Nanotechnologies …
Les étranges propriétés des colloïdes, état de base des milieux biologiques
De la matière, on connaît d’expérience les trois états – solide, liquide et gazeux – chacun avec des propriétés tranchées. Or les techniques modernes nous apprennent que c’est un peu court pour résumer le monde biologique. « La division fait la force« , telle est la règle au sein des colloïdes, dont les minuscules et turbulents éléments réinventent la notion d’équilibre. On en trouve sous toutes les formes : des liquides, des gels, des poudres et des solides (par exemple, ceux-ci sont utilisés pour homogénéiser de nombreuses substances de l’industrie).
L’intérêt des colloïdes réside dans leur faculté de dispersion, qui génère de formidables interfaces, celle-ci est obtenue par un des quatre procédés suivants :
- Colloïde neutre + solvant lié à un groupe de surface du colloïde,
- Colloïde portant des charges négatives + solvant chargé positivement,
- Colloïde portant des tensioactifs (ex.: R-NH3),
- Colloïde portant des molécules complexantes.
Les dispersions colloïdales (état « ultra-divisée » de la matière) semblent échapper à la gravité, ainsi qu’aux forces d’attraction électrostatiques (forces de Van der Walls) et sont animées d’un mouvement brownien. Elles multiplient les occasions de rencontre entre particules différentes : pour 1 kg de poudre de silice dispersée dans l’eau, la surface partagée couvrirait plus de dix terrains de football !
Autre caractéristique particulière des colloïdes, leur faible stabilité : l’adjonction de sels, la modification du pH, la fixation à leur surface de particules susceptibles de les lier entre elles. On peut alors « greffer » sur chaque particule des molécules « pare-chocs » neutralisant les rapprochements intempestifs : des complexes ioniques ou des polymères (longues chaînes moléculaires), modifiant la pression osmotique, peuvent jouer ce rôle.
Une autre propriété surprenante de la matière « ultra divisée » est sa résistance à la compression : vous avez tous fait l’expérience de marcher sur la plage et d’observer que, sous la trace de vos pas, le sable, primitivement humide, paraissait sec. Cela est du au fait que la compression renforce la cohérence du colloïde qui en chasse l’eau. Cette propriété est utilisée depuis plus d’un siècle dans les ballasts (amas de cailloux sous les rails) des chemins de fer, car aucune substance dure n’a un meilleur comportement face au poids d’un train !
C’est dans la faculté des tests de floculation de prendre en compte les propriétés colloïdales du plasma, point de rencontre de l’essentiel des fluides du corps, que réside la remarquable originalité des paramètres de nos tests BNS. Si les tests classiques sont plus précis en termes de structure, ils ne renseignent en rien sur les multiples interactions qui se développent au sein du milieu colloïdal, état de base des tissus vivants. Notre approche fonctionnelle globale, si elle a ses limites, constitue un puissant outil de dépistage et d’identification des troubles des échanges en cours, comme des solutions thérapeutiques les plus physiologiques.
Nous tenons à remercier tous les praticiens utilisateurs ne nos méthodes biologiques de leur participation active à la belle « aventure des BNS », méthodes qui devraient permettre à terme de valider, aux yeux du monde médical universitaire, les logiques des « médecines naturelles » qui nous sont chères.
Bibliographie :
« L’émergence du nanomonde » Armand Ajdari (Science et vie Hors série n°229)
« Systems biology and new technologies enable predictive and preventative medicine » Leroy Hood, J.R. Heath, M. E. Phelps, Bioyang Lin (Science, 22 octobre 2004).