morbide », c’est-à-dire sa manière de « réaliser » telle ou telle maladie. Hahnemann s’attache ainsi à traiter non pas la maladie, mais l’être humain malade. Sa vision audacieuse de la pathologique humaine préfigure les conceptions immunologiques modernes et fait de lui le père de la médecine expérimentale, n’en déplaise aux tenants de l’Evidence Based Medicine (en français « médecine fondée sur des données probantes »).

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Après une vie de recherches et de brimades par les tenants de la « médecine académique » de son temps, Il décède à Paris, médecin des grands du royaume de France !

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LES SUCCESSEURS
 

Hahnemann meurt à l’âge de 88 ans. Son œuvre connaît un succès mondial et il a de nombreux successeurs de talent. Ainsi, pendant deux siècles, ces praticiens enrichissent la matière médicale homéopathique et élaborent un certain nombre de concepts pour simplifier la pratique homéopathique. Les noms de ces successeurs ponctuent différentes phases de développement de l’homéopathie dans plusieurs directions :

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Pionniers

De gauche à droite, en partant du haut :
Adolph Lippe, Clemens von Boenninghausen, Carroll Dunham, James T. Kent, John Henry Allen, John Henry Clarke /
Constantine Hering, Cyrus M. Boger, Ernest A. Farrington, Timothy F. Allen, Margaret Tyler, Richard Hughes /
E.B. Nash, Herbert A. Roberts, James Compton Burnett, Robert Ellis Dudgeon, William Boericke, Stuart M. Close /
Henry C. Allen, H.N. Guernsey, Melanie Hahnemann, Samuel Lilienthal, Johanna Leopoldine Henriette Hahnemann, Georg Heinrich Gottlieb Jahr – et, bien sûr, Samuel Hahnemann (au centre).

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Clemens Maria Franz von BOENNINGHAUSEN (1758-1864) est botaniste de formation (et non un médecin !), contemporain et ami de Hahnemann. Il met en valeur un mode remarquable de répertorisation synthétique basé sur le « génie du remède », qui permet de réduire à quelques « mots clés » l’action physiologique de ceux-ci.

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Cyrus Maxwell BOGER (1861-1935) complète ses travaux aux USA, un siècle plus tard.

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Constantine HERING (1800-1880) développe l’homéopathie aux USA, où elle connaît un essor considérable. Il expérimente de nombreuses substances médicinales (en particulier Lachesis) et publie une volumineuse Matière médicale en dix volumes.

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Sa « Loi de Hering » (sur la dynamique des affections – voir ci-dessus) et le « trépier de Hering » (il faut au moins 3 symptômes pour effectuer une répertorisation pertinente) sont plus que jamais d’actualité.

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Timothy Field ALLEN (1837-1902) auteur américain de 12 volumes de « Matière médicale pure » (c’est à dire uniquement des provings).

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En France, la doctrine fait son chemin, y compris chez les militaires !

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En Russie aussi (cf. la méthode des dilutions Korsakoviennes !)

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James Tyler KENT (1849-1916) aux USA révolutionne l’étude de la Matière médicale en présentant les remèdes comme des modes d’adaptation psychosomatiquepersonnalisés. Il décrit ainsi « mademoiselle Pulsatilla », « madame Lachesis », « monsieur Lycopodium »…

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Son répertoire (dictionnaire croisant 64 000 symptômes et 800 remèdes !) n’est ni le plus récent, ni le plus complet, mais il demeure une référence internationale.

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Note : Lorsque Kent commence à exercer dans les années 1880 aux États-Unis, il existe dans ce pays une centaine d’hôpitaux (ou cliniques) homéopathiques. Lorsqu’il meurt, en 1916, il n’en existe plus aucun ! Une explication de ce naufrage peut être donnée : il est fort probable que l’antagonisme entre les tenants de l’homéopathie et les « allopathes » ait empêché l’homéopathie d’être intégrée à la pratique médicale générale. Actuellement (en 2014) l’homéopathie connaît un développement remarquable dans des pays comme l’Inde, le Brésil ou l’Argentine, mais elle est parfois tout juste tolérée par les autorités de santé ou les médecins dans les vieux pays européens… situation qui n’est pas très différente de celle qui a prévalu à la fin du XIXe siècle et pendant le XXe siècle… On peut cependant estimer actuellement à plus de 500 millions les humains se soignant majoritairement par homéopathie.

