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Dermatologie : comprendre et traiter les problèmes de peau

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La peau est un organe remarquable, composé d’un double feuillet : une couche superficielle, plus ou moins cornée, de même origine tissulaire que le système nerveux (« avers du Poumon » en MTC) et une couche profonde, plus souple, fibro-graisseuse et très vascularisée (conjonctif = « Rein » en MTC). Ses rôles sont multiples et essentiels :

  1. c’est un organe protecteur … premier rempart contre les agressions du monde extérieur, soleil et microbes surtout,
  2. c’est un organe sensoriel … le tact est un sens fondamental, les poils et les ongles participent à sa différenciation,
  3. c’est un organe d’absorption … l’eau, certaines graisses et de nombreux oligo-éléments traversent la peau,
  4. c’est un organe d’élimination … les glandes sudoripares ont d’ailleurs la structure et la fonction de « petits reins »,
  5. c’est un organe de régulation thermique … par ses phases de vasoconstriction (au froid) et de vasodilatation + transpiration.

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alt  les différentes couches et structures de la peau

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Séméiologie dermatologique …

Les dermatologues insistent sur :

  1. l’importance diagnostique de la lésion élémentaire : enflure, infiltration (importance de la palpation), vésicule, papule (plus grave), macule, desquamation, etc …
  2. la prise en compte des symptômes subjectifs : prurit (démangeaisons avec ou sans éruption), sensation de brûlure …
  3. les modalités de localisation (ex.: plis des coudes) et de périodicité (ex.: aggravé durant l’hiver) …
  4. On distinguera aussi la dynamique du trouble :
    1. Maladie aiguë : brûlure, toxidermie, dermite infectieuse …
    2. Dermatose chronique : eczéma, psoriasis, verrues …
    3. Affection immuno-génétique : ichtyose, maladie de Recklinghausen …

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La dermato-vénérologie est une spécialité qui date du premier congrès mondial de Paris en 1889. Elle fut longtemps centrée sur le diagnostic et la discussion clinique, car la thérapeutique se limitait à la photothérapie de la tuberculose cutanée, à la radiothérapie des cancers de la peau et aux traitements mercuriels, puis arsenicaux de la syphilis. Elle s’enrichit progressivement de l’histologie, puis dès les années 1950 de l’apport des corticoïdes, véritable révolution des dermatoses inflammatoires, puis des anti-histaminiques, des antibiotiques et anti-fungiques, des antiviraux et de la cyclosporine plus récemment.

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Le grand symptôme : les démangeaisons (prurit)

2 types de prurits :

—>       améliorée par le grattage (peut se gratter jusqu’au sang !)

  • « stagnation de sang » par vide d’énergie = chaleur locale. Quand on gratte, on amène de l’énergie
  • reste à trouver si c’est une « stagnation par plénitude » (de sang ou de lymphe) ou « par insuffisance » à corriger l’anémie

—>       aggravé par le grattage à cas de « feu » (type même : piqure d’abeille, crise d’urticaire, empoisonnement médicamenteux)

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Il existe des prurits :

  • « siné matéria » en dehors de toute dermatose, exemples dans l’augmentation de la bilirubine (jaunisse), l’insuffisance rénale, les intoxications médicamenteuses …
  • « psychogène », avec tic de grattage ?
  • « génital » ou « prurit voluptueux », qui peut avoir tout un tas de causes, dont psychogène (frustration inconsciente ?)

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Interrogatoire d’une dermatose :

Y’a-t-il des maladies de peau dans la famille ? (eczéma – psoriasis)

Affection dermatologique présente à la naissance ? :

  • angiome (tâches rouge)
  • eczéma atopique (a commencé avant l’âge de 6 mois)

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Comment évolue-t-elle ? : régulier ? / périodes de poussée ?

Qu’est-ce qui aggrave ? / qu’est-ce qui améliore ?

Qu’elles sont les habitudes alimentaires ? d’hygiène ? (ex.: œdème des paupières par allergie au vernis à ongle !)

Contact avec les animaux (porteur de parasites ou allergie aux poils ?)

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Antécédents familiaux, exemple : le diabète gras donne des lésions cutanées

Enormément de dermatoses sont liés au médicaments (ex.: antibiotiques à rash), voir plus loin.

