Les « antibiotiques » du futur …
Le nombre de molécules antibiotiques efficaces diminue de plus en plus face à la résistance accrue des bactéries pathogènes (gènes transmis par sélection ou plasmides).
L’utilisation des bactériophages, qui a fait ses preuves du temps de l’URSS, est une piste prometteuse contre les bactéries multirésistantes. Les infections fongiques ont aussi augmenté : les candidoses digestives et les aspergilloses pulmonaires invasives se sont développées chez les patients immunodéprimés (HIV+ et receveurs de greffe)… lire notre dossier sur ceux-ci ++
D’autres voies sont à l’étude, car des protéines antimicrobiennes synthétisées par les plantes (cf. les huiles essentielles donc les mécanismes d’action sont encore très mal connus) et les animaux (insectes, grenouilles, crabes, porcs, bovins …) pourraient servir de modèles pour le développement de nouvelles molécules antibactériennes. Les plantes et les animaux présent en effet un système de défense naturel composé d’un grand nombre de protéines et d’oligopeptides à puissante activité antibactérienne et antifongique.
Certaines sont connues, mais dans la plupart des cas, les mécanismes d’action restent encore obscurs. Parmi ceux-ci on distingue :
—-> Les peptides de faible poids moléculaire, cathions linéaires (cytotoxiques par formation de pores létaux dans la membrane de l’organisme pathogène) :
- Cécropides (insectes et mammifères)
- Magainides (peau de la grenouille)
- Bacténécines (neutrophiles des bovins)
—-> Les peptides à ponts disulfures :
Défensines (répandues, cellules épithéliale de l’intestin et de la trachée) qui forment des dimères avec une région de la couche lipidique de la membrane bactérienne.
- Tachyplésines (crabe)
- Protégrines (leucocytes porcin)
—> Les protéines de haut poids moléculaire :
- Serprocidines (trouvées chez l’homme, dans diverses sécrétions et à la surface de certains tissus) : protéinase 3, azurocidine, cathepsine G (tissu conjonctif)
- Attacines, BPI (défense contre les endotoxines)
- Lysosymes (qui tuent les micro-organismes par dégradation peptidique)
Le lysozyme est une protéine globulaire formée d’acides aminés (129 chez l’être humain), que l’on rencontre dans un certain nombre de sécrétions (larmes, salive, lait maternel, mucus…) et dans le blanc d’œuf. Elle détruit la paroi bactérienne des bactéries gram + en catalysant l’hydrolyse des glycosaminoglycanes la constituant. Cette propriété a incité certains auteurs à la qualifier d’antibiotique corporel. Cette protéine a été découverte par Alexander Fleming en 1922.