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Et beaucoup d’autres praticiens, de tous pays et langues, que nous découvrirons au fur et à mesure …

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Vitoulkas    Par exemple un contemporain : G. Vitoulkas

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L’homéopathie a été introduite en Inde au début du 19ème siècle. Il a d’abord prospéré au Bengale, puis s’est répandu dans toute l’Inde. Au début, le système était largement pratiqué par des amateurs dans les services civils et militaires et autres. Mahendra Lal Sircar fut le premier Indien à devenir médecin homéopathe. Un certain nombre de médecins allopathiques ont commencé à pratiquer l’homéopathie en suivant l’exemple de Sircar. Le « Calcutta Homeopathic Medical College », le premier collège médical homéopathique a été créé en 1881. Cette institution a joué un rôle majeur dans la popularisation de l’homéopathie en Inde. En 1973, le gouvernement indien a reconnu l’homéopathie comme l’un des systèmes nationaux de médecine et a créé le Conseil central de l’homéopathie (CCH) pour réglementer son éducation et sa pratique. Désormais, seuls les homéopathes qualifiés et enregistrés peuvent pratiquer l’homéopathie en Inde. Maintenant, en Inde, l’homéopathie est la troisième méthode de traitement médical la plus populaire après l’allopathie et l’Ayurveda. Il y a actuellement plus de 200 000 médecins homéopathes enregistrés, et environ 12 000 de plus sont ajoutés chaque année.
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§ 1.2 – La MATIERE MEDICALE : LE COEUR DE L’HOMÉOPATHIE !

La notion de Matière médicale (du latin « Materia Medica » et en abrégé MM) est bien antérieure à l’apparition de l’homéopathie (élaborée à la fin du XVIIIe siècle). Une matière médicale (sans majuscule) est un recueil de tout ce qu’un auteur ou une communauté de thérapeutes peuvent apprendre sur les effets thérapeutiques des substances qu’ils étudient ou utilisent. La notion la plus ancienne de Materia Medica est attribuée au philosophe grec Pedanius DIOSCORIDES (1er siècle av. JC). L’histoire de la Materia Medica conduit en fait aux notions modernes de pharmacologie et de toxicologie.

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Notons que le dictionnaire Vidal© contient une matière médicale toxicologique très fournie (et sous-exploitée !) dans la rubrique « Effets indésirables » des spécialités listées !

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Le terme Materia Medica s’applique à présent surtout à la Matière médicale homéopathique dont Hahnemann a été le pionnier (cf. sa « Materia Medica pura »). Ses continuateurs, jusqu’à nos jours, s’appliquent sans relâche à compléter, colliger et compiler des provings (pathogénésies nouvelles)…

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À l’heure actuelle (2014), il n’existe pas de consensus sur les effets des remèdes homéopathiques et aucune théorie n’explique vraiment les effets observés par les homéopathes et leurs patients (voir 2e section de ce cours).

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La plupart des praticiens peuvent cependant attester que les remèdes homéopathiques, utilisés dans les règles de l’art, sont pourtant de puissants agents thérapeutiques, et qu’ils peuvent même déclencher des effets indésirables tout aussi puissants, s’ils sont utilisés sans discernement.

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Par opposition aux effets chimiques indésirables de beaucoup de médicaments « allopathiques », les remèdes homéopathiques n’ont pas de toxicité intrinsèque (ce sont des « donneurs d’ordre » de nature signalétique), mais ils peuvent cependant déclencher de véritables « avalanches » de manifestations pathologiques, en déstabilisant (on parle alors de « décompensation ») un état d’équilibre instable chez un patient fragile. La petite étincelle qui fait exploser une raffinerie de pétrole est une bonne illustration du mécanisme des effets indésirables des remèdes homéopathiques : elle n’est pas en elle-même dangereuse, mais le devient en fonction de son environnement (ici les vapeurs d’essence hautement inflammables : effet « étincelle »). À l’inverse, notons que la plupart des médicaments allopathiques portent en eux-mêmes la toxicité responsable des effets indésirables qu’ils produisent.