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Examen physique : avoir une lampe avec une petite loupe pour observer l’état des lésions et de la peau

—> Eruption ? : il faut être précis dans le diagnostic des lésions :

1/ érythème : peau rouge, cette rougeur ne disparaît pas à la pression = vaso-dilatation

  • Erythème rouge vif de la scarlatine (maladie due à un microbe à streptocoque qui va sécréter une toxine vaso-dilatante = rouge rugueux, desquamation par lambeaux et les derniers jours, c’est le bout des doigts.
  • Erythème mobiliforme : la rougeole
  • Erythème de la roséole, qui guérit rapidement en quelques jours.
  • Erythèmes qui peuvent être secondaire, type coup de soleil, pommade, infections
  • Erythème fessier du nourrisson (pommade protectrice et changer les couches souvent)

Lésion de purpura : vaisseau qui laisse sortir le sang, éruption de taches rouges en petit points (sang sous la peau). 

Pétéchies (pb. de coagulation) = ecchymoses

Purpura hématologique = maladie auto-immune (baisse des plaquettes) ou hémophilie (sérum)

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2/ surélévations, degrés en fonction de la grosseur :

  • macule = petite tache rouge non surélevée
  • papule = ferme au toucher ne contient pas de liquide
  • papule œdémateuse
  • papules cellulaires
  • papules de surcharges
  • papule épidermique = verrues
  • tubercules
  • nodule
  • nouure

alt                                                                                                         les lésions primitives

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3/ vésicules : contient du liquide

— Infectieux = herpès – zona – varicelle

— Allergique = eczéma, c’est des bulles, mais cela peut prendre toutes les formes possibles…

  • eczéma constitutionnel (atopie)
  • eczéma de contact (réaction retardée)
  • syndrome de Lyell : 40° de fièvre et le corps se couvre de bulles d’eau à brulure au 2ème degrés ! Réaction inflammatoire à un médicament (ex. : bactrim ++)

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4/ pustule : type acné ou furoncle et quand plusieurs furoncles se rejoigne = anthrax

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5/ ulcération : érosion superficielle de l’épiderme, fissure au niveau des plis (bouche et anus).

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NB. Ulcere de jambe souvent au niveau de la malléole interne (réunion 3 méridiens Yin) et points d’appuis

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6/ dyschromie :

—       dépigmentation :

  • pitériasis versicolor (champignon commun)

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  • vitiligo (maladie auto-immune)
  • lèpre (touche encore 15 millions de personnes dans le monde)

NB. 2 types de lèpre :

  1. forme humide : ressemble à la tuberculose
  2. forme sèche :qui donne des plaques achromiantes (sans couleur – blanchâtre) et des troubles sensibilité, cela fini par scléroser le bout de membre va tomber !

— Le mélasma correspond à une hyperpigmentation cutanée se traduisant par l’apparition de taches foncées apparaissant au niveau des zones exposées au soleil, en général au niveau du visage. Des taches foncées apparaissent sur la peau.  Hyperpigmentation (ex. : maladie d’Addison ou hémochromatose)

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7/ squames : lamelle épidermique (pellicules), dans le psoriasis il y a de grosses pellicules
hyperkératose : épaississement de la peau et fissuration (ex.: talon)

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8/ angiome stellaire : petite tâche rouge sur la peau (si beaucoup signe d’un état d’inflammatoire ou de surcharge vasculaire)
jusqu’aux télangiectasie : couperose (excès d’alcool – lupus – … ) = nez rouge
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9/ tumeurs cutanées

— bégnines : verrue – kyste sébacé (mou) – angiome – lipome (kyste sébacé gros et dur) – Naevus ou « fleur de cimetière » bénin (gros grain de beauté)

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warts1

— malignes :

  • « baso cellulaire » (fréquente) : petite ulcération, crouteuse, chronique ou zone cornée qui cède pas. Petit cancer débutant qui apparaît sur les régions exposées au soleil. Très fréquent à partir de 60 ans (malignité limité, ne se développe pas vite et ne se métastase pas) :

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BasoCellulaires

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  • « spino cellulaire » un peu plus grave, ulcéro-végétant (se présente comme un ulcère et à l’intérieur un champignon charnu pousse), il peut y avoir une extension lymphatique dans de rares cas.
  • « Mélanome malin » : très dangereux, tumeur noir ou blanche, si elle se développe sur un naevus = changement de couleur et micro hématome. A opérer le plus tôt possible, car métastase rapidement et ne se soigne difficilement (résistante aux chimio et rayons).