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Différents auteurs ont compilé des MM antérieures, les ont parfois complétées par des provings de nouvelles substances ou des observations cliniques personnelles. Citons, pour rester dans le domaine francophone (et cette liste est loin d’être exhaustive: voir dans la bibliothèque) :

  • La MM de Paul KOLLITSCH (1955 – une des plus complètes, disponible en photocopie seulement – voir boutique du site)
  • La MM de VOISIN (très « physio-pathologique » : parfaite pour les débutants)
  • La MM de Michel GERMONPREZ et al.
  • La MM de ZISSU et GUILLAUME
  • La MM de Robert SEROR
  • La MM de O.A. JULIAN (les pathogénèsies de nombreux remèdes allopathiques)
  • La « MM diathésique » de Françoise et Jean-Yves HENRY (à commander sur ce site)
  • … etc

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Lien pour télécharger la MM de Kent en français : https://www.homeosurf.fr/wp-content/uploads/Matière-médicale-de-Kent.pdf

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Chaque MM reflète les options conceptuelles de son auteur et trahit les choix auxquels il a dû se résoudre : quels remèdes inclure ?, quelle structure donner à la pathogénésie ?, quelle hiérarchie dans les symptômes ?. Certains (par exemple KOLLITSCH et HENRY) sont allés au-delà, en se demandant s’il était possible d’intégrer les remèdes eux-mêmes dans une structure physiopathologique donnée, autrement dit s’il existait un ordre sous-jacent à la MM qui permettrait de construire un (ou plusieurs) système(s) organisant la MM, cette forêt impénétrable de symptômes divers et variés.

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Nous verrons (2e section) qu’il est possible de construire de telles approches pratiques : cette démarche constructiviste à le mérite de montrer que c’est certes possible mais il faut toujours avoir à l’esprit que ces constructions sont, comme tous les systèmes, à la fois plus et moins que la somme de leurs parties. L’utilisation de ces systèmes peut faciliter le diagnostic de remède, mais ne vous empêchera pas d’apprendre les principaux symptômes des grands remèdes de la MM.

L’étudiant et jeune praticien choisira donc la MM qui lui convient le mieux. L’étude de cette MM l’accompagnera tous les jours de sa vie professionnelle…

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LA MATIÈRE MÉDICALE : UN MAQUIS IMPÉNÉTRABLE ?!

Tous ceux qui se sont frottés à la Materia Medica (par l’intermédiaire d’une MM particulière) ont pu constater que c’est un maquis dans lequel il est très facile de se perdre corps et biens…

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Pour prescrire un traitement, l’homéopathe doit tout d’abord faire un diagnostic de remède basé sur des symptômes homéopathiques – c’est à dire spécifique au patient et non à la maladie (et décider ensuite de la hauteur de la dilution à prescrire). On reconnait ces symptômes au fait qu’ils sont curieux, inusités, en réapparition ou aggravation, que rien ne les explique et qui ne semblent pas avoir de rapport avec l’affection en cours. Exemple : douleurs d’arthrose aggravées par le temps sec ! 

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Le diagnostic de remède consiste à trouver le remède homéopathique dont le profil pathogénésique (l’ensemble des symptômes provoqués chez le sujet sain par l’administration, en doses pondérales ou non, de la substance-souche servant à élaborer les remèdes : voir « PROVING ») correspond le mieux au profil symptomatique du patient (c’est-à-dire l’ensemble des symptômes exprimés par le patient, et en pratique l’ensemble des symptômes que l’homéopathe a observés, perçus, notés et en fin de compte retenus.

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Notons que le médecin « allopathe » se contente d’un diagnostic de maladie : de quelle maladie souffre ce patient ? En médecine classique occidentale, c’est le diagnostic nosologique qui autorise l’administration de tel ou tel médicament (on parle alors d’« indication » de tel ou tel traitement).

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Si nous avons une connaissance un peu développée de la MM, notre cerveau est capable d’établir un lien entre la symptomatologie de tel ou tel patient avec tel ou tel remède homéopathique. Si le remède est bien diagnostiqué et donc administré à bon escient, ET si le patient est capable de mettre en œuvre ses régulations internes (encore faut-il que celles-ci existent encore) , le remède agira (et le patient sera « guéri »… dans le meilleur des cas !). C’est d’ailleurs une des limites de l’homéopathie : par exemple dans le cas du diabète de type 1, le pancréas endocrine est détruit, inutile d’essayer de le stimuler !)

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Un homéopathe expérimenté sera capable de diagnostiquer rapidement le(s) remède(s) le(s) mieux adapté à un patient. Mais les homéopathes, aussi férus soient-ils, ne sont jamais omniscients : il existe plusieurs milliers de remèdes, et le profil symptomatique du patient est nécessairement partiel ou incomplet (parfois tout simplement parce que le patient omet, consciemment ou non, de signaler tel ou tel symptôme…). Le diagnostic de remède dépend donc de la subjectivité de la relation patient-homéopathe et de la maîtrise plus ou moins grande de la MM par l’homéopathe lui-même.

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Des esprits pragmatiques — et il n’est pas étonnant de constater que ce sont presque tous des auteurs anglo-saxons ! — ont élaboré une technique particulière de diagnostic de remède homéopathique appelée répertorisation : nous l’étudierons plus tard.

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CONCLUSION

Une MM est donc un ensemble de remèdes, chacun de ces remèdes étant défini par un ensemble de symptômes ; lorsqu’on apprend la MM, on apprend les remèdes en mémorisant leurs symptômes respectifs :

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REMÈDE —> SYMPTÔMES

C’est une démarche analytique. La connaissance et la maîtrise de la MM, ainsi que l’expérience clinique, permettent le plus souvent de retrouver le ou les remèdes les mieux adaptés au patient.

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Lors d’une consultation d’homéopathie, le (ou les) symptôme(s) du patient sont ainsi confrontés, dans le cerveau de l’homéopathe, à la multitude des remèdes et au foisonnement de leurs symptômes. Le cerveau de l’homéopathe est alors dans une démarche synthétique, qui va des symptômes vers le remède :

SYMPTÔMES —> REMÈDE

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Le métier d’homéopathe est donc une dialectique constante entre ces deux modes de fonctionnement. La consultation d’homéopathie est en quelque sorte l’inverse de l’apprentissage de la MM… Nous verrons que la prescription homéopathique est grandement facilitée par l’utilisation de « boussoles » : l’homéopathie diathésique est l’une de ces boussoles (voir 2e séminaire de cette année de cours).

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L’originalité de notre approche est d’aller voir ce qui se cache derrière les remèdes (origine, actions, type …et ordre interne de la MM) et derrière les symptômes (mécanismes et signification – pour cela la MTC est très utile) :

Ce qui se cache derrière les Symptômes <—> Ce qui se cache derrière les Remèdes

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§ 1.3 – L’HOMÉOPATHIE, UN SYSTÈME MÉDICAL À PART ENTIÈRE

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Notre médecine occidentale moderne est un système médical universel, en ceci qu’il est de mise dans tous les pays du monde. La médecine occidentale repose sur des bases conceptuelles, des règles diagnostiques et un arsenal thérapeutique qui nous sont tellement familiers que nous avons peine à imaginer qu’il existe des systèmes différents.

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À côté de cette médecine conventionnelle, à laquelle nous sommes habitués, il existe cependant d’autres doctrines médicales, avec des méthodes de soins particuliers, comme par exemple l’homéopathie, la médecine traditionnelle chinoise (MTC), la médecine ayurvédique, l’ostéopathie, la naturopathie, etc… Ces systèmes sont regroupés sous le terme générique de « médecines non conventionnelles » ou « médecines complémentaires et alternatives » (MCA).

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L’homéopathie est de fait un système médical à part entière, avec :

  • Son cadre conceptuel : la référence à la MM et la loi des semblables (Similia similibus curentur), en bon français « Le semblable se soigne par le semblable »
  • Ses règles diagnostiques : l’identification du ou des remèdes les plus proches du profil du patient.
  • Définition : Remède homéopathique : nom donné aux dilutions-dynamisations homéopathiques ; N.B. : en évitant l’utilisation du terme « médicament » on distingue la thérapeutique homéopathique des autres thérapeutiques.
  • Son arsenal thérapeutique : les remèdes homéopathiques, sous toutes leurs formes.
 