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Trois affections fréquentes :

Eczéma :

Stade de début = vésiculaire (pleine d’eau), puis vésicule qui va sécher et se fissurer, suinter et parfois même se lichénifier (se durcir et la peau va s’empâter).
Cause : paresse du rein (parfois génétique = atopie) qui épure mal les toxines et ces toxines sortent à la peau. Maladie d’humidité, comme l’asthme, d’ailleurs, si l’on met de la cortisone sur l’eczéma, risque de « sortir dedans » en crises d’asthme !

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Ce BNS d’un cas d’eczéma corporel étendu, durant depuis plus de 20 ans, montre bien les nettes perturbations biologiques sous-jacentes : hyper Bêta et Gamma (inflammation chronique avec augmentation du complément et des anti-corps), hyper test au Zinc (typique des grandes plaies coulantes) et Iode (marqueur des processus allergiques).

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Psoriasis : Squame sec et pruriant, localisé au niveau du cuir chevelu (grosses pellicules et démangeaisons), des sourcils, ailes du nez, coudes, genoux, entre les seins et raie des fesses. Peut arriver dans le nombril ou forme bulleuse (sang). Donne des démangeaisons jusqu’au sang et grande plaque de peau qui vont partir. Réagit très bien à la cortisone, mais dès qu’on arrête ça revient.
Cause : maladie de foie (« vide de sang du foie » en MTC), très sensible aux excès alimentaires et aux soucis, dans un contexte de sécheresse tissulaire.

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Complication rare, mais grave : le « rhumatisme psoriasique » = polyarthrite qui se développe chez un patient souffrant d’un psoriasis étendu.

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Urticaire : érythème plus ou moins étendu et d’évolution variable. Traitement palliatif classique par les anti-histaminiques.

En médecine chinoise, c’est « l’allergie de la rate », car de cause alimentaire ou médicamenteuse ou psy. Or, la rate contrôle et nourrit le rein, si le rein est sec, il va être écraser par la rate. Comme le rein contrôle le feu du cœur, s’il n’y a pas assez d’eau, le feu va monter et brûler la peau. L’urticaire, c’est « le feu du cœur qui n’est pas contrôlé par l’eau du rein » !

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Acné    Acné

Toujours conjonction d’un problème de sensibilité hormonale + sécheresse cutanée.

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La recherche étiologique portera sur l’existence d’une maladie de système (allergies, diabète, syphilis, varices …) et sur les facteurs susceptibles d’altérer la peau :

––> certains sont externes : coups de soleil, températures extrêmes, les contacts répétés avec des produits irritants (lessives, essence, moisissures, eau salée …), les abus de crèmes et de parfums,

––> certains sont alimentaires (conservateurs, adjuvants, alcool, tabac et caféine = épuisent les réserves en vitamines) ou dues des agents chimiques (maladies professionnelles : colorants, chrome, nickel-cobalt …).

—> beaucoup sont médicamenteuses :

  1. Les allergies ou intoxications médicamenteuses sont aussi fréquentes :
  2. Anticonvulsivants, vit. B12, Chlore ou Brome … acné, furoncles …
  3. Pénicillines … mycose ou furonculose, éruptions urticariennes, œdème de Quincke
  4. Tétracyclines … érythèmes pigmentés, pseudoporphyrie, onycholyse …
  5. Rifampicine … pemphigus (présence d’auto-AC circulants)
  6. Sulfamides … maladie sérique, syndrome de Lyell (met en jeu le pronostic vital).
  7. Salicilés (aspirine) … vascularite
  8. Hypotenseurs et diurétiques … lichens érosifs, hypertrichose, éruptions bulleuses …
  9. Bêta-bloquants … éruptions psoriasiformes, lichenoïdes ou lupiques
  10. D-pénicillamine, Captopril, Lithium … pemphigus, lichens, exanthèmes divers
  11. ACTH et Halopéridol … pilosité (sourcils, narines, oreilles …)
  12. Radiothérapie … peau sèche, chute des cheveux et des ongles
  13. Anticoagulants … nécrose hémorragique
  14. Corticoïdes par voie générale … peau sèche et desquamante, aspect cushingoïde
  15. Corticoïdes locaux… acné, atrophie cutanée, télangiectasie et hypertrichose !

NB. Ces toxidermies médicamenteuses demandent une enquête méticuleuse, elles sont présentent chez 95% des patients allergiques.