LMHI

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La ligue internationale homéopathique, qui organise un séminaire annuel de rencontre des praticiens à travers le monde (ex.: Paris 2014 / Rio 2015 / Buenos Aires 2016 …)

C’est une approche psychosomatique parfaite, car comme le disait Friedrich Nietzsche : “Rien de bon n’est jamais sorti des reflets de l’esprit se mirant en lui-même. Ce n’est que depuis que l’on s’efforce de se renseigner sur tous les phénomènes de l’esprit en prenant le corps pour fil conducteur, que l’on commence à progresser”  

 

On y observe néanmoins trois tendances historiques :

1 — Les « unicistes » (ou kentiste), plutôt de tradition anglophones, utilisant essentiellement des hautes dilutions d’un remède unique avec un impact important sur les affects et les troubles psychologiques (ex. deuil, vexation …).

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Son écho se retrouve en France sous la plume de P. Schmidt et de ses élèves : « La maladie possède des causes et une origine plus profondes qu’il ne nous apparaissait à première vue. Le trouble initial provient d’une faute, on peut même dire du péché de l’esprit, donc du péché contre l’esprit, et cette faute façonne l’intérieur de l’homme; elle le rend sensible aux causes morbides. Ensuite, la Force vitale déréglée qui anime le corps physique ne peut plus maintenir l’ordre et l’harmonie et la maladie fait son apparition ». Ce courant insiste aussi sur le refus d’associer l’homéopathie à d’autres thérapeutiques.

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2 — Les « complexistes« , de tradition germanophone, admettent la loi d’analogie et l’expérimentation sur l’homme sain, ils minimisent l’individualisation du malade et les symptômes subjectifs de la matière médicale. Ils utilisent essentiellement des mélanges de remèdes en basses dilutions, méthode efficace sur de nombreuses dysfonctions tissulaires (ex.: cystite, dysménorrhée …)

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3 — Les « pluralistes« , plutôt de tradition francophones, utilisant essentiellement une succession de remèdes en moyenne dilution, méthode efficace par exemple sur les problème d’adaptation neuro-hormonale (ex.: ménopause).

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Citons ainsi L. Vannier (développant l’aspect morpho-psychologique des types sensibles), M. Fortier-Bernoville, A. Nebel (le Tuberculinisme), A. Rouy, H. Bernard, R. Zissu, D. Demarque, O.A. Julian (nouvelles pathogénésies) et bien d’autres…

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Comparons trois systèmes médicaux différents :
 
  • Médecine Universitaire Occidentale (MUO)

Cadre conceptuel = Le diagnostic nosologique (caractérisation des maladies) et la « loi des contraires »

Règles diagnostiques = de quelle type de maladie s’agit-il ? (infectieuse, auto-immune …)

Arsenal thérapeutique = Les médicaments allopathiques, la chirurgie, etc

  • Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)

Cadre conceptuel = Le système des CINQ ÉLÉMENTS

Règles diagnostiques = Relations Structure/Fonction : Insuffisance/vide/excès, chaud/froid, etc.

Arsenal thérapeutique = Acupuncture, diététique, phytothérapie, Qi Kong …

  • Homéopathie

Cadre conceptuel = la « loi des semblables », la MM et son ordre interne

Règles diagnostiques = Le diagnostic de remède : quel(s) remède(s) pour le patient

Arsenal thérapeutique = Les remèdes homéopathiques (hautes et basses dilutions)

L’homéopathie est donc une doctrine médicale à part entière et il n’y a aucune raison qu’elle ne puisse pas être intégrée dans une pratique de soins.

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L’homéopathie, une médecine sobre ?

L’homéopathie a toujours été une médecine sobre et j’ose même écrire, une médecine de pauvres. Samuel Hahnemann, fondateur de l’homéopathie au 18e siècle, voulait soigner les personnes qui ne pouvaient payer les médecins et les remèdes de l’époque.

Au 19e siècle, l’homéopathie s’est répandue aux Etats-Unis comme alternative chez les plus pauvres. La médecine conventionnelle était inaccessible aux foules miséreuses, mais elles avaient malgré tout besoin de se soigner.

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Le même phénomène est à l’œuvre en Inde, qui compte aujourd’hui 200 000 homéopathes (contre 5000 en France !), pour prendre en charge des populations qui n’auraient de toutes façons pas les moyens d’acheter les médicaments conventionnels.

Pour cette raison, l’homéopathie offre une voie intéressante pour les systèmes de santé qui connaissent de graves difficultés de financement : L’étude française EPI 3 a montré qu’un patient qui consulte un médecin homéopathe coûte moitié moins cher à la SS et consomme 2 à 3 fois moins de médicaments iatrogènes, c’est-à-dire entraînant des effets secondaires (antibiotiques, anti-inflammatoires, psychotropes, etc.) qu’un confrère allopathe à l’activité équivalente.

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§ 1.4 – MÉDECINE INTÉGRÉE (ou  » INTÉGRATIVE « ?) :

La médecine intégrée (ou intégrative) est une approche qui fait appel à ce qu’il peut y avoir de meilleur dans différents systèmes de soins, y compris la médecine classique. Elle intègre les différentes approches (bien évidemment dans les limites des compétences du praticien) pour le bien-être et la guérison de la personne non seulement dans sa dimension biologique, mais aussi dans ses dimensions psychiques, sociales et spirituelles (NB. lecture recommandée : Médecine intégrative et recherche systémique sur les effets thérapeutiques, Arch. Intern. Medicine /Vol. 162, Jan 28, 2002, American Medical Association, pp.133-140 : traduction en français d’un article original en anglais des États-Unis téléchargeable en PDF sur le site de medecine-integree.com ; l’article original est aussi disponible sur le Net :
http://archinte.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=214740).

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Selon Wikipedia (juil-2014) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9decine_int%C3%A9grative :

« Un débat a lieu sur l’usage du terme médecine intégrative dans le sens où intégrative est un anglicisme. Pour les défenseurs du terme, il paraît possible, judicieux et même souhaitable de l’introduire en français comme un néologisme, c’est-à-dire comme élément lexicographique non encore lexicalisé, mais parfaitement lexicalisable, pour deux raisons :

  • il serait en harmonie avec la langue française ;
  • il semblerait approprié, faute d’un équivalent plus convaincant en français : « intégrée » est trop statique et définitif (mais il est quand même employé), « intégrationnelle » trop ronflant (en dehors du fait que c’est aussi un néologisme), « intégrante » plutôt obscur. L’adjectif « intégrative » suggérant quant à lui un processus plutôt qu’un état ».       

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L’homéopathie peut ainsi être intégrée, c’est-à-dire utilisée concomitamment, successivement ou alternativement, avec d’autres approches thérapeutiques dans toute pratique médicale : par exemple, rien n’interdit de prescrire par exemple une dose d’OPIUM 30CH à un patient qui se réveille mal d’une anesthésie nécessitée par la réduction d’une fracture par l’orthopédiste… à plus forte raison s’il reste constipé par la suite ! Les homéopathes et les ostéopathes constatent que l’ostéopathie et l’homéopathie ont une bonne synergie (les effets de l’une peuvent renforcer les effets de l’autre).

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L’homéopathie peut très souvent réussir seule dans bien des symptomatologies chroniques, là ou l’approche classique ne propose guère autre chose que des antalgiques, antibiotiques, antidépresseurs, anti-inflammatoires… Et il est pratiquement toujours possible de proposer un ou deux remèdes homéopathiques à tel patient rapportant à une association de symptômes, à l’inverse de la médecine « allopathique » qui doit alors accumuler les prescriptions pour « couvrir » chaque symptôme (certaines ordonnances peuvent ainsi comporter dix, voire davantage, spécialités différentes…), sans vraiment vouloir ou pouvoir se préoccuper des interactions pharmacologiques (effets de la substance) ou pharmacodynamiques (métabolisme de la substance) : sachant qu’on ne connaît pas toujours très bien les effets indésirables d’une molécule ou substance donnée, on connaît encore moins ceux pouvant résulter de l’interaction de deux — et à plus forte raison de plusieurs ! — substances…

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Un praticien est une personne qui pratique (utilise en pratique) une technique de soins. Ainsi, un médecin généraliste est-il un praticien de médecine (classique occidentale) générale, un ostéopathe un praticien d’ostéopathie, un homéopathe un praticien d’homéopathie, etc. Dans l’absolu, nul besoin d’être médecin (au sens courant de notre civilisation occidentale) pour pratiquer la médecine homéopathique, l’ostéopathie, la MTC. L’exercice de l’homéopathie, dans les pays francophones, restait cependant le plus souvent l’apanage d’un médecin, mais ce n’est plus le cas dans les pays du Nord de l’Europe et en Inde.