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Dans de nombreux cas, les troubles ont une origine interne, typique d’une dysfonction organique ou expression d’un trouble psychique (2/3 des cas chroniques avouent les dermatologues !).

* Directe :       peau = avers du Poumon,        cheveux = eau du Rein,         ongles = sang Foie,

Et taches blanches sur les ongles = Vésicule biliaire

* Indirecte :     dermatose = « chaleur au sang » (avec pensées – Shen – perturbées : accès maniaque) +  manifestation à l’avers (= Poumon + G.I.), expression d’une énergie perturbée (dans la relation sang / énergie)

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Pour améliorer l’état général de la peau, vous pouvez toujours conseiller :

  • à les « anti-oxydants » : vitamines A, C, E, Zinc et enzymes = SOD, Catalase, Glutathion, Peroxydase,
  • à les activateurs de la synthèse du collagène : complexe de viamines B, Cuivre et Magnésium, acides aminés soufrés = cystéine, méthionine,
  • à les activateurs de cicatrisation : Manganèse, Sélénium et Silicium, ARN et ADN.
  • des produits simples et classiques :

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La « dermatologie moderne » utilise à présent des traitements dont il faut apprécier les effets à long terme :

— Androcure (anti-androgènes) pour le traitement de certaines acnés, hirsutisme, alopécie

— PUVAthérapie et le Psoralène dans le psoriasis

— Roaccutane (Vit. A acide), largement utilisée pour le traitement de l’acné, induit une insuffisance hépatique (avec augmentation des triglycérides et du cholestérol), une sécheresse généralisée avec chute des cheveux, malformations osseuses, diabète, des crises d’épilepsie et même parfois une tendance suicidaire !

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Comprendre votre problème personnel (ce qui suppose un interrogatoire soigné, de la diététique à l’affectif), puis lever les barrages progressivement, grâce à l’utilisation d’oligoéléments, de plantes médicinales et de Nosodes ou Sarcodes choisis pour compenser spécifiquement votre problème, c’est mieux, c’est plus durable, même si c’est parfois plus long et moins spectaculaire.

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La localisation des dermatoses se fera le plus souvent sur le méridien « tendino-musculaire » (de surface) = Tsin kan, exemple : acné de la face, expression d’une « chaleur » sur le méridien tendino-musculaire du « Gros intestin », ou sur les « méridiens distincts » Tsin pié (sorte de courts-circuits énergétiques au niveau des grosses articulations), exemple : psoriasis des coudes et des genoux.

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La problématique psychologique sous-jacente ne devra jamais être ignorée, car « La lésion cutanée est un masque de souffrance donné à voir aux autres » (J. Guir). Elle émet un message non verbal de communication : hormis les causes accidentelles, les affections de la peau entretiennent d’étroites relations avec les poussées émotionnelles, les failles narcissiques et les insuffisances de structuration du Moi. Elles sont une excellente illustration du rôle de l’inconscient : premier contact avec le monde extérieur et avec la mère, la peau fonde, avec le regard, notre relation aux autres. La peau est une enveloppe qui cache le dedans pour pouvoir le révéler ! « Etre mal dans sa peau », « Faire peau neuve » … autant d’expressions qui indiquent le soupape d’échappement au refoulement et la façon parfois tragique et mutilante de s’exprimer à travers le puissant couvercle du Sur-Moi. Or, attention … un symptôme correspond à une position d’équilibre, une dermatose, « C’est la peau qui parle pour moi », c’est pratique !

Pour vous en convaincre, vous pouvez lire : « Bien dans sa peau, bien dans sa tête » Daniele Pomey-Rey (Bayard éditions, 1992), ou « La peau, jetée comme un manteau à la surface de l’organisme, en reproduit l’aspect général, le limite dans l’espace et l’individualise vis-à-vis du monde extérieur  »  Pr. Ruckebusch.

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Les poètes ont vu en la peau une sorte de « miroir de l’âme » : quand il vous renvoie une désagréable image de vous-même, essayez de comprendre pourquoi, ne vous précipitez pas sur les pommades qui enfouiront la dysfonction en la laissant évoluer à bas bruit, en profondeur  (= les métastases morbides de ce qu’Hahnemann appelait la « Psore secondaire »). NB. ne confondez pas, comme beaucoup d’allopathes, les causes et les manifestations !

« La guérison cutanée ne sera définitivement obtenue que lorsque la maladie interne sera maîtrisée définitivement » R. Bachelerie.

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