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Le conformisme intellectuel ambiant, la toute-puissance financière des firmes pharmaceutiques, le formatage universitaire et l’environnement économique, notamment en France, rendent déjà très difficile l’exercice de la médecine (classique occidentale), à plus forte raison si l’on prétend exercer en plus l’homéopathie ! De sorte que le médecin homéopathe, figure familière et populaire s’il en est, est une espèce en voie d’extinction. Ceci satisfait probablement les pouvoirs publics et une grande partie des universitaires (il n’y a pas de solutions alternatives à ce qu’ils proposent !), mais désole la communauté des patients qui recherchent précisément une approche différente de celle proposée (et souvent imposée) par l’EBV : pour beaucoup de gens, il peut être en effet tout à fait naturel de consulter tour à tour un spécialiste, un naturopathe, un médecin généraliste, un ostéopathe, un rebouteux, un magnétiseur… En dehors des situations d’urgence vitale, il n’est pas dit que ce soit la médecine classique qui soit la plus performante !

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Organon

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Rien n’interdit conceptuellement d’exercer la médecine homéopathique alors même que l’on n’est pas médecin (au sens classique). Mais en pratique, si un praticien homéopathe n’est pas aussi un praticien de médecine classique occidentale, il a des difficultés à dialoguer avec ces derniers : cette situation est dommageable pour les patients, c’est un appauvrissement de l’offre de soins que nous déplorons.

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Selon les pays et législations, les praticiens homéopathes se regroupent en syndicats, exemple :

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BIBLIOGRAPHIE – OUVRAGES À CONSULTER

  1. HAHNEMANN, Samuel, L’Organon, ou l’art de guérir (l’œuvre originale « Organon der Heilkunst » rédigée en allemand, a été traduite dans de nombreuses langues dont l’anglais et le français). Hahnemann a publié cinq éditions de son Organon ; la dernière, datant de 1833 a été traduite en français et publiée en 1845. Elle est consultable à la Bibliothèque Nationale. Une sixième édition a été publiée en 1921.
  2. HAHNEMANN, S., Les maladies chroniques,1828, son second livre, avec l’utilisation des nosodes.
  3. KENT, J. Tyler, Répertoire de la Matière Médicale Homœopathique, traduction et adaptation françaises par Edouard Broussalian, éd. Roger Jollois, 1993
  4. VANNIER, L., Les remèdes homéopathiques des états aigus – Étude clinique et thérapeutique, Doin & Cie, 1946
  5. KOLLISTCH, P., Matière médicale thérapeutique, Maloine, 1955, réédité en 1989 (mais épuisé)
  6. HENRY, Fr. et J-Y., Matière Médicale diathésique, IMH, 2009

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NOTE : Le site medecine-integree.com est une base de données en accès libre et gratuit qui permet à chacun d’approfondir ses connaissances à partir des notions présentées ci-dessus, dans le domaine de la santé et des systèmes de soins intégrés (c’est-à-dire qui mettent si nécessaire en œuvre, et de façon coordonnée, plusieurs approches thérapeutiques complémentaires).

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Chaque module Homéopathie – 1ère année requiert 10 à 15 heures de travail personnel par session. Il y a six webinaires  dans l’année réparties d’octobre à juin espacés de 6 à 8 semaines. Un week-end de révision en présentiel sera organisé selon les disponibilités de chacun.

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L’internaute qui souhaite valider son travail doit s’inscrire aux webinaires (payants). Il devient alors un « étudiant ». Il reçoit alors une clef USB avec des dossiers complémentaires. Lors de chaque session, les connaissances analytiques du candidat peuvent être évaluées par une séance de QCM (Questions à Choix Multiple) et sa capacité de synthèse par des QRC (Questions Rédactionnelles Courtes). Un examen de fin d’année (QCM et QRC) sanctionne le travail de l’année et permet de valider le module.

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PS. En tant qu’étudiant en homéopathie, nous vous solliciterons sans doute pour réaliser une pathogénésie. Voici (ci-joint) le protocole de réalisation de cette expérimentation médicale un peu particulière …

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